Few people when they meet first time feel that meeting each other was the purpose of their life - Gabriel & Lily

Le froid et le silence. Tels étaient les maitres mots de ce lieu sordide. Cela faisait trois semaines que Gabriel était arrivé dans cette prison, dont la seule différence avec l’enfer était le manque de chaleur. S’il était arrivé en plein hiver, il lui semblait que les températures étaient encore plus extrêmes que dans son Ecosse natale, ou il connaissant pourtant déjà des hivers froids. Mais la… Il lui semblait plutôt que le froid était semblable à la mort. Heureusement sa condition de vampire lui permettait de résister facilement aux températures glaciales – le chauffage étant en option dans certains endroits de la prison – mais tout de même. Assis sur le rebord de la fenêtre dont les barreaux sembler barrer une partie de la vue, Gabriel glissa ses mains plus profondément dans les poches de son manteau qu’il n’avait pas quitté, resserrant un bout de papier qu’il avait trouvé dans sa cellule quelques heures plus tôt. Des bruits de pas approchèrent le long du couloir habituellement désert, mais le vampire ne leva pas le regard de la fenêtre : il reconnaissait cette odeur comme si elle lui appartenait.

« Seign-
-Stop. »

Le vampire fut surpris d’être interrompu, ne s’attendant pas à entendre la voix du sang-pur. Il l’entendait rarement, car principalement l’homme écoutait. Il sut cependant se reprendre, mais savait qu’il détestait devoir le faire, comme si cela lui arrachait une partie de lui-même.

« Gabriel, nous avons récolté des informations sur des servants du seigneur Cohen, il semblerait que certains dans cette prison en profite pour répendre ses convictions… »

Le vampire ne répondit rien, le regard perdu sur la cour extérieur de la prison. Celle-ci était entourée des autres ailes de ce lieu maudit. Sa cellule étant en hauteur, la vue était parfaite pour surveiller toutes les allées et venues des créatures ou des gardiennes, mais était loin d’être des plus plaisantes. Dans cette cour, les cris résonnaient dans un écho sanguinaire, et pas plus tard qu’hier un ange s’était pendu aux barreaux pour tenter de fuir l’atrocité de ce lieu. Le corps était resté là, pendant plusieurs heures, attendant qu’une des gardiennes se décident enfin à venir le décrocher et l’emmener.

« Et une des gardiennes a attrapé Mal alors qu’il essayait de s’enfuir. On a bien essayé de le retenir mais elle l’a eu avant nous… »

Gabriel quitta enfin le regard de la cour, le portant sur le vampire qui avait lancé cette phrase sans préavis, comme s’il fallait que cela sorte. Malachy avait été un jeune vampire transformé quelques années plus tôt. La séparation avec son sang-pur était difficile dans cette prison, et Gabriel avait pris le vampire dans son réseau pour lui redonner cette structure d’avoir un sang-pur a ses côtés, mais également parce qu’il reconnaissait ses capacités. Il était un des meilleurs espions. Clairement. Alors Gabriel hésita un instant avant de répondre :

« Comment est-il mort ? »
« Un pieu en plein cœur. C’était rapide. »

Un sourire se dessina sur les lèvres du sang-pur, alors qu’en simple réponse il souffla un « bien » entre ses dents. Au moins il n’avait pas souffert, et Gabriel ne pouvait pas s’empêcher de penser qu’il s’agissait ce qu’il pouvait souhaiter de mieux pour les personnes vivant ici. C’était horrible de penser ainsi, mais cela ne l’empêcherait pas de penser qu’au moins maintenant le jeune vampire ne souffrirait plus.

« Est-ce qu’elles t’ont vu ? »

Le vampire n’hésita pas un instant pour répondre par la négative. L’engendré était le seul à connaitre les visages du réseau du sang-pur, et il était hors de question qu’il ne le perde. Il était un allié indispensable dans son combat. Alors les minutes suivantes, les deux vampires échangèrent sur de potentiels nouveaux espions à recruter, des changements de rondes des gardiennes, mais surtout des déboires qu’un sang-pur non présent. Ses idées se rependaient comme du poison ici, et il n’était pas difficile de convaincre les créatures enfermées ici que les humains étaient les pires dans ce monde. Et surtout cela rendait le travail de Gabriel encore plus compliqué. Prôner la non-violence dans cette prison ou tous souhaitaient la mort de ceux qui les avaient enfermés, même lui au plus profond de son être. Le pire, peut-être, c’est qu’elles n’étaient que deux à contrôler l’endroit. Deux gamines aux yeux de Gabriel. Et pourtant ces deux gamines faisaient preuve de convictions fortes, et surtout de pouvoirs inattendus. Tous faisaient les frais de ces pouvoirs tôt ou tard. Pour Gabriel, ce fut dès l’instant qu’il avait posé le premier prêt dans l’enceinte de la prison. Son cas n’avait certainement pas été pire ou meilleur qu’un autre, puisque les gardiennes avaient cette capacité de tirer le pire en chacun pour les faire souffrir. Il n’avait fait aucun doute que sa qualité de sang-pur n’avait pas été ignorée au moment de sa capture, et encore moins de son transfert ici. D’ailleurs le vampire était même surpris d’avoir fait partie des captifs, les humains avaient tapé en haut de l’échelle. Pire : il avait clairement été visé. Ils avaient à peine roulé quelques kilomètres en dehors de l’aéroport que sa voiture avait été attaquée par un groupe de vans et pick-up noirs banalisés. En quelques minutes, le groupe d’intervention avait réussi à immobiliser l’autoroute, démolir la voiture du vampire et l’envoyer dans les vapes pour l’embarquer, et remettre l’autoroute en état de fonctionnement comme si rien ne s’était passé. S’il avait été envoyé par le Conseil en mission diplomatique auprès des humains pour établir la vérité sur les disparitions de créatures de la nuit et rumeurs de prisons où elles étaient parquées, clairement les humains ne l’avaient pas vu ainsi. Alors oui, dès son arrivé son statut d’envoyé diplomatique avait sauté, et on lui avait clairement fait passer le message que sa position de sang-pur n’avait aucune valeur dans cette prison, si ce n’était qu’être un fruit plus juteux qu’un autre. Les gardiennes avaient tenté de le détruire en une imposante démonstration de force. Il était hors de question pour les dirigeants de cet endroit que Gabriel puisse utiliser l’étendu de sa force, et ce fut ainsi que dès le premier jour quelque chose se brisa et changea en lui, comme un poison qui se rependait dans son sang et son esprit. Désormais la faim était omniprésente et il lui était impossible de l’assouvir, et sa force en devenait amoindrie jour après jour. En moins de 24 heures il était devenu l’ombre de lui-même, qu’une autre âme errante parmi les autres dans ces couloirs froids. C’est alors ce jour que Gabriel avait abandonné le statut de ‘Seigneur Rakel’, et savait que jamais il ne le retrouverait. Que ce soit dans cette prison, ou s’il parviendrait un jour à en sortir…

Lorsque Gabriel s’était réveillé entre ces murs gris, il avait été surpris d’être encore en vie, ou tout du moins d’être en un seul morceau. En effet il se serait attendu dans un tel endroit à trouver une jambe ou un bras manquant a défaut d’avoir été entièrement déchiqueté pour son sang. Il fut tout autant surpris de voir qu’il n’était pas seul, puisqu’un autre vampire attendait patiemment dans la pièce, gardant toujours un œil sur le couloir menant à ce qui semblait devoir être une cellule. Elle n’avait aucune ouverture dans les murs, par la moindre fenêtre. Seule une grille de ventilation dans un angle de la pièce. Le vampire, un des rares engendrés Rakel, était surtout l’un des rares de son père. Clairement Gabriel ne s’attendait pas à en voir ici. Gabriel savait qu’ils étaient peu nombreux, et ne s’attendait pas à avoir à ses côtés un des engendrés de son père. Pas ici. Cela lui avait même semblé être une trop grande coïncidence. Lors de leurs premières heures ensemble, le sang-pur l’avait interrogé pour savoir s’il s’agissait d’un garde que sa mère avait envoyé pour son voyage. Mais non, cela faisait deux mois de plus que le vampire était enfermé ici, et connaissait désormais la prison comme sa poche. Que ce soient les bâtiments, les êtres qui vivaient ici ou le fonctionnement de l’endroit, il avait été une source d’informations utile et nécessaire pour le sang-pur dont l’esprit s’était détourné de la fin pour entrer dans un jeu de stratégie sans fin. Il s’agissait presque d’un plateau d’échec dont les caractères n’attendaient qu’à être assignés. Il s’avait qu’il n’était qu’un des pions, mais avait pour objectif d’être celui qui changerait la donne. A partir de ce moment précis, il savait qu’il ne pouvait pas uniquement se laisser mourir ici. Il ferait tout pour échapper de cet endroit, et sauver avec lui le plus de personnes possibles. Alors cela commença par trouver une nouvelle cellule dont la vue serait prenante sur les meilleurs points stratégiques, puis se fondre dans le décor, et monter un réseau d’espions. En trois semaines, Gabriel avait déjà engagé plus d’une dizaine d’espions. S’il ne lui était pas possible de convaincre les créatures en utilisant son don, au moins ses capacités de leader naturelles et ses convictions avaient été suffisantes pour convaincre. Il avait cependant pris le soin qu’aucun ne se connaisse où se reconnaisse. S’ils venaient à se croiser dans les couloirs, tous deux ignoreraient qu’ils travaillent pour la même cause. C’était nécessaire pour que jamais le réseau ne s’effondre. D’ailleurs aucuns n’avaient vu son visage ni ne connaissait son nom. Et pourtant, ce soir cela était sur le point de changer, puisqu’il avait décidé de se montrer a visage découvert pour cette rencontre qui lui avait été proposée.

Il était un peu 20h lorsque Gabriel posa le premier pied en dehors des bâtiments principaux. Si l’endroit était toujours le même, l’ambiance avait changé du tout au tout puisque le gris des murs avait laissé place au blanc impeccable de la neige. Le silence, lui, était parfaitement présent. La neige étouffait tous les bruits aux alentours, ne laissant échapper que les craquements de ses pas contre la poudreuse. Pourtant ce soir-là la nuit était claire, les étoiles et la lune étant parfaitement visible. D’ailleurs le sang-pur bloqua un instant sur place, le regard vers le ciel à observer les astres, lui offrant un semblant de sentiment de liberté. Et pourtant il en était bien loin. C’est dans un soupire qu’il reprit sa progression, tout de même surpris de ne voir personne. Absolument personne. Comme si cette nuit il était seul dans cette prison, dont même les cris s’étaient éteints. Même le bâtiment ou il pénétra était vide de toute âme, alors qu’il faisait des plus fréquentés : la salle de sport. Tous les vampires et démons passaient un temps considérable ici pour tenter d’exulter les envies de meurtre qui les habitaient, ou tout simplement se maintenir pour tenter de devenir le plus fort. Oui, l’endroit était tout aussi vide et silencieux. Putain… Peut-être qu’il aurait mieux fait d’écouter l’autre vampire. Il s’était laissé porter dans un sacré coup fourré. Et pourtant… Pourtant il était intrigué. Même s’il devait mourir ce soir, il voulait enfin mettre un visage sur cette ombre dont il avait perçu les agissements. Cette ombre, il ne pouvait pas la nommer, ni l’identifier, et pourtant elle savait qu’elle était là. Lorsque celle-ci lui offrit de se rencontrer, Gabriel n’avait pas hésité malgré les contestations de l’engendré. Alors il était là, debout dans cette pièce vide dont les néons blanchâtres ne devaient certainement pas aider au teint du jeune homme livide et encore moins à ses cernes béants. Il jeta un coup d’œil à sa montre dont la vitre s’était brisée pendant sa capture. 20 heures. Et puis finalement, il la senti. Comme si elle avait toujours été là, et pourtant impossible à percevoir. Alors dans un rire complaisant il déclara, prêt à ouvrir les hostilités.

« 20 heures, salle d’entrainement… Bravo pour l’exploit d’avoir réussi à vider cette salle. »

Le vampire resta aux aguets. Il ne la voyait pas, mais la sentait. Littéralement. Elle était là, face à lui, dans l’ombre de la pièce. Pour seule trahison : l’odeur sucrée d’une pomme fraichement croquée.

Le froid s'installe un peu plus chaque jour dans les couloirs gris du bâtiment principal. La prison commence à être surpeuplée chaque nouveaux levé de soleil apportant son lot de nouveaux arrivant de tout type, tout genre, tout sexe. Pas de discrimination vampire, démon et ange nous sommes tous relégués au statuts de monstre. Pas d'être vivant bien qu'il soit difficile d'accorder ce qualificatif aux vampires mais juste des créatures qu'on emprisonne en attendant de savoir quoi faire. Mais le résultat bien que personne n'ose le dire je le connais déjà c'est l'abattoir. Le mot je l’ai enfin glissé dans la chambre du sang-pur le temps qu’il avait le dos tourné observant par la fenêtre la cours extérieur, j’avais fait au plus simple pas besoins en même temps de faire compliqué ici, rare sont ceux qui ont inventé l’eau chaude. Assise dans l’arbre, j’observe le passage des créatures qui passent dans la cours, ils ne me voient pas, malgré la robe rouge, mes pieds nues enregistre chaque vibration contre l’arbre de chaque pas de ces gens. Autant sur un sol de pierre je sais reconnaître chaque marche de chaque détenue mais dans la neige leur démarche change un peu. Au milieu de la cours je les observe crier, huer, se battre comme de pauvre gens insouciant. Ils rentrent dans le jeux de ces deux gamines. D’ailleurs ils ne la voient pas dans un coin la gardienne brune aux yeux vert qui les fixent et qui créer leur pire cauchemar. Elle se délecte peut-être de notre souffrance, sans aucun doute. Je les déteste et je les plains en même temps. Pendant un moment elle fixe l’arbre mais ne me vois pas. Je la plonge dans un souvenir une réalité comme tous les autres afin qu’elle voit l’instant présent mais sans moi, comme tout ceux qui sont dans la cours. Je me suis faite passée pour morte, je n’apparais plus dans la liste d’appelle depuis bien un bon mois, si elles me voyaient je donnerai pas cher de ma peau.

Observant ces êtres et la gardienne je sens quelque chose m’envelopper la main, arquant un sourcil je lève mon bras, je vois une tige de neige enveloppant mon bras et en ouvrant ma main une fleur de lys en glace s’ouvre en même temps que mon mouvement. Je ne ressens pas le froid de la fleur de glace et de sa tige, je tourne la tête alors vers la porte d’entrée et le vois, le démon originel de glace, Chace. Il me sourit et finalement me tourne le dos pour rentrer dans le bâtiment, grand dieu qu'il m’agace. Je descend de l’arbre sans un bruit et étrangement une pétale de la fleur fond recouvrant chacune de mes empreintes. L’avantage d’avoir un démon de glace lors des périodes de neige c’est qu’au moins ce dernier peut cacher mes traces de pas. J’ai beau être douée, je ne le suis pas suffisant pour retirer les traces de pas dans la poudreuse. Arrivée dans la bâtiment, mes pieds nues ressentent chaque vibrations de chaque personne marchant proche de moi, à chaque instant mon don m’impose l’image de chaque démarche de chaque être. Ça tourne en fond, pendant que la réalité continue, mais cela me permet de prendre les couloirs désert de la prison jusqu’à arriver à la chambre de l’être qui m’a interpellé. Je le vois assis sur ce qui lui sert de banquette au sol, un sourire aux lèvres m’observant de ses yeux de glace.

« Alors … ? »
« En quoi cela te regarde Chace »
« Voyons un sang pur dans la prison, elles jubilent, elles ne s’attendent pas à une quelconque révolte. Tu l’as vue dans ce jardin, qui jubilait face à la torture qu’elle faisait subir à chacun »
«Et à qui la faute Chace ? »

Mon ton se fait dur, je sens mes yeux se noircir sous l’effet de la colère, lors de notre rencontre dans ce restaurant il a ramener ces informations qui auraient dû rester enfouies dans le passé. Grâce à lui les deux gardiennes ont une idée plus clair de comment nous faire mal, que se soit pour les anges, les démons ou les vampires. Je croise mes bras sur mon torse et l’observe un long moment, il baisse la tête, l’air coupable.

« Tu aurais pu partir je te rappel, tu avais la possibilité de t’enfuir »
« Personne ne doit subir ça Chace. »

Il ne me contredit pas, non il n’en a pas le droit et il le sait. Je m’assois à côté de lui et regarde le mur gris en face de nous, son pouvoir y fait apparaître un champs de tournesol sous la forme de glace. Je fait tomber ma tête en arrière contre le mur gris. Un peu de beauté dans ces murs de barbares. Cela devrait m’attendrir mais non. Je ferme les yeux un instant, je me concentre sur chaque vibration contre le mur, le sol. Ces visages apparaissent dans mon esprit à chaque micro tremblement, que ma peau peut ressentir. Les pas se rapprochent encore un peu plus jusqu’à arriver à quelques mètres de notre pièce, je me lève et tend la main en arrière je sens une lame glacé se créer dans ma main au moment ou la porte s’ouvre je plante la lame dans le coeur du démon qui ouvre la porte. Un servant du seigneur Cohen, tout comme les gardiennes ils ne sont pas vraiment les bienvenus. Les idées de ce sang-pur me répugne pourtant ici pour beaucoup des détenus à force de subir la violence des gardiennes le programme de Nathanaël devient alléchant ce qui m'agace au plus au point, c’est tellement plus facile de sombrer dans la violence que dans la liberté. Après je ne suis pas le meilleur exemple en plantant une lame de glace dans le coeur d’un démon de feu. L’homme n’a pas le temps de crier que sa vie s’échappe déjà de son corps. Mon arme de fortune fond dans ma main ne laissant plus de trace de mon crime et je pousse le corps à l’extérieur de la chambre, me doutant que d’ici cinq minutes un vampire affamé viendra voler le corps pour le vider de son sang. Je regarde à nouveau le mur principal et observe le chef d’oeuvre que Chace à dessiner au mur. Un sourire aux lèvres jusqu'à ce que je vois le reflet rouge de ma robe dans la glace. Il faut vraiment que je me débarrasse de ce vêtement ! Ce n'est pas franchement dans les robes que je suis le plus à l'aise et ma cape me manque. Ne serait-ce qu'une capuche, quelque chose pour me couvrir le visage, ça m'a sauvé plus d'une fois. Je m'avance vers le mur ou la banquette est placée et colle mon oreille à la pierre glacé. Je coupe la respiration et prend le temps d'écouter de l'autre côté. Si le démon a prit cette chambre c'est que chaque arrivant doit passer par la pièce accoler à ce mur. En général elle grouille de bruit, de cris de terreur et de parfois de pleure. Mais parfois comme aujourd'hui il n'y pas un sons, pas un murmure, pas un battement de cœur, aucun souffle. Rien le néant. Le vide total. Journée du seigneur comme dirait si bien le démon a mes côtés aujourd'hui pas de nouveaux colocataire. Pas de nouvelles tête à mémoriser. Pas de nouveaux fringues pour moi dommage. Je soupire et regarde le démon qui m'observe.

"Combien de mort aujourd'hui ?"

Je me concentre un moment refais ma journée et calcule le nombre de vibration de chaque personne, les souffles entendu, les voix, les visages que j'ai vue et finalement de mon don s'échappe alors dix personnes. Demain matin il manquera dix êtres vivant à l'appel. En réalité cela doit me prendre quarante bonnes minutes pour avoir cette certitude mais l'avantage du monde des souvenirs c'est que le temps s'écoule autrement, plus lentement ou rapidement selon mes désirs alors entre la question du roi de la glace et ma réponse il n'y a pas plus de cinq secondes d'attente.

"Cinq démon, trois anges et deux vampires dont un tué par une des gardienne. L'avantage qu'il a eu c'est qu'il n'a pas eu trop mal."

Chace approuve d'un mouvement de tête pendant que je me dirige vers la porte de sa cellule. Je commence à sentir la faim monter dans mon estomac, en même temps une semaine sans manger ce n’est pas franchement l’idéal dans un endroit ou l’on risque la mort à chaque coin de mur. Je vois le démon me tendre le bras, comme si il s’attend à ce que je le mord pour boire de son sang. Un rictus s'échappe de mes lèvres, non personne ne doit subir mes morsures sauf les futurs mourant, c’est le moment où je contrôle le moins cette étrangeté en moi.Sans une parole je me tourne vers la porte et finalement l’ouvre. Il est tant que je me dirige vers le gardes mangé personnel des gardiennes. Le fait de m'avoir fait passer pour morte est que ma ration elle aussi a disparu mais en soit ce n'est qu'un détail et vue la bouilli qu'ils nous servent je préfère largement voler dans la nourriture de nos geôliers. Au moment où j’ouvre la porte, le cadavre de feu à disparu ainsi que la traînée de sang qui aurait dû accompagner le corps. Il y a vraiment des assoiffés ici, la soif du désespoir fait qu’un cadavre qui refroidit révèle du plus belle espoir pour un détenu.

Je marche dans les couloirs sans que personne ne me voit. Non nuance sans que personne ne puisse me voir je contrôle leur souvenir, leur présent. Je n'ai ni odeur, ni respiration, ni apparence. De leur vie ils sont plongés durant une seconde dans cette réalité de couloir où tous sont présent sauf moi. Quant au bruit ce n'est pas pour rien que je reste pieds nue. Je suis plus silencieuse qu'une plume touchant le sol. Alors bien que je suis entourée d'une dizaine de personne je suis seule et je me dirige vers cet endroit que tout le monde fuit. Le repère de ces deux enfants, ces deux femmes qui ont cette force de pouvoir tous nous terrer ici. Sauf peut-être moi, l'avantage quand on se fait passer pour morte c'est que les gens ne nous attendent vraiment pas et que notre absence n'est en rien un effet inhabituel. Alors que je suis sur le point de me diriger vers un petit passage qui est inaperçu aux yeux de tous, je le vois cet engendré qui travail pour le jeune sang-pur. Il se croit seul avec un autre de ses hommes. En trois semaines à peine ils avaient monté un réseau d'une dizaine d'espions. Ils sont doués mais pas tant que ça. Je sais par exemple que ce bras droit est la cible futur des membres de Cohen c'est ce qui m'a décidé à provoquer la rencontre entre son maître et moi. Ils sont doués mais ils n'ont pas cet expérience que les hommes et les femmes de Nathanaël ont acquis sur le terrain. Le sang pur ne recueille pas n'importe qui n'importe comment. Ils ont une certaine expérience qui serait appréciable aux yeux de william si il était encore en vie. Alors que les hommes de Rackel eux ont cette intelligence certes mais ce manque indéniable de vécu, de renseignement qu'il fait qu'ils restent une proie facile. Pourtant j'ai tendance à croire plus facilement dans l'opinion du jeune sang pur que du vieux fou de six cent ans. Peut-être que j'arriverai à intervenir à temps. Montrer à quelqu'un que je suis encore en vie, que l'ombre de ces murs est belle et bien une personne que l'on peut toucher et tuer est un sacrifice qui m'a fait réfléchir un long moment, mais si je suis restée ici c'est pour que personne n'ait à souffrir comme j'ai put souffrir ou comme le fils de Chace est mort comme un inconnu enfermer dans cette même prison que nous partagions jadis. Je vois les deux hommes s'éloigner et j'espère vraiment que les hommes de Nathanaël attendront demain pour agir comme ils l'ont prévu.

" Non non, lâchée là! Arrêtez ! YEAH LA VAMPIRE JE T'INTERDIT DE CREVER MAINTENANT !"

Cette voix, je la connais et la reconnaîtrait toujours, une odeur de décompositions me monte dans les narines merde ! Ce n'est pas aujourd'hui ce n'est pas maintenant. C'était il y a longtemps. Je me passe une main dans mes cheveux, tremblante. Cela va faire un mois que je suis et plus d'un mois que je n'ai pas fait le vide totalement et ici ça va être plutôt compliqué. Il faut que je trouve vite une solution avant que mon don l'emporte sur moi totalement, je ne peux pas me permettre de crier mes pires souvenirs lorsque je dors. Je sens une main sur mon épaule et je comprend alors que le temps que je replonge dans ce souvenir ma capacité m'a abandonnée me laissant apparente aux yeux des gens. Par chance il n'y a qu'une personne se ne sera pas difficile de se débarrasser d'un corps de plus. Je suis sur le point de me retourner pour tordre le bras de l'être qui m'attrape par l'épaule afin de lui briser le poignet et lui arracher le coeur quand …

"Ça va nous n'avez rien ? Quelqu'un vous a fait du mal ?"

Je relève la tête et le vois cet être de lumière qui est arrivé ici il y a deux semaines avec sa sœur blonde à ses côtés. Il est brun, grand pour ne pas dire très grand vue qu'il a l'air de faire vingt bon centimètres de plus que moi. Il a cette tête qui fait que n'importe qui lui donnerai sa confiance. Une tête d'ange quoi. Et pourtant dans son sourire je ne peux m'empêcher de voir le siens, au fond de moi il y a cette rage dans mon cœur qui fait que je n'accepte pas l'idée que cette endroit puisse transformer un autre être de lumière en monstre. De sa main s'échappe un réconfort qui me travers l'ensemble de mon corps, je sens alors mon don qui était sur le point de partir en dérapage total se remettre en place et la saturation des souvenirs incessant se remettent dans leurs cases petit à petit. Mon souffle se fait plus calme, l'odeur de décomposition s'efface, les cris s'arrêtent et c'est le calme. Le présent qui fait que je suis a cet instant seul avec cet ange qui semble sincèrement s'inquiéter pour moi. Le pauvre si il fait ça pour tout le monde ici il va se faire bouffer.

"Vous aviez l'air drôlement pâle pour une vampire, .alors j'ai préféré voir si vous alliez bien."

Je sens un moment d'hésitation lorsque son regard tombe sur le côté droit de ma nuque. Mais il n'y a pas de réactions de recule comme le font les trois quart des gens qui ont put voir mes morsures, je relève la tête avec ce défis dans le regard mais de lui s'échappe toujours cette bienveillance. Comme si il ny avait rien de perturbant, alors qu'ici tout est perturbant, sombre, lugubre froid.

"Vous n'avez pas froid pied nue et en robe ?"

Il s'inquiète pour moi. Grand dieu connait-il les capacités des vampires ? J'observe un long moment sans répondre. Il n'y a dans ce couloir qu'un battement de coeur le siens, et nos odeurs. Normalement nous devrions êtres trois. Il a perdu sa soeur, et malgré l'inquiétude qu'il doit avoir il prend le temps de s'arrêter pour une inconnue. C'est risible si il savait le monstre que je suis je ne suis pas certaine qu'il aurait pris le temps. Un rictus s'échappe de ma gorge pour finalement fermer les yeux et me concentrer. Je relate mes derniers instants depuis ma sortie de la chambre de Chace, me concentrant sur un battement de cœur, une odeur et je la trouve alors. Quand je suis passer dans le couloir est il y a deux minutes et trente seconde. Cette odeur fleurie cacher derrière un mur, et ce battement de cœur qui bat plus vite par la peur. J'ouvre rapidement les yeux et de ma main gauche retire la sienne de mon épaule.

"Votre sœur est au deuxième étage couloir Est, elle n'a rien mais elle est terrifiée et vous attend"

Un regard surpris de l'ange qui coupe sa respiration. Oui si il ne se dépêche pas sa sœur peut vite finir en charpie, mais pas aujourd'hui je ne pense pas. Alors il m'oublie et commence à courir dans le couloir dans la direction indiquer. Je commence à me diriger vers cette entrée cachée aux yeux de tous lorsqu'il s'arrête et se retourne me fixant.

"Josh, je m'appel Josh et vous êtes ?"
" Survivez à cette nuit et peut-être que demain j'aurais l'amabilité de venir voir pour vous dire mon prénom mais ne perdez pas le peu de temps que je vous offre"

Il approuve d'un moment de tête et disparaît dans le couloir au pas de courses pendant que je me glisse dans cette interstice cachée des yeux de tous et disparaît.

J'observe un long moment la gardienne aux cheveux brun qui lit un rapport sur l'appel du matin, et le plan de leur futur ronde au seins du bâtiment l'avantage des yeux de vampire c'est que je peux voir loin et lit l'intégralité du document. Au bout de cinq minutes elle prend donc son tour de garde à l'ouest pendant que la blonde termine le sien au sud. Tout est bien rodée ici alors que tout le monde croit que c'est du pur hasard. J'attends encore quelques secondes, humant, écoutant que rien n'arrive dans la pièce et finit par pousser cette porte camoufler dans le mur de leur repère. Je me glisse discrètement dans la pièce et prend le temps de jeter un coup d'oeil sur chaque document laissés sans précautions par nos gardiennes, elles sont puissantes mais bordéliques ce qui m'arrange. Je lis la liste et la catégorie de chaque créatures qui arrivent pour demain, j'enregistre leurs tour de ronde, leurs heures de sommeil, repas, détente et d'exercices. Un planning bien ficeler par les hommes d'états. Je prends le temps de m'arrêter alors pour ce pourquoi je suis venue. Je m'approche de leur buffet à réserve. Il y a sous mes yeux de tout. Des plaisirs salé au sucré pourtant je sais que un paquet de chacun de ces choses me fera tenir au moins deux semaines. Pourtant à l'idée de la rencontre une seule chose ressort du lot. Comme si mes yeux étaient attirés par elle de manière incontrôlable. Sur la table trône une jolie petite montagne de pomme rouge. C'est avec un sourire que j'en saisis une dans le tas de sorte à ce qu'on ne remarque pas son absence et me glisse à nouveau dans ce passage secret. Au moment où je referme la porte un lys de glace blanc vient se former sur ma main gauche. Un signale de la part de mon cher démon pour me prévenir l'arrivée imminente de la gardienne blonde dans son lieu de détente. Ça tombe bien j'avais fait tout ce qui devait être fait.

Je travers les couloirs dans l'ombre. Sans se rendre compte chaque détenue ont creer une habitude, un cycle qu'ils répètent chaque jour, c'est une manière de tenir psychologiquement. Ça m'est surtout utile. Je sais donc qui sont personnes qui viennent aux alentours dex19h-20h dans la salle de sport. Je sais comment elles viennent et ce qu'elles vont y faire je sais surtout aussi que c'est l'heure où elle est le moins occuper car c'est à cet heure que les gardiennes font régner leur terreur alors chaque détenus préfère s'enfermer dans leur cellules attendant que l'heure passe. Cela me laisse donc l'option de capturer environs vingt personnes dans un même et unique faux souvenir. Il est 19h40, et actuellement elles sont toutes plonger ensemble dans ce même et unique faux souvenirs où chacune d'elles se préparent dans leur cellules respective pour pouvoir aller s'entraîner. Dans un sourire amusé je termine ma marche dans la neige et je perçois des Lys dessiner dans la poudreuse, je marche sur chacun d'eux et ils me permettent de marcher dans la neige sans laisser la moindre trace, la pomme toujours à la main me dirige vers la salle d'entraînement. Lorsque j'ouvre la porte c'est un silence de mort, il n'y a ni cris, ni colère, ni peur. Le calme plat. Cela peut en terrifier plus d'un et pourtant cela me fait un bien fou. Je fait le tour de la salle vérifiant qu'il n'y ai pas d'intrus mais pour le moment l'ensemble de mon plan semble vouloir fonctionner. Pied nus je prend le temps de m'arrêter et poser les mains contre le mur porteur du bâtiment, pas de vibration, pas de battement de coeur, pas d'odeur si ce n'est la mienne, pas de respiration le vide total. Je soupire et le glisse dans l'ombre prêt du pilier. Ce rouge, cette robe il faut que je m'en débarrasse et vite. Je passe ma main dans les cheveux et défait le noeud de la ficelle rouge de fortune que j'ai tirée d'une dentelle du vêtement pour pouvoir retenir ma tignasse blonde. Je n'ai pas besoins qu'on se concentre sur les morsures de William au début de cet entretien. Je glisse la ficelle dans un dessins de dentelle de la robe et récupère la pomme à mes pieds. Je prends le temps de respirer il me reste dix minutes avant que le sang-pur arrive. Il sera à l'heure je le sais. Je fixe alors la fenêtre brisé d'où le froid pénètre encore un peu plus dans la salle. Fermant les yeux je respire le froid de qui s'installe encore un peu plus dans la pièce, je me concentre sur le souvenir que j'ai créer pour les détenus et tout est toujours en place. Cela tourne dans le fond de ma tête comme si de rien n'était me permettant de dissocier la réalité du faux souvenir que je met en place. Dire qu'il a soixante ans je pouvais tenir à peine deux personnes et parfois mon maître et que maintenant je peux maintenir un village entier sans aucune difficulté, c'est risible. Je sens alors les pas dans la poudreuse proche du bâtiment mon cerveau associe directement l'image du jeune brun dans ma tête, le souvenir de la première fois que je l'ai vue. Les gardiennes le tenaient inconscient riant du fait que cet homme qui venait discuter de la part du conseil était tombé comme un bleu dans le piège organisé par le soins de leur Supérieurs. Il s'est fait avoir comme un bleu, comme moi. Et si il a l'espoir que le conseil cette institut de vieux croûtons compte faire quelque chose pour lui il peut rêver. Ils aiment faire les autruches.

J'entends le premier pas de l'homme dans la salle, je le sens aussi contre ma peau, contre le pilier. Je reste pourtant dans l'ombre je sens que ce moment sera un tournant de mon histoire de ma vie et je ne sais pas l'expliquer. Je lève alors doucement ce souvenir autour de moi laissant apparaître ma présence aux yeux du sang pur. Il peut maintenant me sentir, me voir même si pour le moment je reste dans l'obscurité. La pomme à la main je la monte doucement à mes lèvres lorsque j'entends son rire résonner dans la pièce vide. Je finit par croquer dans la pomme un sourire amusée aux lèvres, laissant l'odeur sucrée envahir la pièce, apportant quelque chose de réconfortant dans cette froideur.

« 20 heures, salle d’entrainement… Bravo pour l’exploit d’avoir réussi à vider cette salle. »

Je ne peux m'empêcher de sourire à nouveau, si il savait il partirait peut-être en courant. Je suis même certaine que son engendré lui a dit de ne pas venir. Qui voudrait rencontrer une ombre ? Je m'avance alors sans un bruit dans la lumière de la lune fixant l'homme la pomme croquée à la main droite. Je le fixe un instant et finalement lève les épaules mines de rien.

"J'ai estimé que pour cette rencontre nous n'avions pas de fouines qui trainent… j'espère que cela te conviendra"

Je croise un bras sur mon ventre observant la réaction s'attend t-il a un homme ? Un visage aussi angélique ? De croire que au vue de vêtement je n'ai rien de redoutable alors que si il savait la réalité peut-être ne serait-il pas venu seul. S'attendait-il à des yeux gris qui le fixent, qui le scrutent pour savoir si j'ai fait le bon choix ou non? Il ne va sûrement pas aimer que je le tutoie mais maintenant que William est mort je n'ai plus ni maître ni devoir envers les sang-pur. Pour dire vrai j'ai pour principe de ne jamais travailler avec eux, souvent ils sont vicieux, calculateurs et pourtant quand je le vois là debout devant moi et un sentiment vient me souffler que je peux avoir confiance. Mon sixième sens me trompe rarement même si je reste sur mes gardes. Je maintient une distance entre lui, observant l'homme avec un sourire qui n'a rien de joyeux. Un silence de plomb s'installe pour finalement que je me décide à parler après tout c'est moi qui l'avait attiré ici.

"Je pense qu'il est bon que tu sache que ton engendré risque gros, tout comme tes douze ah non onze espions. Les hommes de Cohen les ont repérés et la première cible est celui qui connaît l'ensemble de leur visage."

“20 heures, salle d’entrainement… Bravo pour l’exploit d’avoir réussi à vider cette salle.”

Un silence s’installa devant Gabriel a ses paroles, comme s’il avait dit la chose la plus idiote au monde. Et pourtant ce silence se brisa dans un rire cristallin. Devait-il se sentir paralysé par ce rire ? Était-il réellement tombé dans un piège comme l’engendré tentait de le convaincre ? OK, il était peut-être tombé dans le panneau que cette ombre qu’il était curieux de rencontrer lui avait tendu. Et en même temps, il n’y avait aucune inquiétude. Il avait accepté des l’instant qu’il avait posé le pied ici qu’il pourrait mourir du jour au lendemain, alors son objectif était de faire le plus possible dans le temps aussi court qu’il puisse avoir. En attendant, l’ombre se décida enfin à faire un pas dans le reflet de la lune pour laisser apparaitre son identité. Était-il surpris de voir une jeune femme blonde, qui pourrait passer pour la plus fragile et innocente ? Non. Pensait-il qu’il que cette rencontre présentait désormais moins de risque car il s’agissait d’une femme ? Encore moins. On avait toujours enseigné à Gabriel de fuir les préjugés, et toujours s’attendre à l’inattendu, ce qui était la plus belle des contradictions. Entendait-il des bruits de sabots ? Alors il pensait zèbre et non cheval. Enfin non, son père lui avait enseigné de penser licorne. Il avait toujours aimé remanier cette expression pour l’adapter au folklore de leur peuple Écossais, portant toute la fierté des Rakel à avoir développer cette nation. La seule surprise qu’il pouvait avoir de cette découverte était la robe de la jeune femme, rouge vive, qui ne se mêlait absolument pas au décor de la prison. Au contraire. Il ne comprenait pas forcément comment elle pouvait n’être qu’une ombre dans une telle tenue. Evidemment aucun n’avait le choix sur leur garde-robe, n’ayant que ce qu’ils avaient a leur arrivée. Pour Gabriel, au moins, il n’avait pas a s’inquiéter de son col roulé noir, jean bleu foncé, et manteau gris anthracite. Mais il ne pouvait qu’applaudir la performance de passer incognito dans la tenue de la jeune femme.

« J'ai estimé que pour cette rencontre nous n'avions pas de fouines qui trainent… j'espère que cela te conviendra »

Si Gabriel resta impassible a ses paroles et à sa vision, intérieurement la voix de la jeune femme sembla connecter plusieurs informations ensemble, il sembla être frappé par l’impression de voir un fantôme. Avez-vous déjà rencontré une personne pour la première fois, et pourtant avoir l’impression de se connaître depuis toujours ? Non, la sensation n’était pas tout à fait exacte. Il ne connaissait pas ces yeux gris qui le fixaient dans la lumière de la lune. Il n’avait pas le souvenir de les avoir vu dans le passé. Et pourtant… Pourtant il y avait quelque chose qui n’allait pas. Il était facile de mettre cela sur le compte de la prison, de ses forces diminuées, ou peu importe. Son cerveau n’était clairement pas au meilleur de sa forme, Gabriel se rendant compte qu’il devait parfois insister pour parvenir à se concentrer ou se souvenir d’éléments. Alors il bloqua, ne quittant pas du regard la jeune femme face a lui. Il y avait quelque chose que clairement il ne comprenait pas. Comme s’il était surpris de la rencontrer, mais pas parce qu’elle était une femme, ou encore moins pour son air des plus angéliques. Non. La sensation était différente. Plus semblable a cette sensation de ne pas s’attendre à voir une personne a un endroit. Oui, il s’agissait plutôt de cette surprise-là. Celle de croiser une personne familière a un endroit des plus surprenants. Pourtant il ne l’avait encore jamais rencontré. Cela ne faisait aucun sens. Pire : son être semblait vouloir détester cette personne. Il n’y avait aucune logique. Alors le sang-pur était prêt à mettre cela sur le compte de la faim et l’épuisement de ces quelques semaines d’enfermement. Il était mal barré. Vraiment. Surtout que devant lui, la jeune femme resta de marbre tout autant que lui. Est-ce qu’il se laisserait distraire par son tutoiement ? Non. Il avait laissé à la porte de cet enfer tout volonté de maintenir son statut de sang-pur. Et puis… S’il avait des doutes avant d’arriver ici sur l’intérêt d’être placé au-dessus des autres, ici cela était encore plus vrai. Ils étaient tous au même niveau, dans la même merde.

« Je pense qu'il est bon que tu sache que ton engendré risque gros, tout comme tes douze ah non onze espions. Les hommes de Cohen les ont repérés et la première cible est celui qui connaît l'ensemble de leur visage. »

… Putain. Si tous les signes d’un piège imminant pour Gabriel étaient là, ce n’était pas le plus évident que la mission d’observation de l’engendrée soit celle qui tournerait mal. Alors lorsqu’une fine odeur de sang qu’il reconnut comme étant celle de cette cible nommée se dessina dans l’atmosphère, le sang-pur resserra les poings dans les poches de son manteau pour seule réaction. Le reste de son corps ne bougea pas, son visage encore moins. Ils savaient tous ce qu’ils risquaient en rejoignant le réseau de Gabriel, mais eux étaient responsables de leurs propres actions et destins. Gabriel, lui, ne pouvait s’empêcher d’éprouver à cet instant une pointe de culpabilité pour la mort du vampire : il l’avait envoyé là-bas. Et pourtant, au fond de lui il savait que ces pertes finiraient par payer. Ils parviendraient un jour à sortir de là. Malheureusement les dommages collatéraux étaient nécessaires. Même lui savait qu’il pourrait en devenir un jour. Alors après une longue inspiration pour tenter d’évacuer tout sentiment de remord, le vampire se décida à lui répondre.

« Ils connaissent tous les risques d’être ici, et je ne vais pas pleurer leur perte. Leur seul point commun est d’avoir fait le choix de ne pas se laisser crever. Il y en aura d’autres. »

La réponse de Gabriel pouvait paraitre froide – et elle l’était. Il n’avait pas le temps de s’arrêter et pleurer la mort de chacun. Il avait d’ailleurs déjà au coin de son esprit de nouveaux choix qu’il avait étudié et observé depuis plusieurs jours. L’engendré serait remplacé en quelques heures a peine. Peut-être que la vampire le jugerait comme étant un sang-pur comme un autre. Ou peut-être qu’en dehors de celui ou celle qui l’avait transformé, elle n’avait pas connu un seul sang-pur. Il s’en moquait, tout ce qui l’intéressait était de sortir de cette prison un jour. Et pourtant il choisissait parfaitement ses mots, ne mentionnant ni réseau ni rien. Il n’avait pas révoqué la possibilité d’être écouté, observé, ou simplement que cette ‘ombre’ ne rapporte tout aux gardiennes. Non, quelque chose voulait le pousser à lui faire confiance, l’intégrer sans la moindre hésitation. Mais la raison était étonnement la plus forte : il parvenait à contrôler le moindre de ses gestes. De ses paroles. Tout était parfaitement ficelé. Cependant, il n’était pas prêt à rester ici indéfiniment. Il ne restait nulle part plusieurs minutes en dehors de la cellule qu’il occupait. Il ne voulait pas s’attarder ici mais repartir rapidement.

« Que veux-tu ? Je suppose que tu n’as pas décidé de te montrer juste pour m’annoncer qu’il y a eu un mort de plus dans cette prison. »

Un silence entour la pièce, en même temps au vue de notre situation, je vois très mal les chose se dérouler autour d’une tasse de thé. Nous sommes dans une salle de sport puante entouré de fou furieux que les gardiennes manipulent comme elles veulent. Entre les livres, leurs sorts il y a de quoi rendre l’ensemble des détenues parfaitement fou, sauf peut-être Chace et moi, mais ça c’est une autre histoire. Au final qu’importe les tortures qu’elles utiliseront sur moi je sais pertinemment au fond de moi que j’ai connu bien pire. En pensant à la folie je repense au tour de garde d’une des gardiennes, je sais qu’elle passe près des fidèles de Nathanaël, je prie intérieurement pour que l’engendré ne soit pas suffisamment imprudent, je sais qu’il est la proie de ces hommes et femmes, mais si la gardienne rajoute un bout de démence ce que je fais là sert strictement à rien, enfin disons qu'une des premières tâches pour laquelle je viens est un raté total. C’est alors que je la sens cette légère odeur de sang voler dans l’air. Légère mais suffisamment puissante pour que je sache de qui il s’agit et que pour la sentir jusqu’ici alors que des vampires le vident sûrement pour se nourrir c'est qu'’il y a trop de sang de perdu et que maintenant il n’y a plus d’âme qui vive dans cet homme. Merde ! Cette gardienne me rajoute toujours le facteur hasard dans mes calculs ce qui me gonfle très fortement, il va falloir que je vois comment atténuer ce pourcentage de hasard. Dommage j’aurais peut-être pût lui apprendre comment faire pour ne pas être la proie de ces êtres. Qu'importe ce qui est fait est fait et je ne suis pas du genre à pleurer les morts vue le nombre que je créer.

« Ils connaissent tous les risques d’être ici, et je ne vais pas pleurer leur perte. Leur seul point commun est d’avoir fait le choix de ne pas se laisser crever. Il y en aura d’autres. »

Oui enfin la différence c'est que très peu d'entre nous on eu le choix d'être ici. En dehors de moi au final. Enfin non rectification, on m'a enlever de force dans un restaurant de luxe en plein marchandage et au moment de me faire la malle j'ai décidé que ma place serait plus utile ici qu'en dehors. Quant au choix de se laisser crever ou non le résultat reste la mort dans tous les cas. C'est ce qu'elles nous programmes avec plus ou moins douleur selon si elles ont envie de faire preuve d'humanité ou pas …. La blague !

« Que veux-tu ? Je suppose que tu n’as pas décidé de te montrer juste pour m’annoncer qu’il y a eu un mort de plus dans cette prison. »

Je ne peux empêcher un sourire de se glisser sur mes lèvres. Ce que je veux? Que plus personne ne souffre comme nous avons pu souffrir. Que ses gardiennes ne se servent pas de ses expériences sur d'autres êtres. Je ne veux plus entendre ces cris de souffrance; de détresse. Je ne veux plus voir ces mutilations et ce déséquilibre mental qui peut se créer. Je ne veux plus observer mes compagnons morts, dans la folie et la froideur de la glace, du feu. Je ne veux plus revoir ces ailes d'un blanc céleste passer à un noir abysse marque d''un ange déchu plongeant dans une folie meurtrière. Je ne veux pas que Nathanaël est plus d'adeptes. Plus que tout je hais ce vampire autant que je haï mon maître sans savoir expliquer pourquoi. C'est une lutte que j'ai mené seule pendant ces quelques années de liberté que j'ai put avoir. Il n'y a rien d'égalitaire, de correcte dans ce qu'il propose. Juste une dictature, un homme qui propose encore une sorte d'esclavagisme moderne à notre époque ! A croire que son âge augmente en même temps que sa folie d'âme. Cette prison est l'occasion idéal pour lui de se créer une foule d'arguments pour ses idées. Mais qu'importe les extrêmes auront toujours une foule propos face à la modération. Cependant je me contente de fixer et d'observer le brun devant moi. Je ne sais pas pas pourquoi mais cette confiance, ce sixième sens est toujours en alerte au fond de moi. Me soufflant que oui je pouvais lui accorder le doute de faire en sorte que ces gens ne deviennent pas de simple numéro comme moi où tout simplement qu'ils ne soient pas oublié et que peut-être oui peut-être ils pourront rejoindre leurs proches et la liberté.

«Ce que je veux ? Voyons comme la plupart des détenus je veux ma liberté.»

Pas la peine de préciser toutes mes convictions je me contente de donner le nécessaire, les détenues et moi voulons sortir de ce trou à rat. Commençons par le plus simple des choix, peut-être qu'un jour il en saura un peu plus sur mes pensées mais je ne crois pas. Il n'est jamais bon de révéler trop de chose, william me l'a que trop bien appris. Ne fait confiance à personne si ce n'est qu'en ta personne. Ne crois qu'en toi et tue sans aucune hésitation, pas de pitié. Pourtant Alyssa essaye de me souffler une autre direction, une autre option. Et voilà où cela ma guider à une putain de prison avec deux filles furieuses peut-être bien aussi puissantes que ma sorcière Tzigane. La seule différence c'est que même si elle le voulait Alyssa ne pourra pas venir à mon secours, les engendrés l'en empêcheraient respectant la dernière volonté de leur alpha.

« Mais soyons honnête seule je ne risque pas d'aller très loin, je propose donc mes services.Pour que chacun de nous arrivent à ses fins.»

Je m'arrête un moment comment formuler la suite ? Comment faire en sorte que la confiance s'installe je ne suis pas douée pour les discours parfois je me dis que ce serait mieux si j'étais muette. J'aurais moins d'efforts à faire … non plus et se serait ennuyeux et une perte de temps ! Croquant une nouvelle fois dans la pomme je viens à me caler contre le pilier derrière fois observant la salle dans son ensemble une odeur très fine imperceptible se faisant présenter au loin.

« Les hommes que vous avez recrutez, ils ne sont pas trop bêtes, assez débrouillard mais face aux hommes et femmes de Nathanaël ils n'ont aucune expérience ! Moi je l'ai »

Ce n'est pas de la vantardise je connais mes capacités et aux vues de mes actions discrète certes mais efficace et je suis certaine qu'il est l'un des rares à les avoir remarqué. Chace est au courant bien entendu il attend de moi quelque chose alors il ne me lâche pas une seconde. Je pense qu'il s'accroche à moi comme un espoir, comme si j'étais l'une des dernières preuves de ce qui est vraiment arrivé à son fils… si il savait à quel point il est proche de la réalité. Je pourrais leur montrer à tous mais je n'en éprouve pas le besoins.

Une vibration…. Elle était faible mais là. Et à cette vibration me fait apparaître l'image d'un démon, de 1m75, cheveux châtain mi-long, le visage émincé, un œil marron et l'autre vert c'est léger à peine visible mais c'est là. Pas trop musclé mais pas trop fin non plus. Un des hommes de Nathanaël. Un de ceux qui propose pas mal ses idéaux un peu trop à mon goût. Il a une meilleure force de sa main droite mais son œil de viser est à gauche il attaquera par la gauche. Je sens ses pas de courses se rapprocher son odeur se camouflant dans la neige mais pas la vibration de ses pas. Il veut le sang pur. Il a abattu son homme de main, il veut maintenant la tête pensante. Bien que personnes ne savent qui il est rare sont ceux qui comme moi peuvent effacer totalement leurs présences.

« En parlant d'adepte….» je regarde par dessus l'épaule gauche du sang pur en face de moi. «Un démon arrive, taille moyenne force moyenne mais il pense vous attaquez par la gauche. Rare sont ceux qui sont à l'aise de ce côté… allez on va dire qu'il arrive d'ici » je prend le temps sentir les vibrations contre le pilier, le sol de la salle qui se prolonge à l'extérieur sur cette poudreuse, avec un sourire plein de malice je ne peux m'empêcher de donner le temps exacte« Quarante secondes tout au plus !»

Un frisson travers mon don, un mouvement de vent inverse passe par la fenêtre typique d'une présence qui veut se camoufler attaqué par surprise. Je vérifie vite fait mon illusion les autres sont bien en place. J'aurais pu plonger ce démon dans cet illusion mais j'ai besoins de voir de quoi est capable cet homme. Je propose mes services mais je ne suis pas gardé du corps … de toute façon je pars du principe que le métier de garde du corps n'est rien d'autre qu'une vache qu'on mène à l'abattoir….inutile, obsolète ! C'est alors que le démon débarque à la gauche de Gabriel. Je n'intervient pas me contentant de finir ma pomme de laisser la joie au sang pur de massacrer comme bon lui semble l'attaquant. Le démon ne me voit pas, correction il ne peut pas et maintenant ne risque plus au vue de son état. Une fois le remue-ménage terminée je ne peux empêcher un rire franc et cristallin s'échapper de mes lèvres. Mon sourcil gauche se rehausse et j'observe le vampire.

« Pas mal ….» un sourire franc se dessin et finalement je balance ma pomme sans un regard par la fenêtre derrière moi, pour une fois Chace sera utile à faire disparaître mes traces. « Je crois qu'on va vraiment pouvoir s'entendre !»

« Ce que je veux ? Voyons comme la plupart des détenus je veux ma liberté. Mais soyons honnête seule je ne risque pas d'aller très loin, je propose donc mes services. Pour que chacun de nous arrivent à ses fins. »

Est-ce qu’elle pensait vraiment que Gabriel se voyait sortir de cette prison vivant et libre ? Après tout l’ensemble des sang-purs ne pensaient qu’à eux, et il s’agissait d’une pensée logique à avoir ici. Est-ce que Gabriel se voyait sortir de cette prison vivant et libre ? Pas vraiment, non. Il n’avait pas perdu l’espoir, mais savait que ses chances étaient limitées. Cependant il était hors de question qu’il se laisse crever ici. Il y avait pour lui une différence entre mourir et se laisser mourir, et la seconde option n’était pas envisageable et ne serait jamais envisageable. Alors non, il ne se battait spécialement pour lui, mais cela ne le dérangeait pas que les autres se battent pour leur propre fin. Il était juste hors de question que cela ne se mette en travers de leur combat. Gabriel n’était pas là pour aider 1 ou 2 prisonniers à s’échapper. Son ambition était beaucoup plus grande, et espérait faire tomber l’ensemble des prisons. Si celle qui l’accueillait présentait ce niveau de ‘prestation’ il n’y avait pas loin à chercher pour se douter du niveau des autres. Mais surtout il était important que les humains comprennent que les créatures de la nuit ne se laisseraient pas faire, et qu’ils seraient se montrer plus raisonnables dans cette situation. Il était hors de question de les massacrer : la violence n’entrainerait que la violence.

« Les hommes que vous avez recrutés, ils ne sont pas trop bêtes, assez débrouillard mais face aux hommes et femmes de Nathanaël ils n'ont aucune expérience ! Moi je l'ai » Un rictus cynique échappa au sang-pur. Ouais, elle était clairement certaine de ses capacités. « En parlant d'adepte… Un démon arrive, taille moyenne force moyenne mais il pense vous attaquez par la gauche. Rare sont ceux qui sont à l'aise de ce côté… allez on va dire qu'il arrive d'ici. Quarante secondes tout au plus ! »

Un soupire d’agacement échappa au sang-pur qui n’avait clairement pas besoin de ça. Il l’avait entendu arriver, et lorsque la fenêtre se brise sur sa gauche, Gabriel n’hésita pas un instant. Son regard quitta un instant la jeune femme pour se porter sur l’attaquant, et lorsqu’il fut à courte distance il profita de son élan pour le saisir par le col et le plaqua au sol. La force de la rencontre contre le sol brisa une partie des os du démon, et quelques insultes lui échappèrent alors qu’il toussa une partie du sang accumulée dans ses poumons puisqu’une de ses cotes brisées les avait transpercés. Ce ne fut cependant pas assez pour calmer l’attaquant puisqu’il récupéra un élan de force et tenta de se relever, ce a quoi Gabriel se redressa pour récupérer plus d’appui. Puis il ne lui fallut qu’une fraction de seconde pour craquer la colonne vertébrale du démon d’un coup de pied dans le menton et envoyer l’homme dans les vapes. Si les hommes de Nathanael avaient décidé de s’attaquer à lui, cela ne pouvait que signifier que Nathanael lui-même en avait donné l’ordre et qu’il était au courant de ce qu’il se passait ici. Il y avait donc un moyen de communiquer avec l’extérieur… C’était une bonne nouvelle. Dans un rire de satisfaction – la jeune blonde se demanderait certainement ce qu’il venait de traverser l’esprit du vampire – il prit un nouvel élan pour traverser la cage thoracique dans un craquement sourd, et arracher le cœur du démon qu’il laissa dans le corps de l’être. Ainsi le massacre serait propre, contenant le sang du démon dans son corps. Clairement il savait que ce ne serait pas suffisant pour l’éliminer, comme tout démon qui se respecte. Tous étaient des plus têtus, et dans la mort ils ne faisaient pas exception. Mais il savait qu’il ne faudrait pas longtemps avant que l’odeur de son sang – autant contenu qu’il soit – parviennent jusqu’aux autres créatures de la prison et que les vampires viennent se nourrir sur son corps. Il pouvait d’ailleurs entendre l’agitation s’éveiller au loin, ils ne mettraient pas longtemps à débarquer pour venir dévorer le malheureux. Enfin… ‘Malheureux’… Il n’avait qu’à pas tenter de l’attaquer. Et si cela pouvait faire passer un message a Nathanael, ce ne serait pas perdu et le sang-pur pourrait presque considérer que cette mort n’était pas en vain.

« Pas mal… Je crois qu'on va vraiment pouvoir s'entendre ! »

Alors qu’il se relevait du cadavre du démon, Gabriel arqua un sourcil en observant la jeune femme un peu trop sure d’elle a son gout. Est-ce qu’elle était ainsi avec tout le monde ? Elle avait réussi à rester une ombre durant plusieurs semaines, cela ne faisait aucun doute qu’elle était douée, certes. Mais il serait bien loin de ‘s’entendre’ et encore moins se lier avec qui que ce soit. Si en plus de 250 ans Gabriel avait réussi à préserver son côté solitaire, ce n’était pas pour commencer maintenant. Il ne s’était lié à personne, pas même au démon qui lui servait de semblant de bras droit depuis plusieurs décennies. Alors non, il ne commencerait pas maintenant et encore moins dans cet enfer. Après un court silence ou il avait observé la jeune femme d’un air arrogant, un rictus de dédain lui échappa alors qu’il se concentra à nouveau sur le cadavre.

« Je ne crois pas non. Je ne perds pas mon temps à ‘m’entendre’ avec les autres. »

Gabriel se saisit de la manche du démon qu’il arracha d’un coup sec pour s’essuyer les mains et nettoyer les quelques gouttes de sang qui avaient giclé sur son visage, puis enfoui le morceau de tissu dans sa poche : il pouvait sentir dans la cour un feu bruler, il jetterait ce tissu dans les flammes pour se débarrasser des preuves. Après un nouveau regard rapide vers la jeune femme, le sang-pur observa le démon dans le moindre détail, a la recherche de la moindre trace qu’il aurait put laisser. Il était hors de question que la mort du démon puisse être tracée jusqu’au sang-pur. Alors lorsqu’il fut terminé, il replongea ses mains dans ses poches et refit face à la jeune femme, ne quittant jamais son attitude froide et distante.

« N’approche plus jamais ma cellule. Rien ne peut nous lier là-bas si on ne veut pas risquer encore plus la vie des autres. Tu sauras lorsque notre prochaine rencontre aura lieu. »

La blonde avait beau être une ombre, ici les murs avaient des oreilles et il était hors de question qu’il soit celui qui mette en danger la vie de ces hommes et femmes. Déjà il lui était désormais certain qu’il serait le seul intermédiaire entre les espions et lui-même, mais il prendrait soin qu’aucun ne s’en rende compte. Il était hors de question qu’un autre soit a nouveau visé pour ce rôle qu’il pouvait remplir lui-même. Cependant… Comment était-il possible de trouver une ombre entre ces murs gris ? Gabriel savait que cela était impossible. Ou peut-être savait-il déjà que moins d’une semaine plus tard il déposerait une pomme fraîchement croquée sur un des bancs de la cour arrière, et qu’il y retrouverait la jeune blonde pour une nouvelle rencontre arrangée ? En attendant, il était temps pour lui de retourner en terrain connu et maitrisé. Il était resté ici trop longtemps, même assez longtemps pour être attaqué.

« Je ne te garantie pas que tu retrouveras ta liberté. Je ne te garantis pas non plus que tu seras toujours en vie demain. Cependant je peux te garantir que tout ce qu’il se passe ici prendra un jour son importance. Nous n’en profiterons peut-être pas, mais d’autres oui. »

Est-ce que la jeune femme adhèrerait avec ses idées ? Peut-être pas mais il s’en moquait. Mais il lui fallait être sur qu’elle ne planterait pas sur place leurs efforts pour sa propre soif de liberté. Finalement, après un dernier regard vers la jeune femme il se dirigea vers la porte de la salle de sport, la poussant du pied pour l’ouvrir, et avant de disparaitre se retourna enfin vers la blonde dans un sourire qui n’avait rien d’heureux, mais était plus des plus cyniques.

« Bienvenue dans mon monde… »

Un rire faussement amusé lui échappa alors qu’il passa la porte de la salle d’entrainement pour s’engouffrer dans le froid. Si le ciel était toujours dégagé, des flocons semblaient entourer le jeune homme alors qu’il avançait dans la neige : le vent s’était levé et poussait la poudreuse des toits de la prison créant cette illusion d’une nuit enneigée. Il fallait être honnête : la rencontre fut intéressante. Il y avait toujours au fond de lui cette impression qu’elle n’était pas une complète inconnue, et pourtant cela ne faisait aucun sens. Il éluciderait ce mystère plus tard. En attendant il était temps pour lui de reprendre le travail que faisait l’engendré de son père...

Il m’observe un long moment avec dédain, arrogance, typique des sangs-pur au final. J’en ai déjà rencontré une bonne trentaine mais finalement même s’ils se disent proche de leur engendrés, proches des gens communs, ils ont toujours cet air de supériorités, qu’ils aient six cents ans ou bien vingt ans aucun ne vaut mieux que l’autre. C’est plus fort qu’eux, comme des enfants pourris gâtés, on leur apprend qu’ils sont uniques, spéciaux car vous comprenez leurs mères en ont bien chiers pour les avoirs. Mais à mes yeux ils ne sont pas uniques, ils ne sont pas des êtres suprêmes, car un final, le cadavre d’un sang-pur n’est rien d’autre qu’un tas de chair et d’os, tout comme les humains, les anges et les démons. Le plus drôle c’est lorsqu’ils se font capturer par un timbré ils font souvent bien moins les malins, j’en ai libéré pas mal, cachée ils me disaient qu’ils me revaudraient ça mais une fois sortie leur nature reprend le dessus. C’est pitoyable. Je pensais qu’il sortirait du lot, mon sixième sens se serait-il trompé ?

« Je ne crois pas non. Je ne perds pas mon temps à ‘m’entendre’ avec les autres. »

Apparemment oui totalement, il est comme tout les autres. Mais au moins il a un minimum d’intelligence pour effacer ses traces et ne pas montrer quelle espèce à put tuer ce démon. Un ange, un démon ou un vampire tout le monde est suspect. Bon si ce sang pur se sent un peu supérieur reste à savoir le niveau qu’il a dans dans mon échelle des sangs purs. C’est-à-dire le minimum étant la sang pur de Suède que j’ai sauvé des mains de Nathanaël et qui s’est montrée charmante mais gonflante au plus au point pour ne pas dire ….Hurm BREF ! Au niveau suprême qui comprendre Nathanaël puis William. Je n’arrive pas à savoir lequel des deux est le pire. Mais pour le moment je ne lui demande pas d’être aimable, s’il est con tant pis, tant que j’arrive à faire disparaitre ce qu’on les gardiennes, j’aviserai alors pour libérer ces gens et peut-être laisser enfermer les adeptes de Nathanaël... à voir.

« N’approche plus jamais ma cellule. Rien ne peut nous lier là-bas si on ne veut pas risquer encore plus la vie des autres. Tu sauras lorsque notre prochaine rencontre aura lieu. »

Froid, distant … et je dirai bien autre chose, mais en soit il n’a pas toutes les données et ne les aura pas. Donc prudent. Mon choix n’est pas totalement mauvais, si je prends de la prétention, il n’a pas seulement ça et sait réfléchir. C’est rassurant, au moins je ne m’engage pas dans quelque chose de trop foireux, au pire je recommencerai. Mais j’avoue que maintenant deux personnes connaissent mon visage et cela m’agace pas mal. Il faut s’avoir faire des concessions. Nous ne pouvions rien faire la première fois, nous étions pieds et poings liés, ici nous pouvons bouger, là où ils voient tous un enfer je me dis qu’ils ne se rendent pas compte de la chance qu’ils ont d’avoir cette liberté de mouvement, jusqu’à ce que les gardiennes décident où non de reprendre les vieilles méthodes. Non je ne préfère pas y penser vraiment pas.

« Je ne te garantie pas que tu retrouveras ta liberté. Je ne te garantis pas non plus que tu seras toujours en vie demain. Cependant je peux te garantir que tout ce qu’il se passe ici prendra un jour son importance. Nous n’en profiterons peut-être pas, mais d’autres oui. »

Finalement, même s’il fait preuve d’arrogance mon sixième sens ne c’est peut-être pas totalement planté ! J’ai presque envie de lui rire au nez, s’il savait ! Ma liberté je l’ai déjà, depuis le premier jour contrairement aux autres je n’ai pas subi l’influence de ces gardiennes, il n’y a aucun sort qui glisse en moi. Elles n’ont pas de prise, sur mon mental, sur mon corps, sur ma soif, sur ma capacitée. Pour le fait de mourir, il ne se doute pas et ne semble pas vraiment avoir saisit ce que j’étais. Un objet, une arme qui n’a ni le droit d’hurler sous la douleur mais surtout qui n’a pas le droit de mourir. Il faut déjà qu’elles m’attrapent et le reste des détenues, ils ne risquent même pas de m’arracher une mèche de cheveux. Ce n’est pas moi qu’ils viennent attaquer dans la cellule de Chace, c’est le démon. Un démon de glace c’est rare, un originel encore plus. Il est craint les gens veulent donc le tuer au plus vite.

« Bienvenue dans mon monde… »

Je le regarde s’en aller, un rictus au bout des lèvres. Je ne compte pas y rester longtemps dans son monde. Il ne supporterait pas le mien non plus. Si son enfer personnel est ici, il ne se doute pas qu’il y a bien pire et qu’elles peuvent nous réserver d’autres tortures. Son monde ne m’intéresse pas, je ne compte pas y rentrer, juste interféré un temps dedans pour pouvoir sauver un maximum de gens pour finalement disparaitre. Redevenir moins qu’une ombre, moins qu’un fantôme. Cette tueuse à gage qu’on engage et qu’on ne sait même pas si je suis un homme où une femme. L’observant partir, je me dis que je vais pouvoir m’accommoder de son caractère, William était bien plus capricieux que lui. La porte se referme et finalement j’entends se former derrière moi une échelle de glace allant du sol à la fenêtre. Ah Chace, parfois tu me sers à quelque chose. Rompant mon emprise sur les personnes, je sens la fatigue monter dans mes muscles, mais je ne lâche rien et sort de la salle d’entrainement par la voie improbable qu’un démon de glace me sert sur un tapis blanc.

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