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 Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen

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Alaïs S. DeLacour

Alaïs S. DeLacour




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Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen Vide
MessageSujet: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyLun 3 Fév - 13:34

... la vie est plus amusante quand il y a un peu de bordel...

Installée à l’étage, face à l’immense baie vitrée, je pousse quelques cartons autour de moi pour me libérer de la place au sol, et détache une première feuille du bloc que j’attendais avec impatience d’entamer, et la dépose sur le parquet devant moi. À côté de mes jambes se trouvent un verre d’eau avec quelques pinceaux qui baignent dedans, et une palette de peintures à aquarelle. Je ne crois pas avoir dessiné ou peint dans le passé, mais Gabriel m’avait conseillé de recourir à des activités autres que regarder tous les films et séries que la TV pouvait m’offrir, et m’avait donc apporté la veille ces objets qu’il avait emprunté de la salle d’arts plastiques. Enfin… Je suppose que techniquement ils lui appartiennent, puisqu’au vue des rares discussions que je peux percevoir de lui quand il n’est pas confiné dans sa chambre, il finance l’ensemble de l’établissement lui-même. Parfois je me demande pourquoi il a une TV dans son appartement, puisqu’il ne l’allume jamais et est presque dépité dès que je souhaite l’allumer. Quoi qu’il en soit, j’avais été ravie de l’attention, et attendait avec impatience de pouvoir les essayer aujourd’hui. Je prends un des pinceaux larges, le trempe dans l’eau et… Et quoi ? Comme si je ne m’en rendais compte que maintenant, je ne sais pas quoi peindre. Je regarde au loin devant moi, par la baie vitrée, et me rend compte de la pleine vue sur l’Académie en face de moi, et sur la gauche je perçois un bout de mer. Evidemment cela ferait un paysage parfait à peindre, mais je n’en ai clairement ni la patience, ni la capacité. Dans ma tête, cela avait semblait tellement plus simple, tellement plus abstrait, et beaucoup plus coloré. Cependant les briques de l’académie sont grises, le ciel l’est également aujourd’hui. Non. Cela ne m’intéresse pas. Presque dépitée je m’assois en tailleur sur le parquet et commence à regarder autour de moi. Je ne vois que des cartons, des étagères posées en vrac, et des buffets qui clairement n’étaient pas là quelques semaines plus tôt. L’électricité n’est pas faite, seule une lampe posée au milieu de la pièce peut me permettre d’éclairer la pièce, mais je baigne principalement dans la lumière naturelle de l’immense baie vitrée. Je suis presque surprise de voir que cette pièce n’est pas aménagée et est simplement utilisée comme pièce de stockage. Je sais qu’avant que je ne débarque Gabriel utilisait ma chambre comme bureau et a du tout débarrasser à la hâte, mais je me demande en réalité pourquoi il n’a jamais décidé de plus utiliser cette pièce qui me fait rêver.

Devant cette baie vitrée, j’ai l’impression de ravoir un peu de liberté, même si clairement je ne suis pas près de sortir. Enfin je crois. Mais je peux au moins sortir sur ce balcon, profiter de l’air frais, et entendre au loin le bruit des vagues contre les falaises quand le vent porte dans notre direction. Et surtout, ici, j’ai l’impression d’être plus loin des gardes qui patrouillent dans les couloirs. Ils n’attendent plus toute la journée derrière la porte, ce qui est une certaine évolution, mais tout de même. A chaque fois que j’entends leurs pas, respirations, dialogues, je ne peux m’empêcher de me sentir épiée. Alors ici, je me sens plus libre, et moins sous leur contrainte. D’ailleurs, je me relève et décide d’ouvrir un des battants de la baie vitrée afin de sentir l’odeur salée de l’atmosphère et reviens vers mon poste aménagée. À genoux face à ma feuille, j’hésite une nouvelle seconde, et finalement décide de simplement jouer avec les couleurs. Je commence alors par humidifier l’ensemble de la page, avant de déposer des couleurs diluées à plusieurs endroits et de les associer, les faire clasher, les dégrader… L’un dans l’autre le tout ressemble globalement à un nuage coloré, mais cela m’amuse assez pour m’occuper. D’ailleurs je détache plusieurs autres feuilles et commence à associer de nouvelles couleurs. Certaines feuilles peuvent ressembler à une barbe à papa, d’autres à ciel lors d’un coucher de soleil. Chacun pourrait y trouver des explications différentes, mais j’ai pourtant l’impression qu’ils représentent une part de moi. Je sais que je peux être bipolaire et facilement influencée par les sentiments des autres, mais en même temps je suis celle que je suis, avec des sentiments variés et colorés. Mh… OK. C’était ultra mielleux. Je garderais ces explications pour moi. Mais quoi qu’il en soit, je commence à réfléchir à mes prochaines feuilles d’une autre manière, en pensant à des personnes, des moments. Quand je pense à Lily, Le jaune, bleu, le rouge et le rose commencent à se marier dans quelque chose d’harmonieux. Quand je pense à Gabriel, le bleu et le rouge me viennent rapidement à l’esprit, et rapidement le noir aussi. Non. Le noir, c’est dans mon regard qu’il apparait. Mon regard se trouble pendant une fraction de seconde. Quelque chose m’appelle. Une odeur, que je reconnais difficilement tellement elle est dispersée dans l’air. Et pourtant… Pourtant elle est belle et bien là, et m’attire comme m’effraye. Elle réveille une faim en moi. Une faim que j’ai l’impression que seul le sang de Gabriel peut calmer. Oui… Cette odeur, c’est celle de son sang. Elle n’est apparue qu’une seconde dans l’air, mais elle était là. Est-ce qu’il est blessé ? Non, quelque chose en moi me fait dire que je serais la première à le savoir. Je vais pour attraper mon téléphone dans ma poche avant de me rendre compte que je l’ai laissé dans ma chambre. Merde. Il m’avait demandé de toujours être joignable. Et s'il avait tenté de m’appeler ? Je descends les escaliers rapidement et récupère mon téléphone sur mon lit. Pas d’appel ou de message manqué. Je suis presque soulagée, mais pourtant déçue aussi. Depuis qu’il m’a donné ce téléphone Gabriel ne m’a jamais appelé, jamais écrit. Mes seules interactions sont avec la personne qui a conçu ce téléphone, et je les attends à chaque fois avec impatience : chaque jour j’ai le droit à une énigme pour découvrir une nouvelle vidéo de lama. Mais sinon, je cherche encore l’intérêt de mon téléphone.

Le téléphone cette fois dans ma poche, je remonte à l’étage et observe la dizaine de feuilles étalées au sol. Ne percevant plus ce qui me semblait être l’odeur du sang de Gabriel, je referme la fenêtre, comme si je voulais être sûre de ne plus la sentir à nouveau. J’observe la feuille sur laquelle j’avais commencé à étaler plusieurs nuances de bleu. Mon pinceau était désormais chargé de rouge, mais cette idée désormais quitte mon esprit. Il n’a d’ailleurs pas envie de continuer ce qu’il avait commencé, comme s’il refusait catégoriquement de chercher plus loin, vexé de n’avoir aucune nouvelle depuis la veille, puisque je ne l’ai pas vu ce matin lorsqu’il a quitté l’appartement. J’amasse alors les feuilles qui ont encore besoin de sécher, et les descend en même temps que le verre et la palette. J’étale les feuilles sur la table à manger et le comptoir afin de les laisser sécher avant de leur trouver une nouvelle place, et rince les pinceaux, et le verre et laisse le tout sécher sur l’égouttoir. C’est aussi le moment où j’entends frapper à la porte. Je m’approche de la porte d’entrée, mais n’ose pas l’ouvrir. La dernière fois que j’ai ouvert cette porte, c’est le jour où Lily a découvert mon arrivée dans l’appartement de Gabriel. Et autant dire que l’introduction des événements fut… compliquée. Et si derrière cette porte se trouvait quelqu’un d’autre qui ne souhaitait pas ma présence ici ? Lorsque j’entends à nouveau frapper, je m’approche un peu plus de la porte pour observer par le judas, mais je n’ai pas le temps de rejoindre la porte que j’entends une voix connue : un des gardes qui patrouillait régulièrement dans le couloir.


“Mademoiselle, je crois que vous avez reçu une nouvelle… Livraison…”

A la phrase du garde, je rejoins enfin la porte ravie de l’annonce. J’avoue ne plus me souvenir ce que contenait ma prochaine commande, mais je suis ravie de savoir que quelque chose de nouveau arrive aujourd’hui. J’ouvre alors la porte, et ma joie se transforme rapidement en interrogation face à la livraison en face de moi. Le livreur habituel me salue, amusé, avant de m’aider à placer les deux colis dans l’entrée. Je suis dans la merde. Totale.

“Je crois qu’il y a une erreur…”

Le livreur me regarde surpris, et vérifie le bordereau de livraison.

“Vous êtes bien Mademoiselle Rakel ?” Mon esprit s’arrête un instant devant les paroles de l’homme. Exact : Gabriel m’avait demandé de faire livrer tous les colis en son nom pour que ce soit plus pratique. Et visiblement entre Gabriel et Gabrielle, cet homme avait décidé qu’il n’y avait pas de différence. Il finit par me saluer d’un   “Passez une bonne après-midi !” en quittant l’appartement, passant devant les deux gardes qui se retenaient de pouffer de rire.

“Il va me tuer…”

Ouais… Il va me tuer… Devant moi se trouve un sac que je déballe en premier, dans lequel se trouve un adorable poncho gris clair en matière peluche/ pilou-pilou, dont la capuche possède deux oreilles de nounours, et l’avant une poche sur laquelle sont brodées deux pattes d’ours. La seconde partie de la livraison… Est plus compliquée. Je reprends le bon de livraison présent dans le sac, pour vérifier ma commande.

“Il fait pas 25 centimètres…”

Mon regard se lève du papier pour observer l’objet devant moi. Non, il ne faisait pas 25 centimètres. Selon le papier, il ferait 2.5 mètres… Un nounours de 2.5 mètres, gris clair comme la couleur de mon poncho, gisait devant moi. Il était… Enorme. Et pourtant adorable. La surprise et l’inquiétude qui m’habitaient se transforment finalement en joie alors que je me jette contre la peluche qui retombe sur le dos, et je finis allongée sur son ventre. Sa douceur m’englobe, et clairement je pourrais passer des heures dessus, ravie de mon heureuse erreur. Je ne pense pas que Gabriel le verra du même œil que moi. Même pas du tout. Mais je décide que cela m’importe peu : j’ai l’impression d’avoir une nouvelle présence dans l’appartement. Clairement mon nouveau compagnon n’est pas bien bavard, mais cela ne me change pas de mes repas avec mon sang-pur qui sont silencieux si je n’occupe pas la conversation. D’ailleurs, quel nom je pourrais lui donner à mon nouveau compagnon ? Peut-être vaut-il mieux attendre de voir la réaction de Gabriel avant de lui donner un nom, car je pense qu’il va falloir que je le renvoi bien assez rapidement. Mais en attendant, je décide d’en profiter à fond. Je le traine alors par la tête jusqu’au canapé, et l’assois tant bien que mal. J’attrape mon nouveau poncho, l’enfile, et glisse mon téléphone dans la poche avant et place la capuche sur ma tête. Si quelqu’un pouvait voir le spectacle derrière nous, il ne verrait qu’une tête de peluche massive, et une petite tête d’ours dépassant du canapé. Assise sur le canapé, je commence à parcourir les différents programmes proposés. Films, dessins animés, séries… Je n’ai que l’embarras du choix et pourtant rien ne m’attire, jusqu’à ce que mon esprit soit attiré par un programme en particulier, un dessin animé dont j’ai entendu parler plusieurs fois pendant mes premiers mois à l’Académie car toutes mes camarades en parlaient, ‘Vampire Knight’. Selon elles, le concept de Kentigern était beaucoup trop proche de l’histoire de cet animé, et il leur semblait impensable que ce ne soit pas la vérité. Une classe de jour pour des humains. Une classe de nuit pour des vampires. D’ailleurs plusieurs d’entre elles avaient tenté de s’extirper des dortoirs la nuit pour tenter d’observer nos camarades de la Night, mais toutes étaient revenues bredouilles de n’avoir rien découvert. Le secret était plutôt bien gardé, et je fus moi-même surprise de découvrir que notre directeur lui-même était un vampire. Enfin… Je crois que j’étais surprise ? Une odeur de sang m’interpelle. Ce n’était pas celui de Gabriel, mais je le reconnaitrais toute ma vie, comme s’il faisait désormais partie de moi. Le premier humain que j’ai tué. Le seul même. Enfin… Je crois ? En tout cas, une chose était certaine… Le directeur de l’académie dans l’animé n’avait rien à voir avec le directeur de notre académie. Si celui dessiné dans la série était hyper bavard et exprimait facilement ses sentiments, Gabriel était… l’opposé total. Radicalement différent. Et pourtant partageant la même vision de l’équilibre entre le monde des humains et le nôtre. Mais pourtant, je ne le vois clairement pas sauter par-dessus son bureau pour m’offrir une étreinte, ou me dire qu’il m’aime. En même temps, je pense être loin de ce qu’il pourrait considérer un jour comme sa fille…

“What the f…”

La voix de Gabriel me surprend, comme si j’avais oublié que je ne vivais pas seule ici, mais surtout que je n’avais pas vu le temps passé et cela fait plusieurs mois que ça ne m’était pas arrivé. Dans un sursaut je me retourne, laissant apparaitre mon visage sous ma capuche, et un sourire illumine mon visage.

“Gabriel tu es rentré !!”

Je n’ai aucune hésitation et me précipite vers le sang-pur avant de lui laisser la moindre chance de râler sur l’immense peluche qui trône à côté de moi. J’ai envie de lui raconter ma journée, car pour une fois il s’est passé quelque chose qui l’intéressera peut-être, puisque j’ai pu utiliser le matériel qu’il m’a apporté la veille. Mais non, son regard semble bloqué et presque choqué par l’immense peluche installée sur son canapé. Je décide d’ignorer cela et veut l’emmener vers la table de la salle à manger pour lui montre mes mélanges de couleurs. Ce n’est vraiment pas grand-chose, mais si cela peut nous apporter un sujet de discussion je suis preneuse. Derrière lui, je reconnais Lily et mon bonheur s’accroit en la reconnaissant. Je ne pouvais qu’être ravie de la tournure de cette soirée et apprécie la surprise. Et pourtant, alors que je suis à moins d’un mètre d’eux, quelque chose me bloque, me paralyse dans mon élan. Je ne veux pas m’approcher plus. En réalité, je veux hurler. Partir. Fuir. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Car face à moi, j’ai l’impression d’avoir perdu mon sang-pur. Il est loin de l’être. Non. Je le sens, il n’est pas celui que j’attendais. Même s’il arbore le même visage, la même sévérité dans le regard, c’est n’est pas son odeur. J’ai même l’impression que cela m’en coupe l’appétit directement. M’écœure même. Je crois qu’il ne comprend pas que j’ai besoin de lui. Que depuis ce jour il est devenu celui sans qui je ne peux pas vivre. Littéralement. Alors ne plus reconnaitre son odeur, son sang, me fige. Sentir cette même odeur émaner des deux vampires m’écœure. Maintenant je comprends pourquoi j’ai senti le sang de Gabriel plus tôt, il ne faisait aucun doute que Lily l’a mordu. Et que lui aussi l’a mordu.

Sans comprendre comment, j’ai l’impression d’être de retour dans cette chambre qui m’a accueilli pendant des mois. Non, ce n’est pas une impression. Je suis de retour dans cette chambre. Je reconnais le plancher vieilli, les fenêtres usées par le temps, la tonne de poussière qui envahie chacune de mes bouffées d’air. Je suis debout au milieu de cette pièce, face à cet homme qui m’effraie et m’attire en même temps. J’ai l’impression de ne plus savoir comment parler. Plus savoir quoi dire. Et pourtant j’ai milles et une questions. Pourquoi est-ce que je suis ici ? Ou suis-je ? Quel jour sommes-nous ? Qui est cet homme ? Pourquoi est-il recouvert de sang ? Est-ce Gabriel va me tuer ? Pourquoi y a-t-il un autre homme inconscient au sol ? Est-ce que je l’ai tué ? Et pourquoi la pièce est-elle aussi silencieuse ? Non. Elle ne l’était pas. Un bruit n’arrêtait pas de m’emmerder : un battement agaçant. Un seul et unique battement de cœur qui émanait de l’homme au sol. Au moins il n’était pas mort. Par contre, comment était-il possible que je puisse l’entendre ? Et surtout, nous étions trois dans la pièce, comment était-il possible qu’il n’y en avait qu’un ? Soudainement mon regard se décroche de celui de l’homme devant moi et retombe sur mes mains, comme si j’avais besoin de me prouver que j’étais en vie. Mes mains étaient pleines de boue, écorchées, comme le reste de mes bras et de mes jambes en fait. Putain… Il s’était passé quoi ? Et surtout, c’était quoi tout ce sang sur mon pull ? Je relève le regard vers l’homme, paniquée, et ne peux que me demander si le sang sur sa chemise est le mien ? D’instinct, ma main se porte à mon cou où je suis surprise de sentir ma peau, je ne sais pas pourquoi je m’attendais à ne sentir que la chair à vif. Elle est légèrement marquée à la base de ma nuque, mais ma peau semble se souvenir d’une douleur plus large, plus étendue. Comme si l’ensemble de ma nuque avait été arrachée. Mais non, seule deux marques de ponctions légères que mes doigts semblent ne pas vouloir arrêter de toucher. Est-ce que c’est lui qui m’a fait ça ? Je suis à la fois attirée et effrayée par son regard. Je veux à la fois fuir et rester. Et en même temps je ne peux que ressentir sa colère, je sais que Gabriel me déteste. Je sens qu’il me déteste. Qu’il veut me tuer. Est-ce qu’il espère que je vais me détruire moi-même en le suivant ? Jamais, clairement jamais.


“Tue-le.”

… Pardon ?! Mon cerveau plante totalement, je ne comprends pas ce qu’il se passe. Devant moi j’ai cet homme qui semble avoir fait un massacre, et me demande de le suivre dans cette folie ? Devant mon hésitation, Gabriel se met à bouger en face de moi, pour s’accroupir au-dessus de celui qui est inconscient et mordre son bras. What the… Je suis clairement tombé dans un club de sado-maso… Mon regard se porte directement sur les côtés de la pièce, je pense que je peux facilement sauter par la fenêtre. Pourtant lorsque le sang se met à couler je peux sentir l’odeur du fer m’attirer et réveiller une faim insoutenable en moi. Je sens mon corps se tendre, mes muscles se crisper, et une douleur se fait ressentir dans ma mâchoire, qui m’arrache un hurlement.

“Ça ira mieux plus tard, mais en attendant il faut que tu te nourrisses sur lui. Et que tu le tue.”

Devant moi le visage de Gabriel se transforme. Je vois ses yeux se gorger de sang et devenir noir, ses traits du visage tirer, et des canines aiguisées apparaitre. J’ai l’impression que mon propre corps veut l’imiter, et sent alors mon regard se troubler une fraction de seconde, et ma mâchoire ressentir cette pression ressentie quelque second avant, avant de comprendre que mon corps a imité le sien, et que moi aussi mes canines se sont aiguisées, prêtes à attaquer. Si mon corps réclame de passer à l’action, mon esprit lutte encore : je suis trop jeune pour tuer quelqu’un… Je crois ? Devant mon hésitation persistante il finit par hurler un “Maintenant !” sévère auquel mon corps obéit sans réfléchir. Il se lance sur l’homme inconscient pour mordre son bras et instinctivement prendre la première gorgée de sang qui s’offre à moi. Mais celle-ci me provoque un relent, comme si mon corps refusait d’avaler ce sang, et pourtant en crevait d’envie. D’ailleurs il ne lui faut pas une seconde de plus pour mordre à nouveau ma victime et cette fois prendre autant de sang que possible. Je ne parviens plus à m’arrêter malgré son cœur qui ralenti dangereusement, malgré les larmes qui commencent à m’échapper. J’ai envie de hurler, mais mon corps ne veut que terminer ce qu’il a commencé, mordre, arracher les chairs de ce corps, jusqu’à ce que la dernière goutte de sang ne le quitte pour que je puisse m’en nourrir. Ce n’était à la fois pas assez et trop. Alors lorsque je n’entends plus le cœur de ma victime battre, je me redresse pour observer le massacre : il y a du sang et des lambeaux de chairs partout, que ce soit sur moi, mon visage, mes mains, mes vêtements, mais dans la pièce également, ce qui ne peut que provoquer de la panique chez moi. Je me mets à hurler et commencer à vouloir m’enfuir quand Gabriel me prend dans ses bras. Je me débats, mais rien n’y fait. Il me garde contre lui, une main entourant mon dos et l’autre dans mes cheveux, en me murmurant que tout ira mieux plus tard, et de ne pas m’inquiéter. Je n’avais pas envie de le croire, je voulais le fuir plus que tout, et pourtant sa présence m’apaisait autant que son odeur. Elle faisait partie de moi, me rassurait, me réconfortait. Alors mes doigts s’agrippèrent un peu plus à ses vêtements afin de me noyer au plus dans son odeur, avant de perdre conscience. Depuis ce jour cette odeur fait partie de moi. J’ai presque l’impression qu’elle m’appartient, comme si j’étais la seule à avoir le droit d’en profiter parce qu’elle m’est vitale, littéralement.

Le bruit de la porte qui claque me ramène à la réalité, je pense que j’ai dû m’absenter une seconde. Un frisson me parcoure car je ne pense jamais à ces moments, ils me terrifient et pourtant il s’agit aussi de nos premiers moments entre sang-pur et engendrée. Ils ne sont pas joyeux, il était même clair et net que Gabriel me détestait, mais il s’agit aussi de la première fois qu’il me semble être autant liée à une personne. Alors qu’initialement je me dirigeais vers Gabriel, mon attention se porte à nouveau sur l’immense nounours installé sur le canapé. Alors avant d’entendre une réprimande que je n’ai pas encore reçue aujourd’hui, je m’attelle à rapatrier mon nouveau compagnon dans ma chambre. Je ne suis pas bien sûre de savoir comment, mais je finis par l’attraper par la tête et le trainer jusqu’à ma chambre. Le passage de la porte fut un peu plus complexe car mon nouveau compagnon est plutôt dodu, mais une fois déposé au pied du lit (donnant presque l’impression de laisser un cadavre gésir au sol) je reviens sur mes pas pour observer les deux adultes, ou tout du moins leur absence. Tous deux ont disparu dans la chambre de Gabriel, avant de réapparaitre quelques secondes plus tard avec Lily changée. Enfin… Non. Elle avait simplement quitté sa veste pour la remplacer par un sweat. Vêtement que je reconnu instinctivement après avoir vu Gabriel le porter il y a quelques jours, mais surtout parce que désormais l’odeur de mon sang-pur était partiellement de retour dans la pièce. Je voulais cette odeur. Je pourrais en crever de ravoir son odeur ici. Me tenant toujours dans l’encadrement de la porte de ma chambre, observant les deux vampires, je finis par déclarer un sec
“J’ai faim” , comme s’il me semblait nécessaire de leur rappeler que je suis là, après avoir passé la journée seule.

“On va commander aux cuisines, ça a été une longue journée j’ai pas envie de cuisiner.”

Je ne bouge toujours pas, comme s’il ne semblait pas avoir compris mon message. J’ai faim, parce que l’odeur qui m’attire normalement tous les jours n’est pas. Je sens que mon corps manque cruellement de quelque chose. J’ai envie de hurler mais me retiens, ne faisant que resserrer les poings sous mon poncho. D’ailleurs visiblement mon silence l’interpelle, puisqu’il se retourne et m’observe, avant de finalement lâcher un “OK fine” en se rendant dans la cuisine pour ouvrir le placard de verres et en placer un sur le plan de travail qu’il remplit de sang. Si l’éventualité de boire ce sang commence à combler mon envie, quelque chose manque encore. Cela fait des mois que je ne vis que grâce à une personne, et j’ai l’impression qu’on me l’a volé. Qu’elle me l’a volé. Pourquoi est-ce que j’étais contente de revoir Lily ? Une partie de moi ne le comprends pas, et ne veut que la détester pour m’avoir volé la seule chose qui me restait dans ma vie. Je l’ai vu l’autre jour, alors que j’étais sur le balcon avec Gabriel. Je l’ai vu avec ses amis. Je sais qu’elle n’a pas que Gabriel. Alors pourquoi est-elle obligée de se comporter comme une égoïste et me voler les rares instants où je peux le voir et l’avoir pour moi ? Moi, je n’ai plus personne. Mon père me croit morte, mes camarades de classe me pensent partie, alors je n’ai plus que lui. Mais j’ai aussi Lily maintenant… Je ne bouge toujours pas lorsque sa voix cristalline m’interpelle.

“Alaïs tout va bien ?”

Je relève le regard vers Lily qui se rapproche de moi, et finit par hocher la tête en arborant un sourire que je dû forcer mais qui sembla parfaitement réel. J’ai l’impression au fond de moi que j’ai toujours eu cette capacité de feindre aux autres mes sentiments et réactions, alors je n’ai aucun doute sur le fait que Lily y ait cru. Alors je me dirige vers le comptoir en esquissant un “merci” à Gabriel et boit le verre qu’il m’a servi quasiment d’une traite, ne laissant que l’équivalent d’une gorgée au fond du verre. J’ai l’espoir que cela me calmera, mais non. Ce manque qui m’habite est toujours là. Un silence s’installe autour de nous, et je me rends compte que normalement c’est moi qui anime la conversation au grand désespoir de mon sang-pur. ‘Mon’. On en est clairement loin ce soir. Derrière moi j’entends un bruit de papier, et me rend compte en me retournant que Lily tient dans ses mains une de mes feuilles en la tournant dans plusieurs directions pour tenter d’en comprendre le sens.

“Tu fais de l’aquarelle ? Tes dessins ont des significations ?”

Je me relève pour me diriger vers elle, et attrape la feuille de ses mains pour la remettre sur la table dans le sens qui me semblait logique. Avait-elle fait exprès de prendre la feuille qu’elle avait recouverte de couleurs alors que j’avais pensé à elle ? Le blond de ses cheveux, le bleu de ses yeux, le rose des fleurs de lys, et les nuances de vert, violet et d’orangés qui avaient découlé de ces associations. J’observe la feuille une seconde supplémentaire et comprends que seule moi peux comprendre ce qu’il s’est passé dans mon esprit quand le pinceau a touché le papier.

“Non, j’avais juste envie d’essayer. Je m’ennuyais et je ne savais pas quoi dessiner, alors j’ai juste voulu jouer avec les couleurs.”

Je suis surprise que Gabriel ne me pose aucune question sur mes essais pourtant étalés partout. Il ne semble pas s’y intéresser, préférant sortir deux verres de vin et les remplir tous deux. J’ai l’impression qu’il ne lâche pas du regard Lily, comme si une connexion se passait entre eux sans qu’ils ne disent le moindre mot. Lorsqu’il s’approche de nous, c’est un verre de vin à la main qu’il offre à Lily, et un sourire qu’il n’adresse qu’à elle, pas même à moi. Je ne comprends pas ce qu’il se passe. Je ne comprends pas pourquoi il m’ignore. Lorsque l’on frappe à la porte, Gabriel va ouvrir pour récupérer notre repas, et je récupère sur la table et le comptoir toutes mes feuilles que j’empile, jusqu’à revenir sur le mélange de couleurs que Lily observait plus tôt. Je l’observe une seconde avant de finalement tendre la feuille dans un sourire vers Lily qui s’était approché avec des verres et couverts.

“Tiens, tu peux garder celui-là.”

Même moi je ne comprends pas pourquoi je veux que Lily garde ce ‘dessin’. Il représente ce que je voyais en pensant à elle, les couleurs sont vives et gaies, je ne peux qu’espérer que cela lui fasse plaisir. Et pour autant j’ai l’impression que mon esprit veut se débarrasser de ce dessin pour ne plus le voir. Mais lorsque Lily se rapproche de moi pour m’offrir une étreinte en me remerciant, j’ai l’impression d’être encore plus perdue. Je veux la détester, et pourtant je l’admire et veut la garder auprès de moi. Je sais, je suis totalement bipolaire. Moi-même je ne me comprends pas. Enfin si : je la déteste de me voler mes moments avec Gabriel, mais elle m’attire et je la veux auprès de moi autant que possible.
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Lily Gray

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMer 5 Fév - 12:36

Notre odeur m’enveloppe entièrement, mon nez collé dans les creux de sa nuque ma tête reposant sur son épaule, nous ne pouvons empêcher de rire ensemble, c’est comme un calme après un ouragan. Un bonheur qui se glisse comme si de rien n’était dans un torrent d’ennuie nous permettant d’avoir une bouffé d’air après ces quinze longues années, que dis-je pour moi après ces deux cent cinquante longues années. Comme si on me permet de détendre enfin une simple corde d’un corset trop bien serré. Il est cette bulle d’oxygène qui se glisse là où William à tenter de m’enfermer, sans lumière, sans air, sans gravité. Nos respirations ont un mal fou à se calmer, tout comme nos spasmes et nos frissons, ses bras qui m’entourent, sa tête reposant contre mon épaule gauche il ne faut pas beaucoup plus. Puis je sens le rictus de Gabriel contre ma nuque et son souffle qui fini par lâcher.

“Et James avait des doutes sur mon endurance…”


Je rit contre son épaule et relève ma tête pour pouvoir plonger mes yeux dans les siens. A aucun moment je ne m’attends à ce que James fasse partir de notre discussion, enfin du moins pas maintenant. Soulevant un sourcil amusée je ne peux m’empêcher d’exprimer ma surprise de manière très réfléchit
. « …Pardon ? »Oui au vue de sa réflexion  et de notre épuisement je trouve ma demande plutôt réfléchit enfin à eu prêt.

“Après notre matinée… James a cru bon de pointer mes lacunes en terme de gestion du souffle et de baser ses entrainements là dessus.”


Il y a un blanc durant un petit moment, après notre matinée …je commence à repenser à nos différents réveils et tout d’un coup un « Oh » mental se forme alors dans mon esprit et je me rappel de l’appel du démon et de ma manière bien particulière de remercier Gabriel tout comme sa manière particulière de gérer son souffle. Prenant conscience de l’arrière scène un nouveau rire cristallin s’échappe de mes lèvres avant de me reposer contre lui tout en le serrant plus fort dans mes bras. Se serait mentir de dire que je me sent coupable, pour dire vrai je ne regrette absolument rien et je le ferais à nouveau sans la moindre hésitation!

Ce n’est que quelques minutes plus tard que j’arrive à me relever et non pas sans la moindre difficulté. Je sens mes muscles endolories suite à ces dernières heures je peux exterminer un village de démons et vampires en quelques heures et me sentir en forme, mais ces quelques heures avec Gabriel ont représenté une dose de sport à sa manière bien plus intense et le faite d’avoir put pour la première fois géré ma capacité et montrer le souvenir auquel je pensais vraiment me pompe une énergie incroyable. Je suppose ne pas pouvoir réaliser tel exploit à nouveau, il va vraiment falloir que je fasse attention à ne pas le mordre à nouveau, mes souvenirs sont loin d’être tous aussi calme que ce dernier. Je ne peux pas prendre ce risque, je peux le blessée et c’est quelque chose que je refuse catégoriquement. Nous nous sommes blessé mentalement, c’est une manière maladroite de nous protéger je pense, mais physiquement c’est une autre histoire. Pourtant je le sais, que la torture mental fait bien plus de dégâts que la douleur physique. Qu’importe c’est une limite que je m’impose, je n’en ai pas beaucoup ce n’est pas compliqué  à respecter. Pendant que je termine de remettre mes vêtements en place, Gabriel nous sert un verre de sang à chacun, pas besoins de se faire prier, entre les bleus qui essaient de se rétablir, dont celui de Ginette, ma boite de Pandore proche de la surface et mes trois jours à supporter Alexandre et Gracia je ne peux refuser une telle offre.


“Rentrons, ce sera quand même plus confortable que mon bureau !  Mh, et Alaïs va commencer à râler qu’elle a faim.”


La veste remise en place, les chaussures aux pieds je vois alors Gabriel se diriger vers la porte et se bloquer trente secondes devant cette dernière avant d’avoir un soupire prêt à la démolir, je l’arrête à temps en sortant ma lame retenant un rire, il a bien des manières plus délicates d’ouvrir une porte… bon ok, je ne parlerai pas de celle de mon appartement il y a une semaine genre ouais non !  En quelques tours de malice et quelques minutes plus tard nous nous retrouvons dehors discutant de l’académie et des différents sujets qui la lies, je ne peux empêcher un sourire coupable de se glisser lorsque Gabriel appel notre artisan favori, en moins de deux semaines nous lui avons commandé une porte et une poignée, je pense qu’un jour il nous fera une sorte de ristourne. Prendre l’air à quelque chose de bénéfique pour moi, il éloigne petit à petite cette boîte doré de mon esprit renfermant les souvenirs. L’air de la mer et de la forêt ancrent un peu plus mes pieds à côtés du jeune brun, les souvenirs ont beaux être loin ils sont parfois plus prenant que le présent, il m'a fallu faire un exercice non négligeable sur moi-même enfin de les sortir de manière plus ou moins permanente du présent.  Je ne me rends même pas compte que nous sommes arrivés devant la porte de son appartement, c’est son temps de réflexion qui me fait réaliser que nous sommes là. C’est alors qu’il se tourne vers moi et capturer doucement mes lèvres, je ferme les yeux et profite de ce moment, de ce bonheur qui me gonfle la poitrine et qui fait que je sens à travers mes paupières comme une pigmentation différente de mes pupilles n’ont jamais eu face à ce trop-plein de bien-être. Je veux plus de ces moments de tendresses entre nous deux, plus de bonheur partagé et plus d’instant simple et normaux, ils sont banales pour les autres mais pourtant, oui pourtant à mes yeux cela n’a rien de banales, de quotidien, c’est nouveau et à ses côtés que je veux gouter une nouvelle fois à ce délice.

Je n’ai pas le temps de rouvrir les yeux que le sang pur ouvre la porte et c’est lorsque j’entends la surprise dans sa voix que je sens mes yeux revenir à leur bleu naturel et ouvrir les paupières pour observer la scène devant nous. . Sur le canapé nous faisant dos, une petite tête d’ourson avec ses petites oreilles grise claire et à côté …. Et bien au côté de la petite tête mignon se trouve un énorme ours en peluche.


“What the f…”


« Ce truc doit me dépasser alors que je portes des talons …. »


La jeune blonde se retourne sur la surprise et voit au premier abords uniquement Gabriel, son visage s’illumine à la vue de notre jeune brun ce qui ne peut m’empêcher d’avoir un petit sourire aussi sur mes lèvres à cette vue. Gabriel apporte une dose de joie à la jeune fille, ce qui me conforte dans l’idée que même si il appréhende l’idée il peut être un bon maître pour elle et que même si le chemin sera parfois un peu compliqué à eux deux ils peuvent vraiment y arriver.


“Gabriel tu es rentré !!”


Sa voix est remplit de joie, au moins elle n’est pas de mauvaise humeur … elle n’a peut-être pas faim ? En même temps je ne suis pas certaine que Gabriel ou moi ayons la force de supporter une crise car un ogre à faim … en regardant la pièce je ne peux m’empêcher de me dire que rester ici H vingt-quatre je deviendrais folle et je ferais une crise sans aucun doute ! Depuis combien de temps n’a pas-t-elle couru dans l’herbe, posé ses pieds sur une route, fait ne serait-ce qu’un tours de parc. Et si elle sortait maintenant en aurait-elle la force ? Nous sommes des vampires certes, mais sans activités nos muscles s’atrophie eux aussi. Une balade dans le parc de l’académie l’épuiserati en un rien de temps et la ferait dormir les deux trois heures à venir. Comme pour confirmer mon jugement je l’observe rapidement, et je la vois comme perdu dans ses esprits, je connais ces moments d’absence, au début de notre transformation, tout ce mélange. Pour la ramener à nous je me contente simplement de fermer la porte en la faisant claquer suffisamment fort pour la ramener dans le présent mais pas trop afin que cela ne soit pas suspect.

Cela semble fonctionner et à la perfection et je vois alors Alaïs qui par miracle arrive à attraper l’ours gigantesque par la tête, comment de si petits bras peuvent prendre une tête aussi grosse?  Et d’où elle tient cette force? Bon il est vrai que cela ne doit pas être bien lourd, enfin du moins pour un vampire. Jusqu’à ce que ….l’ours en question reste bloquer dans la porte, enfin du moins le ventre de la peluche géante est coincée dans l’ouverture de la porte et je vois le tissus qui montre que la jeune blonde tire dessus et qu’elle galère de malade. Alors je tente de retenir un rire à travers mes lèvres et place ma main dessus comme pour le camoufler, mais Gabriel lui ne semble remarquer ce moment de presque fou rire non-contrôlé face à la scène.


« La ferme »


       Je me retiens encore plus de rire, ce qui est plus difficile tandis que seulement un tier de l’ours passe la porte, Gabriel me prends alors pas la main pour me faire traverse le salon et la cuisine afin de retourner dans sa chambre. Je le regarde surprise sur le coup, non déjà ? Je ne suis pas certaine de tenir le coup-là. Pour dire vrai je ne pourrai pas me relever, où même arriver jusqu’au bout de n’importe qu’elle danse commune. C’est pas l’overdose là qu’on atteint et oui James pourra commencer à se poser des questions sur notre endurance si il nous récupère juste après une dernière danse. Gabriel me lâche alors la main et se dirige vers le dressing me plantant dans le milieu de la chambre. Hum attendez what ? Pas que notre dernier moment dans le dressing de Gabriel n’était pas satisfaisant loin de là, mais de un je ne tiendrais pas et de deux, je ne tiens pas à marquer ma deuxième Ginette et je ne suis pas certaine que lui aussi arrive à me tenir. Totalement stupéfaite je pensais qu’il était fatigué lui aussi et je suis sure le point de lui dire que cette fois je ne suis pas certaine que ce soit une bonne idée, surtout si on veut passer un peu de temps avec Alaïs, alors je tente de faire diversion et me lance dans le nouveau sujet de discussion du jour sans pour autant le rejoindre.
 

« Au moins …. je sais où ta fortune vient de disparaître, si si dans une superficie incroyable de coton de rembourrage pour teddy géant ! Et c’est pas fini j’ai l’impression crois moi ! Rassure moi, tu as une limite sur ta carte bleu ? Autrement elle va finir par acheter une petite soeur à la Z8 !  »


J’entend le rire jaune du jeune brun à travers la cloison ce qui me fait pouffer, je suis sure le point de lui demander ce qu’il fait lorsque que je vois Gabriel qui revient dans la pièce principal et s’approche avec un de ses sweats, gris anthracite, qu’il me tend.


« Pour cacher les marques »


Malgré moi j’ai un petit sourire qui née sur mes lèvres et je sens un peu le rouge me monter aux joues. Finalement je retire ma veste tout en prenant mon portable de la poche et dépose mon cuir sur le fauteuil de son bureau, j'en profite pour retirer mes talons au passage. Malgré mes dix petits centimètre en plus je m'avoue vaincu face à l'énorme colis surprise de Alaïs. De plus pied nue je ressens mieux les vibrations au sol, c'est idiot mais c'est quelque chose dont j'ai besoins pour prévoir une éventuelle venue désiré où non. Une fois débarrassé de l'ensemble je me rapproche de lui toujours avec ce petit sourire où la malice s'ajoute mais qui ne quitte pas mes lèvres. Je ne savais pas qu’un simple vêtement pouvait me rendre heureuse, mais c’est parce que je sais que le reste de la soirée je vais avoir son odeur qui m’entoure. C’est une nouvelle habitude que j’ai prise le soir, lorsque Josh se couche je prends toujours le sweat que Gabriel m’a donné au village pour m’endormir contre le canapé. Ça ne fait pas longtemps que j’ai ce vêtement à mes côtés et pourtant oui il y a toujours ce sentiment de protection qui s’installe lorsque son odeur m’entoure et pendant le sommeil je peux me focaliser que sur son odeur plutôt que sur ce qui se passe dans la pièce et le bâtiment. J’arrive face à lui et prends le sweat que j’enfile avec cette satisfaction d’avoir son odeur qui m’entoure et vient donner un baiser rapide à Gabriel.


« Merci,»
je referme une partie de la veste sur moi et notre odeur et la sienne m'enveloppe un peu plus, je remonte rapidement manches sinon mes bras sont perdu dans la couche de tissus et finalement un autre sourire plus malicieux se dessine et je le regarde à nouveau avant de me mettre sur la pointe des pieds et venir murmurer à son oreille «Tu as conscience que je compte le garder n’est-ce pas ? Tu l'as retrouvera peut-être un jour …. Ou pas»

D’un petit rire je lui embrasse la joue me recule et ne  lui laisse pas le temps de répondre tandis que je retourne dans la pièce de vie ou Alaïs rentre après avoir déposé son nouveau copain géant dans sa chambre. Elle est dans l'encadrement de la porte et il y a quelque chose dans son regard qui me titille un peu, lorsqu'elle aperçoit alors le sang pur qui m'a vite rejoint elle le regarde un moment avant de lâcher un
"J’ai faim”. Ah finalement l'ogre de l'appartement de Gabriel a décidé de se réveiller, arquant un sourcil je l'observe plus longtemps pendant que Gabriel avance vers la cuisine.

“On va commander aux cuisines, ça a été une longue journée j’ai pas envie de cuisiner.”

Je retiens un sourire et finalement ne répond rien me contentant de mordre la lèvre pour ne pas rire a nouveau, je pense qu'il y a cette faim là certe mais je ne pense pas que ce soit la plus prédominante chez Alaïs au vue de son regard. J'ai soif et un peu faim aurait sûrement été une meilleure phrase pour que le sang pur devant moi tilt plus vite au vue de la fatigue de la journée. Le pauvre il faut le ménager un peu je l'ai fait passer par tous les sentiments aujourd'hui, la colère, la tristesse, la peur, la joie et même la frustration mais ça c'est autre chose …
"OK fine”. A tient coucou OK finalement on arrivera vraiment pas à s'en détacher ! C'est plus fort que nous et vue la situation il est valable pour les autres. Finalement Gabriel se dirige vers la cuisine et sert un verre de sang pour la jeune blonde, pendant qu'elle boit son verre je regarde rapidement mon portable pour voir mes appels en absences et les mails, je supprime les appels de Ryan en me disant que j'aurai put éviter une visite intempestive si j'avais pris le temps de regarder mon portable. Qu'importe ce qui est fait est fait et William aurait trouver un autre moyen pour venir nous dérangez, si ce n'était pas Ryan Son choix aurait été sur quelqu'un d'autre. Je range mon portable dans la poche du sweat et regarde la jeune blonde qui est pensive à côté du plan de travail tandis que Gabriel passe un coup de fils pour commander le dîner, il ne le voit pas et pourtant je perçoit même si elle est faible cette petite colère dans le fond de ses pupille. Discret mais pour des gens comme mon maître et moi ce sont ces signes que nous traquons en permanence alors qu'ils sont invisibles pour le reste de la population. Je n'arrive juste pas saisir le pourquoi du comment alors je m'avance vers la table.

“Alaïs tout va bien ?”


Elle est douée très douée, le peu que j'ai vue à l'instant à totalement disparu pour laisser place à hochement de tête et un sourire angélique loin de tout ce que j'ai saisis si je n'étais pas aussi entraîner j'aurais pût croire que j'ai halluciné où que je me suis trompée. Même si elle ne s'en souvient pas son corps lui en a garder l'habitude et je reconnais là un pion parfaitement formé par Nathanaël, cet homme laisse toujours sa trace il faut juste la reconnaître. Je peux peut-être supposer que c'est la soif qui à provoqué cet ancien éclat dans ses yeux. Une chose est certain ce soir Alaïs n'a pas l'air spécialement causante alors je la laisse dans son monde et continue mon avancée vers la table pour observer ce qu'il y a dessus, je vois alors des feuilles recouvèrtent de peinture, un mélange de couleur et de tâches. Aux vues des couleurs et du papier qui ondulent un peu face à une quantité d'eau importante j'en déduis que la jeune fille à passer une partie de sa journée à faire de l'aquarelle. Je passe un petit moment à regarder les feuilles, je ne sais pas pourquoi mais il y a quelque chose au fond de moi qui remonte et pourtant aucun souvenir, mais la vue de ces feuilles évoquent pour moi quelque chose de doux, tendre et de heureux avec une petite pincée de tristesse, comme le sentiments d'avoir perdu quelque chose que je ne pourrai jamais retrouver. Et j'ai l'impression d'entendre cette voix similaire à la mienne, mais pas totalement, qui dit quelque chose, où plutôt appel quelqu'un d'un prénom que je n'arrive pas à saisir et j'entends son rire juste après. C'est une impression je le sais comme de faux souvenirs. On dit souvent que lors d'une perte de mémoire notre cerveaux peut essayer d'inventer de faux souvenir pour se réconforter je viens d'en vivre un exemple en directe. Pourtant en saisissant la feuille la plus colorée qui semble me rappeler quelque chose ou ce quelqu'un je ne peux m'empêcher de sourire et de me raccrocher aux sentiments positifs que cela apporte.


"Tu fais de l’aquarelle ? Tes dessins ont des significations ?”


La jeune blonde m'enlève la feuille des mains, ok … apparemment la signification c'est "pas touche!" Très bien je peu comprendre ça reste quelque chose de personnel. Pour ma part mettez moi avec un pinceau dans les mains et je serais incapable de faire quoi que ce soit. Pas même une tâche car cela ne m'inspire pas spécialement et que mon ancienne éducation m'a plus rapprochée de la musique. Jouer du piano ou du violon ça je sais faire sans aucun problème mais un pinceau …. J'ai deux mains droite et viserais probablement à côté de la feuille. Et de toute façon quelle couleurs utiliser vraiment ? Pour exprimer quoi ? Cependant je n'ai jamais été insensible aux oeuvres d'art j'ai passer des temps fou dans les différents musées planté devant les œuvres d'art que se soit des sculptures où des peinture. Comme quoi tout n'est pas à jeter. Je sais admirer, regarder mais je suis incapable d'exprimer.


“Non, j’avais juste envie d’essayer. Je m’ennuyais et je ne savais pas quoi dessiner, alors j’ai juste voulu jouer avec les couleurs.”


Ok, pourquoi faire compliqué quand on peut faire simple …. J'ai comme un sensation d'écho tout d'un coup« Tu te complique tellement la tâche parfois tu t’en rend compte non ? ». Ouais ok, quand j'ai dit ça c'était l'hôpital qui se moque clairement de la charité, à cette pensée je ne peux m'empêcher de ressentir de l'amusement et de relever le visage vers Gabriel, suit-il mon cheminement ? Je ne peux retenir un sourire pourtant et lorsqu'il vient vers moi un verre à la main mon sourire s'agrandit entre l'amusement et la tendresse que j'éprouve pour lui. Prenant le verre je le taquine


«Je vais vraiment finir par y prendre goût au service par Gabriel»


On toque à la porte d'entrée ce qui fait que le sang pur s'éloigne de la table pour aller chercher les repas, pendant ce temps Alaïs commence à ranger les différentes feuilles que la table et le comptoir je me dirige vers l'évier me lave rapidement les mains et commence à prendre les couverts et les verres pour le repas. Je vois la petite blonde qui observe alors la feuille que je tenais tout à l'heure et la tend dans ma direction.


“Tiens, tu peux garder celui-là.”


Un petit sourire se glisse sur mes lèvres je pose rapidement les couverts et les verre sur la table et prends la jeune fille dans mes bras que je sers assez fort. Il y  a de la tendresse dans cette étreinte que je lui offre et je me permet même de lui offrir un bisous sur le sommet du crâne. Au moins l'ours me dépasse mais je suis toujours plus grande que la jeune fille devant moi ce qui me fait un peu sourire.


«Merci c'est adorable.»


Je recule de Alaïs et  commence a mettre les couverts en place sur la table tandis que Gabriel revient avec les plats dans notre direction qu'il place devant chaque personne j'en profite pour remettre nos verres de vin devant nos place respectives et nous nous installons enfin. J'ai conscience alors qu'aucun de nous deux n'avait vraiment la force de faire à manger, même cuire des pâtes ! Au moins cela calmera peut-être l'ogre de l'appartement à calmer son appétit et la mettre de meilleur humeur. Au début c'est plutôt calme, pas de paroles de la part de la jeune blonde qui semble déçu ou occuper par ses pensées.Jusqu'à ce que finalement le sang pur décide de prendre la parole et d'approcher le thème voyant de la soirée qui est loin d'être un sujet normal.


«Parlons du nounours dans l'autre pièce.  »


Ouais il mâche pas ses mots mais un jour il allait bien entamer le sujet je ne suis pas certaine que le jeune brun laisse passer quelque chose d'aussi …. Gros….grand….géant sans dire son mot. Ou se serait mal connaître Gabriel, je vois alors Alaïs se tortiller sur sa chaise mal à l'aise, comme si elle redoutait la question depuis qu'elle a reçu son nouvel ami géant.


«Mais j'ai pas fait exprès»


Sa voix est un peu plus aigu et un sourire se glisse sur mes lèvres j'ai une démonstration flagrante de la nationalité française de la jeune femme, elle n'a pas reconnu une expression typique de l'angleterre même si on parle plus de l'éléphant.


«T'as pas fait exprès de commander une peluche de plus de deux mètres ?!»
[ip

Ah oui c'est pour ça qu'il me dépasse plus de deux mètres c'est vraiment géant. Et il est sûre que ne pas voir l'option deux mètres est assez difficile à croire. [/i]

«Je croyais qu'elle faisait 25cm»


…. Ah ouais ….. deux mètre cinquante c'est grand. Il y a eu un soucis de puissance de dix lors de la commande de Alaïs.


«….»


Je me mords la lèvre pour me retenir de rire face à la tête de Gabriel. Finalement je n'ai pas été si mauvaise que ça avec mes  vingt cinq démissions. Bonne journée mon petit brun.

«Tu crois pas que Georges ca lui irait bien comme nom? »

….

«….»

«j'ai le droit de la garder ?»


Je penche la tête pas que j'ai peur de la réaction de Gabriel mais pour ne pas rire face au désarroi du brun et à l'espoir de la blonde. Franchement j'ai bien fait de venir le spectacle en vaut la chandelle !


«Alaïs je ne suis pas sûre que ce nounours.»

«Georges »

«…. Bien que Georges »


Je pouf de rire sous le regard surprit de Gabriel et Alaïs la ça en était de trop pour que je puisse me retenir entre la prononciation typique française de la blonde et l'accent écossais du brun qui massacre le prénom c'est trop dur de résister. Gabriel croise mon regard interloqué par ma réaction.


«Elle a dit Georges ….. pas marshmallows. »


J'entend le petit rire de Alaïs à côté de moi tandis que je maintiens mon regard sur Gabriel avec un sourire  malicieux je le vois dans son regard que je l'ai vexé… ça passe, large ! Je me remords la lèvre inférieure pour ne pas rire face à son expression et ne lâche pas mon audace.


«Désolé mais pour ce prénom la France gagne haut la main pour sa prononciation si tu veux mon avis … et puis il  a pas l'air très bavard ça risque pas de changer trop l'ambiance de l'appartement »


Je vois les yeux de Gabriel s'agrandir face à ma provocation ok je vais sûrement le payer plus tard mais pour dire vrai je m'amuse tellement que je profite de la situation. J'arriverai a me faire pardonner mais pas ce soir sinon je ne me relèverai jamais demain matin …. En faite demain tout court.

«Après je ne me mêle pas de la décision quant à garder Georges où non mais si il reste avec Caleb on pourrait s'arranger pour trouver un système afin qu'il parle ça peut-être drôle…. »
je me retourne vers Alaïs avec un sourire et un clin d'oeil «Qu'en penses-tu? »

J'essaie de garder mon sérieux mais c'est très compliqué et cela doit se lire dans mes yeux mais qu'importe au moins l'ambiance s'allège au bon désarroi du seul homme présent dans la pièce…. Bah quoi Georges est bien dans la chambre de Alaïs non ? Je passe rapidement et discrètement ma main sur la cuisse de Gabriel comme pour me faire pardonner et la replace sur la table tout en prenant une nouvelle gorgée de vin.

«Se serait génial ! »


Tu m'étonnes ! La pauvre doit commencer à tourner bourrique seule dans les différentes pièces de chez Gabriel elle a besoins d'interaction et autres que celle du sang pur, malheureusement avec sa capacité se sera pas une mince affaire et pourtant elle en a besoins et ça se voit, rare sont ceux qui comme Gabriel se satisfait du silence mais il ne se rend pas compte il a beaucoup d'interaction au final, entre James, l'administration et le conseil. Je ne dis pas que se sont forcément des moments … agréable -désolé pour toi James- mais cela le sort de son enfermement dans un appartement qu'il peut quitter à tout moment.


«Tu parles francais? »


Arquant un sourcil je la regarde un moment je suis sure le point de lui dire que cela fait partie des cinqs langues que j'avais en tête au réveil mais elle ne comprendrait pas elle ne sait pas. Pas que je ne veux pas que cela se sache que je ne savais rien de ma vie d'avant mais il a toujours un moment de gêne suite à cette nouvelle.  Alors je me contente d'un haussement des épaules avec un petit sourire taquin tout en répondant


 «Oui entre autre.»

«Entre autre ?»

«Disons que je me débrouille dans plusieurs langue»


Pas la peine de parler de celles que je connaissaient au début et maintenant. Beaucoup trop on pourrait me croire schizophrène à force. De toute façon je ne savais pas d'où je venais à la base, je parlais couramment l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnole et le gaélique. C'est Gabriel la première fois que je lui ai parlé en gaélique qui m'a fait comprendre que j'étais possiblement irlandaise. J'ai un petit sourire en repensant à ce moment. J'étais loin d'imaginer d'apprendre mes possible origines dans un moment aussi sombre et loin de tout. Au final mes répliques ont permis de mettre Alaïs de meilleure humeur …. Où serait-ce la nourriture ? Qu'importe cela a démarré la machine à parole qui me pose des questions et qui parle de tout et de rien laissant le repas se terminer sans encombre et permettant à la blonde d'avoir un sursis pour sa peluche. Enfin excusez moi Georges voyons ! Le repas terminée Gabriel et moi commençons à débarrasser la table tandis que la jeune blonde retourne devant la télévision et je vois du coin de l'oeil le désespoir dans les yeux du sang pur à mes côtés ce qui me fait doucement rire. Il râle un peu aussi sur le faite que sa femme de ménage sera la demain pour nettoyer le reste mais c'est plus fort que moi je range quand même un peu notre bazar du soir avec le soutien forcé du brun et fini par me retrouver adossée au comptoir regardant Alaïs devant sa série japonaise. Je sais que l'on a comparé plusieurs fois nos académie à ce manga mais c'est une pure coïncidence qui aurait pût nous faire tomber mais l'idée que la fiction et la réalité se rejoignent est tellement aberrante que finalement c'est passé à peu près. Finissant mon verre de vin Gabriel vient se placer proche de moi.


«Il me faut un de leur numéro »


Hurm ok….la pillule a dû mal à passer et je ne suis pas certaine qu'il l'accepte vraiment un jour, mais qu'importe sur ce coup là je ne regrette pas mes choix et la finalité de la journée est pas mal du tout.
«Hum je t'envoie les trois mais appel Mike, je ne suis pas certaine que tu veuille entendre la voix de Alex où Gracia.» Je sors mon portable de la poche et commence à sélectionner les trois contactes. Connaissant mes trois loups Gracia est sûrement chez une de ses descendente et sa fille Abby qui à quelques problèmes dont elle ne veut pas parler mais malheureusement que nous sentons,  quant à Alexandre et Mike ils sont au bar à attendre de savoir si oui où non ma stratégie vicieuse à bien tournée. Les trois avaient libérés leur journée de demain dans le cas où Gabriel les appels. J'envoie alors le message à l'homme en face de moi et réalise que c'est la première fois que je lui envoie des messages depuis … pas mal de mois le dernier étant envoyée par le portable de James je ne suis pas certaine que ca compte.  Hum je ferais en sorte que le prochain ne soit pas pour l'académie où sur mon éventuel sécurité je ne sais pas mais j'y accorde un peu d'importance. Finissant la fin de mon verre je le place au lave-vaisselle et me dirige vers Gabriel avec un petit sourire.

«Merci, et désolé de m'y être prise comme ça je réfléchirai à une autre manière la prochaine fois. »


Je passe ma main rapidement sur la sienne et me rend aux côtés de Alaïs et m'assois au sol. Elle dit que je peux m'assoir sur le canapé et je lui explique que j'aime bien être au sol et lui dit que comme ça quand Gabriel aura terminé  il pourra se mettre à côté d'elle sur le canapé. Je replis mes jambes contre mon torse, appuies mon dos contre l'assise du canapé en cuir, mes pieds parfaitement à plat contre le parquet me permettant de sentir la vibration de chaque mouvements aux alentours repliant mes bras autour de mes genoux je pose ma tête contre les jambes de Alaïs. Là assise ainsi je sais que je vais m'endormir, entre la fatigue des trois jours avec mes deux petits monstres et leurs énergies débordantes pour faire un maximum de démission, la dispute avec Gabriel, ma morsure et le fait de contrôler pour la première fois de ma vie la vision du souvenir et nos différentes danse mon corps demande clairement quelques heure de sommeil. Alors mes yeux se ferment en sachant que si une menace entre ici je serais capable d'agir, bercer par le son de la télévision, la respiration de Alaïs, la voix de Gabriel un peu plus loin et son odeur m'entourant je sombre dans un sommeil profond, mes cheveux recouvrant mon visage, mes respirations se faisant quasi inexistante. Pourtant un sommeil profond pour moi n'a pas la même notion que vous, je réfléchis aux travaux de l'appartement, a ma vie avec Gracia me disant qu'il va falloir qu'on s'accorde et que u début il y aura peut être des différents, j'entends la relève des gardes dans le couloir qui raconte tant bien que mal sans rire l'histoire de Georges et je sens les vibrations dans mes pieds de chaques mouvements aux alentours.
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Alaïs S. DeLacour

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Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen Vide
MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptySam 15 Fév - 14:19

“Parlons du nounours dans l'autre pièce.”
 
Alors que nous sommes à table depuis plusieurs minutes dans un silence plutôt surprenant, ce qui est encore plus surprenant c’est que c’est Gabriel qui vient briser ce silence, pour en provoquer un encore plus lourd que le précédant. Je sais que d’habitude j’occupe la majeure partie de la conversation à moi toute seule, mais aujourd’hui je n’y arrive pas. Mon esprit ne fait que se focaliser sur cette odeur qui m’écœure, et celle, très fine, que je veux mais qui n’émane pas de la bonne personne. Alors lorsque Gabriel installe un nouveau silence de mort, je ne fais que replonger un peu plus mon regard dans mon assiette pour éviter celui du sang-pur assis en face de moi. Je savais que le sujet viendrait sur le tapis tôt ou tard, mais je n’ai pas la force ni l’envie de me battre ce soir. Surtout que ce soir, je n’ai aucun argument en dehors du fait qu’il s’agit d’une bourde de ma part, et je ne suis pas sûre que Gabriel voudra croire quelque chose d’aussi gros. En tout cas, si je suis soulagée de voir qu’il n’a pas encore décidé de hurler de cette peluche, j’avais tout de même un peu d’espoir d’avoir quelques jours de répit, mais non. Je sais au fond de moi qu’il ne me laissera pas la garder, mais j’aime l’idée d’avoir un nouveau compagnon de fortune avec moi dans l’appartement, ne serait-ce que quelques jours. D’ailleurs, il faudrait peut-être lui trouver un nom ?
 
“Mais j'ai pas fait exprès”
“Tu n’as pas fait exprès de commander une peluche de plus de deux mètres ?!”
“Je croyais qu'elle faisait 25cm...”
 
Un nouveau blanc s’installe alors que mon regard retombe sur mon assiette. De ma fourchette je pousse quelques aliments pour me donner l’impression de m’occuper, et éviter de relever le regard vers Gabriel. Vu le silence qu’il laisse s’installer en réponse, j’ai ma confirmation qu’il ne croit pas en ma version, et je peux même sentir de l’agacement s’accroitre en lui. Et pourtant, il y aussi autre chose. Une pointe d’amusement de cette situation que mon esprit envie, prêt à s’enivrer de ce sentiment.  D’ailleurs, lorsque je relève le regard vers Lily, je peux sentir qu’elle se contient tant bien que mal face à la situation, ce qui me décroche un micro sourire que je tente d’éteindre directement alors que le silence dure. Mais en même temps j’ai l’impression que c’est trop tard, que cette étincelle est désormais allumée. Et puis… Finalement elle pourrait parfaitement trouver sa place dans l’appartement, peut-être même qu’elle pourrait remplacer mon lit ? Non. J’aime trop mon lit pour m’en séparer. Peut-être dans la pièce à l’étage ? Après tout elle n’a aucune utilité. J’en suis désormais convaincue, Georges a sa place dans l’appartement. Tiens, Georges ! Ce prénom irait parfaitement à mon nouvel ami à poils ! Je finis par enfin relever le regard vers Gabriel, un sourire doux aux lèvres, et tente une approche qui était risquée pour moi, mais je ne pouvais contrôler cette petite étincelle qui voulait devenir flamme au fond de moi. Alors que mon visage s’illumine un peu plus de cette étincelle d’amusement qui me démange, je demande à Gabriel d’une voix presque angélique.
 
“Tu crois pas que Georges ça lui irait bien comme nom ?”
 
Devant moi le sang-pur bloque, et désormais son silence m’amuse terriblement. Je n’ai jamais réussi à pousser sa patience aussi loin et ce sentiment de liberté me grise. J’ai presque envie de lui décerner une médaille pour être parvenu à rester aussi calme jusque là, mais je veux aussi voir jusqu’où je peux aller je peux aller ce soir. Et en même temps, quelque part, je veux juste profiter de sa bonne humeur qui est relativement rare. Peut-être qu’il ne m’en veut pas de cet achat ? Après tout, j’ai réussi à emmener Georges dans ma chambre. OK, je l’avoue, j’ai eu un peu de mal, et désormais il occupe la moitié de ma chambre, mais il n’est pourtant plus dans notre champ de vision. Si ? Alors que mon regard se porte à nouveau sur celui de Gabriel, je me rends compte qu’il ne me regarde plus, mais regarde au loin derrière moi, éveillant désormais un doute en moi. Et merde… Faisant dos à ma chambre, je n’ai effectivement plus de vue directe sur Georges. Mais Gabriel en face de moi… Oui. Je me retourne rapidement pour observer la porte de ma chambre laissée grande ouverte, et me rend compte qu’effectivement, une jambe de Georges est visible par la porte, laissant à libre cours à l’imagination la possibilité de penser l’ampleur qu’il prenait dans la pièce. Et l’imagination n’avait pas besoin d’aller bien loin : gisant au sol, Georges touchait facilement l’ensemble des meubles de ma chambre. OK, peut-être que 2 mètres 50 c’est trop. Je veux bien l’admettre. Lorsque je me retourne face à Gabriel, je vois que son attention est de nouveau portée sur moi, comme s’il m’était désormais nécessaire de briser le silence car il attendait quelque chose de moi. Je sais ce qu’il attend : que je lui dise que je renvoie Georges dès le lendemain. Mais cette éventualité m’attriste, je ne suis pas prête de me séparer de lui. Je veux en profiter un maximum avant de devoir le rendre. C’est donc presque dans un murmure aux résonances enfantines, que j’ose enfin demander à Gabriel.
 
“J'ai le droit de la garder ?”

Je me rend parfaitement compte de toute la patience dont Gabriel fait preuve à ce moment là. Je suis surprise de ne pas entendre un non franc, ce qui me donne de l’espoir de parvenir à le convaincre de conserver le nounours. Non. Georges. Désormais Georges avait un nom et il serait cruel de s’en séparer.

“Alaïs, je ne suis pas sûr que ce nounours-“
“-Georges.”
 
Parfois je devrais apprendre à tourner ma langue sept fois dans ma bouche avant de m’exprimer. Mais pourtant c’est sorti comme un réflex, je ne me suis pas rendu compte que j’avais coupé Gabriel dans sa phrase pour l’interrompre et le corriger. Comme s’il avait été plus fort que moi qu’il s’attache à cet énorme ours. Plus que mettre toutes mes chances de mon côté, je commence à espérer surtout que le sang-pur trouve le même amusement dans cette situation, et que bientôt ce visage si sévère au quotidien puisse se détende pour un rire que je n’ai encore jamais réussi à lui provoquer. Dans tous les cas, je ne m’attendais pas à ce qu’il reprenne calmement, pour confirmer l’information que je venais de lui passer brusquement.
 
“…. Bien. Que Georges-“
“Elle a dit Georges …. Pas marshmallows. Désolé mais pour ce prénom la France gagne haut la main pour sa prononciation si tu veux mon avis…”
 
Alors que ma fourchette était à mi-chemin entre mon assiette et ma bouche, je me bloque, surprise de la réaction de Lily. J’écarquille les yeux face à sa réaction car, littéralement, elle explose de rire à côté de nous. Je repose alors ma main et ma fourchette sur la table alors que mon esprit se retrouve partagé entre l’envie de rejoindre Lily dans ce fou rire contagieux qui m’arrache déjà des petits rictus, et le besoin de ne pas réagir pour éviter de m’attirer les foudres de Gabriel dont je peux ressentir tout l’agacement à ce moment là. Je ne m’attendais pas à ce que Lily déclenche une plus grande colère que la vision de Georges dans l’appartement, et aurait presque envie de la féliciter elle aussi de cet exploit, surtout qu’elle ne s’arrête pas là, et continue alors que devant nous Gabriel se tend.
 
“Et puis il a pas l'air très bavard ça risque pas de changer trop l'ambiance de l’appartement.”

C’est désormais plus fort que moi, Lily m’arrache un rire que je tente d’étouffer aussi bien que mal lorsque je sens le regard de Gabriel se jeter sur moi. Je suis surprise qu’il ne nous ai pas encore laissé en plan, et claqué la porte.

“Après je ne me mêle pas de la décision quant à garder Georges où non mais si il reste avec Caleb on pourrait s'arranger pour trouver un système afin qu'il parle ça peut être drôle… Qu'en penses-tu ?”
“Ce serait génial !”

Oui, ce serait formidable ! Je suis certaine qu’il n’aurai pas l’intelligence de tenir une conversation, mais ne serait-ce que quelques phrases programmées pourrait être plus que ce que Gabriel m’octroie tous les jours. Et puis, comme si j’avais désormais retrouvé mon entrain d’ordinaire, mon esprit saute d’un sujet à l’autre : Georges, le mutisme de Gabriel, Caleb et ses énigmes, et surtout les paroles de Lily : sa prononciation de Georges était parfaite, avec un accent français parfait. Et maintenant que j’y pense, je n’ai pas encore réussi à identifier d’où venait Lily bien que dans mon esprit, puisque l’académie se trouve en Irlande, elle doit être Irlandaise. Je parviens à identifier certains accents, l’accent écossais de Gabriel étant désormais pour moi le plus facile à reconnaitre, mais Lily… Non, je n’arrive pas à mettre mon doigt dessus. Alors je me lance :
 
“Tu parles français ?”
“Oui entre autres.”
“Entre autres ?”
“Disons que je me débrouille dans plusieurs langues”
 
Me voilà désormais intriguée, et me lance dans les quelques mots d’allemand que mon père m’a appris, d’espagnol que mes tuteurs m’ont enseignés, et d’italien que j’ai récupéré dans quelques chansons par-ci par-là, et nous voilà lancé pour la suite du repas. J’ai l’impression que ma mauvaise humeur du début de soirée s’est envolée, et je suis lancée à raconter mes nombreux voyages avec Lily qui semble en connaitre autant que moi sur le sujet. Alors que nous terminons notre diner, je vais retourne m’installer dans le canapé, me blottissant à nouveau dans mon poncho que j’avais quitté pour le repas, et relance l’animé que j’avais commencé plus tôt, avant que Lily me rejoigne, ne s’asseyant pas sur le canapé mais à mes pieds. Lui faisant remarqué qu’elle pouvait s’assoir sur le canapé, elle propose sa place pour Gabriel. J’étais prête à lui répondre que le canapé était assez grand pour nous trois que Lily dépose sa tête sur mes jambes, ce qui me bloque. Je ne suis pas sûre de ce que je dois faire, surtout que rapidement elle s’endort contre moi malgré qu’à nouveau son esprit continue de s’animer. Lorsque je me retourne pour avertir Gabriel, je vois une pièce vide et la porte de sa chambre fermée. Ils ne le laissent vraiment jamais tranquille : même lorsqu’il est à l’appartement je le vois continuer à travailler, et sait que lorsqu’il ferme la porte il s’agit de sujets sensibles. Je me dis alors que je dois réveiller Lily pour lui dire d’aller se coucher, et puis quelque chose au fond de moi m’en empêche. Cette douceur du moment, ce contact avec d’autres que je n’ai jamais eu. Je n’ai jamais eu une mère aimante pour me prendre dans ses bras, ou un père attentionné pour me bercer. Ce qui explique surement pourquoi dès que je peux profiter d’un moment de réconfort contre Gabriel j’en profite. Alors non, je ne veux pas couper ce moment avec Lily. Je veux le garder indéfiniment.
 
“Il est temps d’aller dormir.”
 
La voix de Gabriel me fait presque sursauter. Je ne sais pas ce qui m’a obnubilé le plus, la série à la télé ou l’esprit de Lily qui ne semblait jamais s’arrêter. Je ne suis pas sûre de comprendre ce qu’il se passe là-haut. Je suis même certaine de ne pas comprendre ce qu’il se passe même.
 
“Mais je ne suis pas fatiguée…”

Un rire qui se veut doux échappe à Gabriel alors que devant moi il repoussait légèrement la table basse pour avoir plus d’espace entre le canapé et la table, sans que je comprenne réellement pourquoi.

“Nous oui.”
“Mais je vous ai à peine vu…”
“La journée a été compliquée Alaïs, s’il-te-plait. C’est le weekend, du temps pour nous voir tu vas en avoir. Lily va essayer de rester.”
 
Mon humeur retombe aussi vite qu’elle a pu retomber plus tôt dans la soirée, déçue de ne pas pouvoir profiter plus de leur compagnie, ne répondant qu’un “OK” après une longue hésitation. Et puis je comprends pourquoi Gabriel a repoussé la table basse : ainsi il peut prendre Lily dans ses bras facilement. D’ailleurs, en la voyant se blottir dans ses bras, une pointe de jalousie commence à s’éveiller en moi. Qu’est-ce qui la provoque ? L’attention que Gabriel lui porte depuis qu’ils sont rentrés alors que je n’ai le droit qu’à des remontrances. Le fait que elle puisse se blottir dans ses bras. Ou que, encore, je vais devoir dormir seule alors que eux seront ensemble.
 
“Est-ce qu’elle peut dormir avec moi ?”
“Ce n’est pas une peluche Alaïs.”
“Je veux dormir avec quelqu’un moi.”
“Tu as Georges, ça devrait le faire non ?”
 
Ça en devenait trop pour moi. La remarque moqueuse de Gabriel ne passe pas, et ma colère remonte en flèche sans qu'il me soit possible de la masquer. Il ne comprend rien à ce qu'il se passe. Rien du tout. Les bras croisés contre mon torse, les genoux remontés contre eux, je ne supporte plus cette situation. Alors il m'envoi bouler sèchement :
 
“Alaïs s’il te plait, ce n’est pas le moment.”
 
... J'en ai marre. Clairement marre. Ce n'est jamais le moment. Jamais le moment pour moi. Il n'y en a que pour les autres. Si ma colère n'est pas difficile à contrôler, je ressens une tristesse grandir au fond de moi. J'ai l'impression que je vais toujours être seule. Je n'en ai rien à faire que Gabriel me laisse acheter ce que je veux. J'ai l'impression de revivre la même chose qu'avec mon père : il me couvrait de cadeaux, de vêtements, de voyages, mais je n'ai jamais ressenti un quelconque sentiment de sa part. Je n'ai aucun souvenir d'un sourire qu'il ait put m'adresser. En réalité je n'ai aucun souvenir de son visage, comme si mon passé d'humaine refusait de revenir à moi ce qui me frustrait d’autant plus.
 
“J’en ai marre d’être seule. Tu passes ta journée avec elle, tu rentres et tu veux même pas me voir. Je t’ai attendu toute la journée moi.” Un silence semble s'installer, un silence auquel Gabriel refuse de répondre. “Et au final quand tu rentres t’es même pas toi, ton odeur me dégoute-”
“-Alaïs ça suffit. Il est l’heure d’aller dormir.”
 
Cette fois sa voix se fait plus agressive. Contre mon torse, mes poings se resserrent, masqués à nouveau par mon poncho, et lorsqu'il s'éloigne de moi je ne bouge pas. Je n'ai jamais été quelqu'un qui se laisse marcher sur les pieds. Depuis que Gabriel m'a transformé je me sens asservie, et cela m'horripile. Surtout être asservie à une telle personne. Je ne comprends pas pourquoi il m'a gardé en vie. Je ne méritais pas de mourir ? A quoi bon vivre si c'est pour rester seule, enfermée, sans aucun contact avec le monde extérieur ? Est-ce qu'il a ne serait-ce que conscience de ce qu'il se passe ici la journée lorsqu'il n'est pas là ? Exactement la même chose que dans cette chambre poussiéreuse où il m'a gardé juste après ma transformation : rien. Alors je reste là, totalement asservie a lui. Tellement, que mon esprit commence à s'opposer aux idées qu'il a développé. Je ne peux pas lui en vouloir. Ce n'est pas sa faute. Il ne voudra jamais du mal pour moi. Ce sont les autres qui l'influencent. C'est elle qui l'influence. Elle qui me le vole. En fait, elle est la source de tous mes problèmes. Gabriel faisait attention à moi avant qu'elle passe sa nuit ici. Et puis je le ressens à nouveau. Son cerveau qui s'active. Je ressens ses peurs, quelque part au plus profond d’elle. Alors je me relève, commençant à me diriger vers ma chambre alors que Gabriel se dirige vers la sienne, avant de me stopper. Je peux sentir que mon visage s'est transformé. Que mon encore nouvelle nature de vampire a repris ses droits sur mon corps. Alors qu'un sourire à la limite du sadique se dessine sur mes lèvres, j'entends derrière moi la respiration de Lily s'accélérer. Son corps s’activer. Son cerveau réagir. La satisfaction de parvenir à mes fins me porte. J'ai l'impression d'avoir toujours été portée par ça, comme si cela était une seconde nature chez moi. 
 
“Alaïs !”
 
Le hurlement du sang-pur fait retomber mon sourire alors que je me retourne pour lui faire face. Devant moi, son regard se change au noir, imitant ma posture. Il me semble qu'il n'a jamais été une question de jeu ici, mais bien de vie ou de mort. Alors lorsqu'il me tourne le dos pour entrer dans sa chambre, mon instinct reprend le dessus, et je me dirige vers la chambre pour les rejoindre. Ou les attaquer. Ma colère semble désormais nourrie par celle de Gabriel, c'est parfait. Je devrais avoir assez de puissance pour les mettre tous deux à terre. Je ne m'attends cependant pas à le voir revenir, seul, et lui ne semble pas s'attendre à ce que je sois là non plus, puisque la surprise l'anime. Un regard par sa porte me permet de comprendre que Lily est désormais allongée sur son lit, ce qui anime un peu plus ma rage. Il n'avait pas le droit de me traiter comme ça. Je mérite mieux. Beaucoup mieux que son silence. Je ne suis qu'un poids pour lui et ne comprend pas pourquoi il ne considère ainsi.
 
“Tu te fous de moi ?!”
n“Elle peut profiter de toi alors que moi j’ai le droit qu’à des portes closes et des silences ! Et en plus elle a le droit de te mordre ? Tu n’as rien de mon sang-pur ce soir ! Je te déteste ! Je la déteste elle aussi ! Je veux qu’elle paye parce que c’est qu’une égoïste et-“
“-Alais !!”
“QUOI ?! Tu vas me dire que c’est pas pareil ? T’as cru que je la ressens pas la haine que tu ressens pour moi ? Depuis le premier jour alors que j’essaye de te faire plaisir ! Je fais tout dans tes règles et tu me donne rien ! Et elle, elle a tout ? Elle a peur de mourir seule ?! Moi aussi ! Je mérite pas ça et pourtant elle me vole la seule personne dans ma vie ! Je préfèrerais qu’elle crève maintenant !”
 
Accompagnant mes paroles par mes actes, je ranime chez Lily ces angoisses que j'ai perçu plus tôt, et les alimente pour les faire grandir. Je suis d'ailleurs tellement prise dans mon élan que je ne me rends pas compte que Gabriel bouge devant moi, et en une fraction de seconde il se jette sur moi, et d'une main contre ma gorge il me fait traverser la pièce, ce qui me fait manquer un souffle. Et lorsque la porte de sa chambre claque, mon lien avec Lily se coupe et ma colère et mes angoisses s'entretiennent d'elle-même pour grandir. Désormais il m'était impossible de les évacuer sur qui que ce soit : j'ai l'impression d'avoir atteint mes limites avec Gabriel. Alors ma propre colère s'envenime pour devenir une rage incontrôlée, à tel point que mon corps se jette contre lui : je veux lui arracher l'ensemble de ses chairs. Le détruire. Mais il me stoppe dans mon élan en me retenant à nouveau par la gorge, et cette fois nos deux corps s'écrasent contre le mur de ma chambre, vidant mes poumons de leur souffle restant. Sa main ne bloque pas seulement mes mouvements, mais il me devient difficile de récupérer mon souffle, surtout que devant moi je retrouve le visage du monstre qui m'a transformé. Je revois la forêt, je sens mon sang autour de moi, je reconnais son regard noir et ses crocs acérés. Mais cette fois, je ne panique pas, je m'enrage. Dans un élan dont il me semble impossible d’identifier l’origine, je parviens enfin à me libérer de sa main qui me maintenait encore par le cou. Je profite de cet élément de surprise qui nous frappe tous les deux pour enfin reprendre le contrôle : mon corps entier se jette contre le sien, crocs prêts à mordre, et ne vise qu’un seul endroit : sa carotide. Je ne supporte plus cette odeur. Je veux le vider de ce sang qui n’est pas le sien pour qu’enfin il retrouve son odeur normale. Mon élan est cependant arrêté brusquement par sa main qui recouvre ma bouche pour plaquer à nouveau mon corps contre le mur, ne réagissant que d'un grognement alors que je tente de me défendre et m'extirper de son emprise.

Et puis…

Puis je la ressens, cette aura de mon maitre, qui me contrôle entièrement. Je ressens que mon corps et mon esprit ne m'appartiennent plus, et ne m'ont jamais appartenu depuis le jour de ma transformation, ce qui brise mon être petit à petit. Evidemment que je ne pouvais rien demander à Gabriel : il ordonnait et j'exécutais. Je n’existe que pour le servir et répondre à ses ordres. Rien de plus. Je ne suis que sa marionnette. Son jouet. Il a le drop de faire de moi ce qu’il veut, et je n’ai aucun droit de m’opposer. Il est mon maitre. Et puis, à nouveau, quelque chose change. L'aura de Gabriel me rejette et me quitte alors que sa main quitte mon visage pour se poser sur mon épaule. Je sens qu'il s'agit de mes derniers instants à vivre. Alors comme si cela me semblait être une évidence j’acceptais mon sort. Mon maitre a droit de vie et de mort sur moi, et peut user de son droit quand il le souhaite. Mais non, cette fin n'arrive pas. D'ailleurs je ne comprends pas le geste qui suit : je me retrouve contre le torse de Gabriel, et ses bras m'entourent. Je bloque une seconde supplémentaire avant que tout se relâche, et ne contrôle pas mes pleurs qui exposent mes angoisses à ciel ouvert. Je ne retiens plus rien, que ce soient les larmes qui coulent, mes sentiments, ma solitude, mes angoisses. Tout ressort. Je ne suis que la marionnette de mon sang-pur, alors qu'il me semble par moments percevoir plus, et surtout que j'ai besoin de plus. Est-ce qu’il comprend ce qu’il est pour moi ? Et ce que je veux être pour lui ? Lorsque le corps de Gabriel se raidit contre moi, mettant un terme à son étreinte, je me détache légèrement de lui pour lever mon regard vers le sien. Si mon regard a repris sa couleur noisette habituelle, le vert ressortant encore plus contre mes yeux rougis par mes larmes, celui de Gabriel était encore noir, témoignant de cette rage que je pouvais encore sentir en lui. Et puis, comme s'il me fallait une confirmation, les paroles de Gabriel continuent de m'achever :

 
“Maintenant tu dégage dans ta chambre.” Devant la violence des paroles de Gabriel, aussi violentes que ses gestes précédents, mon être bloque, arrêtant presque mes pleurs. Je ne quitte jamais mon sang-pur du regard, comme si j'attendais ses prochaines paroles alors que non, je les crains plus que tout. Alors je me détache totalement de lui, ne sachant pas comment réagir, et attendant simplement ses prochaines paroles. “Tu as merdé, tu assume. J’en ai marre de devoir faire avec les sauts d’humeur d’une gamine. Alors maintenant tu assume.”
 
Une nouvelle fois, mon être se brise. A cause de ses paroles. Mais aussi parce que c'est tout ce que Gabriel perçoit de moi. Une gamine. Des sauts d'humeur. Une tare qu'il doit supporter tous les jours. Je me déteste, et sait que je ne parviendrais pas à ravoir sa confiance. Alors si mon corps était prêt à lui obéir, mon esprit voulait le supplier. Le supplier de ne pas m'abandonner. Le supplier de me pardonner. A l'idée qu'il ne puisse jamais me pardonner et me déteste à tout jamais, de nouvelles larmes commencent à monter pour s'évacuer dans de nouveaux pleurs en préparation. Ma voix s'étrangle dans un début de sanglot lorsque je veux le supplier.
 
“Gabriel-“
“-Stop. Tu as trahi ma confiance. Alors maintenant tu dégage dans ta chambre, je veux plus te voir. C’est un ordre.”
 
Mon corps s’arrête totalement dans son élan, et refrène même un reniflement qui se préparait. Lorsque ses mains lâchent enfin mes épaules, je longe le mur pour m’éloigner de Gabriel, ne le quittant jamais du regard craignant de le perdre si je ne le regarde plus, et retourne dans ma chambre. Lorsque je suis à une distance plus sécurisée de la porte, je me retourne pour observer la chambre, comme si je savais désormais que mes libertés avaient été réduites à néant. Ces quatre murs seraient désormais miens. Puis soudain, la porte claque derrière moi m'arrachant un sursaut qui aurait pu provoquer un nouveau sanglot. Mais plus rien ne sortait. Je ne suis pas sûre de ce que je dois faire, mon corps s’est totalement bloqué et lutte entre tout garder en moi et tout évacuer. Je veux pouvoir le détester. Je veux pouvoir la détester. Et pourtant tout reste là. Je reste là, au milieu de cette chambre. Je finis par m'allonger doucement sur le ventre imposant de l'immense peluche qui gisait encore sur le sol de ma chambre, faisant face aux fenêtres devant moi. Je me revois dans cette chambre dans le QG, couchée sur le lit je ne quittait jamais des yeux l'unique fenêtre, comme si elle me donnait un sentiment de liberté. Alors mon regard reste plongé dans le vide face a ces fenêtres, mes doigts retenant l'immense peluche qui me semble désormais être mon dernier compagnon dans cet endroit. Si mon cerveau les enregistre difficilement, je ne manque pas un bruit qui se passe dans la pièce à coté. Le tintement des verres, le liquide coulant plusieurs fois dans l'un d'eux que je ne peux qu'imaginer être du whisky, la porte qui s'ouvre, les voix de Gabriel et Lily, et enfin la porte se fermer à nouveau. Et le silence total dans l’appartement, comme si j’y étais désormais seule. Je perçois à l'extérieur de l'appartement quelques changements de ronde, des mots que peuvent s'échanger les gardes qui mentionnent une dispute. Je ne dormirai pas de la nuit, restant là, à regarder le néant, ne faisant qu'obéir strictement a l'ordre de Gabriel : il ne me voit pas. Il ne m'entendra pas non plus.
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Gabriel Rakel

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptySam 29 Fév - 3:58

“What the f…”
“Ce truc doit me dépasser alors que je portes des talons ….”
 
La porte à peine ouverte, Gabriel bloqua et n’eut qu’une seule envie : partir. Loin. Très loin. A la vue devant lui, cet appartement ne lui appartenait plus. Plus du tout. Il ne savait même pas comment cette ‘chose’ immense qui occupait la pièce avait pu y entrer. Sur le canapé, leur tournant le dos, le plus grand des deux ours attendait patiemment son sort, alors que le plus petit se retourna et sauta dans leur direction, bien trop enthousiaste pour le sang-pur. Bordel… Il n’avait pas initialement reconnu la jeune blonde, qui s’exclama en voyant les deux adultes entrer. Si Gabriel avait réussi à détacher le regard quelque seconde du monstre qui occupait son canapé – si si, il s’agissait bien de son appartement et il était nécessaire de reprendre ses droits sur celui-ci ! – ses yeux ne mirent pas longtemps avant de se reposer sur celui-ci. C’était une blague… Une immense blague… Littéralement. Comment était-il entré par la porte bordel… Et surtout. Qu’est-ce qui avait traversé l’esprit de la demoiselle pour commander une telle chose ?!
 
Lorsque la porte claque, Gabriel revient à la réalité, et il lui semble que devant lui Alaïs aussi. D’ailleurs, elle perdit tout aussi rapidement son enthousiasme pour revenir vers le salon dans un calme sans pareil. Ouais… Elle était vraiment lunatique. Lorsque le sang-pur vit la demoiselle tenter d’attraper l’immense ours pour le trainer hors du canapé, il réalisa que sa réaction n’était surement pas celle qu’elle aurait voulu. Et en même temps… Comment était-il possible de réagir autrement à cela ?! Puis, une scène surréaliste se déroula devant ses yeux. Alaïs, aussi petite qu’elle fut, trainait avec une peine immense le monstre jusqu’à sa chambre. C’est alors que Gabriel prit pleinement conscience de la taille du nounours : il devait faire plus de deux mètres de long. Facile. Bordel cette chose n’était pas un nounours ! Un nounours doit pouvoir entrer dans un lit avec son propriétaire, pas l’occuper et déborder de tous les côtés ! Le sang-pur aurait presque pu aller aider Alaïs à virer cette peluche géante, mais la méthode qu’il était prêt à employer aurait été… Beaucoup moins délicate. Cependant aucun élan ne le prit, si ce n’est celui d’attraper la main de Lily pour la tirer vers sa chambre lorsque le ventre de la peluche se bloque dans la porte, qui provoqua un début de fou rire chez Lily. Bordel… Gabriel lâcha un sec « la ferme ! » sec à Lily afin de calmer la jeune femme, et l’abandonna au milieu de sa chambre avant de se diriger vers le dressing. Putain… Il était mal barré. Clairement l’esprit de Gabriel était comme son appartement : envahi d’un nounours géant. Qu’est-ce qu’ils allaient faire de cette chose ?! L’espace d’un instant, le vampire se demanda s’il était possible de découvrir pire trouvaille dans son appartement ? … Ouais. Ce serait totalement possible. Il était désormais persuadé qu’un jour il rentrerait de l’Académie pour trouver un lama vivant dans son salon, et la demoiselle être aux anges de son nouveau compagnon. Non. Ce serait trop improbable. Il s’attendait plutôt à ce que la demoiselle lui demanderait un jour un chat ou un chien. A quel âge est-ce qu’il pourrait mettre la demoiselle à la porte ? Parce que, clairement, si Gabriel avait résisté à tous les chiens errants que James voulait héberger le temps d’une nuit, il était hors de question qu’un animal élise domicile chez lui. Jamais.
 
“Au moins …. Je sais où ta fortune vient de disparaître, si si dans une superficie incroyable de coton de rembourrage pour teddy géant ! Et c’est pas fini j’ai l’impression crois moi ! Rassure moi, tu as une limite sur ta carte bleu ? Autrement elle va finir par acheter une petite sœur à la Z8 !”
 
Dans le dressing, Gabriel bloqua aux paroles de Lily, et n’eut pour unique réaction que lever les yeux au ciel dans un rire jaune en attrapant un de ses sweats. Lily aussi serait intenable ce soir, et cette éventualité l’épuisait d’avance. Pourquoi avait-il décidé de l’inviter à passer la soirée ? Ah ! Non ! Exact, le weekend… Le Gabriel solitaire était vraiment bien loin. Préférer ces moments qui l’agaçaient à ceux calmes… Il pourrait rire un jour de cette situation. Il espérait. Bordel. Lorsqu’il sorti du dressing pour retrouver Lily, il lui tendit le sweat encore plié en déclarant un simple « Pour cacher les marques. » Ce serait simple, pratique, mais surtout une réponse efficace pour éviter que Alaïs puisse remarquer les bleus immenses qu’il avait fait sur Lily. Lorsque cette dernière retire son blouson pour le déposer sur son fauteuil, Gabriel ne pu s’empêcher de l’observer. Surtout que rapidement ses escarpins quittèrent ses pieds également. Et tout aussi rapidement, l’odeur de poussière revint à la surface. La tension dans ses muscles. L’inconfort d’une prison miséreuse. Et un semblant d’espoir sans comprendre son origine. Et pourtant lorsque Lily se retourne vers lui dans un sourire de malice qu’il lui reconnait désormais, ces vagues souvenirs s’effacèrent pour revenir à la réalité du moment. Il n’avait aucun doute sur les capacités de Lily en termes de tortures. Il ne pensait pas qu’il aurait à en faire les frais un jour. Est-ce que la jeune femme savait avant de s’aventurer sur ce chemin ce que cette robe réveillerait chez Gabriel ? Non. Stop. Il ne pouvait pas à nouveau s’aventurer sur ce chemin. Il avait juste besoin de profiter de Lily. D’ailleurs lorsqu’elle s’approcha de lui pour murmurer à son oreille, Gabriel était prêt a balayer le passer pour juste profiter de quelques heures dans ses bras.
 
“Merci. Tu as conscience que je compte le garder n’est-ce pas ? Tu le retrouveras peut-être un jour …. Ou pas”
 
Un rire doux résonna chez le vampire alors que la jeune femme déposa une bise sur sa joue. Gabriel aurait voulu l’attirer un peu plus que pour cette bise furtive, ne serait-ce que pour l’avoir dans ses bras. Mais elle fut plus rapide que lui et retourna dans la pièce à vivre. Un second rire lui échappa alors qu’il prit enfin la peine de se débarrasser de sa veste de costume, ne récupérant que son téléphone dans sa poche pour le glisser dans sa poche. Il savait qu’a cette heure-ci il pouvait encore potentiellement recevoir des appels. Et surtout il savait qu’il en aurait un à passer sous peu. Lorsqu’enfin Gabriel passa la porte de sa chambre pour se diriger en cuisine, la voix d’Alaïs se fit enfin entendre dans l’appartement, dans un sublime « J’ai faim. »[/color] Rien d’étonnant, et pourtant Gabriel leva les yeux au ciel. Alors qu’il attrapa son téléphone dans la poche de son jean, il répondit à la demoiselle.
 
“On va commander aux cuisines, ça a été une longue journée j’ai pas envie de cuisiner.”
 
Commençant à chercher le numéro des cuisines dans son historique d’appel, Gabriel bloqua un instant devant la seule réponse qu’il eut : le silence. Il s’avoua alors vaincu d’un “OK fine” avant d’abandonner son téléphone sur le comptoir et sortir une bouteille de sang et un verre pour la demoiselle qui s’approchant enfin, et Gabriel ne put s’empêcher de bloquer sur les oreilles d’ourson de sa capuche qui s’animaient à chacun de ses pas, ne prenant conscience de sa tenue que maintenant. Donc son engendrée était désormais un ourson. Très bien. Il était temps d’ignorer ce détail de la scène. OK, c’était mignon. Mais pour une enfant, pas une adolescente presque adulte. Préférant ignorer la tenue de la demoiselle, Gabriel s’éloigna des deux jeunes femmes pour commander le repas du soir aux cuisines. Le personnel avait l’habitude des soirées ou le directeur préférait commander quelque chose aux cuisines plutôt que de préparer un repas pour lui, et avaient simplement appris à s’habituer à ajoutant un second plat pour sa nouvelle protégée. Mais lorsqu’il annonça trois plats, son interlocuteur bloqua un instant avant de confirmer que la livraison se ferait d’ici une quinzaine de minutes, le temps d’apporter le tout. L’appel terminé, Gabriel abandonna le téléphone sur le comptoir, et attrapa des verres de vin pour lui et Lily, qu’il remplit avant de se rapprocher des deux jeunes femmes qui échangeaient sur les aquarelles d’Alaïs. Il les avait à peine observés, mais voulait prendre le temps d’échanger avec Alaïs sur leur sujet, mais ne put s’empêcher de sentir la demoiselle renfermée sur le sujet, comme si elle n’était pas prête à aborder le sujet de suite. Le sang-pur était pourtant ravi de voir qu’Alaïs s’était prise au jeu d’essayer de peindre. Dans les souvenirs de la demoiselle il avait pu voir qu’enfant la tête blonde adorait dessiner. Cet intérêt s’était éteint le jour où Nathanael l’avait brisé. Elle n’avait jamais exprimé un intérêt pour l’aquarelle, mais Gabriel avait justement souhaité la sortir de sa zone de confort. Evidemment qu’il fallait qu’elle sorte. Evidemment qu’elle devait commencer à expérimenter son don avec d’autres personnes autour d’elle. Mais il savait aussi qu’il était trop tôt. Il pouvait ressentir qu’Alaïs réfléchissait encore trop comme une engendrée, ne laissant aucune chance à des pensées libres. A ses propres pensées. Et c’est exactement ce que Gabriel voulait qu’elle récupère avant de retourner à l’Académie afin de pleinement comprendre ce que l’Académie représentait pour les élèves, et pas ce qu’elle représentait pour son directeur.

“Je vais vraiment finir par y prendre goût au service par Gabriel”
 
Lorsque Lily attrape le verre qui lui ai destiné, le sang-pur ne peux s’empêcher de diriger cette main vide contre le dos de la jeune femme pour un instant de tendresse supplémentaire. Il était d’ailleurs sur le point de l’embrasser sur la joue lorsque la livraison de leur repas interrompit ses pensées. D’ailleurs, comme si cet instant s’effaça à une vitesse surréaliste, les œuvres d’Alaïs trouvèrent une nouvelle place sur le comptoir le temps de dresser la table, et rapidement les trois vampires dégustèrent le repas qui leur avait été livré. Si à sa droite se trouvait Lily, face a lui se trouvait Alaïs qui avait enfin retiré la capuche de son poncho, laissant enfin le naturel se ses cheveux bouclés reprendre le dessus. Le calme dans la pièce fut surprenant, à tel point que même le sang-pur s’en inquiéta. Il s’attendait à ce que l’enthousiasme de la demoiselle soit bien plus élevé à la venue de Lily. Et pourtant le diner était terriblement calme. Et puis, une image refit face. Le monstre qui avait occupé son salon. L’image n’était pas difficile à se faire : le regard porté sur la demoiselle se releva pour se diriger vers la porte ouverte derrière elle. Putain… Ils étaient vraiment envahis. Il était impossible de ne pas voir ce qu’il supposait être la jambe du nounours a travers la porte. Bordel… Il était vraiment envahissant. Gabriel tenta de l’ignorer autant qu’il pouvait, mais rien n’y faisait : son regard ne pouvait pas se décrocher du monstre à poils. Alors il était temps de parler de cet éléphant qui occupait la pièce. Enfin…
 
“Parlons du nounours dans l'autre pièce.”
“Mais j'ai pas fait exprès”
“Tu n’as pas fait exprès de commander une peluche de plus de deux mètres ?!”
“Je croyais qu'elle faisait 25cm”
 
Un nouveau blanc s’installe dans la pièce. 25 centimètres… ça ne s’approchait même pas de la longueur d’une de ses jambes. On en était même extrêmement loin. C’était une blague. Une énorme blague. D’ailleurs Gabriel était presque prêt à avouer que la plaisanterie était drôle et que la peluche pouvait partir lorsqu’il pu percevoir la tentative de blocage de rire de Lily sur sa droite. Le regard du sang-pur se décrocha d’Alaïs ou son achat impulsif pour se diriger vers Lily pour tenter de lui faire comprendre qu’il y aurait un temps et une heure pour rigoler de cette scène, mais que cela n’était ni maintenant ni ici.
 
“Tu crois pas que Georges ça lui irait bien comme nom ?”
 
… Putain. Ça en était trop. Elle l’avait réellement tenté. Maintenant c’était clair et net : le jour ou Gabriel laisserait la demoiselle sortir elle reviendrait avec tous les animaux perdus de la forêt et les nommeraient tous pour tenter de convaincre le sang-pur de les garder.
 
“J'ai le droit de la garder ?”
 
Enfin, ils arrivaient au sujet principal de cette discussion. Gabriel prit une inspiration pour se préparer à devoir affronter le caprice de la jeune blonde et déposa ses couverts de part et d’autre de son assiette a peine entamée avant de commencer.
 
“Alaïs, je ne suis pas sûr que ce nounours-“
“-Georges.”
 
Gabriel bloqua, posant un regard sévère sur la demoiselle. Ce moment passerait pour cette fois. La prochaine fois le sang-pur serait surement moins sympathique. Mais pour l’instant il continuerait dans la voie de la demoiselle pour tenter de conserver toute sa coopération.
 
« Bien. Que Georges- »
 
Le rire de Lily stoppa Gabriel dans ses paroles, alors qu’il se tourna vers elle. Elle était sérieuse ?! OK, la situation pouvait avoir des attraits amusants mais… Non !?! Juste… Non ?! Déjà qu’il se sentait difficilement soutenu dans sa démarche du soir de vouloir éduquer Alaïs, la c’était juste trop.
 
“Elle a dit Georges …. Pas marshmallows. Désolé mais pour ce prénom la France gagne haut la main pour sa prononciation si tu veux mon avis … et puis il a pas l'air très bavard ça risque pas de changer trop l'ambiance de l’appartement. Après je ne me mêle pas de la décision quant à garder Georges où non mais si il reste avec Caleb on pourrait s'arranger pour trouver un système afin qu'il parle ça peut-être drôle… Qu'en penses-tu?”
“Ce serait génial !”
 
What. The actual. F***. Gabriel bloqua totalement face à la remarque de Lily, qui pouffait de rire à côté de lui. Dans son esprit, il était comme un chat appuyant sur le bouton d’autodestruction. C’était une putain de blague qui ne faisait pas rire Gabriel du tout. D’ailleurs, une part de lui était sur le point de virer Lily de la pièce pour qu’ils puissent avoir une discussion sérieuse. Cette même partie d’ailleurs qui vint se tendre lorsqu’il sentit la main de la jeune femme se poser sur sa cuisse, ne voulant hurler qu’un « nope » pour lui faire comprendre que non, son comportement n’était pas approprié. Bordel, éduquer une adolescente au comportement d’une enfant était déjà assez compliqué, si c’était en plus pour devoir galérer avec la seule adulte qui aurait put l’aider, c’était un massif ‘nope’ qui s’échappait de son esprit. Il ne demandait pas grand-chose, juste de ne pas le contredire ou le bâcher alors qu’il tentait d’expliquer à la demoiselle les limites à ne pas franchir. Putain… Apres avoir été une longue journée ça allait être une longue nuit. Gabriel ne pouvait s’empêcher de penser que Lily payerait pour ces instants, et que sa vengeance prendrait effet à partir du moment où ils iraient se coucher. Il était temps de si Lily était vraiment proche de l’overdose ou si elle pourrait replonger une nouvelle fois, ou peut-être deux…
 
“Tu parles français ?”
 
Gabriel leva un sourcil en voyant que face a lui Alaïs avait décidé de changer de sujet de conversation, pour son plus grand bonheur. Il reprendrait la discussion de l’ours en privé avec Alaïs, sans distraction autour.
 
“Oui entre autres.”
“Entre autres ?”
“Disons que je me débrouille dans plusieurs langue”
 
Finalement, la suite du repas se passa sans embuche, et il sembla même qu’Alaïs avait retrouvé un peu de son énergie habituelle. Bien. Si au moins Lily qui tournait Gabriel au ridicule avait pu servir, ça n’aura pas été pour rien… Ce n’est pas pour autant que le sang-pur était ravi, mais il avait décidé de laisser couler, préférant profiter d’une soirée avec Lily et Alaïs. Comme à chaque fois qu’il était contrarié, le sang-pur avait à peine touché à la moitié de son plat. Pour autant qu’il essayait d’améliorer cela, ses faims dans de tels moments étaient totalement différentes. Sa faim de nourriture à proprement parler était éteinte par une faim de sang. D’alcool. De pouvoir. De reprendre le contrôle de la situation. Mais pour l’instant, il se contenta de terminer son verre de vin, profiter de la fin du diner qui se déroula dans des rire doux et sujets de voyages intéressants, et lorsque Lily et Alaïs avaient terminé leurs repas Gabriel avait refermé le contenant afin de conserver les trois-quarts restant de son repas pour un autre moment. Comme s’il s’agissait du signe qu’elle attendait pour s’éclipser de toute corvée du soir, Alaïs disparu de table pour rejoindre le canapé et relancer le programme qu’elle avait commencé sans que Gabriel y prête le moindre intérêt.
 
« J’ai une femme de ménage tu sais. »
 
Alors que Lily s’affairait en cuisine à ranger et nettoyer ce qui trainait, Gabriel la rejoint après s’être débarrasser des différents contenants. Alors qu’aucune réponse ne lui parvint, il se contenta de laisser glisser un rire de cette situation, avant de la rejoindre alors qu’après avoir terminé elle s’était installée contre le comptoir, observant le retour de l’ourson dans le canapé. Gabriel, lui, ne lâchait pas Lily du regard, observant ses moindres respirations, mouvements, regards. Il était happé, comme s’il se demandait comment il lui était possible que cette journée ai pu tourner ainsi, mais aussi parce qu’il savait qu’il ne voulait pas repenser a ce qui allait devoir faire dans quelques minutes. Il n’avait pas envie de repenser à James tourné au ridicule par Alex et Gracia, et encore moins que ces deux personnes allaient désormais représenter les deux-tiers de la sécurité de Lily. Gabriel avait toujours choisi méthodiquement avec qui il travaillait, et ne supportait pas qu’on lui impose du personnel. Enfin, non. Ils ne feraient même pas partie de son armée. S’imposer des contacts réguliers avec eux avait été sa propre punition pour ne pas avoir su gérer la protection de Lily lui-même. Mais clairement, il n’avait aucune envie de les revoir. Et encore moins de leur parler. La seule force qu’il avait à ce moment-là, c’était Lily. Il refusait de la perdre. Il refusait qu’il lui arrive quoi que ce soit. Il s’en voudrait à en mourir si quoi que ce soit lui arrive. Il n’y avait qu’elle pour que le sang-pur accepte de mettre son égo de côté. Alors après une longue inspiration, Gabriel lâcha à Lily sèchement, souhaitant clairement se débarrasser de cette tâche :
 
“Il me faut un de leur numéro.”
 
La jeune femme sembla surprise de la requête du vampire, mais répondit simplement.
 
“Hum je t'envoie les trois mais appel Mike, je ne suis pas certaine que tu veuille entendre la voix de Alex où Gracia.”
 
Le regard de Gabriel quitta un instant Lily qui recherchait désormais les numéros dans son téléphone, pour contenir un rire jaune alors qu’il était prêt à répondre qu’il n’aurait jamais envie d’entendre leurs voix. Mais lorsqu’il entendit son téléphone vibrer et voir le nom de Lily s’afficher, son esprit se contentant de se concentrer sur celui-ci, afin de le saisir et le déverrouiller et observer les noms et numéros. Il avait commencé a enregistrer celui de Mike lorsque la jeune femme revint à ses cotés.
 
“Merci, et désolé de m'y être prise comme ça je réfléchirai à une autre manière la prochaine fois.”
 
La phrase de Lily fit l’effet d’une douche froide, réagissant à peine à sa main en contact avec la sienne alors qu’elle avait répété le geste qu’il avait pu avoir pour elle dans le bureau. Dans l’esprit de Gabriel les choses étaient claires : il n’y aurait pas de prochaine fois. Car si la manière de Lily pour obtenir ce qu’elle voulait était de réveiller les pires angoisses du sang-pur, il ne supporterait pas plus longtemps et quitterait le navire rapidement. Sans comprendre pourquoi, la voix de sa mère vint à l’esprit du vampire. Elle n’avait de cesse de répéter que Ciara avait provoqué la mort de Wallace, et qu’elle refusait que la même chose arrive à son fils. Avait-elle pris en considération qu’elle pourrait simplement le porter à sa propre perte ? Gabriel n’avait jamais été une personne équilibrée, ne trouvant de balance dans sa vie que lorsqu’il parvenait à s’occuper de sa mère. Enfin… Il supposait… La voix douce d’Alaïs tira Gabriel de ses pensées, laissant au sang-pur un sentiment de malaise. Il se contenta alors de quitter la pièce avec son téléphone dans la main, afin d’appeler Mike. La porte à peine refermée derrière elui, la tonalité se fit déjà entendre dans son téléphone.
 

“Allo ?”
“Mike ? Ici Gabriel Rakel. Je pense que vous êtes au courant des petits arrangements que Lily a pris pour sa propre sécurité. Rendez-vous demain 8h30 dans mon bureau pour convenir des détails. Amenez Gracia et Alexandre. Les gardes au portail principal auront les détails pour vous accorder l’entrée dans l’enceinte de l’Académie.”
“C’est no-“
 
Gabriel avait raccroché avant même que Mike ne termine sa phrase. S’il était possible que le sang-pur le supporte plus que le démon, il n’avait tout de même pas envie de discuter avec lui. D’ailleurs, comme s’il n’avait plus envie de discuter avec qui que ce soit, Gabriel abandonna son téléphone sur le bureau, décidant qu’à partir de maintenant il faudrait insister s’il avait besoin d’être joignable. Il retourna alors dans la pièce à vivre, et bloqua devant la scène qui s’offrait à lui : Alaïs assise sur le canapé, et Lily endormie contre ses jambes, dans une position qu’il connaissait parfaitement. Beaucoup trop bien d’ailleurs. Instinctivement, sa main droite se porta sur ses côtes, à l’endroit précis où l’une de ses pires blessures avait été causée lors de l’attaque de démons dans la prison. Même s’il savait que tout avait changé ce jour-là dans leur relation, quittant enfin ce jugement et doute permanent qu’ils avaient l’un envers l’autre, revoir cette scène réveilla des frissons à la base de la nuque du sang-pur. Il avait rarement frôlé la fin. Ce jour la en avait clairement fait partie. Mais aujourd’hui la situation était totalement différente. Et il y avait presque un sentiment adouci, le sang-pur étant rassuré de voir Lily capable d’une telle aisance dans cet endroit qu’elle n’avait que rarement eu l’occasion de côtoyer avant des nuits plus tôt. Alors le vampire s’approcha des deux jeunes femmes avec l’idée de reprendre Lily pour lui. Il savait que le moment ou il la prendrait dans ses bras elle se réveillerait. Alors une certaine envie de vengeance commençait à l’intéresser.
 

“Il est temps d’aller dormir.”
“Mais je ne suis pas fatiguée…”
 
Un rire doux échappa à Gabriel alors qu’il repoussait légèrement la table basse pour avoir plus d’espace vers Lily et pouvoir la porter sans qu’elle heurte les meubles autour.
 
“Nous oui.”
“Mais je vous ai à peine vu…”
 
Gabriel ne put empêcher un soupir, alors qu’il n’avait pas envie d’affronter Alaïs ce soir. Il avait commencé sa journée en perdant un de ses hommes, puis en affrontant Lily, et enfin William. Donc non, rajouter Alaïs à la liste ne faisait pas partie de ses envies.
 
“La journée a été compliquée Alaïs, s’il-te-plait. C’est le weekend, du temps pour nous voir tu vas en avoir. Lily va essayer de rester.”
“… OK…”
 
Gabriel se pencha pour saisir Lily sous les genoux et le dos, et la souleva contre lui alors que les bras de la jeune femme entourèrent naturellement sa nuque contre laquelle son visage se cala. Il commença à s’éloigner du salon quand Alaïs demanda.
 
“Est-ce qu’elle peut dormir avec moi ?”
“Ce n’est pas une peluche Alaïs.”
“Je veux dormir avec quelqu’un moi.”
 
Gabriel déclara dans un rire léger, décidant de prendre sur le ton de l’humour les événements de la soirée.
 
“Tu as Georges, ça devrait le faire non ?”
 
Et pourtant la remarque de Gabriel ne passa pas, puisqu’il put sentir pointer un semblant de colère dans le regard d’Alaïs, mais également dans ce qui se dégageait d’elle. Plus que ses sentiments, son aura s’agitait sans qu’elle puisse la contrôler. Il pouvait la ressentir, la demoiselle n’arrivait clairement pas à la masquer. Ne tentant pas sa chance de voir un conflit se réveiller maintenant, le sang-pur déclara doucement, mais sèchement afin de clore le débat.
 
“Alaïs s’il te plait, ce n’est pas le moment.”
“J’en ai marre d’être seule. Tu passes ta journée avec elle, tu rentres et tu veux même pas me voir. Je t’ai attendu toute la journée moi” Un ange passe. « Et au final quand tu rentres t’es même pas toi, ton odeur me dégoute- »
“Alaïs ça suffit. Il est l’heure d’aller dormir.”
 
Ça en était trop pour Gabriel, qui commençait à se devenir plus agressif, reflétant le comportement de la demoiselle. Bordel, Gabriel n’avait pas envie que ce soir devienne un entrainement pour Alaïs à contrôler son don ! Alors qu’il venait de passer des heures à profiter, voir même savourer cette odeur, comment était-il possible que la jeune blonde la déteste ? Cette pensée éveilla une nouvelle colère chez Gabriel : qu’il en avait marre qu’on lui reproche ce que lui aimait. Ce n’était pas pour rien qu’il était très privé sur tout : ainsi on ne pouvait pas lui reprocher d’être attiré parce que lui aimait. Ce n’était pas pour rien qu’il n’avait jamais fréquenté de sang-pur ou vampire haut placé dans leur société : il savait que ce que Lily savait de lui, beaucoup l’utiliserait avec de mauvaises intentions. Que ce soit son obsession du contrôle, la non-maitrise de sa brutalité, ou juste tous ces gestes qui lui semblaient ordinaires pour aider les autres. Alors savoir que Alaïs, elle-même, lui reprochait un de ses nouveaux bonheur qu’il venait de découvrir, c’était de trop, et il valait mieux que le vampire parte dans sa chambre avant que la situation dégénère.
 
Alors que Gabriel commençait à se diriger vers sa chambre, quelque chose le perturba. Une odeur reconnaissable entre mille qui vint le prendre, occupant toute l’air qui l’entourait, ne laissant aucune chance d’air pur. Et puis une angoisse qu’il n’avait jamais ressentie avant. Qui ne lui était pas la sienne. Quelque chose le terrorisait, le bloquait dans ses pas. Gabriel tenta de réfléchir à une possible attaque, mais dehors le silence était d’or. Et lorsque dans ses bras le corps de Lily commença à s’agripper a lui dans des tremblements qu’elle ne parvenait pas à maitriser, le vampire comprit que ce n’était pas lui qui était attaqué, mais elle. Et puis il les ressenti. Les énergies dans la pièce étaient chaotiques, les auras s’affrontaient. Se clashaient. Mais pas n’importe quelles auras…

 
“Alaïs !”
 
La jeune demoiselle avait le regard qui avait viré au noir, les poings resserrés. Il ne la reconnaissait pas. Le corps de Gabriel imita celui d’Alaïs, passant totalement en mode défense. La rage pouvait se lire facilement sur le visage de la demoiselle, qui aurait presque pu paraitre terrifiante. Presque. Puisqu’elle portait toujours ce vêtement ridicule, et – clairement – les oreilles d’ourson de sa capuche étaient parfaites pour la décrédibiliser. Elle n’était qu’un chaton qui tentait de grogner et montrer ses griffes. Ça en était presque mignon de ridicule, si la rage qui alimentait la demoiselle, se reflétant sur Gabriel, n’était pas là. Ce dernier décida de tourner le dos à la demoiselle afin de déposer Lily au milieu du lit, avant de revenir sur ses pas et refaire face à Alaïs qui avait commencé à venir dans la chambre. C’était une blague ?!
 
“Tu te fous de moi ?”
“Elle peut profiter de toi alors que moi j’ai le droit a des portes closes et des silences ! Et en plus elle a le droit de te mordre ? Tu n’as rien de mon sang-pur ce soir ! Je te déteste ! Je la déteste elle aussi ! Je veux qu’elle paye parce que c’est qu’une égoïste et-“
“-Alaïs !!”
“QUOI ?! Tu vas me dire que c’est pas pareil ? T’as cru que je la ressens pas la haine que tu ressens pour moi ? Depuis le premier jour alors que j’essaye de te faire plaisir ! Je fais tout dans tes règles et tu me donne rien ! Et elle, elle a tout ? Elle a peur de mourir seule ?! Moi aussi ! Je mérite pas ça et pourtant elle me vole la seule personne dans ma vie ! Je préfèrerais qu’elle crève maintenant !”
 
Gabriel perçu un changement dans le regard d’Alaïs, et surtout derrière elle la respiration de Lily se couper, certainement reprise dans son souvenir. Il était clair qu’Alaïs ne s’était pas laissé démonter et réattaquait Lily. Putain… Elle se foutait de sa gueule. Ouvertement en plus. Alors ce fut instinctif, Gabriel se jeta sur Alaïs et l’attrapa par la nuque pour la dégager de la chambre, la lança dans la pièce à vivre, et claqua la porte derrière lui pour s’assurer que le lien entre Lily et Alaïs serait désormais brisé. Clairement la jeune blonde n’avait pas apprécié son geste, puisqu’en réponse la elle se jeta sur le sang-pur, le regard désormais gorgé de sang. La réponse de Gabriel ne se fit pas attendre : sa main rencontra à nouveau contre sa gorge, et les deux vampires traversèrent la pièce avant que Gabriel n’écrase le corps de la jeune blonde contre le mur reliant à sa chambre, faisant tomber au sol deux livres posés en équilibre dans la bibliothèque. Il était sur le point de la tuer. Il était prêt à plonger ses crocs dans sa carotide et arracher son cœur pour l’éliminer. Mais elle fut la première à tenter sa chance. Profitant de l’effet de surprise, Alaïs se dégagea de l’emprise du sang-pur pour tenter de sauter à sa gorge, mais elle fut rapidement stoppée dans son élan : Gabriel plaqua sa main contre la bouche de la jeune fille, et la replaqua au mur dans un bruit sourd. Il voulait la tuer. D’ailleurs il se revoyait parfaitement cette nuit-là, dans la forêt. Putain… Il aurait dû la tuer ce jour-là. Au moins tous ses problèmes auraient été réglés. Son envie d’éliminer la jeune blonde le prenait entièrement. Le contrôlait même. L’aura de sang-pur de Gabriel se déploya entièrement sur Alaïs. Ce type d’aura était particulier, et reconnaissable instinctivement par tout vampire. Après tout ce n’était pas la première fois qu’il la ressentait pour aujourd’hui : voilà qu’il répétait le même comportement que William. Et même Nathanael.
 
Dans son esprit, désormais les souvenirs d’Alaïs clashaient avec ce qu’il se passait à l’instant. Il pouvait parfaitement voir cette scène ou Nathanael avait imposé son aura de sang-pur sur l’enfant afin de la détruire pièce par pièce. La situation avait été similaire : l’enfant avait tenté de s’opposer à l’homme et en avait payé le prix. Il avait presqu’envie de faire pareil, car devant lui, il n’avait qu’une gamine qui lui tenait tête. Et puis il revit ce moment où sa colère avait entrainé ses parents à se tuer sous ses yeux. Il ressentait la même détermination. La même envie d’en finir. Elle ne lâchait pas le morceau. Il sentait qu’elle luttait contre tout ce qui faisait d’elle un vampire, tout ce qui faisait d’elle son vampire. Oui, il ne fallait pas qu’elle oublie qu’elle était à lui et a personne d’autre. Il lui avait laissé la possibilité de vivre. Il lui avait donné une seconde vie. Elle lui appartenait.
 
Et puis.
 
Et puis une odeur salée se fit ressentir dans l’appartement, ce qui surprit Gabriel et le bloqua dans sa rage. Derrière lui, dans sa chambre, il pouvait entendre que Lily avait ouvert l’une des fenêtres, laissant l’air marin entrer dans l’appartement. Cela stoppa également son aura, qui enfin se retira d’Alaïs. Putain… Il s’était passé quoi là… Gabriel baissa le regard sur Alaïs, dont il ne pouvait voir que les yeux apeurés sous cette main qui recouvrait une grande partie de son visage. Il semblait que tous deux prenaient désormais conscience de là où ils pouvaient tous deux se pousser, bien au-delà des limites. Alors qu’il tentait de reprendre son souffle, Gabriel retira enfin cette main qui bloquait Alaïs contre le mur, et la posa sur son épaule. Il baissa le regard sur ses deux mains avant de relever le regard vers celui de la demoiselle qui semblait figée, en attente des mots du sang-pur qui pouvaient la contrôler. Mais ils ne vinrent pas. Ce dernier préféra attirer par les épaules la demoiselle dans ses bras, et les quelques secondes nécessaires à Gabriel pour serrer son étreinte contre Alaïs, les angoisses qu’elle avait bloqué avaient commencé à exploser dans des pleurs incontrôlés. Elle s’accrocha autant qu’elle put alors que le sang-pur bloqua sur la violence qui avait pu se réveiller ce soir. Que ce soit en elle. En lui. Bordel, il avait décidé de garder Alaïs car il avait vu qu’il y avait une autre part d’elle que Nathanael avait tenté de garder cachée. Pas pour la craindre à la moindre contrariété ! Il remettait clairement en question son choix de s’occuper d’Alaïs lui-même, une personne plus ‘mesurée’ en termes de gestion de la colère serait un bien meilleur choix. Leurs colères respectives s’étaient alimentées, créant cette explosion. Alors pour ce soir, il fallait calmer les choses. Il savait qu’Alaïs serait inconsolable ce soir, il pouvait parfaitement le ressentir, la demoiselle ne contrôlant absolument plus son don. Il pouvait ressentir chez elle la peur de le perdre. La peur de le décevoir. La peur de mourir. La peur de finir seule. Putain… Il n’était clairement pas prêt à gérer cela ce soir. Et puis elle devait également comprendre que non, la facilité n’est pas un choix de prédilection. Gabriel ne s’attendait clairement pas à ce qu’elle garde certains réflexes instillés par Nathanael. Mais finalement cela ne ferait que compléter son éducation. Enfin… Peut-être. Gabriel était prêt à abandonner, et se laisserait la nuit pour trouver un nouveau moyen de gérer la demoiselle. Mais il était clairement toxique pour elle.
 
Finalement, un bruit de respiration saccadée émanant de la chambre inquiéta Gabriel. Lily. Il ne l’avait pas oublié, mais désormais son esprit ne souhaitait que se focaliser sur elle. Il trouverait une solution pour Alaïs. Demain. En attendant… En attendant il fallait la calmer. Il ne parviendrait jamais à la consoler, et savait pertinemment qu’il ne pourrait pas se couper en deux, ni réunir à nouveau les deux blondes. Si le choix lui semblait difficile, en réalité il ne l’était absolument pas. Alors le corps de Gabriel se raidit, plaçant ses mains sur les épaules de la demoiselle pour l’éloigner de lui. Son regard était encore noir, ce qui n’aida pas à faire passer facilement ses propos qui allaient suivre.

 
“Maintenant tu dégage dans ta chambre.” Alaïs bloqua devant la violence des propos de Gabriel, bloquant presque son flot de pleurs. Elle se décrocha du sang pur pour l’observer, ne sachant pas comment réagir. “Tu as merdé, tu assume. J’en ai marre de devoir faire avec les sauts d’humeur d’une gamine. Alors maintenant tu assume.”
 
Devant lui, il pouvait voir Alaïs qui se décomposait devant les paroles de Gabriel, mais également il pouvait percevoir que son corps était prêt à lui obéir. Elle avait dans son regard ce désespoir qu’avaient tous les engendrés qui ne pouvaient que se contraindre aux paroles de leurs sangs-purs et il détestait ça. Mais également il pouvait voir cette peine qui tentait de faire surface. D’ailleurs, il était évident que de nouvelles larmes allaient se mettre à couler à nouveau.
 

“Gabriel-“
“-Stop. Tu as trahi ma confiance. Alors maintenant tu dégage dans ta chambre, je veux plus te voir. C’est un ordre.”
 
Le sang-pur retira les mains des épaules d’Alaïs qui se glissa contre le mur pour rejoindre la porte de sa chambre, les deux vampires ne se quittant jamais du regard. Lorsqu’elle lui fit enfin dos, placée au milieu de la chambre, Gabriel claqua la porte de la chambre dans un soupir. Ce soupir se voulait de soulagement que l’épisode soit enfin passé, mais il lui semblait plutôt être vital, afin de récupérer à nouveau un souffle qu’il avait bloqué ces dernières minutes. Et puis… L’esprit de Gabriel était loin d’en avoir terminé. Avec Alaïs, oui. Avec lui-même… Ce serait une autre question. Il aurait besoin de plus de temps. Une part de lui était prêt à se séparer d’Alaïs comme si elle n’était qu’un casse-tête que le vampire ne parvenait pas à résoudre et qu’il préférait abandonner. Une autre partie de lui préféra se diriger instinctivement vers la cuisine pour attraper la bouteille de whisky et un verre – bien que l’éventualité de boire directement la bouteille était tentante – et se servir un verre qu’il but d’un trait, ne laissant aucune chance au liquide de s’aérer. Puis il se servit un second verre qu’il eut le temps cette fois de poser sur le comptoir, la bouteille placée non loin, afin de se laisser un moment de réflexion. Il ne pouvait pas abandonner. Il était meilleur que Nathanael. Meilleur que William. Quoi que… Un rictus échappa à Gabriel qui vint boire une première gorgée du liquide. Il n’était pas mieux que William. En réalité, son comportement envers Alaïs était totalement similaire à celui de William envers Lily plus tôt. Et il se voulait être mieux que tous ces vieux débris qui se croyaient plus puissants que tous ?
 
Les deux mains en appui sur le plan de travail, Gabriel se pencha en avant alors qu’il ne se rendit compte que maintenant qu’il était à nouveau resté en apnée de nouvelles longues secondes, comme s’il lui était interdit de respirer. Il ressentait le besoin d’évacuer cette rage qui avait du mal à s’éteindre. Il en voulait à Alaïs de son comportement. A lui-même et de la manière dont il avait réagi. A Nathanael pour en avoir fait cette machine. Elle n’était qu’une gamine. D’ailleurs il pouvait revoir de ses yeux d’enfant cet homme imposant qui détruisait chaque émotion qu’elle avait pu ressentir. Elle n’avait pas eu un pleur. Pas eu un son. Elle s’était simplement laissé détruire pièce par pièce par cet homme qu’elle vénérait, mais qu’elle redoutait. Son regard à lui aussi était noir. Aussi noir qu’avait été celui de Gabriel. Et ses paroles aussi violentes que les siennes. Elle n’était qu’une gamine puérile. Elle ne méritait pas sa confiance. Il préférait se débarrasser de tout ce qui faisait d’Alaïs l’enfant qu’elle était, car elle était inutile. Putain… Il ne valait vraiment pas mieux que son ennemi. Mais non. Alaïs n’était pas qu’un esprit que l’on peut manipuler comme bon lui semblait. Au contraire. Elle avait ce nouveau regard sur leur monde. Cette innocence d’enfant avec des capacités de réflexion plus abouties. Gabriel s’était promis de lui offrir une seconde chance sur la vie. Mais également de se faire son propre point de vue sur ce monde, sur cette guerre, sur cet idéal qu’il défendait. Il n’avait cependant pas l’intention de lui forcer ses modes de pensées, mais savait que son intégration dans l’académie en temps que jeune vampire lui permettrait de comprendre pourquoi Gabriel s’était battu pour ça. En attendant, il était nécessaire qu’elle soit rééduquée aux concepts de bien et de mal. Durant des années avec Nathanael la demoiselle avait pu laisser libre court à ses envies, et n’avait jamais remis en question le moindre ordre que Nathanael lui avait énoncé. Si Gabriel savait que les décennies précédant la prison n’étaient pas parfaites, il ne savait pas comment Alaïs réagirait à ses propres souvenirs, à celle qu’elle était avant. A ses actions non loin d’être différentes des événements de ce soir. Comme un reflex, la main droite du vampire se porta à son épaule gauche. Il n’y avait plus aucune cicatrice des balles en argent et autres méthodes physiques que Nathanael et ses hommes avaient employés pour le torturer, et pourtant régulièrement la douleur se réveillait. Ou tout du moins surtout depuis la transformation d’Alaïs. Il avait misé jusque-là sur la demi-conscience provoquée par la drogue employée. Mais désormais la scène était limpide. Depuis un coin de la pièce, il avait tout observé. Que ce soit son sang qui s’était mélangé à la poussière du plancher, ses tentatives de reprendre pied, ou juste l’aspect totalement pathétique de sa situation. Enfin non, il ne l’avait pas observé cette scène. Elle y avait participé. Elle avait fait de ses hallucinations des rêves plus vrais que réalité. Elle avait su accentuer les sentiments nécessaires pour pousser le sang-pur dans ses retranchements. Elle n’y avait trouvé aucun plaisir ni satisfaction. Ni dégout. Rien. Elle n’avait fait qu’exécuter les ordres qu’on lui avait imposé.
 
Finalement, sa main droite se détacha de son épaule pour porter son verre à ses lèvres afin d’en boire la dernière longue gorgée, pour se resservir une nouvelle fois. Il aurait vraiment du boire à la bouteille directement, cela aurait été plus simple. Alors qu’il était prêt à porter le verre nouvellement rempli à ses lèvres, il fut coupé dans son élan en entendant la porte de sa chambre s’ouvrir et les pas légers de Lily arriver derrière lui. Lorsque ses bras entourèrent le torse du sang-pur et sa tête se posa contre son dos, un nouveau soupir de soulagement lui échappa. Au moins elle ne partait pas. Mais les énergies dans la pièce étaient mauvaises, les auras se désaccordant avec leurs corps. Buvant enfin une nouvelle gorgée de whisky, Gabriel déposa à nouveau le verre sur le comptoir. Puis d’une voix douce il proposa à Lily.
 

“Tu devrais retourner te coucher Lily. Je te rejoins dans quelques minutes.”
 
Gabriel n’eut aucune réponse à ses paroles, si ce n’est que l’étreinte autour de son torse s’accentua pour s’opposer à sa proposition, ce qui déclencha un nouveau soupir presqu’amusé cette fois du vampire qui ne put que répondre un
 “OK” avant de terminer son verre qu’il reposa sur le comptoir. Désormais le mot ‘compliqué’ pour cette journée semblait bien faible pour qualifier les montagnes russes vécues aujourd’hui. Que ce soient les moments doux, heureux, horribles… A quel moment pouvait-il qualifier la journée comme une journée de merde ? Gabriel observa le verre vide, hésitant un instant à le remplir une quatrième fois. Contre le comptoir, sa main gauche était encore crispée dans un poing qu’il ne parvenait pas à desserrer. S’il ne supportait pas la réaction d’Alaïs, il ne supportait pas la sienne non plus. Il n’était pas mieux que Nathanael, à tenter de briser la demoiselle plutôt que de l’aider. Il ne valait vraiment pas mieux. Il était même pire : il lui avait fait croire à une nouvelle liberté après avoir tenté de la tuer. Mais il la gardait enfermée chez lui, comme si elle ne méritait rien de plus. Non. C’était faux. Il savait que ses premiers contacts avec le monde extérieur seraient compliqués. Il est différent d’apprendre à contrôler son don pour soi-même, mais le contrôler pour éviter d’être submergé par les autres est autre chose. Pour Gabriel la transition avait été peut-être plus évidente, puisqu’il côtoyait de nombreux servants dans le manoir. Mais pour autant ses premiers jours de sortie du manoir après des décennies à ne voir que les mêmes personnes furent compliqués. Les auras étaient des aspects difficiles à maitriser, car impossibles à voir, et tous différents selon les personnes. Elles ne sont qu’une notion que beaucoup associent à des gourous totalement perchés. Et pourtant elles reflétaient énormément les personnes qui l’entouraient. Alors il n’était pas étonnant d’avoir un Gabriel silencieux face a d’autres, il n’avait jamais eu besoin de paroles pour connaitre les autres.
 

“Viens te coucher avec moi”
 
La voix de Lily qui glissa contre son dos ramena le vampire à la réalité. Une nouvelle fois Lily l’avait tiré hors de sa spirale. Il abandonna le verre contre le comptoir pour se retourner, et entourer ses bras sur les épaules de la jeune femme pour lui offrir une étreinte qui lui était nécessaire. Les bras de Lily l’entouraient toujours, son visage était calé contre lui. Gabriel déposa sa joue sur la tête de la jeune femme, comme pour tenter de libérer ses épaules d’un poids inutile, mais cela n’eut aucun effet. Il portait encore sur lui le poids de cette soirée. Alors comme si elle cherchait à le ramener un peu plus, Lily se détacha brièvement de l’éteinte pour embrasser Gabriel dans un baiser doux destiné à apaiser les deux vampires. Il aimait cette douceur. Ne pouvait pas faire sans. Elle lui était vitale. Il avait besoin d’elle. Alors Gabriel fit la seule chose qui lui sembla logique : il souleva à nouveau Lily dans ses bras pour l’amener dans sa chambre avec lui. Il était temps de mettre fin à cette journée, mettre fin aux montagnes russes qui s’accumulaient. Il n’en pouvait plus. Cependant au lieu déposer Lily sur le lit à nouveau, Gabriel la déposa sur l’ottoman dans le dressing, afin de la garder auprès de lui. Il glissa un nouveau baiser contre ses lèvres avant de se détacher d’elle pour se débarrasser de ses vêtements pour la journée. Alors qu’il se changeait, ses paroles s’évacuaient sans fin.
 
“Je suis désolé Lily, c’était peut-être une mauvaise idée. Je n’en reviens pas que ses habitudes d’avec Nathanael sont toujours là. Elle n’est plus du tout la même personne qu’elle était avec lui. Je l’ai vu.” Un rictus échappa au vampire alors qu’il reprit “En même temps… La personne la moins sociable au monde essaye d’éduquer une gamine, à quoi pouvait-on s’attendre…”
 
Alors qu’il venait de passer son pantalon de pyjama, Gabriel senti Lily revenir vers lui, glissant sa main dans sa nuque pour l’attirer dans un nouveau baiser le coupant dans son monologue, comme si elle savait qu’il était loin de stopper la mécanique qui s’était activée dans son cerveau. Comment était-elle capable d’une telle douceur au vu de la tournure de cette soirée ? Le sang-pur ne le savait pas, et pourtant il parvenait à puiser dans cette même douceur chez lui. La réponse à son baiser partageait la même tendresse, alors qu’il entraina les deux vampires vers son lit. Il la voulait contre lui. Dans ses bras. Alors c’est ainsi qu’ils finirent par s'allonger ensemble. Après les événements de la soirée il n'était pas prêt pour une nouvelle danse avec Lily, mais il voulait cette douceur qui était la seule à pouvoir le calmer. Il savait que si la jeune femme n'était pas là il se serait plongé dans le travail et descendu la bouteille de whisky pour espérer se calmer. Mais là... Il lui semblait qu'il avait le droit à autre chose. Alors l'un comme l'autre échangeait caresses tendres et baisers affectionnés, pour tenter de soulager l'autre de ce poids qui les encombraient. Leurs baisers et caresses s'étaient éteints naturellement, et tout aussi naturellement Gabriel s’était allongé sur Lily dans une étreinte dont aucun ne parviendrait à s’échapper. Son visage calé contre la nuque de la jeune femme, il se laissa bercé par cette odeur qui l’enivrait et le rythme des respirations de Lily qui se calmait jusqu'à rejoindre un sommeil profond.
 
***
 
Au petit matin, avant d’entrer dans la salle de bain, Gabriel se stoppa un instant dans la pièce à vire pour observer les alentours. Rien ne laissait paraitre des évènements de la veille, si ce n’était le verre de whisky vide et la bouteille tous deux toujours présents sur le comptoir de la cuisine. Le silence était de maitre dans l’appartement, si ce n’est les respirations de chacun des habitants. Enfin presque. Il reconnaissait dans sa chambre le bruit des draps – Lily n’avait pas dû rester allongée après que Gabriel se soit levé après son réveil matinal. Et dans la chambre d’Alaïs… rien. Seulement une respiration lente, mais pas assez lente pour dormir. Il savait pertinemment que sa réaction de la veille avait été aussi démesurée que celle de la demoiselle. Le vampire se demandait si elle avait dormi de la nuit ou non. Il aurait bien rapidement une réponse a sa question, mais ne la chercha pas de suite. En attendant, il entra enfin dans la salle de bain pour une douche qui lui semblait plus que nécessaire pour se préparer pour la journée et effacé les événements de la soirée. Il s’était levé plus tôt qu'il aurait dû pour être à l'heure pour sa réunion, lui permettant de profiter d’une douche plus longue que d’ordinaire. Il était rare qu'il appréhendait autant une rencontre. Gabriel avait toujours su savoir s’imposer, avoir pleinement confiance en soit. Mais là... Comment pouvoir s'imposer à des hommes et femmes qui ont voués leur vie pour une princesse qui n'en a pas conscience ? Comment pouvait-il faire confiance en des personnes qui lui semblaient plus débiles que la moyenne ? Alors que le jet d'eau chaude rencontre enfin son visage, Gabriel ne pouvait s'empêcher de penser a ce weekend dans le village, et le comportement puéril du démon. OK, il n’avait pas été mieux ce weekend là. Mais il savait que ce serait une épreuve de rester calme face à lui. Non. La plus grande des épreuves serait surement que James accepte son plan. Et ça... Ce serait autrement difficile. ... Ouais. Avant la prison James n'avait jamais remis en question ses directives. Il n'avait jamais été un "petit soldat aveugle et sans cervelle", mais Gabriel avait toujours senti que le jeune démon lui accordait sa confiance sans le questionner ou s'opposer a ses directives. Mais depuis sa sortie, les choses avaient changé. La confiance était toujours là, mais pendant ces années où James ne pouvait plus compter sur Gabriel, le jeune démon avait su prendre son indépendance et continuer les actions du sang-pur. Et désormais, il ne dépendait plus autant du sang-pur qu’avant.
 
Bien trop rapidement, l’éventualité de quelques minutes de détente fut avortée. A peine avait-il fini de se laver et allait profiter de longues minutes sous le jet d’eau chaude, son téléphone sonna pour mettre fin prématurément à ce moment de détente. Un appel à cette heure-ci n’était jamais de bon augure. Le vampire coupa donc l’eau pour décrocher. Une serviette dans une main pour tenter d’essuyer l’eau qui ruisselait encore dans ses yeux, il bloqua une seconde devant le nom qui s’affichait sur l’écran. Il laissa alors échapper un soupir bruyant comme pour évacuer tout ce qu’il fallait avant de prendre l’appel, puis décrocha.

 
“Bonjour Máthair. Est-ce que tout va bien ?”
 
Après la journée de la veille, Gabriel n’était pas prêt à supporter les complaintes de sa mère de bon matin. Il savait que cette période de l’année était juste insoutenable pour Ellen, et les années précédentes il s’était toujours arrangé pour la rejoindre au moins un jour, mais cette année Gabriel avait décidé d’être égoïste et rester en Irlande. Il y avait beaucoup trop de choses qui se passaient ces derniers temps, et il ne pouvait pas se permettre de quitter l’académie. Enfin… surtout il n’en avait pas envie. Il savait que son propre état psychologique général était globalement limite, et n’était absolument pas prêt à en rajouter une couche avec une visite en Ecosse pour supporter le désespoir de sa mère. Alors il écoutait patiemment sa mère, lui répondait des paroles rassurantes et réconfortantes, espérant que cela puisse être assez. Et lorsqu’elle lui demanda à nouveau s’il pouvait la rejoindre, ou elle lui rendre visite, Gabriel éconduit poliment les propositions, prétextant toujours les mêmes raisons : la sécurité. Evidemment qu’Ellen se vexa et tenta d’argumenter, mais finalement Gabriel eu gain de cause et put enfin mettre fin à la conversation, promettant à Ellen une visite sous peu. L’avantage de cette formule, c’est qu’à l’échelle d’un vampire la notion de temps s’étire, et ‘sous peu’ pouvait désormais devenir plusieurs années. Peu fier de ce mensonge, Gabriel tenta de ranger dans un coin de son esprit cette conversation, préférant se concentrer sur le reste. En attendant il prit quelques minutes supplémentaires pour terminer sa toilette matinale, arranger un minimum ses cheveux encore mouillés.

C’est la serviette de bain encore entourée sur ses hanches que Gabriel quitta la salle de bain, et avant de retourner dans sa chambre il fit une étape par la cuisine. Le verre rangé dans le lave vaisselle et la bouteille de whisky dans le placard, le sang-pur prépara deux cafés qu’il apporta dans la chambre pour tenter de réconforter les auras encore bouleversées de la veille. Il bloqua cependant sur le seuil de la porte : devant lui, Lily était assise au milieu de son lit entourée des couvertures, baignant dans la lumière du matin, le regard porté sur l’horizon. L’image était parfaite, accompagnée par le bruit des vagues au loin s’écrasant contre les falaises, et l’odeur marine qui se mélangeait à cette odeur commune qui faisait désormais partie d’eux. L’image était si parfaite qu’il aurait voulu tout faire pour qu’elle soit gravée a jamais dans sa mémoire. Que ce soit leur odeur qui désormais imprégnait l’ensemble de la chambre, ou la douceur que Lily émanait à cet instant. Tout semblait parfait.
 
Gabriel déposa les deux boissons sur la commode avant de refermer la porte derrière lui, et s’avancer vers le lit afin de rejoindre Lily. Sa main gauche glissa le long de sa joue pour guider son visage vers le sien, et lui offrir un baiser d’une extrême douceur. Sa main gauche glissa de sa joue à sa nuque, retenant ainsi le corps de la jeune femme afin qu’elle s’allonge sous lui dans une douceur maitrisée. Il la voulait contre lui. Que leurs peaux soient à nouveau en contact. Oui, elle était clairement une drogue, et Gabriel ne s’en passerait pas. S'ils n'avaient pas besoin de mots pour communiquer, c'est tout de même dans un murmure, alors que ses lèvres se détachèrent de ses Némésis, et que Gabriel déclara dans un sourire un simple
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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMar 3 Mar - 18:01

Les vibrations dans le sol se font présentent des pas légers digne d’un vampire avec cette démarche typique je reconnais Gabriel, contre ma tête je sens Alaïs qui ne bouge pas et doit s’en aucun doute continuer de suivre sa série. Mon monde des rêves et pour une fois silencieux, me permettant de faire de l’ordre face à cette nouvelle situation. Gracia, Alexandre et Mike. L’un des trois sera plutôt discret et ne changera pas grand-chose à mes plans, sauf sa femme qui me fera payer très cher chaque imprudence de ma part que j’oserai faire vivre à son mari. Alexandre, se sera plus compliqué, je sais je ne pourrais pas lui mentir, et il sera bien plus sévère que ce que prévoit Gabriel, mais en même temps rare sont ceux qui ont vu le démon sérieux. Le blond me donne pas mal de limite qui iront parfaitement dans le sens du sang-pur même si ce dernier est loin d’en avoir conscience. Quant à Gracia … ce n’est pas pour rien que j’ai mis en garde-fou quand serais en sa présence. Mais l’avoir à l’appartement …. Continuellement j’y ai réfléchi longuement avant de me lancer dans les démissions, c’est un sacrifice d’accepter la jeune rousse à mes côtés en colocation mais il faut au moins ça pour continuer mes avancer sans me faire démasquer, cette guerre ne se gagnera pas sans sacrifice, Gracia en est un, grand !

“Il est temps d’aller dormir.”

“Mais je ne suis pas fatiguée…”


Un rire doux échappe à Gabriel tandis j’entends un bruit devant moi, comme si on bougeait un meuble. Les voix sont loin preuve que je suis déjà dans un sommeil assez profond. La voix de la jeune blonde m’amuse un peu, c’est compliqué de se fatiguée quand on reste en continue dans un appartement, peut-être que je devrais essayer d’aborder avec Gabriel le fait que lui faire une fois le tour du parc sans personne lui ferait du bien.


“Nous oui.”

“Mais je vous ai à peine vu…”


Oui la solitude peut être pesante parfois  Sociabilisé Alaïs serait bien pour son épanouissement, lui faire voir d’autre personne que Gabriel, les gardes du corps ou moi-même peut permettre à la jeune blonde de grandir mais chaque chose en son temps et surtout les premières rencontres devraient comprendre des gens plutôt immunisé face à sa capacité, devrais-je parler à Gabriel de Gracia ? Que Alaïs côtoie quelqu’un sans qu’elle puisse influencer quoi que ce soit ou même ressentir ça peut lui changer radicalement la vie. Lui permettre de voir les choses autrement et de se concentrer sur ce qu’elle ressent réellement et pas sur ce que vie la personne qui l’accompagne. Je prendrai le temps d’évoquer cette particularité à Gabriel, mais pas tout de suite. Comme si quelque chose en moi voulait toujours continuer de protéger Gracia, alors que je ne sois pas certaine qu’elle ait vraiment besoins de protection.


“La journée a été compliquée Alaïs, s’il-te-plait. C’est le weekend, du temps pour nous voir tu vas en avoir. Lily va essayer de rester.”


“… OK…”


Je sens les bras de Gabriel se glisser sous mes genoux et contre mon dos pour finalement me prendre dans ses bras, cela me tire à demi de mon sommeil et je place mes bras autour de son cou, m’accrochant à sa chemise et mon nez se cale contre son cou. Il y a notre odeur, et je me colle un peu plus contre lui inconsciemment, j’aime le sentir cette odeur, même si elle est nouvelle, elle me parait normal, et apporte ce petit pincement de bonheur et d’innocence. J’entends la discussion entre les deux vampires qui continue et je sens l’agacement de Gabriel qui monte petit à petit. Je n’ai pas envie d’entendre où de me réveiller, comme si je voulais éviter un autre problème, il y en a suffisamment eu avec William aujourd’hui, jusqu’à …


 Et au final quand tu rentres t’es même pas toi, ton odeur me dégoute- »

Cela me hérisse un peu le poil, comme si l’idée qu’elle ose juger quelque chose d’aussi personnel, mais un murmure vient en moi me rappeler qu’elle est seule en continue, que son seul repère c’est Gabriel. Je prends note aussi que pour une engendrée elle a encore pas mal l’odeur de Gabriel ce qui me fait supposer qu’elle s’est nourrie longtemps avec le sang du sang pur, j’ai connu énormément d’engendrés qui étaient totalement accro au sang de leur créateur, pas moi, l’odeur de William est quelque chose qui m’a toujours donné la nausée, je n’ai jamais compris le pourquoi du comment mais je m’en estime assez heureuse. Je sens les muscles de Gabriel se tendent sous moi, apparemment il n’apprécie pas cette remarque,

Et tout d’un coup, un frisson me traverse l’échine, il y a cette chose contre laquelle je me bats continuellement afin qu’elle reste enfouie qui s’en aucune raison tente de remonter à la surface et le pire que tout cette odeur. Je ne veux pas et ne permet pas que cela remonte à la surface, mais ce n’est pas moi qui décide, alors il y a l’odeur, les cris, les larmes, la peur puis on me force alors d’ouvrir cette boîte de Pandore que je redoute tant.  Comme pour empêcher que les souvenirs remontent, comme pour retarder le moment fatidique mon subconscient s’accroche aussi bien physiquement que mentalement au sang pur, mais le noir l’emporte malgré tout.
|x|

Même si je sombre dans mon enfer, j’arrive à distinguer le présent du souvenir, j’ai conscience que Gabriel me pose sur le lit, des paroles que les deux vampires s’emporter l’un contre l’autre, le moment où les chaînes tombent au sol qui devient tellement réel avec mes sentiments qui se renforcent que distinguer le présent devient plus dur puis, plus rien. La porte claque, et je me réveille en sursaute les bras en arrière m’aidant à me soulever du matelas, le souffle court, rempli de sueur froide par la peur. Ma respiration est totalement chaotique pas loin d’être sifflante je ressens à nouveau cette douleur sur mes poignets et mes chevilles, un regard rapide vers mes pieds me permet de voir une trace rouge légère sur chacun d’eux. Merde ! Et il y a cette odeur qui persiste et cette nausée qui monte le long de ma gorge. Alors je fais la seule chose censée pour moi, je me lève rapidement du lit et ouvre la fenêtre pour me pencher par-dessus cette dernière et respirer l’air marin qui m’enveloppe chassant enfin cette odeur de putréfaction. Après dix bouffée d’air marine je laisse mes jambes sombrer et rencontre le sol de la chambre de Gabriel, tremblante laissant le vent venir caresser le haut de mon visage. Ma respiration à un mal fou à se calmer, les tremblements eux aussi, pourtant deux choses me tournent dans l’esprit.

La première c’est que j’ai envie de sortir de la chambre et de tuer la jeune blonde de l’autre côté, proprement ? Peut-être pas. Mais personne jusqu’à présent n’avait pu jouer avec ma capacité et qu’on se le permette pour une crise de gamine pourri gâtée qui ne comprend pas grand-chose à la situation mais qui est suffisamment égoïste pour jouer avec les gens, leurs sentiments -et dans mon cas mes souvenirs- hors de question! Je ne suis pas un punching-ball de la princesse. Elle a voulu me faire payer sa frustration et ses caprices d’engendrée alors que nos élèves sont bien moins lotis qu’elle. Parfois nous sommes créés pour avoir une seconde chance, mais le plus souvent c'est par caprice d’un sang pur qui se sentait seul, parfois comme une de mes amies engendrées de William nous sommes créées pour être simplement l’objet sexuelle de nos maître. Le consentement ? Pas besoins leurs volontés est notre consentement, parfois nous sommes créées pour être une arme, une armée, un objet qu’on envoi crever durant la bataille qui n'est pas la nôtre. Pas un être vivant, mais une arme bonne à obéir et ne pas réfléchir. Je suis une arme, mais pas de la même catégorie des autres sans me vanter mais je ne reste pas moins qu’un objet. Je serre des dents et enferme mon instinct de me venger, je ne suis plus ainsi et maintenant que suis enseignante et directrice adjointe de l’académie je ne peux plus me permettre d’éliminer quiconque me posant problème. Mais qu’est-ce-qui me dérange le plus ? Le fait qu’elle est joué avec mes souvenirs où que cela a été ce souvenir. Noah.

Voilà ce qui me travail aussi. Cet ange immense, brun avec une prestance et une force incroyable. Deux êtres totalement opposés et pourtant nous nous sommes liés sans aucun hésitation. Nous avions le choix de vivre ensemble cet enfer et nous avons fait notre vie. Lorsque William est venu me récupérer pour me soustraire à mes chaînes j’ai hurlé, supplié,je me suis débattue comme une folle furieuse pour ne pas le laisser seul ici dans cet enfer. Je ne me souviens pas d’avoir été à ce point folle furieuse à hurler, mon mais rien n'arrête De Sanglant et il m’a forcé à sombrer dans le sommeil forcé en m'imposant sa volonté. Jusqu’à ce qu’on arrive en Irlande, j’ai cessé de m’alimenter, de bouger, j’avais trop mal mais je n’ai aucune idée de ce qui me faisait le plus mal, mon corps meurtri où ma séparation avec l’ange. Jusqu’à ce jour où il avait ouvert les portes du bar.


“-Stop. Tu as trahi ma confiance. Alors maintenant tu dégage dans ta chambre, je veux plus te voir. C’est un ordre.”


Je relève la tête, surprise de revenir à la réalité, je passe rapidement ma main dans mes cheveux réalisant que mes tremblements se sont calmés mais pas totalement. Tournant la tête vers mes pieds je vois toujours ces légères traces rouges. Voilà cet aspect que je contrôle le moins de ma capacité elle s’est enclenché lors des soins que me procurait Alyssa, comme un moyen d’auto-défense. Je peux forcer mon corps et celui des autres à se rappeler mes blessures, mes marques, mes tortures. Je ne contrôle pas cet aspect et j’essaie tant bien que mal de renfermer cette extension de mon don. Elle me terrifie. Je ferme les yeux un instant ma tête appuyée contre le rebord de la fenêtre toujours au sol, je me répète inlassablement que ma peau n’est pas ainsi, je la force à se souvenir que ces marques ne sont pas d'aujourd’hui, mais d'il y a longtemps et qu’elles doivent disparaître. Je ne sais pas combien de temps je reste ainsi, effondrée au sol, respirant l’air marin, mes tremblements disparaissent peu à peu et l'odeur finit par s'en aller, j’ai toujours cette image de l’ange avec moi, il ne me sort pas de la tête et penser à lui me fait mal car je sais qu’au vue des chemins que nous avons choisis, l’un de ne peut survivre à l’autre. J’entends le bruit de verre teinté et ouvre les yeux, j’observe mes chevilles et soulève le sweat de Gabriel pour observer mes poignets, rien plus une trace, je remonte un peu plus haut sur le bras gauche le vêtement pour mieux observer ma peau, elle n’est pas là. Bien, je ne veux pas qu’il voit ça. Je ne veux pas qu’il comprenne. Me relevant je décide de fermer la fenêtre de la chambre, je m’observe rapidement et décide que le port de la robe est suffisant pour la journée, vivre deux fois les souvenirs de prisons sont suffisant pour le reste du mois et je ne la supporte plus. Je n’ai jamais été robe, si ce n’est par occasion, et ces derniers temps quand j’enfile une robe c’est loin d’être bénéfique, je me suis fait emprisonner où alors je passe un bal d’enfer !

Retirant le sweat que je dépose sur la chaise je fais glisser la fermeture de la robe jusqu’au bas de mon dos et me débarrasse du tissu rouge. Les sueurs et tremblements ont largement refroidi mes ardeurs. Je me dirige vers le dressing de Gabriel et fouille rapidement dans son dressing jusqu’à trouver un de ses t-shirts que j'enfile sans me poser de question. Je sors mes cheveux du vêtement et essaye de me changer les idées pour ne pas replonger à nouveau dans ces souvenirs. Alors autre chose me revient en tête.


“Elle peut profiter de toi alors que moi j’ai le droit a des portes closes et des silences ! Et en plus elle a le droit de te mordre ? Tu n’as rien de mon sang-pur ce soir ! Je te déteste ! Je la déteste elle aussi ! Je veux qu’elle paye parce que c’est qu’une égoïste et-“QUOI ?! Tu vas me dire que c’est pas pareil ? T’as cru que je la ressens pas la haine que tu ressens pour moi ? Depuis le premier jour alors que j’essaye de te faire plaisir ! Je fais tout dans tes règles et tu me donne rien ! Et elle, elle a tout ? Elle a peur de mourir seule ?! Moi aussi ! Je mérite pas ça et pourtant elle me vole la seule personne dans ma vie ! Je préfèrerais qu’elle crève maintenant !”


Je me passe la main sur le visage et les bruits de deux êtres se battant par la suite me revient en mémoire. Pourtant il y a toujours une parole qui me revient en tête, en boucle inlassablement
«Et elle, elle a tout ? Elle a peur de mourir seule ?! » PUTAIN ! J’inspire un grand coup et me retient de frapper dans quelque chose, se rend t-elle compte de ce qu’elle dit ? De ce qu’elle à oser. Noah …  Oui je me doute que Nathanaël a été très loin d’être adorable avec elle. Je comprends que parfois la frontière entre le bien et le mal est mince et pourtant, cela n’est pas une raison. Elle juge sans comprendre et sans savoir là où on essaye de l’aider, moi qui pensais qu’il serait bien de la mettre au contact avec d’autre personne où au moins de sortir je révise totalement mon avis. Elle se dit seule mais est bien heureuse de vider le compte en banque de Gabriel. Et ses caprices n’aident pas à supporter sa présence. Je ne sais pas si je resterai aussi gentille la prochaine fois, cette attaque me fait très clairement remettre ma confiance en elle. L’idée qu’on puisse toucher à ma capacité me refroidit. L’odeur de whisky même légère me vient me chatouiller les narines, je comprends mieux le bruit du verre qui s’entrechoc tout à l’heure.

Remettant mes cheveux en arrière je traverse la pièce et ouvre doucement la porte. Le sang pur me montre son dos dans la cuisine ses mains reposant sur le plan de travail l'une d'elles tenant un verre avec le liquide ambré, je déteste le voir comme ça. Je me doute que les paroles de la jeune blonde l’ont bouleversé Gabriel est loin d’avoir un fond méchant, la preuve il a sauvé Alaïs là où n’importe qui à tuer, il croit en nos jeunes là où les humains nous ont condamné. Je marche sur la pointe des pieds légère et colle ma tête contre son dos en le serrant dans mes bras. Respirant son odeur contre sa chemise et sentant notre odeur à travers le tissu, je ferme les yeux et profite juste de l’instant. J’entends son soupire contre son dos et le verre de whisky qui se repose sur le plan de travail.


“Tu devrais retourner te coucher Lily. Je te rejoins dans quelques minutes.”


Je me contente de serrer plus fort le sang pur contre moi, un petit sourire aux lèvres.
“OK” Je ne veux pas me séparer de lui et je sais maintenant que se sera de plus en plus dur à chaque fois qu’on se verra. Je ne veux pas le laisser seul non plus, dans son désarroi je sais qu’il à tendance à avoir des pensées qui s’assombrit trop vite. Il réfléchit trop, beaucoup trop et en général ce n’est pas là où on trouve le plus de joie, on m’a dit une fois que trop pensé tue, c’est vrai parfois. Mais pas toujours, même si je pense qu’avec Gabriel j’aurais dû me poser beaucoup moins de question. Mais notre journée à été bien trop compliquée, ne serait-ce que par moi et mon arrangement, puis William et chaton Alaïs. Je connais suffisamment le sang pur pour savoir qu’il se ronge le sang avec des idées noirs, alors je décide de le faire revenir dans le présent en lui disant cette chose que je désire plus que tout.“Viens te coucher avec moi”Je m’accroche un peu plus à sa chemise. J’ai besoins de lui, d’être dans ses bras, de voir ses sourires même timides et de l’aider à revenir vers moi dans le présent. Il se retourne alors et je me retrouve contre son torse contre lequel je cale ma tête un peu plus tandis qu’il repose sa joue sur mes cheveux. J’ai un petit sourire, mais je le sens dans ses muscles qu’il reste perdu dans le noir, ils sont tendus et n’arrivent pas à lâcher un peu de pression. Sa respiration est profonde mais pas du tout identique à son sommeil où quand il réfléchit aux échecs, non c’est cette respiration typique des sujets sérieux qu’on abordait avec les humains pour obtenir notre liberté. Il en a eu assez pour la journée, alors je relève ma tête et ma main droite quitte son dos pour venir caresser sa joue et attirer doucement son visage vers le mien afin de pouvoir capturer ses lèvres avec une douceur sans nom.  J’ai à peine le temps de remettre ma main contre sa nuque je me retrouve dans ses bras qui me portent et il m’emmène jusqu’à son dressing où il me dépose avec douceur après un dernier baiser.

“Je suis désolé Lily, c’était peut-être une mauvaise idée. Je n’en reviens pas que ses habitudes d’avec Nathanael sont toujours là. Elle n’est plus du tout la même personne qu’elle était avec lui. Je l’ai vu. “En même temps… La personne la moins sociable au monde essaye d’éduquer une gamine, à quoi pouvait-on s’attendre…”


Il n’a pas le temps de se changer que je m’approche de lui à nouveau et ma main vient se glisser contre sa nuque pour capturer à nouveau un baiser tendre au sang pur. Je ne veux pas qu’il pense ça, il ne se rend pas compte, je ne serais pas celle que je suis aujourd’hui sans lui. Il est cette lumière qui m’a attiré hors des pénombres, pas Noah, pas Alexandre ou même Alyssa et Mike, lui il est la seule et l’unique personne qui à sût détacher petit à petit l’emprise que William à sur  aqmoi. Il n’y a pas meilleure personne que Gabriel pour aider Alaïs à se détacher de ses habitudes prisent avec Nathanaël. Je plaisante souvent sur le fait qu’il ne parle pas, mais il ne comprend pas que ce ne sont pas les monologues qui nous sauve ce sont nos actions, sa confiance, son soutien sans faille. Dans un de nos nombreux baisers Gabriel nous ramène jusqu’au lit et nous continuons nos échanges de caresses, de baiser de tendresse. Nous n’avions pas besoins de plus si ce n’est de l’un et de l’autre. J’ai besoins de lui et je sais que j’aurais toujours besoins de lui, je n’ai pas besoins de plus si ce n’est que d’être dans ses bras et de le tenir dans les miens. Finalement les maux se dispersent le jeune brun s’allonge sur moi, son nez contre ma nuque, ma tête plongeant dans ses oreillers. Je le sers contre moi, profite pour passer une de mes mains dans ses cheveux et l’autre caressant son dos jusqu’à ce que son souffle devient plus lourd, plus calme et que Morphée l’emmène et vienne finalement me chercher peu de temps après.

**


 Le réveil à sonner contre le bureau j'ouvre à peine l'œil alors que Gabriel reste dans mes bras encore cinq voir dix minutes. Je n’ai pas spécialement envie de me lever tout de suite et avoir le brun dans mes bras au réveil même si cela peut paraître normal pour les autres gens étaient pour moi quelque chose de nouveau et dont je tombe accro petit à petit. Finalement Gabriel c’est levé pour aller en direction de la salle de bain, même si nous avons pris une douche hier avant de venir ici la soirée n’a pas aidée à se sentir mieux, je peux comprendre que le contact avec l’eau peut aider Gabriel à mieux démarrer la journée. Je m’enroule rapidement dans le drap et ouvre une des fenêtres de la chambre et m’assoie en tailleur sur le matelas, je n’ai jamais pu m’endormir allonger après la prison. J’avais ce besoin obsessionnel de ressentir les vibrations dans le sol, les murs qui m’entourent, besoins de pouvoir prévoir ce qui arrivent dans ma direction ou non. Ce besoins d'être assise pour pouvoir me lever le plus rapidement et contre-attaquer si il y a une menace. Observant la mer au loin de la chambre de Gabriel, je vois le soleil se lever doucement et prend le temps d’admirer le spectacle merveilleux qui se déroule sous mes yeux, la mer qui se réveille doucement, le bruit des vagues qui viennent rencontrer le sable et le vent qui souffle dans les feuilles. Le vide se fait dans ma tête, je ne pense plus à rien me laissant bercer par l’odeur diode et aussi le mélange de notre odeur et celle de Gabriel. Mes jambes repliées contre moi, la tête posée sur mes genoux et les draps je profite de la tranquillité matinale. J’entends alors les pas de Gabriel au seuil de la porte et l’odeur du café qui rentre dans la pièce, je ne me retourne pas tout de suite, lui laissant le temps de se préparer quand le jeune brun se retrouve devant moi. Mes yeux bleus plongent dans les siens, à sa vue je n’arrive pas à retenir mon sourire se glisser sur mes lèvres qui se font capturer par les siennes dans un de ses baisers dont je ne me lasserai jamais, sa main gauche caressant ma nuque et m’arrachant un frisson alors que nos corps s’allongent l’un contre l’autre. J’ai besoins de lui, j’ai besoins de sentir sa peau contre la mienne, c’est une drogue dont je ne peux plus me passer, comme une nouvelle habitude de vie sans laquelle je ne peux plus vivre, sentir ses baisers, ses caresses, pouvoir passer ma main dans ses cheveux, capturer son souffle et pouvoir embrasser chaque centimètre de sa peau.


“Tu es sublime”


Ce n’est qu’un simple murmure, qui me fait totalement beuger malgré tout et je sens le rouge me monter aux joues sans signe avant-coureur et je ne peux répondre que par un baiser qui en demande plus, toujours plus mais dans cette tendresse qui nous enveloppe depuis hier soir. Je veux que se moment continue de manière continue, je plonge à bras ouvert dans cette danse où il n’y a que nous et cette douceur que je ne connais qu’avec lui jusqu’à ce point de non-retour où je sens ses canines plonger dans ma nuque et ma main gauche se planter dans son dos et le calme revient dans la tendresse. 

Nous nous retrouvons dans le dressing du sang pur, je ne peux m’empêcher de venir embêter à nouveau Gabriel pendant qu’il s’habille, je veux ses sourire et ses rires, et finalement je regarde dans sa penderie et trouve ce que je veux, la même chemise que la dernière fois que je suis venu, un sourire aux lèvres je la choisis et commence à la mettre lorsque Gabriel me rejoint et commence à mettre les boutons un à un de ma/sa chemise, je ne peux empêcher un petit rire et commence à mettre les boutons sur la chemise que le sang pur vient d’enfiler lui aussi de son côté.


« Je pense qu’on n’a pas franchement comprit la règle du jeu-là ! »


Il y a des petits rire et finalement je décide que la chemise et le boxer suffisent pour m’habiller le reste de la journée lorsque Gabriel me regarde je ne peux m’empêcher de répliquer avec un sourire malicieux.
« Je devrai venir faire mon shopping ici finalement. » Je me rapproche de Gabriel qui à mit son pantalon et sa chemise parfaitement ajusté, je sourie un peu plus et vient lui voler un baiser tendre à l’homme devant moi en glissant ma main dans sa nuque, « Bonjour Gabriel » J’ai un petit rire et je me recule pour prendre son bras droit et remonter les manches au trois-quarts comme il le fait toujours et fait l’autre bras un petit sourire aux lèvres. C'est banale mais je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine légèreté et un certain bonheur innocent en vivant  cet instant avec lui. Finalement nous arrivons à sortir du dressing et je commence à prendre une des deux tasses de café que Gabriel nous à rapporté pendant qu’il choisit sa montre, il a une collection incroyable, sirotant le liquide noir je me dirige vers la fenêtre que je referme puis nous allons vers la cuisine, pendant que je sors ce qu’il faut pour le petit déjeuner je vois Gabriel observer en direction de la chambre de Alaïs, comme s’il attend qu’elle sorte de la pièce. Je regarde un moment Gabriel et monte ma tasse de café aux lèvres, le sang pur n’a pas encore comprit l’étendu de ses pouvoirs sur la jeune blonde, voilà une preuve qu’elle est vraiment sa première engendrée et qu'il n'a pas mauvais fond .

« Elle ne peut pas sortir il faut que tu fasses sauter l’ordre » 


 Je vois ses yeux bleus plonger dans les miens avec un long blanc alors que je souris gentiment. Oui Gabriel n’est pas encore prêt à comprendre l’étendu de son pouvoir sur la jeune blonde. Il n’a pas encore saisi que chaque mot qu’il emploie, chaque ordre qu’il donne aura une conséquence sur elle. Il finit par se lever en lâchant un
« p*tain » et va en direction de la chambre qui est occupé par Alaïs et … Georges. Au moment même où le brun est sur le point de rentrer dans la pièce j’entends un objet qui tombe et puis plus rien, je m’adosse contre le plan de travail de la cuisine et observe un moment ma tasse laissant un moment aux deux vampires. Quelque chose en moi monte doucement, comme un courant d'air soufflant tout au fond de mon être un rappel, une protection de ce que je possède. Posant ma tasse sur la cuisine je commence à jouer avec mon bracelet et la plume du milieu. Il y a cet instinct en moi qui me murmure que personne n’avait le droit de jouer avec ma capacité, j’ai accepté beaucoup de chose que l’on m’a fait subir, en même temps William ne m’a pas souvent laissé le choix, mais étrange que l’on touche à mon fardeau dérange quelque chose au fond de mes tripes et ramener un souvenir de Noah me paraît un crime à mes yeux. J’entends des pas dans la pièce et finalement je relève la tête, la blonde à la même tenue qu'hier, les yeux gonflés et marqués comme si elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit, ce qui est fortement probable. A sa vue mes yeux passent du bleu au gris, il n’y a plus rien en moi, plus de joie, de bonheur, de tristesse, de peur juste ce souffle protecteur qui m'enveloppe. Le néant total, telle une chasseuse de prime. Lorsque la jeune blonde s’installe sur une chaise sans un mot ne touchant à rien je prends de l'observer en penchant la tête. Je ne suis pas une professionnelle de l'éducation mais je sais que les enfants même de 17 ans ont besoins de limites, jamais Caleb n’aurait osé faire mal comme elle, aucun de nos élèves pour dire vrai alors je croise mes bras sur le torse.

« J’espère que tu as eu le temps de réfléchir durant cette nuit blanche. Bien abordons le sujet avant qu’il soit taboue et non-dit après se sera terminé »
elle relève la tête vers moi, ma voix est parfaitement calme, pas de nuance d’énervement rien, le vide total comme avant que je tue une proie « Je ne savais pas qu’une carte bleue permettait de faire des caprices d’une enfant pourrie gâtée et de faire mal aux gens comme bon leur semble ! » Je prends une gorgée de mon café avant que Gabriel me stop où même Alaïs. « Nous avons des élèves qui arrivent ici en piteuse état, laissé à l’abandon par leur créateur après avoir servi d’objet sexuel où je ne sais quoi, certain contrairement à toi n’ont jamais eu le droit à un lit où un repas convenable avant d'arriver ici et pourtant aucun d’eux n’a osé me reprocher quelque chose d’aussi égoïste que se que tu as fait hier soir ! » Je repose la tasse et la fixe dans les yeux « Dire que j’allais proposer à Gabriel de te sortir d’ici où même de rencontrer du monde mais aux vues de ta réaction hier je ne prendrais pas le risque de mettre qui que ce soit en danger pour ton immaturité. » et j’ai encore cette phrase où elle répète que j’ai peur de mourir seule, elle n’avait pas tous les éléments et n’avais aucun droit de jugement, j’ai tué pour tellement moins que ça, mais plus maintenant. « La confiance c’est quelque chose qui se gagne, ce que tu m’as fait hier n’est pas tolérable et je n’accepterai pas une fois de plus de vivre à nouveau ça, c'est la dernière fois que je le tolère Je peux comprendre que l’on soit en colère après moi mais avant de faire souffrir la personne il y a d’autre moyen ! Le sujet est clôt j’ai entendu tes sois disant argument hier soir et avec l’option Lily crève seule et ils ne sont clairement pas recevable ! »
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Alaïs S. DeLacour

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Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen Vide
MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMar 10 Mar - 19:09

Alors que le soleil se lève face à moi, mes yeux s’habituent petit à petit à la lumière qui s’accroit dans ma chambre. Si les êtres dans cet appartement s’animent à nouveau pour reprendre leur rythme normal, comme si rien ne s’était passé, je reste encore recroquevillée la, sur l’énorme ventre de la peluche reçue hier. Je ne bouge pas d’un millimètre, préférant écouter l’alternance entre vie et silence. Et puis surtout une partie de mes muscles lutte contre la douleur d’avoir maintenu cette même position presque de survie toute la nuit, tandis que l’autre cherche à se réveiller tant qu’elle peut. Mes premiers mouvements seront douloureux, je le sais, et j’en ai même confirmation rapidement. Lorsque j’entends les bruits de vaisselle et de portes de placards, je ne peux que supposer que Gabriel et Lily préparent le petit-déjeuner. D’une certaine manière, j’ai l’impression que la nuit n’a pas duré assez longtemps. Je n’ai pas dormi, prenant conscience de chaque minute qui s’écoulait, chaque seconde, afin de tenter de repousser ce moment ou il me faudrait me lever. Comme si de ne pas dormir me permettrait de faire passer le temps plus lentement. Mon cerveau n’avait pas divagué, ne s’était pas attardé sur les événements de la veille. Il était juste resté vide de toute pensée, comme s’il ne m’était plus possible d’assimiler quoi que ce soit. Lorsqu’enfin je parviens à me relever malgré un début d’atrophie des muscles, mes mains se relèvent à mes cheveux qui ont largement repris leur bouclé naturel, se transformant en un véritable chao. Quelques pas douloureux me permettent de rejoindre mon bureau pour y attraper un élastique, et tenter de dompter ma tignasse dans une queue de cheval basse qui ne ressemble à rien. Si je ne suis pas prête psychologiquement, il me semble l’être physiquement. Enfin je crois. Je préfère ne pas vérifier a quoi je ressemble dans un miroir, je sais que ce sera une catastrophe. Alors je me dirige vers la porte, et beug totalement. La main sur la poignée, il m’est impossible de l’actionner. De chercher à ouvrir cette porte. Je n’ai que les mots de Gabriel qui résonne en moi sans comprendre pourquoi. « Je veux plus te voir. C’est un ordre. » Je ne peux rien faire, presque tétanisée.

« Elle ne peut pas sortir il faut que tu fasses sauter l’ordre »
« …Putain. »

Il semble que Gabriel et moi comprenons en même temps ce qui m’arrive. Pourtant j’ai bien ressenti hier son ordre s’installer en moi, mais je ne pensais pas que cela irait jusque-là. Il y a une différence entre ordonner quelqu’un de faire quelque chose et s’exécuter, et ne pas pouvoir aller a l’encontre de cet ordre des heures plus tard. Alors que mon esprit analyse chaque bruit dans la pièce a coté de la mienne, je finis par entendre un bruit de chaise et les bruits de pas s’approcher de ma chambre. Si mon corps ne réagit pas tout de suite, il ne lui faut qu’une micro seconde lorsque je sens la présence de Gabriel derrière la porte pour détaler sur ma gauche et se cacher contre la commode, faisant tomber en passant la lampe initialement placée sur celle-ci. A croupis contre le meuble, j’observe la lampe au sol et me rend compte que je ne vais pas réussir à obéir à l’ordre de Gabriel. « Je veux plus te voir. C’est un ordre. » Alors qu’un vent de panique commence à naitre en moi, mon instinct prend le dessus et lorsque la porte de ma chambre ouvre, celle de mon dressing claque derrière moi. Alors que je m’adosse contre la porte, j’entends un soupire derrière celle-ci. Cette situation est beaucoup trop similaire a celle que j’ai vécu quelques mois plus tôt. Une angoisse pareille monte et me consume, bien que cette fois je ne perçoive ni l’odeur du sang, ni de la poussière. Je ne ressens pas la douleur de Gabriel, et mes pleurs sont éteints pour faire face au silence. Je me cache au mieux que je peux. J’obéis à mon sang-pur du mieux que je peux.

« Alaïs c’est bon sort de là. »

La voix de Gabriel essaye de m’attirer à nouveau vers la réalité de l’instant. Mais ses paroles rentrent en conflit avec celles de la veille, et je ne suis pas sûre de ce que je dois faire. Je veux rester ici, car j’ai l’impression que rien ne peut m’arriver. Et en même temps je suis entièrement à la merci d’autrui, sans la moindre porte de sortie. Lorsque j’entends la poignée bouger dans mon dos, le reflexe est plus fort que moi : je me précipite vers le fond du dressing. La lumière du matin atteint à peine le dressing, mais je sais que Gabriel peut me voir. Dans la pénombre je vois son regard percer. Je sais que je ne peux pas lui échapper et cela me terrorise presque.

« Allez viens. »

J’hésite une seconde supplémentaire, et me relève finalement alors qu’il s’enlève de l’encadrement de la porte pour me laisser passer. Je me dirige vers la porte de ma chambre, et lorsque je traverse celle-ci, je vois Lily, debout, dans la cuisine qui me fixe. Un nouvel air de panique m’habite, et ça en est trop pour moi, je veux retourner dans mon dressing. Je ne suis pas prête. En réalité je ne serais jamais prête. Il semble cependant que Gabriel a un autre avis, puisque lorsque je me suis stoppé dans mes pas ce dernier a manqué de butter contre moi, et alors qu’il me dépassa pour aller s’installer à table il plaça sa main dans mon dos pour m’apporter une nouvelle impulsion. Dans ce nouvel élan, je finis par m’assoir face a lui, mais également au plus loin de Lily, face a la cuisine. Je suis surprise de voir Gabriel devant moi attaquer vivement son repas. Moi, je ne bouge pas, observant ce qu’il y avait sur la table. Je sais que ça va tomber. L’atmosphère est explosive, et je n’ai pas besoin de mon don pour savoir que les prochaines minutes vont être compliquées.

« J’espère que tu as eu le temps de réfléchir durant cette nuit blanche. Bien abordons le sujet avant qu’il soit taboue et non-dit après se sera terminé »

Alors que je me préparais à attraper un morceau de brioche pour entamer mon petit déjeuner, la voix de Lily me stoppe dans mon élan. Je relève le regard vers Gabriel, mais voit qu’il m’ignore, visiblement plus occupé par son repas que par les propos qui se préparent. Je suis donc seule face à cette tempête. J’ai de toute façon toujours été seule. Visiblement aujourd’hui ne ferait pas exception.

« Je ne savais pas qu’une carte bleue permettait de faire des caprices d’une enfant pourrie gâtée et de faire mal aux gens comme bon leur semble ! »

Un vent de colère commençait à s’éveiller en moi. Qui était-elle pour juger que j’étais une enfant pourrie gâtée ?! Que savait-elle sur moi ? Seulement ce qu’elle avait choisi de voir. Clairement. Non, je ne m’attendais pas à être accueillie avec des fleurs. J’en ai bien conscience. Mais je ne pensais pas non plus être traitée ainsi. Et puis surtout, j’ai l’impression que cette attaque n’est pas pour moi, mais pour Gabriel. Comme si Lily lui reprochait ses méthodes avec moi. En quoi avait-elle son mot à dire ? Elle n’avait pas le droit de nous juger. Elle n’avait pas le droit de le juger.

« Nous avons des élèves qui arrivent ici en piteuse état, laissé à l’abandon par leur créateur après avoir servi d’objet sexuel où je ne sais quoi, certain contrairement à toi n’ont jamais eu le droit à un lit où un repas convenable avant d'arriver ici et pourtant aucun d’eux n’a osé me reprocher quelque chose d’aussi égoïste que ce que tu as fait hier soir ! »

Et puis, tout aussi rapidement que cette colère s’était éveillée, un déclic se passa en moi. Comme si une partie de moi pensait désormais que personne ne comprendrait ce qu’il s’est passé. Cette partie n’arrive pas à comprendre pourquoi Lily ne comprend pas ce qu’il s’est passé. Qu’elle m’a enlevé la seule personne qui comptait pour moi. Et elle me traite d’égoïste. Elle aussi était une engendrée, elle aussi avait dû comprendre ce que je vivais. Mais visiblement elle avait décidé d’ignorer cela. Bien. C’était parfait.

« Dire que j’allais proposer à Gabriel de te sortir d’ici où même de rencontrer du monde mais aux vues de ta réaction hier je ne prendrais pas le risque de mettre qui que ce soit en danger pour ton immaturité. La confiance c’est quelque chose qui se gagne, ce que tu m’as fait hier n’est pas tolérable et je n’accepterai pas une fois de plus de vivre à nouveau ça, c'est la dernière fois que je le tolère Je peux comprendre que l’on soit en colère après moi mais avant de faire souffrir la personne il y a d’autre moyen ! Le sujet est clos j’ai entendu tes soi-disant arguments hier soir et avec l’option Lily crève seule et ils ne sont clairement pas recevable ! »

Je prends une inspiration, prête à répondre à Lily que ses paroles ne servaient à rien, puisqu’elle n’avait même pas cherché à comprendre le problème, mais dans mon champ de vision je perçois un changement : faisant toujours dos a Lily, le regard de Gabriel se change au noir et je sens son aura de sang-pur se poser à nouveau sur moi. Alors je ne dis rien. Je n’ai pas la force ni l’envie de chercher à comprendre leurs émotions que je ne perçois même pas. J’ai toujours su lire parfaitement les visages et micro-expressions de mes interlocuteurs, afin d’identifier les différentes plages d’émotions qu’une personne puisse avoir. Mais l’air sévère que Lily adopte ne me fait ni chaud ni froid. Je suis juste éteinte après avoir attendu que cette tempête passe. Et maintenant que le silence se fait, je me relève simplement, quittant du regard les deux vampires pour me diriger vers ma chambre. Je ne ferme pas la porte, la pousse simplement. C’était à mes yeux la seule solution rationnelle. Je n’avais pas été autorisée à m’exprimer. A partager mon point de vue sur la situation. Je ne lui en veux pas. Je ne leur en veux pas. Seulement parce que je ne ressens pas de remord, de colère, ou de tristesse. Je me retrouve dans un cas typique ou les avis sont conditionnés par ceux qui les émettent et personne n’aura raison. Il n’y aucune logique. Alors ça ne me sert à rien d’animer ce débat inutile. Je peux comprendre que Lily se défende, mais si on ne m’autorise pas à me défendre, cela ne sert à rien. Alors j’attrape sur le bureau le livre que j’ai emprunté à Gabriel quelques jours plus tôt, et relève Georges pour qu’il se positionne assis contre le lit. Il pourra être pratique, comme dossier, et c’est d’ailleurs comme cela que je l’utilise. Je m’assois par terre contre ses jambes et m’adosse contre lui. Genoux repliés pour retenir le livre, je me plonge dans la lecture bien qu’elle m’ennuie aujourd’hui, mais cela me suffit pour maintenir mon cerveau occupé et ignorer ce qu’il se passe à côté. Plusieurs pages se passent avant que sur ma gauche la porte s’ouvre, et laisse apparaitre Gabriel en train d’ajuster sa veste. Je ne bouge pas, mais l’observe silencieusement.

« J’ai une réunion, je devrais revenir d’ici une heure, Lily va rester à l’appartement. » Il marque une pause avant de reprendre, plus sèchement. « Si j’apprend que quoi que ce soit s’est passé, ce qu’il s’est passé hier soir n’était qu’un avant-gout. » Cette fois l’avertissement de Gabriel semble avoir trouvé une conclusion, puisqu’après une nouvelle pause pour cette fois jauger ma réaction, il fait tourne les talons et se dirige vers la porte de la chambre. Il s’arrête cependant dans son élan. Est-ce qu’il n’a pas apprécié ma réaction ? Ou plutôt ma non-réaction. Je n’ai fait que l’écouter, peut-être espérait-il plus de ma part ? Une angoisse de devoir me soumettre à lui ? Je le vois observer sa montre, et finalement refermer la porte devant lui avant de se retourner vers moi. Est-ce qu’il a conscience que fermer cette porte ne rend pas cette conversation plus privée ? Que Lily de l’autre coté de la porte parviendra à l’entendre, tout comme les gardes s’ils tendent à peu près l’oreille ? Pourtant il semble avoir eu besoin de faire ce geste, et je le vois désormais assis sur la chaise en face de moi. Il ne me lâche pas du regard, et pourtant je n’ai pas cette angoisse que j’ai pu vivre plus tôt. Ni cette satisfaction qu’il s’occupe de moi. Non. Je constate simplement qu’il est là, avec son air sérieux et cette ride du lion qui se dessine sur son front alors qu’il se penche en avant, les bras appuyés sur ses jambes, comme pour tenter de se mettre à ma hauteur. C’est calmement qu’il reprend.

« Ce n’est pas en bloquant tes sentiments et ceux des autres que tu vas apprendre à maitriser ton don Alaïs. Tu sortiras et rencontreras d’autres personnes quand les bases seront là. Mais ta première sortie avec le monde extérieur, avec d’autres personnes, sera loin d’être évident, crois-moi. » Je fronce les sourcils, car je ne suis pas sûre de comprendre ou Gabriel veut en venir. « En attendant, bloquer tes sentiments c’est comme fuir un problème dont tu ne veux pas : c’est lâche. Juste une solution de confort. On ne peut pas se le permettre si on veut survivre dans notre monde. »

Mon regard ne quitte pas celui de Gabriel, je l’ai déjà vu plus d’une fois aussi sérieux, mais aujourd’hui j’ai l’impression que cela prend des proportions plus grandes. Ou tout du moins que pour moi les choses sont plus sérieuses. Après quelques secondes de silence, il finit par se relever en déclarant un « je te vois plus tard » avant de disparaitre par la porte qu’il repousse derrière lui. Je passe plusieurs secondes à regarder cette porte sur ma gauche, écoutant ce qu’il se passe de l’autre côté. J’entends Gabriel s’adresser à Lily, puis la porte d’entrer fermer après qu’il a salué les gardes comme il le fait tous les matins. Et puis le silence. Je n’entends que la respiration de Lily, des bruits de pas légers, et puis je décide d’ignorer ce qu’il se passe dans l’appartement pour me concentrer sur mon livre. Ou tout du moins tenter de me concentrer. Les paroles de Gabriel restent la, et je ne suis pas sûre de savoir quoi en faire. Pourquoi est-ce que je n’ai pas le droit de fermer ce qui me semble être une boite de Pandore ? Cela me permettrait d’éviter de revivre ce que nous avons subit la veille. Je serais docile comme Gabriel et Lily le souhaitent. Je ne serais pas une enfant pourrie gâtée, une gamine, une égoïste, une capricieuse… Sans me rendre compte, j’avais à nouveau ouvert ma boite de Pandore, puisque des larmes commençaient à revenir alors que je repensais à tous ces noms que Gabriel et Lily m’avaient appelé depuis hier soir. J’avais une impression d’injustice, qu’ils n’arrivaient pas à comprendre quelque chose que moi-même je ne comprenais pas et ne savais pas. Je n’ai pas l’impression d’être à plaindre, mais je n’ai pas non plus l’impression d’avoir la belle vie. Je n’existe pour plus personne. Je n’ai plus d’amis. Plus de famille. Je n’ai plus rien.  « Dire que j’allais proposer à Gabriel de te sortir d’ici où même de rencontrer du monde mais aux vues de ta réaction hier je ne prendrais pas le risque de mettre qui que ce soit en danger pour ton immaturité. » Alors qu’une larme termine sa course sur le livre ancien que j’ai emprunté, je le referme et le repose par terre afin de poser ma tête contre mes genoux alors que mes pleurs sont loin de se calmer. Alors que mon corps le retenait moins, c’est aussi à ce moment-là que Georges s’effondra un peu plus contre mon dos, étouffant un peu plus mes pleurs.

Il se passe ce qu’il me semble être plusieurs longues minutes avant que je décide de me retirer de l’emprise de Georges, et me diriger vers mon dressing pour changer de tenue. Après avoir passé 24 heures dans celle-ci je n’ai qu’une envie c’est de la quitter. Lorsque j’ouvre la porte de mon dressing, l’envie de la refermer derrière moi et rester enfermée dedans me prend. Je n’ai pas envie de sortir, et j’ai l’impression que ce petit espace parviendra à me contenir et contenir ma capacité. Je ne comprends pourquoi je l’ai gardé en devenant vampire. Pourquoi je n’arrive plus à la contrôler. Si je n’ai pas le souvenir d’avoir appris à la maitriser, je n’ai pas non plus le souvenir d’avoir dérapé. Alors pourquoi tout serait différent maintenant ? J’ai l’impression qu’il manque quelque chose, et sans comprendre pourquoi les paroles de Gabriel résonnent à nouveau. Comment s’est-il rendu compte que j’avais tout bloqué ? Et pourquoi est-ce que cela lui semblait important que j’apprenne à maitriser ma capacité ? Après tout, il serait certainement ravi de ne pas avoir à subir mes états d’âme, mes crises, il serait bien plus tranquille.

Après quelques minutes dans le dressing, je finis par attraper des vêtements : un jean gris griffé aux genoux, un t-shirt noir un peu ample et des sous-vêtements. Je me rends compte que je n’ai toujours pas de gilet ou de pull, mais je ne veux pas continuer à porter le poncho que j’ai reçu hier. A cet instant il me dégoute. Je veux m’en débarrasser, et oublier les images d’hier. Oui, je veux juste oublier. « Bloquer tes sentiments c’est comme fuir un problème dont tu ne veux pas : c’est lâche. Juste une solution de confort. » Est-ce qu’oublier aussi ? Peut-être que cela pourrait être la solution… Les vêtements contre mes bras, je finis par quitter la petite pièce pour me diriger vers la porte de ma chambre que j’entre-ouvre pour observer la pièce à vivre d’un œil. Je ne vois pas Lily, et n’entends que sa respiration sans savoir d’où elle provient. J’amorce alors des pas rapides et furtifs jusqu’à la porte de la salle de bain, et je me prépare à entrer dans celle-ci lorsque j’entends le jet d’eau s’allumer et comprend que Lily est déjà dedans. Et merde… J’hésite une seconde supplémentaire, comme s’il était possible qu’elle disparaisse d’un coup mais non. Je rebrousse donc chemin et retourne dans ma chambre. Avec tout l’argent que Gabriel a, je suis surprise qu’il n’y ait qu’une seule salle de bain dans cet appartement. En même temps, cela ne devrait pas me surprendre. On m’a rabâché qu’il était un solitaire, et que jamais il ne supporterait de vivre avec une gamine, que c’était pour cela que jamais je ne quitterais la chambre dans laquelle on m’avait enfermé. Et s’il avait annoncé à ses hommes qu’il me ramenait chez lui, il serait sur et certain que j’aurai eu de nouvelles railleries et que l’on aurait cherché à me convaincre que ce ne serait que temporaire, que jamais il ne me supporterait pas plus d’une semaine. Bon… Maintenant que j’analyse la situation, peut-être qu’ils n’ont pas tort. Cela ne fait même pas une semaine que je suis là, et… Ouais. OK. C’est le bordel. En réalité peut-être que je devrais demander à rester enfermer dans la chambre au village. Là-bas ma capacité ne dérangeait personne. Ou tout du moins elle n’attaquait personne. Je sais que j’étais contente de pouvoir enfin quitter cet endroit, mais maintenant cette chambre poussiéreuse me parait presque être une solution plus adaptée. « Juste une solution de confort. » Est-ce que parfois la facilité n’est pas simplement le seul choix qu’il reste à faire ? « Aucun d’eux n’a osé me reprocher quelque chose d’aussi égoïste que ce que tu as fait hier soir ! » A la pensée des paroles de Lily, mon regard se transforme au noir l’espace d’une seconde alors que la sensation de manque se réveille à nouveau en moi. Cela fait des semaines que je n’ai pas bu le sang de Gabriel et je n’avais pas l’impression d’en avoir encore envie, ni même encore besoin. Et pourtant le manque est à nouveau là, comme si j’avais perdu mon sang-pur et que désormais il me serait impossible de le retrouver. Je prends une inspiration longue pour tenter de l’effacer, applique les méthodes que Gabriel m’a enseigné pour lutter contre mes pulsions, mais rien n’y fait. Je décide alors de rapidement me changer avant de quitter à nouveau la chambre pour me diriger vers la cuisine. Je sais que Gabriel me fera une remarque plus tard, mais à cet instant je m’en moque. J’ai besoin d’endormir ce manque autant que possible, surtout que je sais que je ne pourrais pas le satisfaire. D’ailleurs, une fois dans la cuisine, cette odeur qui la veille a réveillé ma colère se refait encore présente. Je crois que c’est l’une des rares fois depuis ma transformation que je ne supporte pas ma condition de vampire. Je ne me supporte pas. Je ne veux pas vivre ça, et je déteste Gabriel de me faire subir ça. De m’avoir forcé à devenir vampire. Dans la salle de bain, un bruit me ramène à la réalité et je me rends compte que le jet d’eau s’est arrêté. Je prends conscience qu’il faut que je me dépêche, alors j’attrape la bouteille de sang dans le frigo et me verse un premier verre que je bois d’une traite, avant de remplir à nouveau le verre. Pour autant que le gout me convient, il ne satisfait pas mon manque, ce qui me désespère. Je sais que je vais avoir le droit a une remarque, mais à cet instant je ne peux qu’ignorer ça. Alors que je bois de nouvelles longues gorgées du verre que je viens de me servir, la porte de la salle de bain s’ouvre sur ma gauche, et nos regards avec Lily se croisent. Je me doute qu’elle ne s’attend pas à me trouver là, et encore moins dans cette position. Elle n’a cependant pas le temps de dire quoi que ce soit, que l’on frappe à la porte. Je fronce les sourcils ne m’attendant pas à une livraison ou visite, mais il semble que Lily si, puisqu’elle se dirige automatiquement vers la porte d’entrée. Je profite de ces quelques secondes de répit pour finir le verre que j’ai entamé, et ranger dans le frigo la bouteille. Le manque n’a pas encore disparu, mais il semble s’être légèrement endormi, ou tout du moins assez pour me permettre de tenir. Alors que je me prépare à retourner dans ma chambre, je me retrouve face à Lily un sac dans les mains.
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Gabriel Rakel

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMar 23 Juin - 10:15

Comme si cela devenait désormais une habitude, le temps s’arrêta alors que Gabriel et Lily se retrouvaient à nouveau dans cette bulle qu’il leur serait difficile de quitter. Gabriel voulait garder ce regard bleu qui le regardait avec tant de douceur, ce sourire rempli de malice qui se dessinait, ce rire cristallin qui résonnait comme une innocence retrouvée après des siècles d’endormissement. Que ce soit dans ses bras, contre elle, ou juste en sa présence, le temps semblait vouloir accorder aux deux vampires un moment de répit avec un orage imminent. Quelques minutes de candeur, où seuls les bruits de vêtements des deux vampires qui s’habillaient et les éclats de rire qui brisent le silence dans lequel ils s’étaient enveloppés pouvaient se faire entendre. Gabriel avait toujours aimé le silence. Ou tout du moins, il se plaisait dans le silence des êtres. Son appartement était souvent animé de musique émanant de son tourne-disque et des nombreux vinyles qu’il collectionnait pour masquer la solitude qu’il avait choisi d’installer. Mais lorsqu’il s’agissait d’autres individus, le sang-pur restait silencieux et attendait le même traitement en retour. Non pas par pudeur, mais parce que des silences en disent bien plus que des paroles. Il était impossible aux auras de lui mentir. Difficile aux corps de feindre avec facilité. Et puis soyons honnête, l’instant présent n’avait pas besoin de beaucoup de paroles. Alors aux mots, rires et gestes de douceur de Lily, Gabriel ne souhaita que répondre par ses propres rires et sourires. Il savait que lorsqu’il quitterait cette chambre, tout se renverserait. Que cette bulle éclaterait sans crier gare. Il savait que ce seraient les dernières minutes de cette candeur, malgré le temps qui s’était ralenti. Comme s’il avait besoin de constater cela, le vampire ouvrit le premier tiroir de sa commode pour compléter sa tenue d’une de ses nombreuses montres, alors que Lily buvait l’un des cafés désormais refroidi. Et puis la porte s’ouvre, et désormais le temps reprend son cours normal. Les aiguilles sur sa montre avaient repris leur vitesse et, tout aussi rapidement, il déversa sa tasse dans l’évier de la cuisine pour remplacer le liquide refroidi par un nouveau café, fraîchement préparé.

Il restait cependant quelque chose d’anormal. Quelque chose clochait, qui n’était pas à sa place. Comme une pression sur la poitrine du sang-pur, qu’il aurait facilement pu mettre sur le compte de la réunion qui l’attendait bientôt. Mais non. Ce n’était pas non plus cette faim qui le dévorait d’avoir une nouvelle fois ignoré une partie de son repas la veille. C’était autre chose. Comme si quelque chose l’appelait et en même temps le fuyait. Comme si quelque chose était resté inachevé, ne lui permettant pas de se concentrer sur les allées et venues de Lily entre la cuisine et la table à manger. Comme s’il ne pouvait qu’entendre son propre souffle et ignorer les bruits de pas de la vampire à ses côtés.


“Elle ne peut pas sortir il faut que tu fasses sauter l’ordre.”

Gabriel mit un instant avant de réaliser que la voix s’adressait à lui, et un instant supplémentaire pour se rendre compte qu’il était assis, face à la porte de la chambre d’Alaïs, et que le moment où son regard plongea dans celui de Lily était la première fois qu’il avait arrêté de fixer la porte de la demoiselle. Et surtout, désormais il comprenait. Que ce n’était pas son propre souffle qu’il entendait, mais celui d’Alaïs. Que cette pression, c’était celui de leur lien. De cet ordre qu’il lui avait donné sans le vouloir. “Je ne veux plus te voir.” Cet ordre allait à l’encontre de tout ce qu’ils avaient. Il ne supportait pas de ne pas savoir ce qu’il se passait de l’autre côté de cette porte. De ne pas voir son engendrée. D’aller à l’encontre de lui-même. Bordel. Ce n’était pas pour rien que le sang-pur s’était refusé au moindre engendré depuis des siècles. Il n’était clairement pas prêt à assumer tout ce qu’être un sang-pur représentait. Gérer le Conseil, les engendrés des autres, ou tout autre type de créatures, il n’éprouvait aucune difficulté. Mais il ne supportait pas ce contrôle sans limite qu’il pouvait avoir sur Alaïs. C’était trop inhumain. Oui, Gabriel avait toujours eu soif de contrôle. Mais il aimait le contrôle pour lequel il se battait. Pas parce que désormais, son sang coulait dans les veines de la demoiselle qu’il avait tuée. Comme pour effacer ses dernières pensées, Gabriel se releva brusquement en ne lâchant qu’un “putain” non maîtrisé. Ses pas jusqu’à la chambre d’Alaïs lui semblait lourd, cette pression se faisant toujours plus grande, lui coupant presque la respiration au fur et à mesure de ses pas. Désormais, si le temps s’était ralenti, ce n’était plus parce que le karma avait décidé de lui accorder quelques minutes de repos, mais bien pour qu’il subisse le plus longtemps possible ce qui lui semblait être une torture. Non. Il avait connu la torture. Et la connaissait encore. Là, c’était différent. Ni pire. Ni meilleur. Juste différent. “Je ne veux pas te voir.” Non. Il voulait la voir. Il voulait ouvrir cette porte et dire à Alaïs de quitter cette chambre pour les rejoindre. Il voulait juste la voir. Lorsqu’enfin Gabriel ouvrit la porte, il lui semblait désormais qu’il ne pouvait plus respirer. Ce fut d’abord une lampe qui s’effondra, puis la porte du dressing qui claqua. Alors qu’il observait cette porte fermée, il ne pouvait s’empêcher de repenser aux premiers jours d’Alaïs en tant que vampire. De ses crocs qui tentaient d’arracher sa chair plutôt que de boire son sang. Ses pas jusqu’à la porte lui semblent toujours aussi lourds, et cette pression était à son paroxysme. La demoiselle avait nulle part où aller, et le sang-pur était sur le point d’ouvrir cette porte. Il voulait la voir…

“Alaïs c’est bon sort de là.”

Lorsque la porte s’ouvre, Gabriel ne pouvait ignorer ce regard d’animal apeuré qui habitait la demoiselle. Et pourtant, ce fut aussi le moment où cette pression disparut, comme si elle n’avait jamais existé. L’ordre n’était plus là. Il pouvait le ressentir, et désormais sa respiration était enfin de retour à la normale. Le temps, lui aussi, semblait avoir repris son cours. Les auras se réalignaient, comme si tout reprenait une logique nécessaire. Il ne supportait pas que la demoiselle se plie à ses ordres parce qu’il est son sang-pur, plutôt qu’elle choisisse de le faire, car elle comprend et décide que c’est la bonne décision. Cette idée allait à l’encontre même de tout ce que Gabriel voulait pour elle. Il ne l’avait pas fait quitter un monde de servitude pour un autre.

“Allez viens.”

Une seconde supplémentaire passe, et enfin Alaïs se relève et s’approche de lui, laissant Gabriel échapper un dernier soupir de soulagement. Lorsqu’enfin sang-pur et engendrée retourne vers la pièce de vie, Gabriel semble enfin prendre connaissance de la chambre. Le lit était fait, et Georges malheureusement toujours là. Bien qu’il soit neuf, il était désormais imprégné de l’odeur d’Alaïs, effaçant rapidement le moindre doute sur là où la demoiselle avait passé la nuit. Demoiselle qui, sans prévenir, se stoppa dans ses pas à peine la porte de sa chambre franchie, manquant de peu que Gabriel la bouscule. Rattrapant son élan comme il le put, et l’incitant à les rejoindre, il plaça la main dans le dos de la demoiselle comme pour lui apporter une nouvelle impulsion. Il n’avait pas pensé son geste, n’ayant ceux-là avec personne, mais fut d’une certaine manière rassuré de ne pas ressentir une peur d’Alaïs à ce contact. Le regard terrorisé qu’il avait observé dans le dressing était désormais loin. Mais il savait que les choses n'étaient pas encore terminées pour elle. Lily ne laisserait pas les choses en suspens, il le savait. Et l’éducation d’Alaïs devait passer par ces moments. L’éducation du bien et du mal. Comprendre que chaque action à ses conséquences. Ce serait douloureux, mais était un passage obligé. Gabriel avait déjà lâché sa part la veille, son manque d’avoir tué la demoiselle et son ordre de sang-pur étant des punitions qu’il avait jugé suffisant. Mais il n’était pas le seul à devoir s’exprimer, puisqu’il n’avait pas été le seul à avoir été attaqué. Alors lorsqu’il s’installa à table afin de caler une faim qui désormais le consumait, il savait qu’il ne pourrait lui venir en aide. Il savait qu’il ne devait pas lui venir en aide. Ni lui, ni le sang-pur qu’il était pour elle, ni les souvenirs qui l’habitait. Alors il prit soin de se concentrer sur son repas. Les conséquences ne viendraient pas de lui, mais de Lily. Il était essentiel qu’il n’intervienne pas, malgré les regards de détresse et colères qui s’animaient chez Alaïs alors que les paroles de Lily tombaient.

“Nous avons des élèves qui arrivent ici en piteuse état, laissé à l’abandon par leur créateur après avoir servi d’objet sexuel où je ne sais quoi, certain contrairement à toi n’ont jamais eu le droit à un lit où un repas convenable avant d'arriver ici et pourtant aucun d’eux n’a osé me reprocher quelque chose d’aussi égoïste que ce que tu as fait hier soir !”

Gabriel fut pris d’une nausée, et son être se figea. Oui, il était parfaitement au courant des pratiques de certains sangs-purs, et avait aménagé quelques traitements spéciaux pour certains qui dépassaient de trop les lignes définies par le Conseil. Mais là, c’étaient désormais les souvenirs d’Alaïs qui se bousculaient dans l’esprit du sang-pur. Comme si ses souvenirs voulaient défendre leur jeune propriétaire. Que non, elle n’avait jamais connu le bonheur. Que sa vie était loin d’avoir été facile. Que lorsque les autres jeunes filles de son âge apprenaient à faire du patin à glace pour la première fois, elle apprenait à torturer plus efficacement les autres. Que lorsque les autres enfants se voyaient offrir des animaux de compagnie pour Noël, elle voyait son compagnon à quatre pattes être torturé et mourir devant ses yeux. Mais non. Gabriel resta silencieux, nauséeux de devoir se battre avec ces souvenirs qui n’étaient pas les siens. Manipuler le lien étroit entre aura et souvenirs était compliqué. Et quand ces derniers tentaient de revenir à la surface pour retourner à leur propriétaire, c’était pire. Le don de Gabriel n’était pas de pouvoir manipuler les souvenirs des autres. Mais accompagné des bons sorciers, il ne lui avait pas été difficile au premier abord de dénouer ce lien entre aura et mémoire. L’un était tissé avec l’autre. Alors lorsqu’il avait décidé de retirer certains de ces nœuds, ses actes avaient des conséquences. Il supporterait la mémoire d’Alaïs s’animer, de la même manière que ses souvenirs se seraient animés en temps normal lorsqu’un événement aurait dû les lui rappeler. Tout acte à ses conséquences. Voilà là où le bien et le mal pouvait commencer à se percevoir, à la nature de ces conséquences.

Et puis, comme si aucun signe avant-coureur n’aurait pu le prévoir, Gabriel put ressentir les souvenirs d’Alaïs retomber, abandonner leur combat. Perdre le lien avec cette aura qui elle aussi abandonnait. Et surtout, lorsqu’il releva le regard vers la demoiselle, il le vit cet instant ou tout s’éteignait chez elle. La colère qui était montée quelques secondes plus tôt, la tension qui avait pu s’intensifier, tous deux s’étaient évaporé en un claquement de doigts. Elle n’était plus là, ou tout du moins seul son corps était encore présent. Gabriel avait devant lui la demoiselle qu’il avait rencontrée à son arrivée à l’Académie. Aussi éteinte. Aussi morte. Comme si l’aura d’Alaïs venait de disparaître. Putain… Il n’avait clairement pas vu venir cela, et détestait encore plus Nathanaël à ce moment d’avoir implanté dans l’esprit d’Alaïs cette soupape de sécurité. Mais surtout, pourquoi est-ce que cela n’arrivait que maintenant, et pas la veille quand la vie de la jeune blonde ne tenait qu’à un fil mince ? Elle n’était désormais plus que l’ombre d’elle-même. Alors lorsqu’elle se prépara à répondre aux paroles de Lily, Gabriel n’eut qu’un seul réflexe : stopper le tir immédiatement. Alors son aura de sang-pur surplomba son engendrée, et l’ordre fut compris qu’aucun mot ne serait toléré.

Finalement, tout se stoppa lorsqu’Alaïs quitta la table pour s’isoler dans sa chambre dans un silence de mort. Si la veille, il avait songé que ce week-end pourrait être bénéfique pour les trois vampires, désormais sa pensée était totalement différente. Arrivant presque à regretter son idée. Mais il pouvait y croire que les auras se réaligneraient tôt ou tard.

Sans s’en rendre compte, Gabriel n’avait mangé que la moitié du toast salé qu’il s’était préparé, le souvenir de la cruauté de Nathanaël brisant Alaïs ayant été beaucoup trop puissant pour lui. La morsure sur Lily une demi-heure plus tôt lui permettrait de tenir quelques heures, mais il était à espérer que les événements ne s’enveniment pas avec James plus tard. Il pouvait toujours compter sur ses nerfs pour lui permettre de résister un temps, mais savait que cela ne tiendrait pas dans la durée. Comme si lui-même était passé en pilote automatique, Gabriel se releva, débarrassant son assiette et tasse, et avant de s’éloigner vers la cuisine embrassa Lily qui s’était assise à côté de lui. Après avoir débarrassé le reste de son repas et placé sa vaisselle dans le lave-vaisselle, Gabriel retourna s’asseoir aux côtés de Lily. Il la regardait silencieusement, avant de replacer derrière son oreille une mèche de cheveux qui lui barrait le visage.


“Je ne pars pas longtemps, mais s’il te plait. Reste.” Un silence se dessina, avant que Gabriel jette un coup d’oeil rapide à la porte de la chambre d’Alaïs, avant de reposer son regard sur Lily. “Elle reviendra.”

Il ne savait pas si cette dernière phrase était censé le rassurer lui ou Lily. Ni même si il parlait d’Alaïs de son aura. Il connaissait l’attention pour les détails de Lily, et il lui semblait évident qu’elle aussi savait ce qu’il s’était passé. Après avoir reçu confirmation de Lily qu’elle resterait et quelques paroles douces supplémentaires échangées, Gabriel retourna dans sa chambre pour compléter sa tenue d’une veste de costume et chaussures, puis il se dirigea vers la chambre d’Alaïs. Cela ne faisait que quelques jours qu’elle habitait ici, mais le sang-pur avait déjà pris l’habitude de la prévenir à chacun de ses départ. Et puis… Aujourd’hui avait une connotation supplémentaire. Lorsqu’il poussa la porte, Gabriel fut surpris - voir désespéré - de voir la demoiselle installée dans les bras de ce nounours de la discorde. Georges. Bordel, il aura un mal de chien à s’en débarrasser, il pouvait déjà le percevoir.

“J’ai une réunion, je devrais revenir d’ici une heure, Lily va rester à l’appartement. Si j’apprend que quoi que ce soit s’est passé, ce qu’il s’est passé hier soir n’était qu’un avant-gout.”

L’avertissement donné, Gabriel se tourna vers la porte prêt à partir, mais il bloqua. La non-réaction d’Alaïs, il ne la supportait pas. Et il ne supportait pas non plus de faire appel à de ses violentes menaces. Toute action a ses conséquences. Et si l’on ne peut pas interpréter ou assimiler ces conséquences, comment comprendre l’avertissement ? Fermant une seconde les yeux pour retenir un soupir, le sang-pur poussa la porte pour la fermer, et attrapa la chaise de bureau pour s’assoir face à la demoiselle. Il savait que fermer cette porte était inutile pour masquer leur conversation, mais ce geste lui avait semblé nécessaire pour marquer l’intimité de leurs échanges. Accoudé sur ses genoux pour tenter de se mettre à hauteur d’Alaïs, il ne la lâchait pas du regard, comme s’il cherchait la moindre réaction. Puis, calmement, il reprit.
 
“Ce n’est pas en bloquant tes sentiments et ceux des autres que tu vas apprendre à maitriser ton don Alaïs. Tu sortiras et rencontreras d’autres personnes quand les bases seront là. Mais ta première sortie avec le monde extérieur, avec d’autres personnes, sera loin d’être évident, crois-moi.”
 
Gabriel revu une image de lui, enfant. En soit, il était à peine plus âgé qu’Alaïs – 17 ou 18 ans. Mais pour un sang-pur la notion était tout à fait différente, il n’était aux yeux de tous qu’un enfant de 6-7 ans. Lorsque le développement primaire d’un enfant sang-pur était à un point suffisant, sa croissance ralentissait soudainement pour faire face au développement et l’apprentissage de son don. A cet âge-là, il ne parvenait pas à mettre des mots sur son don. C’étaient des impressions. Des intuitions. Et une force de persuasion incroyable. Les mots étaient venus plus tard, en rencontrant des médiums et sorciers qui étaient plus habitués au monde des auras. Il avait appris rapidement à ne pas se retrouver au milieu des nombreux servants du manoir. Il ne le supportait pas, la sensation étant trop envahissante. Il ne pouvait pas savoir ce qu’ils pensaient, mais savait lire derrière les sourires faux et politesses imposées. Et surtout, il percevait leurs présences à chaque instant. Comme s’il avait conscience de tous et de tout. C’est à cet âge-là d’ailleurs que le comportement de Gabriel était passé d’un enfant bavard, à un garçon renfermé, avant de devenir l’homme silencieux qu’il est aujourd’hui. Alors devant le renfermement progressif de son fils, Wallace lui avait déclaré des mots similaires à ceux qu’il avait prononcé à Alaïs. Il aurait aimé lui dire que ces paroles lui avaient permis d’affronter la réalité des décennies plus tard, pendant ses premières semaines de liberté après la mort de son père, mais non. Voila pourquoi Gabriel avait déclaré ces paroles. Il ne voulait pas lui mentir, comme Wallace ne lui avait jamais menti qu’être confronté aux dons des autres était pour lui aussi un poids permanent.
 
« En attendant, bloquer tes sentiments c’est comme fuir un problème dont tu ne veux pas : c’est lâche. Juste une solution de confort. On ne peut pas se le permettre si on veut survivre dans notre monde. »

Le sang-pur laissa planer quelques secondes de silence, espérant un effet miracle de ses paroles. S’il lui semblait voir quelque chose de différent dans le regard de la demoiselle, pas de révélation miracle. Alors après une dernière seconde d’hésitation, le vampire se releva et replaça la chaise, avant de disparaitre par la porte qu’il repoussa derrière lui en déclarant : « Je te vois plus tard » . Marchant vers Lily qui était de retour dans la cuisine, Gabriel réajusta sa veste et ne s’arrêta dans ses pas que lorsqu’il fut à distance suffisante pour embrasser Lily une dernière fois. Il n’avait pas envie de partir, et la main qui s’était glissé dans la nuque de la jeune femme pour la garder auprès de lui en était la preuve. Et pourtant, il dû mettre fin à se baiser, et s’éloigner de Lily.

“Je reviens directement après la réunion, je prendrais les urgences d’ici. En attendant fait comme chez toi, les choses ne sont pas difficiles à trouver.” En effet, Gabriel avait beaucoup misé sur des rangements ouverts. Les serviettes et produits étaient à la vue de tous dans la salle de bain, le dressing désormais bien connu de la jeune femme, et pour le reste il ne faisait aucun doute qu’elle trouverait ce qu’il lui faudrait. Après une courte pause où il glissa son téléphone dans la poche de sa veste, il déclara avec un certain amusement. “Et si tu trouve d’autres chemises ou sweats qui te plaisent, n’hésite pas. Je maintiens que mes vêtements te vont mieux que ceux de Josh !” Pour accompagner cette dernière phrase, un sourire s’était dessiné sur ses lèvres alors que son regard balayait le corps de Lily. Il aimait la voir dans cette chemise. A cet instant, il préférait la voir dans cette chemise que la robe de la veille. Et dans un dernier rire, il disparut par la porte d’entrée, saluant les gardes qui faisaient leur ronde habituelle dans le couloir.
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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMer 15 Juil - 11:41

Je le vois dans son regard cette étincelle dans ses yeux qui s’éteint. Plus de peur, plus de colère, plus de sentiment d’injustice juste le vide. Devant moi se trouve cette élève qui est rentré dans l’académie il y a quelque mois avant le bal de noël, une élève sans sourire, sans rire, sans pépite qui brille dans ses yeux, sans vie. Je sais que à ce moment précis, mes paroles n’ont plus de sens et plus aucun impact sur la jeune fille. Quand ma voix cesse de résonner dans la pièce il y a ce silence qui s’installe et qui perdure dans le temps qui semble s’arrêter. En temps normal ne pas avoir de bruit ne me dérange pas, c’est même plutôt plaisant, avec Josh nous avons l’habitude de savourer nos cafés en regardant le soleil qui se lève sur l’académie au réveil. Mais là ce n’est pas du tout pareil, le café est froid, pas de vue sur un soleil qui se lève avec des sourires complices pour s’aider à survivre à une nouvelle journée. J’observe Alaïs d’un œil perçant, pas de toute je le vois tout ce processus en elle qui se met en place.

Alors il y a ce moment précis qui me revient en mémoire, le jour où j’ai découvert la jeune fille :
“Cad a rinne sé leis?”“An rud as miosa.”Ces paroles résonne dans mon esprit alors que je vois le dos de la jeune blonde s’éloigner et retourner dans sa chambre me permettant de constater la défense mise en place qu’elle à créer pour survivre à Nathanaël. Je m’assois sur la chaise à côté de Gabriel dans un soupire tout en continuant de fixer la porte les yeux dans le vide. Comment étais-je une fois sortie de l’emprise de William ? Un cadavre ambulant, incapable de marcher, parler, sans morale et sans but. Merde ! Je n’aime pas vraiment l’image que mon cerveau me renvoi et finalement est-ce que j’ai envie d’avoir cette image en face de moi ? Alaïs et moi nous ne sommes peut-être pas faites pour être dans la même pièce et encore moins sans la présence d’un arbitre. La réalité me rattrape quand la main de Gabriel vient mettre en place une mèche de cheveux derrière mon oreille.

“Je ne pars pas longtemps, mais s’il te plait. Reste.” Je ne réponds pas, que dire à ça ? Ai-je vraiment envie de rester dans cet environnement ? “Elle reviendra.”

Le sang-pur m’observe un moment j’acquiesce d’un mouvement de tête car son regard arrive à me convaincre, bordel ses yeux bleu auront ma peau je ne réfléchis même pas à si c’est une bonne idée ou non. Finalement Gabriel s’éloigne pour retourner dans la chambre me laissant seule dans la cuisine. Penchant la tête en arrière dans un soupire je tiens toujours la tasse de café et je le sens à l’arrière de ma tête, cette lourdeur qui englobe en partie mon esprit. M*rde ce n’est pas vraiment le moment. Fermant les yeux j’essaie de reprendre mes esprits et de rester dans cette réalité. Pourtant, oui pourtant, quand Gabriel s’éloigne j’entends ses pas qui vont vers la chambre de Alaïs mais au fond de moi chacun de ses pas font écho avec quelque chose de plus vieux, d’autres pas.


Je les entends ils sont là sans être là, et en fermant les yeux me revoilà dans le passé. Ma respiration est calme et les couloirs sont d’un de ces blancs d’hôpitaux, qu’est-ce-que je fou là bordel ? Mes cheveux sont courts, ils viennent à peine de repousser après ses années à être tondu. Ils ont même un mal fou à retrouver leur blond d’antan et tire vers un blanc jaune poussin assez spéciale. Mon blouson en cuir noir recouvre une chemise blanche qui est rentré dans mon jean, oui porter un pantalon à cette époque est terrible, mais je n’ai jamais aimé les normes et courir une heure en jupe n’est pas franchement pratique. Mes pas résonnent doucement, léger dans ces couloirs sans fin ce qui permet au son de se répercuter contre chaque mur du couloir, mais se ne sont pas mes pas qu’on entend le plus mais ceux de l’homme qui marche à mes côtés avec une démarche plus lourd que moi.

« Vous savez, elle ne parle presque pas. D’après les gardiens les seuls mots qu’elle murmure sont : »il regarde dans son carnet vite fait car oui il ne peut pas retenir toutes les informations sur les détenus « vengeance et blondy »

Mes jambes sont sur le point de s’arrêter couper dans mon élan. Je prends une inspiration lente et profonde et retiens mon regard de virer au noir et de tuer le pauvre innocent à côté de moi. Je l’observe rapidement et le voit cet homme pas trop grand, les cheveux châtains, le visage quelconque, un homme avec suffisamment de responsabilité pour me laisser rentrer dans ce lieu sans qu’on me pose de question. Lui glisser une potion de manipulation de la sorcière dans son thé fut un véritable jeu d’enfant. Il fallait que je rentre dans cette prison de haute sécurité, il fallait que je vérifie ce que dictait mon instinct, il fallait que je résonne cette peur. Il ne fallait pas que mon espoir se meurt. Si il leur arrivaient malheur est-ce-que je tiendrais ?

« C’est un très joli collier que vous avez là ! »Tournant la tête j’observe l’homme en soulevant un sourcil « C’est original un bijou qui prend l’ensemble d’un côté de la nuque avec des cheveux roux et long mais cela créer un certain charme »

Touchant ma nuque du côté droit je ressens ma peau et les marques de William et tout ce côté meurtri, je continue d’avancer en remerciant l’homme d’un hochement de tête. C’est étrange de maîtriser chaque jour un nouvel aspect de ma capacité, cet homme me voit rousse pour le moment et quand il repensera à moi il me dira peut-être brune avec des mèches roses sans le moindre doute. Modifier le souvenir présent et surtout la manière dont les gens doivent se souvenir de moi est perturbant certes mais utile. Je sens que le pauvre essaye tant bien que mal de combler les blancs face à l’ambiance lourde qui s’installe dans ces couloirs mais je m’en contre fiche, je veux juste atteindre ma cible.

« Notre prisonnière est une soldate nazie qui était à Auschwitz, continuant d’avancé il lit les notes de la détenu d’un air sérieux c’est un dénommé Rakel qui à créer une liste de gens à capturer pour qu’ils payent pour leurs crimes de guerres. C’est quelqu’un nous la ramener, une mercenaire avec une capuche, bon elle nous à ramener les trois-quarts des prisonniers ici.Je retiens un rictus et me contente de marcher tout droit jusqu’à sentir son odeur qui me donnera la nauser Irma un frisson me parcours rien qu’à entendre son prénom mais je le cache fut ensuite condamnée à la peine de mort il y a de cela cinq ans, nous avons mis en place une scène de pendaison mais … vous savez les morts ne donnent pas autant d’information que les vivants»

« Je le sais ça, je dois juste la voir ! Pour avoir une information justement.»


L’homme semble un peu vexé que tout ce qu’il met en place pour me charmer ne fonctionne pas mais il ne m’en tient pas rigueur. Pour apaiser sa frustration, je le récompense tel un gentil chien en lui faisant mon plus beau des sourires, déshabilité il semble oublier sa colère précédente. L’avantage d’être vampire c’est que l’on exerce un charme fou sur les mortels. Je me souviens du jour où je l’avais livré au conseil, sous ma capuche sans une parole. Elle fut une de mes premières cibles de la liste, je l’ai traqué sans limite, je voulais qu’elle paye, je voulais nous venger, tous les deux et tous ceux partie trop tôt ou qu’elle a traumatisé. J’arrive devant cette porte blanche, son odeur me monte aux narines et l’envie de vomir avec. La peur, la colère, la haine, le désire de tuer, tout remonte à la surface. Dans le hublot de la porte en métal je peux observer la pièce qui est stérile. Elle contient un lit blanc avec des draps, un évier, une douche et des toilettes pour permettre à la détenue d’avoir un minimum d’hygiène. C’est bien plus confortable que ce qu’elle m’avait donné avec ses petits copains. Perdu dans mes souvenirs d’horreur, ou les cris résonnent et les odeurs qui me pétrifie sur place. Le bruit de la clé tournant dans la serrure me ramène à la réalité et je fixe la poignée avant de la tourner pour l’ouvrir.  

« Refermez à clé derrière moi, je vous ferais signe quand vous pourrez m’ouvrir. »
Je n’attends pas la suite et pénètre dans la pièce. Elle est là ! Je la fixe de haut alors qu’elle est assise contre le mur, lorsqu’elle relève ses yeux sur moi et qu’elle croise mon regard son regard semble reprendre vie, elle fixe mon poignet qui est recouvert par mes vêtements et explose de rire. Son haleine me retourne le ventre, ma boite de Pandore est proche trop mais j’arrive l’enterré, je caresse ma plume et je sens sa force me caresser le dos et me donner courage .

« Salut la Hyène ! »
Son rire proche de la folie me glace le sang
« Blondy …. Encore en vie ? »

***

« Je te vois plus tard »

La porte de la chambre d’Alaïs s’ouvre. Attendez, Gabriel avait fermé la porte ? J’ouvre les yeux et relève la tête, le sang pur vient vers moi en remettant sa veste, j’essaye de revenir à la réalité mais c’est compliqué. Entre la morsure que je lui ai faite, le contrôle pour la toutes premières fois des souvenirs lorsque mes crocs se sont plantés dans sa nuque, l’attaque d’Alaïs et la fatigue. Ok, en faisant le listing, il n’est pas surprenant que je sois proche d’un « trop plein ». Il y a des études qui sont sortie sur le fait que durant le sommeil les êtres vivants ont une véritable soupape pour décompresser sauf que moi je n’ai pas ce bouton stop pour respirer, alors quand la cumulation est très grande je fais ce que j’ai appelé instinctivement des “trop-plein” et le seul moyen que j’ai trouvé de faire sauter la soupape c’est l’eau. Si par malheur je n’arrive pas à trouver un moyen de faire sauter le “trop-plein” ma capacité se libère d’elle-même jusqu’à faire revenir au présent un de mes souvenirs et en général autant dire que ce n’est pas jolie. Je sens la main du brun passer sur ma nuque et s’accroche à mes cheveux pour venir capturer mes lèvres. Au moment où nous échangeons ce baiser remplit de douceur il y a comme une micro soupape qui se créer et qui aide à canaliser ce « trop-plein » qui se fait de plus en plus insistant. OK, pourquoi pas. Je prends et je note qu’il va falloir que j’étudie ce petit moment de répit que j’ai grâce à Gabriel sans même qu’il se rend compte. Dans ce moment où le présent reprend sa place laissant le passé derrière, mes yeux passent du gris au bleu rien qu’à son contact et fait naître un sourire sur mes lèvres.


“Je reviens directement après la réunion, je prendrais les urgences d’ici. En attendant fait comme chez toi, les choses ne sont pas difficiles à trouver.”
Je retiens un ricanement, avec l’idée de lui dire que les urgences je saurais les faire oublier mais je me retiens en me mordant la lèvre inférieur avec malice.“Et si tu trouve d’autres chemises ou sweats qui te plaisent, n’hésite pas. Je maintiens que mes vêtements te vont mieux que ceux de Josh !”

Ok, ça c’est petit et gratuit pour Josh, mais pour être sincère je n’ai pas la force de faire un petit pic de rappel à l’ordre, et vue tout ce que l’ange à dit sur le vampire ces derniers temps je peux laisser cette fois-ci. Je passe ma main dans mes cheveux et observe le sang pur sortir de la pièce, je ne devrais pas lui avouer que depuis que j’ai son sweat j’adore l’avoir sur moi avant de dormir. Son odeur me rassurer sans que je puisse comprendre pourquoi, c’est comme si j’avais attendu cette odeur avant ma naissance en tant qu’engendrée ce qui est totalement improbable. Je sais que Gabriel à comprit que j’adore emprunter -voler- ses affaires en moins d’une semaine je suis à facile quatre délits, mais le reconnaitre devant lui sera probablement une manière pour lui d’avoir une nouvelle arme comme le « OK ». Gabriel parti, Alaïs restant dans sa chambre, je reste la tête dans le vide en arrière, la nuque appuyée contre le dossier de la chaise, ma main toujours dans mes cheveux je me rends compte que pour la première fois cette douleur sourde à ma nuque qui ne me quitte jamais se fait moins présente, plus discrète. C’est léger certes mais depuis son retour à l’académie, son retour d’entre les morts, c’est la première fois que cet élancement diminue. Ma main glisse de mes cheveux à ma nuque où mes doigts peuvent ressentir chaque millimètre de peau cicatrisé. Pas de changement, comme si je m’attendais un miracle, comme s’il était possible qu’un jour ces marques puissent disparaitre. Je retiens un ricanement face à cette naïveté, cette candeur que j’ai eu pendant trente secondes.


Il fait noir, j’ai mal, j’ai affreusement mal, chaque parcelle de mon corps n’est que souffrance, j’ai l’impression que tous mes os ont été fracturés. Mes veines, sont en feux, elles me brûlent me consument, j’ai peur de respirer, peur de bouger, peur d’ouvrir les yeux. J’ai peur, oui je suis terrifiée. Oui mais par quoi, où par qui ? Mais surtout j’ai envie de hurler, hurler sous ce point précis de mon corps tellement ça me prend à la gorge, mais je ne peux pas car c’est là que j’ai mal. Je sens que l’ensemble du feu part du haut de mon cou du côté droite jusqu’à la naissance de l’épaule. Ma peau et mes muscles meurtries, déchiquetés et qui brûlent encore plus que mes veines, comme si j’avais saisi le point d’origine du feu qui circule dans mes veines.

Je ne ressens pas le besoin de respirer et mon corps semble l’accepter, est-ce normal ? Sur mes doigts je sens quelque chose de liquide, épais et froid. Mon cerveau me bloque l’image, comme si je ne peux tolérer la réponse. J’ai l’impression que tout mon corps baigne dans ce liquide, mon dos, mes jambes, mes bras, ma tête. Non ! Stop ! Je ne peux pas me concentrer sur ce que je touche sans vouloir comprendre et vomir, alors je me canalise sur autre chose, mon ouïe. J’entends des bruits : deux battements de cœur. Un plus grave et plus lourds, et un autre plus léger et plus fibrille, comme s’il avait un mal fou à continuer de battre et de ce cœur j’entends comme un écoulement faible d’un liquide, comme s’il était blessé.  A ces battements s’ajoute deux voix, celle d’hommes qui semblent souffrir et demande quelque chose de particulier, pas la libération, mais la mort. Bordel, où suis-je tombée ? Pourtant malgré l’effroi au moment où mon esprit comprend que l’un des corps est blessé, je sens ma gorge me brûler et une soif monter, grandir dans mes entrailles. Je suis sur le point d’ouvrir les yeux mais mon ouïe distingue trois respirations, attendez, deux cœurs mais trois respirations ? Sous la surprise du moment je ne peux m’empêcher de prendre une bouffée d’air et il y a qu’une seule chose qui m’envahie les narines. Une odeur de fer. Pour dire vrai, il y a deux odeurs de fer, l’une faible en arrière-plan et une plus puissante qui vous prends à la gorge. Elle fait vibrer chaque centimètre de mon corps, comme si je n’avais rien sentit d’aussi délicieux de toute ma vie. Pourtant je ne sais pas pourquoi mais cette dernière odeur me donne envie de pleurer et d’hurler en même temps, comme si sentir cette odeur ne pouvait que me faire éprouver de la tristesse, de la peine, du vide, l’envie de hurler la perte de quelqu’un disparut. Pourtant je ne connais personne, si ? Mon cerveau analyse qu’au vue de la concentration de l’odeur de ce sang dans l’air la personne n’à pas survécut. Sous la peur, la douleur j’ouvre les yeux et je le vois devant moi. Cet homme qui m’observe assis sur sa chaise, son torse contre le dossier de cette dernière, une cigarette qu’il allume sous mes yeux à la bouche. Il m’observe de ses yeux bleus avec cette intensité, il à ce sourire, cette tendresse qui me donne envie de … vomir et rien que poser les yeux sur cet homme me fait peur, me terrifie, mais aussi me remplit d’une haine sans nom. Je veux m’enfuir, partir loin de lui et ne plus jamais le voir mais je suis incapable de faire le moindre mouvement et je sais que si je m’échappe, cet homme me rattrape en moins de deux et me tue comme on écrase une simple fourmi du pouce. Il se lève de sa chaise, je recule pour me plaquer encore plus contre le mur mais mes mains glissent dans ce liquide au goût de fer, je quitte alors l’homme du regard pour observer mes mains et je me retiens de hurler de peur, de dégout. Je suis entourée de sang, je baigne dans une flaque de sang, j’ai envie de pleurer, de fuir cette réalité mais je n’ai pas le temps que j’entends les pas de l’homme en face de moi avancer et je relève la tête pour l’observer et savoir comment échapper à la mort. Mon regard passe alors de la peur au défi et la colère, je sais que le haïrais jusqu’à la fin de mes jours. Je veux le tuer, je suis prête à lui sauter dessus pour me défendre et contre toute attente il me tend une main.

« Bienvenue parmi nous Lily »

***


Je reprends mon souffle et me penche en avant quittant le dossier de la chaise et me plis en deux, ma respiration est saccadée et malgré la chaleur douce de l’appartement mon corps tremble dans cette peur et la nausée me prend. Bien la soupape que Gabriel m’a offerte n’est que de courte durée il me faut un répit plus grand et pour cela rien ne vaut l’eau. Je me lève de ma chaise et attrape mon portable sur le plan de travail avant de me diriger vers la salle de bain. Le temps d’atteindre ma nouvelle destination je passe une commande rapide sur mon portable de manière instinctive. L’eau est l’unique moyen de me soulager, un bain serait l’idéal, m’immerger totalement est le moyen le plus radicale de calmer ce « trop-plein ». Ne plus rien sentir, ne plus rien toucher, ne plus rien entendre, ne plus rien voir. Le néant total, où la caresse de l’eau qui me submerge permet de remettre les compteurs à zéro sur ma capacité. Pénétrant dans la pièce j’observe la salle de bain et voit la douche au fond et l’évier poser sur un meuble au bois de merisier. Je retire la chemise rapidement et le boxer, ouvrant la vitre de la douche je me glisse sous l’eau, elle est froide mais je ressens déjà son effet sur ma peau et ma capacité. Je ferme les yeux en me laissant inonder par le liquide. Je perds la notion du temps, je ne sais pas si je reste trois minutes, quinze minutes où trente minutes. Mais suffisamment pour me laisser respirer jusqu’à demain matin avec un peu de chance. Coupant le jet d’eau, je profite des dernières gouttes qui coulent du pommeau la tête toujours en arrière, je prends une respiration longue et calme imposant le silence dans mon esprit, le vide. Ça fait un bien fou, sortant de la douche je viens récupérer une serviette dans le meuble et la passe sur mon visage. Je me rhabille avec le boxer et la chemise de Gabriel, son odeur me submerge et fini de calmer cette tension en moi. Je déteste revivre les premières minutes de ma vie. Le tissu sur mes épaules m’apporte cette sérénité qui me manque depuis le départ de Gabriel et me fait enfin oublier l’odeur du sang. M’observant dans le miroir avec ce bleu qui me couvre des épaules jusqu’à mes genoux, je fixe mon reflet un long moment dans le miroir tout en finissant de passer mes cheveux dans la serviette que je tente de sécher pour une fois. Cette couleur, il a quelque chose en moi qui essaye de me remémorer une information importante mais je l’oublie à l’instant où mon portable vibre contre le bois de levier, secouant la tête je le prends et lit le message de Alyssa « ta commande est là dans deux minutes, bon appétit ! ».

Un sourire aux lèvres, je plie la serviette et sort de la pièce, je vois alors la jeune fille blonde un verre de sang à la main. Je pensais devoir aller à sa rencontre plutôt que de la voir sortie aussi vite. Je ne sais pas quoi dire pour briser la glace et je ne suis pas certaine d’en avoir envie jusqu’à ce qu’on frappe à la porte. Mon dieu merci Alyssa ! Quittant la jeune fille du regard je me dirige vers l’entrée où je vois Mickael avec un sac à la main et un sourire amusé.


« Ma petite-fille te remercie pour ta commande !»
Il me tend le sac que je réceptionne, j’ouvre vite fait et voit dedans un carton blanc de pâtisserie et une bouteille de jus d’orange et de coca, ma drogue avec le café.
« Moque toi va ! »
Je réplique avec un sourire en refermant le sac, heureusement que j’avais demandé à sa fille il y a trois jours de tenter cette nouveauté, en refermant le sac je sens l’odeur de noix de coco, chocolat, caramel beurre salé, vanille et framboise ainsi que l’odeur d’amande qui se fait plus forte. Elle a eu la gentillesse de me faire plusieurs parfums.
« Jolie tenue ! » Je relève la tête et observe le vampire qui sourit alors que les gardes du corps détourne la tête, ouais pas très conventionnel comme tenue, mais les appartements restent un moment privé non ? Oh puis fuck, je me contente de fermer la porte avec un :
« Bonne journée ! »


Fermant la porte d’entrée coupant le rire du vampire je retourne pour revenir dans la cuisine quand je tombe nez à nez avec Alaïs qui prend la direction de sa chambre. Il y a un silence qui passe un moment, nous nous fixons sans rien dire puis finalement j’ouvre le sac et saisit le carton blanc assez grand que je tends à la blonde devant moi.

« Je me suis dit que ça te dirait de prendre un petit déjeuner qui change un peu finalement ce matin ! Ouvre, j’espère que ça va te plaire. »

Il y a un moment d’hésitation dans le regard de la jeune fille avant de saisir la boite que je lui donne, je sens toujours cette tension. Bon ok je n’aide pas franchement pour le moment car non je ne m’excuserai pas pour ce que j’ai dit et j’espère un jour qu’elle comprendra et grandira. Il y a un temps interminable entre le moment où elle prend la boite et l’ouvre. Cependant quand elle pose enfin les yeux sur les macarons en formes de lama présent dans la boite, son corps ne réagit pas mais je vois dans son regard cette joie pleine de vie et cette envie de faire sa folle à la vue des macarons. Oui c’est une commande spécifique mais l’une des héritières de Mickaël a un véritable don en pâtisserie et avait adoré ses six mois de stage en France où elle avait perfectionné l’art du macaron. Après ma rencontre avec Alaïs et sa passion lama je lui avais envoyer un message pour lui demander si cela était possible. Elle a travaillé dessus d’arrachepied avant de trouver la forme de coque parfaite à son goût, ses abonnés et clients avaient tellement adorés la forme que cela fait fureur en ce moment et fait partie maintenant des tops 1 de ses ventes.

« Allez vient à table, j’ai du jus d’orange frais et une bouteille de coca pour nous tenir la journée, vue le nombre de macarons Gabriel en aura quand il rentrera. Je suis sure qu’il y a d’autre parfum en dessous. »


Je lui fais un petit sourire et me dirige vers la cuisine pour sortir deux verres. Je pose les deux verres sur la table et sort du sac les deux bouteilles, je me sers un verre du jus de fruit et jet le sac dans la poubelle avant de m’assoir sur la chaise où Alaïs m’a rejoint et commence à observer les macarons. J’ai un petit rire et commence à boire mon jus de fruit quand je sens mon portable vibré contre la table. Relevant la tête je vois le nom d’un de mes enseignant de la Day Classe s’afficher, dans un soupire je me lève et avant de décrocher regarde Alaïs.


« Commence sans moi ce ne sera pas long »


Et voilà comment débute ma journée en tant que directrice adjointe. Des appels, des problèmes que j’essaye de résoudre de loin sans avoir à me déplacer pour le moment. Quand l’appel se termine, ce sont des mails auquel je réponds tout en me connectant au réseau de l’académie avec mon portable tout en continuant à marcher dans l’appartement pour réfléchir, entre réponse de mail, de nouveaux appels. A un moment j’ai cru pouvoir rejoindre Alaïs, profiter d’un moment de calme car Josh avait pris les reines à l’académie que j’ai un nouvel appel. Dans un soupire je décroche à nouveau tandis que le personnel essaye de s’imposer dans sa voix comme pour me confronter à quelque chose dont je ne suis pas responsable. Retenant un soupire je me frotte la tempe et reste cordiale dans ma réponse. C’est dans ces moment-là que je regrette mon passé de mercenaire à tuer tout le monde sans réfléchir. Puis j’entende la voix de Ryan en fond qui arrive tel un sauveur pour régler le problème.


« Restez chez vous Mademoiselle Gray, je gère la situation »


« Merci Ryan »
ma voix lâche un soupir de soulagement tandis que je raccroche le téléphone et je m’assoie sur la première marche de l’escalier à côté de la porte d’entrée. Fermant les yeux mon cerveau est en ébullition, regroupant l’ensemble des informations que j’ai dû enregistrer en ce début de matinée. C’est incroyable, même si je suis marquée en journée de repos sur le planning de l’académie, le personnel a toujours cette tendance à m’appeler pour une soi-disant urgence, à croire que chacun à une définition bien différente du mot urgent. Mon dos s’appuyant contre les autres marches je ferme un moment les yeux profitant de ce calme, oubliant malgré moi Alaïs, travaillant mentalement sur l’académie. Mon portable vibre alors et alors que je suis à moitié allongé dans l’escalier j’observe mon message, interlocuteur « Amber » … qu’est-ce-que ? Grand dieu, Alex ou Gracia ont merdé ! Gabriel va tout refusé en bloque ! Serrant des dents je déverrouille le téléphone me préparant au pire.

« A mon avis le directeur va être d’une humeur de chien pour les 3 prochaines semaines vu comment sa mère est arrivée par surprise à l’instant »

Ok, ça je n’étais pas prête ! Le pire oui, mais pas l’apocalypse Ellen. Non, pitié non ! Clairement pas. Me levant rapidement je vais vers les fenêtres et commence à observer l’extérieur vers le bâtiment de cours, comme si je m’attendais à voir le champignon nucléaire le recouvrir d’un moment à l’autre. Je retiens un soupire et finalement pose mon portable sur le canapé, je regarde un moment Alaïs, la pauvre je l’ai totalement abandonné me donnant cœur et âme à l’académie. Je me dirige vers la chambre et récupère le sweat de Gabriel. Je reviens vers la salle à manger et me place derrière Alaïs et lui place la veste sur ses épaules, je fini par m’assoir à côté de Alaïs. Je saisis le macaron qu’elle me tend et croque dedans le goût framboise envahi mes papilles. Je laisse le silence un moment se mettre en place, comme pour oublier qu’une autre sang pur est présente dans l’académie, le bordel ![/i]

« Désolé, mes matins sont rarement calmes, je laisse le téléphone sur le canapé pour le reste de la journée »
vaut mieux se préparer en cas d’explosion, se sera suffisamment urgent à mes yeux et pas besoins de décrocher le téléphone pour le voir surtout si Ellen en est l’origine « tu veux faire quelque chose ? Genre programmer les paroles de George »

Je relève la tête et regarde la jeune blonde avec un sourire et un clin d’œil amusé. Je mords dans la fin du macaron framboise et regarde la boite pour voir les lamas aux coques d’amandes.


« Ils sont bien réussi ces lamas, se serait sympa d’apprendre à faire ça aussi tu en penses quoi ?»

Je prends un nouveau macaron avec les éclats de noix de coco pour faire la fourrure du lama un sourire innocent se glisse sur mes lèvres. Finalement je prends le temps de parler un peu de tout et de rien, tout en répondant aux questions de Alaïs, son humeur devenant plus légère je commence à proposer des phrases de plus en plus loufoques pour George et rit avec elle. Jusqu’à ce qu’au loin je sens une pression, celle d’un sang-pur dans une colère monstrueuse. Mon corps passe dans ce mode si spécial que William m’a enseigné, pas de peur, pas de colère, ni de joie, du froid, de la stratégie et de la logique. Je me lève vers la fenêtre et perçois ces mèches brunes et cette démarche rapide. Je me retourne vers Alaïs, la voit totalement paralysé, dur pour une engendrée aussi jeune de passer à côté de la puissance et la colère d’une sang pur de presque six cent ans. Sans réfléchir je la tire par le bras et l’emmène vers le dressing de Gabriel et la planque dedans.

« Ecoute moi, une sang pur fonce jusqu’ici, et elle est loin d’être gentille ! Tu as interdiction de sortir d’ici, même si c’est moi qui te le demande ! Tu n’écoutes que Gabriel ! Promet le moi ! »

Alaïs abasourdi n’arrive pas à articuler un mot, je lui caresse doucement la joue, lui embrasse le front et lui dit avec tendresse « Il ne t’arrivera rien je te le promet. » Fin du discours, je suis déjà à la porte de la chambre que je ferme pour bloquer la capacité de Alaïs- merci Gabriel d’avoir mis en place ce sortilège en place-. Je me place au milieu de la pièce et la vérifie rapidement, aucune affaire de la jeune vampire traine dans ce lieu, je cours fermer la porte de la chambre d’Alaïs afin qu’Ellen ne puisse pas jeter un coup d’œil dedans – pas certaine que elle aussi apprécie Georges -. Je prends la direction de la cuisine et me sert une tasse de café et passe ma main sur le plan de travail, encore quelques secondes avant que la brune s’acharne sur moi. Je réfléchis, analyse la situation. Ellen est sûrement folle de rage et je sais contre qui. Moi et mes crocs dans la nuque de Gabriel. Alors même si je sens l’odeur légère d’Alaïs je ne pense pas qu’elle va se focaliser dessus. Alaïs étant encore une jeune engendrée son odeur est encore beaucoup centrée sur celle de Gabriel et mon odeur et celle du café feront l’affaire pour faire illusion à Ellen. M’accoudant contre le plan de travail je fixe la porte d’entrée, la tasse de café à la main je ferme les yeux, inspire un grand coup et dans un murmure pour la blonde cachée dans les vêtements de son sang pur je lui dis « Soit courageuse la belle, tout va bien se passer ». Dur sans entraînement de garder du courage face à l’aura meurtrier de la sang pur, n’importe qui tremblerait, mais je ne suis pas n’importe qui, je suis une arme. Une arme sans sentiment, qui est programmé pour tuer, survivre et apporter la victoire à mon maître. Qui est mon maître aujourd’hui ? Alaïs. Je sers Alaïs qui a le droit à une deuxième chance et qui ne doit pas subir la colère d’une folle furieuse. La porte s’ouvre sans que les gardes du corps aient put la stopper. Et je la vois avec ce regard remplit de rage.
« Bonjour Ellen, la catin de Monsieur Rakel vous sert un café ? »
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Ellen W. Rakel

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Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen Vide
MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyJeu 16 Juil - 20:31

Le trajet entre le bureau de Gabriel et le bâtiment des logements du personnel ne prit que quelques minutes. Mes talons ne me ralentissent guère, je suis quotidiennement perchée sur une paire d’escarpins et les maitrise parfaitement. Durant le trajet, ma colère continue de bouillir, et mes idées s’embrument. Je ne parviens pas à me rappeler si Gabriel était conscient ou inconscient à mon départ. Ni à me rappeler des derniers mots qu’il a prononcé avant que je parte. Si, que tout irait bien. Le pauvre ne voit pas le danger dans lequel il se maintient en continuant de côtoyer cette fille. Elle ne lui apportera que du malheur, souffrance et mort. C’est d’ailleurs de sa faute que nous en sommes rendu ici. Si elle était réellement morte il y a deux siècles comme tout le monde le pensait la vie de Gabriel serait bien plus simple. Mais non, elle l’a ensorcelé. Alors que je m’approche du bâtiment, je lève instinctivement le regard vers le dernier étage où je reconnais parfaitement les fenêtres donnant sur l’appartement de Gabriel, lorsqu’une forme apparait brièvement. Je reconnais cette silhouette, ces cheveux dorés. C'était une blague... Je pensais avoir à me fier a mon odorat pour trouver le repère de cette vipère et cette éventualité me convenait parfaitement. Mais je ne m'attendais pas à la voir à travers les fenêtres de l'appartement de mon fils. À l'idée qu'elle soit chez lui, mon sang ne fait qu'un tour et ma rage réaffirmée me donne un dernier élan pour monter les marches rapidement, me menant au dernier étage rapidement. Les gardes dans le couloir n'ont pas le temps de me stopper, et dans tous les cas même s'ils essayaient ce serait impossible pour eux. Je suis une sang-pur de 600 ans. Rares sont ceux qui peuvent me stopper. Alors la porte d'entrée s'ouvre dans un fracas et je pénètre dans l'appartement, ayant devant moi une vision d'horreur.

"Bonjour Ellen, la catin de Monsieur Rakel vous sert un café ?"

Je la vois, installée contre le plan de travail, dans une tenue et position digne des putains de bas étages. De quel droit se permettait-elle de porter les couleurs des Rakel ! De quel droit se permettait-elle de porter les vêtements de mon fils ! De quel droit se permettait-elle de faire comme chez elle ! Il était temps de se débarrasser de ce parasite. Elle avait envouté Gabriel pour qu'il sombre comme Wallace avait sombré avant lui, et cette fois je la stopperais à temps. Elle qui enfant renvoyait cette image de petit génie, de modele de société, d'intelligence et tacticienne. Elle n'était qu'une gangrène parmi les sangs-purs, et nous provoquerait tous à notre perte. Alors je la scrute de haut en bas, et ne peut empêcher de voir à sa nuque la naissance d’un bleu qui dépasse. Evidemment : Gabriel ne se serait jamais laissé faire, et cela devait faire partie d'un de ses jeux. Elle ne servait à rien de plus de toute façon. Elle n’était qu’un jouet et il était tant que Gabriel en change. Alors dans un éclat de rire empli de dédain je m’exclame en désignant sa nuque.

"Il semblerait que je ne m'étais pas trompé sur ton statut de putain pour mon fils. Tu n'es qu'un jouet pour lui, il a toujours été comme ça : à s'amuser avec un jouet tant qu'il y trouve de l'intérêt, puis se lasser rapidement et s’en débarrasser. Je te fais une faveur en te disant ça maintenant : retourne après de ton maitre avant que Gabriel se lasse de toi."

Je vois devant moi qu'elle garde visage impassible, ce qui m'enrage encore plus. Mes insultes continuent de pleuvoir, lui rappelant qu'elle n'était rien. Qu'un déchet qui aurait dû mourir quand elle en avait l'occasion. Ma voix commençait a s'élever, de plus en plus, n'ayant qu'un seul but : démolir Ciara.

"Il est temps d'arrêter de jouer Ciara. Retourne là où ta place devrait être : avec les autres chiens sous le contrôle de William !"

Je vois le sourire narquois de la blonde enfin tomber pour mon plus grand plaisir. Elle allait payer. Payer pour tout ce qu'elle faisait subir à Gabriel. Payer pour la mort de Wallace. Payer pour salir le nom des Rakel comme elle le faisait. Alors ma folie s'étendait jusqu'à elle, et parvint à l'atteindre sans le moindre mal. Elle devait payer. Alors que je la voyais sombrer sous le joue de ma puissance, je ne pouvait m'empêcher de lui hurler dessus des paroles plus sombres les unes que les autres.

"Tout le monde meurt a cause de toi ! Alors arrête d'être aussi égoïste et disparait à tout jamais ! Tue-toi, et laisse ce monde à ceux qui le méritent réellement !"

Ces paroles se répétaient encore et encore, se déformaient, s'enrageaient à ne plus connaitre aucune limite. Puis je repère sur le plan de travail un bloc de couteaux, et décide de saisir ma chance. Alors que je me prépare a m'élancer contre elle, ma propre folie me rattrape, et je disparais du monde réel. Je m'effondre au sol sous le coup de la douleur d'une lame plantée dans ma hanche. Ma crise semble beaucoup trop réelle, et pourtant je ne connais pas cet endroit. Je ne connais pas ce corps. Ce n'est pas moi. Ce n'est qu'un autre de ces cauchemars que mon esprit sait créer.
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Lily Gray

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyJeu 16 Juil - 21:46

Je la regarde cette femme qui me regarde telle une folle furieuse. La colère brille dans ses yeux tel des flammes qu’on attisent avec un peu plus d’essence histoire de faire tout exploser. Cela ne m’inquiète pas, cela ne me surprend pas et cela me fait encore moins peur. J’ai déjà subi pendant tant d’année la colère de William, et pour le moment Ellen ne lui arrive pas à la cheville. Mais Ellen n’est pas une combattante, une diplomate, une monarque. Je n’écoute pas le venin qu’elle me jette à la figure, je me contente de garder un petit sourire provocateur pour l’énerver toujours plus. La colère fait faire des gestes inopinés aux gens, c’est une faiblesse que je sais exploiter. Mais il y a ce murmure en moi, cette voix qui me rappelle qu’Ellen est une sang-pure et que si elle a vécu aussi longtemps ce n’est pas toute seule, sa capacité doit être redoutable. Car oui un sang-pur a toujours un avantage face à nous. Pourtant plus j’observe ses mouvements, plus je trouve quelque chose d’étrange. Elle est totalement imprévisible, comme si sa propre mentalité n’était pas stable. C’est quoi ce bordel. Caressant mon bracelet je réfléchis à l’option d’utiliser cette arme. Où assommer la jeune femme avec ma tasse de café ? Pendant que je réfléchis à mes options, fixant la chaise dans mon ange mort que je peux saisir en moins d’une microseconde pour la balancer sur le crâne de la brune devant moi quelque chose m’interpelle.


«… Ciara …. »


De quoi attendez- pardon ? Encore cette sang-pur de moins que rien ? Que vient faire la fiancée de mon maître dans cette discussion ?  C’est à ce moment que je vois l’étincelle d’Ellen briller dans ses yeux. Merde qu’est-ce que ?

 
Et là où le monde est stable, une boite que j’essaye d’enfermer tout au fond de ce qui me reste de cœur s’ouvre, Pandore me délivre alors ma pire des craintes, mes plus grandes folies, mon passé, ma torture, mes cris. Mon désespoir [x]

Et dans toute cette folie, tandis que ma chair se fait déchirer à vif une odeur,  un parfum que j’adore. Mais ce parfum saigne à ma place, ce qui me révolte et me donne, nous donne suffisamment conscience pour l’éloigner loin de tout ça, et au moment où je suis sur le point de replonger dans la démence ce n’est que le noir, le silence et l’oubli.
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Alaïs S. DeLacour

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyVen 17 Juil - 0:26

Lorsqu'un silence gênant s'installe entre Lily et moi, je me demande si Gabriel a vraiment eu la meilleure des idées de nous laisser toutes les deux dans le même appartement. Je suis à peu près certaine que l'une d'entre nous va partir, ou que l'on va passer notre temps dans des pièces séparées à attendre que Gabriel revienne. Et pourtant quand Lily s'arrête devant moi en me tendant une boite semblable à celles que l'on a en pâtisserie, je ne suis pas sûre de ce que je dois faire.

"Je me suis dit que ça te dirait de prendre un petit déjeuner qui change un peu finalement ce matin ! Ouvre, j'espère que ça va te plaire."

J'hésite quelques secondes supplémentaires, ne comprenant pas pourquoi elle faisait ça. Après tout ce qui c'était passé, ce n'était pas logique. Ce qui serait logique serait plutôt qu'elle cherche à m'empoisonner avec le contenu de la boite, ou juste détourner mon attention pour m'éliminer sans que je m'en rende compte. D'ailleurs mon cerveau décide de devenir un maître dans l'art de l'assassinat et comment y échapper, puisque je m'imagine déjà lancer le contenu de la boite au visage de Lily pour détourner l'attention et pouvoir m'enfuir. OK, peut-être qu'on peut difficilement parler de "maître" vu le scénario nul que mon cerveau prépare. Mais il ne reste que je reste sur le qui-vive, alors que j'ouvre la boite pour en voir le contenu. Lorsque je soulève le couvercle, mes yeux s'écarquillent devant les petits macarons décorés en forme de lama, et mon corps se tend. Je retiens un cri d'enthousiasme au fond de ma gorge, et contient cette vague d'excitation qui m'envahi. Je n'ai qu'une envie : courir partout, garder à jamais le souvenir de ces macarons, appeler Gabriel pour lui dire que Lily est trop cool, et que ces macarons lama sont juste trop géniaux. Mais tout cela se passe dans ma tête, ne laissant que mon visage s'éclairer devant cet enthousiasme.

"Allez vient à table, j'ai du jus d'orange frais et du coca pour nous tenir la journée"

Je me fais la réflexion que j'espère que l'on ne boira pas tout le coca aujourd'hui. J'aime en boire un verre à l'ouverture mais ne supporte pas les bulles, alors depuis que j'y ai gouté je préfère laisser une bouteille entamée au frigo pendant quelques jours et la boire lorsque la plupart des bulles ont disparues.

"Vue le nombre de macarons Gabriel en aura quand il rentrera. Je suis sure qu'il y a d'autres parfum en dessous"

J'ai envie de rétorquer qu'il n'y aura certainement plus de macarons lorsque Gabriel rentrera, car elle ne connait pas les non-limites de ma gourmandise, mais ce serait égoïste alors je préfère simplement aller m'asseoir a table et déposer la boîte au milieu de la table en commençant à regarder les différents parfums. Noix de coco, pas vraiment. Chocolat, une valeur sûre. Framboise, toujours une tuerie. Vanille, un grand classique. Et là, alors que je soulève un macaron que je place devant moi, je constate une rangée cachée de biscuits au caramel beurre salé, me forçant de contenir un nouvel élan de sur-excitation qui s'essouffle lorsque j'entends le téléphone de Lily vibrer contre la table. Le mien, même s'il est posé a coté de moi sur la table, ne sonne jamais, juste une fois par jour pour mon énigme quotidienne que j'attend à chaque fois avec impatience.

"Commence sans moi ce ne sera pas long"

Je regarde Lily s'éloigner, faire de nombreux pas dans l'appartement, alors que je grignote un premier macaron. Je ne la quitte pas du regard, ne réalisant même pas que je n'avais pas savourer le gout du biscuit au caramel. Les appels se suivent, et je sens l'agacement de la vampire grandir. Si son corps commence à accumuler de la tension, je ne me rend même pas compte que je suis à nouveau absorbée par elle, par sa voix. J'observe ses pas léger, ses gestes souples, et ne semble réaliser que maintenant le vêtement qui l'habille, ayant déjà vu Gabriel porter cette chemise. Une pointe de jalousie se fait ressentir sans que je la comprenne, mais il n'en reste que je reste absorbée par Lily, jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans la chambre de Gabriel. Cela me fait le même effet que de me réveiller d'un rêve. Je refais face à la réalité, et reporte mon attention sur les macarons pour en attraper un deuxième, cette fois à la framboise. Et puis avant que je puisse relever le regard vers Lily qui était revenu vers moi, je sens un nouveau poids sur mes épaules et l'odeur de Gabriel m'envelopper, remarquant qu'elle venait de déposer un de ses sweats sur moi, ce qui semble me rassurer instinctivement. Je lui tend le macaron que j'avais soigneusement sélectionné comme étant le plus parfait - bien qu'ils le soient tous - dans un sourire presqu'enfantin. Et lorsqu'elle croque dedans, je passe mes bras dans les manches du pull et tente de remonter les manches trop longues pour moi du mieux que je peux, et glisse mon téléphone dans la poche droite du vêtement. Je nage totalement dans le vêtement, nécessitant facilement 3 ourlets aux manches, mais j'aime être enveloppée de cette odeur qui m'a manqué hier quand ils sont rentrés.

"Désolé, mes matins sont rarement calmes, je laisse le téléphone sur le canapé pour le reste de la journée." Je reconnais le même réflexe de Gabriel, bien que lui prenne rarement des appels, mais en passe de nombreux. "Tu veux faire quelque chose ? Genre programmer les paroles de Georges ?" Evidemment que je veux faire ça !! J'ai même quelques phrases dont j'ai déjà idées. "Ils sont bien réussi ces lamas, ce serait sympa d'apprendre a faire ca aussi tu en pense quoi ?"

Rapidement, notre discussion tourne autour de mes non-exploits culinaires et comment j'ai déjà failli mettre le feu a la cuisine de Gabriel. Ce n'est pas de ma faute en même temps, on ne m'a jamais appris à cuisiner. Et puis tout aussi rapidement, nous échangeons sur des phrases qui peuvent être parfaites pour Georges, et nous nous mettons d'accord unanimement que "Crap !" est la première phrase que Georges apprendra. Nous rions de bon coeur, comme si les évènements de la veille ne s'étaient jamais passé, jusqu'à ce qu'une présence fasse retomber tout sentiment de bonheur en moi et me perturbe sans en comprendre l’origine, ni la raison. Je comprends assez vite qu’il s’agit d’un sang-pur, je sens sa puissance. Quelque chose d’autre me perturbe sans savoir quoi, comme si quelque chose m’était familier sans l’être. En tout cas, cette puissance, cette colère, tout cela me tétanise et je ne sais pas quoi penser. Quoi faire. Mon esprit est figé comme s’il attendait l’ordre de Gabriel pour pouvoir agir. Je n’ai même pas le temps de comprendre ce qu’il se passe lorsque je sens mon corps partir, entraîné par Lily qui m’a empoigné le bras et emporté brusquement. J’en fait tomber le macaron que je n’ai pas le temps de goûter sur la table, et mon seul réflexe est de regarder autour de moi. J’ai l’impression que l’appartement est différent. Plus grand. Et pourtant plus oppressant. Il ne nous faut que quelque secondes pour arriver dans la chambre de Gabriel, et pourtant ses secondes semblent être une éternité alors que je sens cette menace qui se dirige vers nous. Et pourtant c’est en un battement de cils que je me retrouve au fond du dressing de Gabriel, perdue au milieu de ses vestes et de son odeur. Et face à moi, je vois que malgré la tension Lily tente de garder son calme

« Ecoute moi, une sang pur fonce jusqu’ici, et elle est loin d’être gentille ! Tu as interdiction de sortir d’ici, même si c’est moi qui te le demande ! Tu n’écoutes que Gabriel ! Promet le moi ! »

Je ne parviens même pas à hocher de la tête pour répondre à la demande de promesse de Lily. Je comprends que ce que l’on me demande devrait être simple, et pourtant j’ai l’impression que ce que l’on me demande est horrible. Et il semble que Lily comprend ce que je ressens, et m'offre un moment de tendresse en déposant un baiser sur mon front. A cet instant je revois l'image de ma mère déposer ce même baiser alors que je devais avoir 7 ou 8 ans, tout du moins il s'agissait d'un des derniers souvenirs que j'avais d'elle avant qu'elle ne disparaisse et nous laisse que mon père et moi.

« Il ne t’arrivera rien je te le promet. »

J’ai envie de la croire, mais une partie de moi sait que cela sera difficile. Non pas que je ne crois pas en son jugement ou en ses capacités de me venir en aide, mais parce que je comprends que Lily cherche à me rassurer. Lorsque la porte de la chambre se ferme me laissant seule dans la chambre, j’entends les bruits de pas de l’autre côté. J’ai toujours su que Gabriel pouvait m’entendre lorsqu’il était dans sa chambre. Et je me rend compte que je ne veux pas entendre ce qu’il va se passer. Alors comme pour me mettre dans une bulle de protection, je replie les genoux contre ma poitrine, pose ma tête contre mes genoux que j’entoure de mes bras alors que ma main droite serre mon téléphone. Je sais que je devrais appeler Gabriel, mais je ne ressens pas sa présence. Il est normalement toujours là même quand il est ailleurs, il est toujours une partie de moi, mais là non. Je ne ressens pas sa présence. Alors je n’arrive à rien faire, si ce n’est d’appeler son nom dans mon esprit comme si cela pouvait aider quoi que ce soit. Et m’agripper à mon téléphone.

"Soit courageuse la belle, tout va bien se passer."

Je n'y crois toujours pas, je sais que la catastrophe se prépare. Et puis, je l’entend. Le bruit de ses pas résonnent comme pour annoncer sa présence. Ils se rapprochent, et lorsque la porte d’entrée s’ouvre dans un fracas, je ne parviens pas à retenir mon sursaut que je tente de garder silencieux. Sa puissance m’assomme de plein de fouet. Je comprends désormais. Elle n’est pas n’importe quelle sang-pur. Elle est de la famille de Gabriel. Et instinctivement je ressens le besoin de me soumettre à elle alors qu’elle ne sait pas que je suis là. Alors que j’entends ses cris commencer. Mon cerveau n'entend pas ses paroles, trop absorbé par sa rage qui me consume. Je ne tiens le silence que quelques secondes, avant qu'un hurlement me prenne, comme si je perdais toute raison. Je bénie la protection autour de la chambre de Gabriel. Me blottie au plus proche de ses vêtements pour compenser son aura qui est absente, et tenter de l'appeler. Je perds tout sens commun. Toute logique. Je ne sais plus quoi faire si ce n'est que de continuer d’hurler. Et puis finalement, quelque chose me ramène a la réalité. Une sonnerie dans ma poche et sa vibration qui l'accompagne contre ma main : je viens de recevoir mon énigme du jour. Gabriel ne peut entendre mes cris, la seule chose logique à faire c'est de l'appeler. J'appelle son numéro plusieurs fois dans le vide, lui sommant de décrocher dans plusieurs cris alors que je tente de le rappeler frénétiquement. Finalement, je repense à Amber, et appelle son numéro. Une seule tonalité se fait entendre avant d'entendre sa voix. Elle a à peine le temps de me saluer que je l'interromps en criant :

"Il y a un problème ! Passez moi Gabriel maintenant ! Il décroche pas !"

De l'autre coté de la ligne, j'entends une porte s'ouvrir brusquement, et un "bordel" presque crié. Deux hommes échangent, je les entends appeler Gabriel et comprend qu'il est inconscient, et moi-même j'appelle son nom. Il se passera de longues secondes avant que j'entende le son de sa voix, et je force ma voix à travers des pleurs pour appeler son nom et pouvoir lui parler, quand enfin j'entend la voix de Gabriel s'adresser à moi à travers le téléphone.

"Gabriel il faut que tu viennes maintenant !! Il y a une vieille folle qui est en train d'attaquer Lily !!"

J'entends une seconde d'hésitation, avant que la voix de Gabriel se fasse entendre à nouveau.

« Tu es cachée ? »
« Dans ton dressing… »
« OK. J’arrive, tu ne bouges pas de là. »

Je n'ai rien le temps de rajouter : Gabriel raccroche le téléphone, me laissant totalement hébétée face a l'appareil qui se met en veille. Le reste des événements, je ne saurais pas le décrire. J'ai l'impression de me me perdre, ne plus être dans la réalité, tomber dans une spirale ou plus rien n'a aucun sens. Plus aucune logique. Je ressens des douleurs vives qui me font hurler à m’en briser la voix. Des douleurs qui veulent que je mette fin à mes jours sans en avoir le droit. Des hurlements qui font que les douleurs s’amplifient. Je sais que je n’ai pas le droit d’exprimer ma douleur, mais je ne peux empêcher ces cris qui deviennent de plus en plus stridents. Je sais que je vais bientôt me briser les cordes vocales. Et puis finalement, j’entends la voix de Gabriel, de James et d'autres que je ne connais pas, sans comprendre ce qu'il se passait de l'autre coté de la porte, ni les paroles échangées.

Et puis, la porte de la chambre s'ouvre, et il me semble que tout s'envenime. Mes hurlements reprennent, la douleur s'intensifie, l'angoisse me prend aux tripes. Un homme pénètre dans la chambre, sachant où se diriger sans le moindre doute, et n'hésite pas à s'approcher de moi. Mais je n’ai qu’un seul réflexe : me reculer au plus proche du bois pour me perdre un peu plus au milieu des vestes pendues dans ce dressing. Je ne suis pas grande, je peux me cacher facilement. Mais il m’a vu, et essaye de m’appeler pour que je vienne à lui. Je ressens la douleur de Gabriel. Celle de Lily. La confusion qui habite tous ceux présents. Personne ne sait quoi faire, même s’ils ont leurs ordres. « Tu n’écoutes que Gabriel ! » oui, même moi j’ai un ordre à respecter et je ne suis pourtant pas sûre de ce que je dois faire. Si : je le sais. Je dois me conforter à cet ordre. Gabriel saura quand je dois sortir. Il pourra venir me chercher. Mais l’homme semble vouloir en faire autrement, et dans un geste brusque il tente de m’attraper pour me rapprocher de lui. Je ne suis pas assez rapide, mais assez pour qu’il évite mon bras. Mais il reste trop rapide pour moi. Son geste se termine sur ma jambe qu’il empoigne, et que je ne peux pas dégager. Et la seconde suivante je glisse sur le parquet du dressing, tiré par l’homme qui cherche à m’emmener. Si jusqu’à présent j’étais tétanisée, mon corps fonctionne désormais sans le moindre doute : je me débats. Jambes, bras, tous mes membres s’animent pour pouvoir me libérer, mais la poigne de l’homme est plus forte que moi. Trop forte : je sens la circulation du sang ralentir dans ma jambe alors que l’étreinte de sa main se fait plus puissante. Si ses paroles précédentes étaient douces pour tenter de me rassurer, désormais sa voix s’était élevée pour recouvrir mes hurlements. Je suppliais l’homme de me laisser. Gabriel de me sauver. De ce cauchemar de s’arrêter. Mes yeux s’étaient rapidement remplis de larmes qui ne s’arrêtaient pas de couler. Et lorsque ses bras entourent les miens pour m’empêcher de plus de mouvements, mes hurlements s’intensifient à nouveau. J’ai l’impression que je vais mourir. Que Gabriel et Lily aussi. Je veux que l’on parte tous ensemble loin de ce cauchemar. Mais quand mon corps est soulevé du sol pour atterrir sur l’épaule de l’homme qui continue de me retenir comme il peut, je comprends que ça ne sera pas le cas. Il m’emmène loin d’eux, et je ne peux que le refuser. J’entends de nombreux jurons sous moi à chaque coup de genoux et coup de poing que je parviens à placer, et sens que par moment je glisse de son emprise avant qu’il m’agrippe à nouveau et plus fort.

Lorsque nous passons la porte de la chambre, je vois enfin Gabriel. Mais la souffrance devient atroce. Insupportable. Je ne peux pas arrêter d’hurler le nom de Gabriel qui s’en va face à moi et la porte de sa chambre claquer derrière lui et Lily. Si la souffrance disparaît, mes hurlements ne parviennent pas à se tarir. Les derniers événements m’ont emmenés trop loin, je suis terrorisée, paniquée, et l’homme ne sait pas quoi faire. Il se passera plusieurs minutes où je suis assise par terre contre le lit, face à cet homme qui semble attendre quelque chose, ou quelqu'un. Il n'a aucun geste pour moi et je peux le comprendre : il est en train d'examiner les nombreuses griffures que je lui ai fait aux bras, et semble se tenir les côtes. Et puis face à moi apparaît un visage que je reconnais. Enfin non, je les ai tous reconnu. Mais la personne que je vois désormais, je l’accepte. D’ailleurs, instinctivement, mes bras s’ouvrent vers elle et elle les acceptent pour m’enlacer. Les paroles douces de Wilhelm tentent de m’apaiser et je me retrouve rapidement portée dans ses bras comme une enfant que l’on berce. Je n’entends pas ses mots, me laissant simplement portée par son étreinte et les caresses de ses mains contre mon dos. Et doucement mes hurlements s’éteignent pour ne laisser que mes pleurs se faire entendre, avant que finalement ceux-ci s’éteignent aussi.

Wilhelm restera plusieurs heures assise sur mon lit, laissant ma tête reposer sur ses jambes alors qu’elle brosse mes cheveux de ses doigts. Nous n’échangeons pas le moindre mot, elle comme moi n’attendons qu’une seule chose : que la porte de Gabriel s’ouvre, et que l’on revoit Lily et lui sortir sains et saufs. Mais ce moment n’arrive jamais, nous baignons dans le silence et une ambiance de mort qui règne dans l’appartement. Les seuls sons que je distingue sont ceux des gardes devant l’appartement. Leurs paroles sont flous, et parlent d’une attaque envers Lily, sans savoir s’ils doivent réellement qualifier les événements ainsi. D’autres paroles auraient pu me faire rire :
« la mioche m’a sûrement fêlé une côte ! » Mais le rire, ce n’est pas moi qui l’ai mais son collègue, rétorquant qu’il s’était fait battre par une gamine. Cela les amusa quelques secondes, alors, et aurait pu m’amuser en temps normal, mais pas aujourd’hui. Finalement, un téléphone sonne dans le couloir, et l’un des hommes décroche. Je reconnais à sa voix qu’il s’agit de l’homme dont j’ai heurté la fierté. Je n’entends pas la voix de son interlocuteur, seulement quelques sons aigües qui ne me permettent pas de comprendre les mots prononcés. Mais je l'identifie tout de même lorsque l’homme prononcera le nom de James durant leurs échanges. Je comprend qu’il prend des nouvelles, demander si quelque chose bouge. Il répond simplement que c’est le calme plat dans l’appartement depuis plusieurs heures, et pour réponse il obtient un silence. Nous savons tous que la chambre de Gabriel est protégée, et que cela ne signifie pas qu’il ne se passe rien de l’autre côté de la porte. D’ailleurs l’homme demande s’il doit aller vérifier ce qu’il se passe, et visiblement James comme moi avons la même réaction de vouloir refuser de faire ça. Personne n’ouvre cette porte. On sait tous que n’importe quoi pouvait s’être passer derrière cette porte, mais nous ne l’ouvrirons pas. Ou tout du moins Wilhelm m’a dit d’attendre au moins le lendemain, voir si quoi que ce soit se passe. Je me doute qu’au bout d’un certain temps si rien ne bouge quelqu’un ouvrira cette porte, mais en attendant nous n’en ferons rien.

Comme si cela semblait évident que j’écoutais ce qu’il se passait dans le couloir, la voix de Wilhelm se fait à nouveau entendre, et d’une voix aussi douce qu’elle a toujours eu elle me demande si je me sens mieux. Je me redresse enfin, légèrement éblouie par le soleil de midi, et hoche la tête pour acquiescer. Alors après un sourire réconforteur Wilhelm se relève de mon lit et observe ma chambre, jusqu’à bloquer devant Georges étalé par terre. Un rire doux la prend, avant de me regarder, bras croisés, mais un amusement non dissimulé dans le regard :


« J’aurais payé cher pour voir la tête de Gabriel devant cet ours. Il devait être... »

Et là, pour compléter sa phrase, son visage se transforme en grimace exagérée pour imiter Gabriel qui pétait un plomb, nous arrachant à toutes les deux un éclat de rire non contrôlé, avant qu'elle reprenne son sérieux, les mains décroisées et en appui sur ses hanches, en observant ma chambre.

« Ah… Plus sérieusement, le ménage dans cette chambre va prendre une toute autre tournure. J'espère au moins qu'il a l'intention de mettre la main a la pâte ce nounours !"
"Georges..."

Wilhelm se retourne vers moi, m'interrogeant d'un "mh ?" les sourcils arqués de surprise, alors je reprends.

"Il s'appelle Georges. En plus Lily m'a dit qu'elle pouvait le faire parler."

La surprise reste présente sur le visage de Wilhelm, mais je vois également de l'amusement. Elle se dirige alors vers Georges, le redressant pour l'assoir contre mon lit, et s'adresse à la peluche.

"Well, Georges, bienvenue dans la famille. Essayez d'être un peu plus ordonné que vos deux colocataires cela m'arrangerait !"

Un rire me prend lorsqu'elle prononce le nom de Georges : Wilhelm a le même accent que Gabriel et cela me renvoie a la veille, lorsque nous nous étions gentiment moqués de son accent. Et puis, la scène entière m'amuse : Wilhelm serrant la patte de Georges pour le saluer, enlevant quelques bouloches accrochées au sommet de son crâne, puis elle reporte le regard vers moi alors que nous éclatons de rire toutes les deux. Cet instant de fraicheur me fait le plus grand bien, même si je ne peux m'empêcher de ressentir un pincement, m'en voulant de rire au vu des évènements. D'ailleurs je pense qu'elle a dû comprendre ce doute que je viens d'avoir, car Wilhelm semble contrariée de prononcer les paroles suivantes alors qu'elle se rapproche à nouveau de moi.

"Je vais devoir vous laisser, je pense qu'ils sont en train de traiter Madame Rakel au manoir et je veux les appeler pour m'assurer que tout se passe bien."

Mon visage se transforme dans une moue, alors que je sais que c'est pour le mieux. Je peux sentir que les doutes l'habitent constamment, c'est pour ça que je ne dirais rien. Alors elle se rapproche de moi comme pour recréer une bulle d'intimité, et murmure.

"Ces cernes ne vont pas disparaitre si vous ne dormez pas, et les soucis non plus. Je sais que ce n'est pas facile mais il faut que vous dormiez un peu. Rien ne va se passer pour l'instant alors autant en profiter pour rattraper ce sommeil en retard."

Avant de passer la porte, Wilhelm se retourne vers moi pour conclure.

"Je reviendrais quand on aura besoin de moi, ne vous inquiétez pas. Reposez-vous maintenant."

Et dans un sourire doux elle quitte ma chambre, puis l'appartement. Je reste assise sur mon lit quelques minutes supplémentaires, écoutant les pas de Wilhelm, les mots échangés avec les gardes qui lui demandent si elle a plus d'informations. Poliment elle leur répond que non, mais que Gabriel sortira lorsque les choses se seront calmées, et qu'il fallait avoir confiance en sa capacité de sang-pur. Puis l'un des gardes - celui qui m'a extirpé de ma cachette contre mon grès - s'exclame d'un faux soulagement, complétant que vivre avec des tarées pareil ne devait pas être une partie de plaisir. Je sais qu'il parle de la mère de Gabriel, mais aussi de moi. Mais Wilhelm ne laissera pas cette remarque passer, puisque le ton doux qu'elle avait employé jusqu'à présent devint sec et ferme, rappelant à l'homme qu'il parlait des proches de leur leader, et que le respect était de mise. Et aussi de ne pas oublier que des vampires vivaient dans cet appartement, et que nous entendions tout ce qu'ils disaient. Le sous-entendu était clair et compris : j'avais entendu tout ce qu'il disait. Il s'éclaircit brièvement la voix, lâcha un "désolé" maladroit, et Wilhelm reprit d'un ton radouci.

"Vous devriez faire soigner ces blessures, si d'autres apprennent qu'une enfant vous a mis dans cet état vous allez en entendre parler longtemps." Et puis une hésitation se fait sentir avant qu'elle reprenne. "Je suppose que les ordres de Monsieur Kane sont limpides : vous faites partie de la garde rapprochée du Directeur Rakel, ce qui signifie que vous avez juré de garder secret tout ce dont vous êtes témoins. Monsieur Kane saura sans le moindre doute transmettre les informations nécessaires à vos collègues, j'espère que vous saurez maintenir cette confidentialité."

Je peux sentir que les deux hommes sont vexés que Wilhelm ait cherché à confirmer leur loyauté envers Gabriel, mais aucun n'en fera part lorsqu'elle s'éloignera. Et puis c'est à nouveau le silence total dans l'appartement. Je me lève de mon lit, comme si le besoin de marcher pour occuper mon esprit était nécessaire, mais même mes pas semblent trop bruyants pour ce silence de plomb. Alors je finis par m'allonger sur le lit, ne prenant même pas la peine de me cacher sous ma couette, et m'endors rapidement d'épuisement.


***


Il se passera plusieurs heures avant qu'un bruit de fracas dans l'appartement me réveille dans un sursaut. Ma chambre s'est gorgée de teinte orangées du coucher de soleil, et je comprends que l'après-midi est passée. Mais je n'ai pas le temps d'y penser : je ressens la présence de Gabriel, et entend un grognement dans la pièce à vivre. Je quitte rapidement mon lit, et ouvre la porte pour voir Gabriel avachi contre le frigo, se tenant aux moindres efforts qu'il peut donner. Je sens sa faim le tirailler tellement fort qu'elle pourrait réveiller la mienne qui n'était pas loin. Je peux voir à ses mouvements qu'il n'a pas conscience que je suis là, et je ne sais pas si c'est bien ou pas. Mais lorsque je le vois vaciller une nouvelle fois, je n'empêche pas mes lèvres de crier son nom à travers l'appartement en me précipitant dans sa direction, et finalement le regard de Gabriel se pose sur moi. Il est noir, froid, enragé, animal. Ce n'est pas le Gabriel que je connais habituellement, mais un être habité par ses instincts. Cela me stoppe dans mon élan, bloquant au milieu de la pièce. Lui se retourne vers le frigo qu'il ouvre non sans peine, et lâche un
"putain c'est la merde..." alors qu'il en constate le contenu. Je fronce les sourcils alors que je sens une pointe de colère se faire sentir, et comprends. J'ai bu la quasi totalité de la bouteille de sang qui était dans le frigo, et nous n'avons qu'une autre bouteille. En temps normal cela aurait été suffisant, ni lui ni personne ne s'attendait à cette tournure des événements. Je commence à bredouiller des paroles sans sens, avant que mes mots prennent un semblant de signification.

"Je... Je suis désolée Gabriel. Je pensais pas que... Je..."

Dans un grognement de colère il sort la bouteille pleine du frigo et ne prend même pas le temps de se verser un verre : le liquide passe de la bouteille directement à sa gorge. Elle est rapidement entamée. Il me semble même beaucoup trop rapidement. Et pourtant lorsqu'il se retourne vers moi, j'ai l'impression que ce n'est pas assez. Je comprends que ce n'est pas assez. Je vois les traits tirés sur son visage, le noir dans son regard qui ne part pas, la douleur et l'épuisement qui marque et tend l'ensemble de son corps. Et puis mon regard se pose sur sa chemise imbibée de sang que je reconnais rapidement être le sien. Puis il est attiré par la chair marquée de sa nuque. C'est un carnage qui me fait sursauter. Je sais que ce n'est pas l'oeuvre de Lily. Je le sens. Et comprends que c’est sa mère lui a fait ces marques.

"Gabriel est-ce que ça va ?"

Il ne me répond pas. En même temps, ma question est ridicule. Je sens une nouvelle tension qui s'installe dans la pièce qui me prend à la gorge.

"Gabriel?-"
"-Retourne dans ta chambre."

Le regard de Gabriel ne se pose pas sur moi, alors je m'avance doucement comme si je m'approchais précautionneusement d'un animal sauvage blessé.

"Tu es blessé, laisse-moi t'aider..."
"Retourne dans ta chambre Alaïs !"

Le phrase criée de Gabriel me stoppa dans mes pas, alors qu'enfin son regard se pause sur moi. J'ai l'impression d'avoir déjà vu ce même regard, cette colère, cette envie de m'attaquer. Cette envie d'en finir. Je vois aussi qu'il tente de balayer tout cela en reprenant de nouvelles longues gorgées de sang, terminant la bouteille qu'il reposa brusquement sur le plan de travail. Sa faim ne s'était pas éteinte, je pouvais le sentir. Et ses blessures étaient toujours présentes. Il lui en faudrait largement plus. Mais pourtant je vois qu'il essaye de prendre sur lui pour prononcer les mots suivants.

"Ça ne va pas Alaïs, alors enferme toi dans ta chambre avant d'être blessée."

Sa phrase me fait froid dans le dos. Parce qu'il pense qu'il peut me blesser. Parce qu'il admet qu'il ne va pas bien. Je sais qu'il a conscience que je le ressentais, mais l'admettre est atteindre un tout autre niveau. Je veux l'aider. Il a besoin que je l'aide. Alors je recommence à m'approcher de lui avant de lui déclarer :

"Nourris-toi sur moi."

Je vois son regard se planter dans le mien dans la sidération de ma phrase, et tout ce qu'il parvient a me répondre est un "Pardon ?!" presque crié. Alors je serre les poings, décide d'affronter cette colère qui s'était transformée en rage chez le sang-pur, et continue, la gorge serrée.

"Tu me dis que ça ne va pas. Alors mords moi et prend le sang qu'il te faut."

Un ange passe, et le silence se fait pesant. Il ne me lâche pas du regard alors que je sens la rage exploser en lui. Et pourtant sa voix est presque silencieuse quand il me répond enfin :

"Casse-toi Alaïs..."

Mes yeux s'écarquillent et se gorgent de larmes en une fraction de seconde alors que je veux me rapprocher de lui. Je n'ai que le temps de prononcer un "mais" qu'il reprend en hurlant cette fois.

"Dégage dans ta chambre !! Je ne veux plus jamais entendre ça, c'est clair ?! Casse-toi !!"

Ses derniers mots sont hurlés, et je pars en courant dans ma chambre, claquant la porte derrière moi. Je sais que cette fois il ne m'a pas ordonné cela en tant que sang-pur, mais sa rage m'a effrayé, et je traverse ma chambre pour claquer la porte du dressing derrière moi alors que je m'enferme dedans, me cachant dans le coin le plus éloigné de la porte. Il s'agit également du mur longeant le couloir, où j'entend la voix d'un des hommes - pas celui qui me déteste désormais - adresser des paroles sans entendre un interlocuteur en retour. Je comprend qu'il est au téléphone.

"Oui ça bouge, enfin ça hurle plutôt. Préparez-nous des poches de sang. Un max. Nick vient les chercher directement, il devrait être là dans 15 minutes...." J'entends des bruits de pas passer à côté de moi et s'éloigner dans les escaliers. "Et envoie nous une relève maintenant."

Il est interrompu par la porte d'entrée qui s'ouvre, surpris de voir Gabriel lui demandant de lui rapporter du sang. J'avais épuisé nos réserves et désormais Gabriel allait payé, comme il me semblait qu'il payait les actions de n'importe qui ici. Les miennes, celles de sa mère, de ses hommes... Et puis, mon corps se crispa. Je ressentais le côté animal de Gabriel se réveiller. La douleur de l'homme. Et la tension qu'il tenait pour ne pas prononcer le moindre mot, le moindre son. C'était une partie de Gabriel que je n'avais perçu qu'à ma transformation et à laquelle je ne supportais pas être confrontée. Comme si ma vie était entre les mains du grand méchant loup qui ne se montrait sous son vrai visage que lorsque la nuit était tombée…
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Gabriel Rakel

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMar 18 Aoû - 10:59

Quand Gabriel arriva dans le couloir menant à l'appartement, il se trouva face aux deux gardes qu’il avait salué plus tôt en partant, mais cette fois totalement hébétés. Il était évident que leurs consciences avaient été remplacées par un vide total, ne leur laissant aucune possibilité de réagir à quoi que ce soit. Que ce soit les cris de dispute dans l’appartement ou l’apparition du sang pur gorge déchirée et chemise imprégnée de sang. L'origine de cette absence chez les deux hommes ne faisait aucun doute : ils avaient été assommés par le don d'Ellen sur son passage. S'il eut pitié pour eux, l’espace d’un instant, un changement dans les énergies se déclencha, et fut rapidement suivi par un cri d’horreur qui lui glaça le sang, reconnaissant parfaitement le cri de sa mère. Il n’avait aucune idée de ce qu’il se passait dans son appartement et ne pouvait que s’attendre au pire. Et puis les secondes qui suivirent furent improbables. Comme si le temps lui accordait de ralentir pour qu’il puisse analyser la situation. C’était une des facultés que son don lui permettait, que son être puisse fonctionner en deux temps : son aura et son esprit fonctionnaient alors séparément puis s’accordaient pour comprendre et interpréter ce qu’il se passait. C’était une des raisons qui faisait de Gabriel un tel tacticien, et qu’il se précipitait rarement.

La scène à laquelle il assista dans la pièce à vivre, pouvait paraître à tous incompréhensible. Ellen était au sol, hurlant de douleur. Lily, était figée, totalement hors du temps. Et sur sa gauche la porte de sa chambre était toujours fermée, ce qu’il prit comme un signe que la jeune blonde était toujours dedans. Il ne pouvait pas entendre Alaïs, mais il savait qu'elle entendrait et vivrait tout. Gabriel avait choisi que la protection autour de sa chambre était à sens unique permettant à son aura de pouvoir être toujours liée à celle de la jeune blonde. Mais à cet instant, il savait que cela serait plus un fardeau qu’autre chose pour elle. En attendant, il fallait régler les problèmes dans un ordre qui lui semblait logique, avec le minimum de rationalité que son cerveau parvenait à lui envoyer. C’était alors son aura qui lui présentait le problème le plus imminent : les auras de Lily et d'Ellen étaient nouées et avaient créé un pont entre les deux vampires. L'une transmettant sa folie, et désormais Gabriel savait que l'autre transmettait ses souvenirs. S’il ne s'était passé qu'une fraction de seconde entre le moment où Ellen était tombée à genoux au sol et le moment ou Gabriel avait rejoint les deux vampires, il savait. Il savait que dans le monde des souvenirs de Lily cela ne représentait pas qu’une seconde, mais bien plus. Alors son aura se déploya sur Ellen pour faire bouclier et l'endormir, et surtout briser cet entremêlement entre les deux femmes. S’il découvrait à peine l’influence du don de Lily, il ne pouvait qu’y retrouver des similitudes au don d’Alaïs et pouvait donc parfaitement imaginer ce qui l’attendait. Et ses doutes se firent réalité, puisqu’une fois Ellen hors d'atteinte des souvenirs de Lily, il leur fallait trouver un nouveau destinataire. Alors l’aura de Gabriel offrit au sang-pur une dernière micro seconde pour se préparer. Elle sentait le souvenir l’envelopper, et le protégea jusqu’au dernier instant. Cette micro seconde lui sembla être une bénédiction, lui offrant la possibilité d'entourer son bras gauche autour de Lily pour la coller à lui, alors que sa main droite attrapa le plan de travail pour résister à cette douleur qui grandissait désormais dans sa hanche.


Pourquoi l’eau me fait-elle toujours cet effet de soulagement ? Les gouttes tombent par poignées sur mon visage, et si nombreux la déteste elle a ce pouvoir de me réconforter. Quand je pense à l’eau pour réconfort, une odeur de chlore me revient. Je sens qu’elle veut revenir. Mais au milieu de la forêt ce n’est pas logique. Et puis cette odeur est rapidement rattrapée par une odeur de cigarette qui me dégoûte. Je ne veux pas relever le regard vers le sien, je sais qu’il me répugne.

« Je te l’ai déjà répété mille fois, fouille toujours les cadavres afin de ne pas tomber sous leurs armes. »

Quelque chose en moi provoque un déclic. Comme si je voulais me trouver dans une autre forêt, et que cette fois ce ne sont pas des armes que je trouverais, mais des bouteilles d’eau. Je veux retourner dans cette forêt. Il y avait certainement autant de sang, une tête qui était arrachée du reste de son corps, mais c’était différent. Lui était loin. Assez loin pour qu’il ne soit pas un fardeau. Un fardeau sur mes choix. Je n’ai pas le choix que de lui obéir, et je ne comprends pas pourquoi. Enfin si, je le comprends. Mais je ne veux pas. Je ne lui appartiens pas. Et pourtant si. Il est sans pitié pour moi. Pour elle. Il n’est qu’un dégoût pour tous. Et puis la douleur s’intensifie, et un crie m’échappe. Je n’entends même plus les paroles de l’homme. Je reconnais ce type de lames créées par les démons. Je sens la lame qui déchire de plus en plus les chairs, le poison qui se répond en moi, avant que tout disparaît. Seuls des mots raisonnent en moi, et cherchent à me commander.

« Tu as interdiction de mourir. Interdiction de mettre fin à ta vie. Interdiction de t’échapper. Interdiction de crier, de hurler ou de gémir sous n’importe quelles douleurs, gêne. Tu vas apprendre à te tenir tranquille ! »


Gabriel prit une inspiration roque qui sembla le contraindre à plus de douleur. Mais il n’avait pas le droit de se plaindre. Pas le droit d’exprimer cette douleur. Pas le droit d’y mettre un terme définitivement. Et pourtant, il savait que ce n’était pas la réalité. La réalité était celle où il entendait au loin son nom être appelé. Cette voix, qui le contraignait de cet ordre, ne parvenait pas à se graver en lui alors qu’il aurait dû. Non. Il ne devait pas. William n’était pas son maître. Gabriel n’avait aucun maître. Son aura le protégea de cet ordre qui ne lui était pas destiné. Qui n’aurait dû être destiné à personne. Elle tentait de lui rappeler où se trouvait la réalité, que ce soit en réveillant ses instincts primaires en laissant son visage retomber contre l’épaule de Lily pour baigner dans leur odeur commune, ou par ses propres souvenirs qu’elle tentait de réveiller. Mais une odeur vint en réveiller un autre, de souvenir. Un qu’il aurait aimé souhaiter garder plongé au fond de lui. Enfin… Il supposait…

Cette odeur… Il me semble la connaître alors que ne l’ai jamais connu. Et pourtant, je reconnais cette atmosphère poussiéreuse, et pourtant non. Tout semble trop familier, mais non. Je ne suis pas de retour là-bas, et pourtant, j’y suis. Des éléments improbables me marquent : une odeur, le gris, l’absence de ciel, un sifflement de train, et principalement la peur. J’ai l’impression d’être plongé dans un de ces films en noir et blanc. Et pourtant, je ressens un soulagement : son contrôle suprême sur moi se brise un peu plus. Tant pis pour lui. Je voudrais pouvoir ouvrir les yeux pour pouvoir me convaincre que je ne suis pas là-bas, mais la douleur est trop intense. J’aurais voulu crier de douleur, mais je n’en ai pas le droit. J’aurais voulu m’enfuir, mais je n’en ai pas le droit. J’aurais voulu me défendre, mais je n’en ai pas le droit. Et puis une vibration se fait ressentir, et je reconnais cette voix. Je la relie à l’espoir. L’espoir de pouvoir sortir de là un jour. Mais cet espoir n’est pas pour moi. Et puis la nausée me prend, je reconnais cette nouvelle voix dans la pièce. Je l’ai senti arriver.

“Tu as presque tué mon amant Blondy”

C’était quoi le problème des prénoms ? Quel était ce besoin de se délester de la personnalité d’une personne ? Une nouvelle nausée remonte, mais cette fois, elle est provoquée par mon corps épuisé, alcoolisé, poussé à bout. J’ai presqu’envie de repenser à ces rires, mais non. La colère pour ce surnom me rattrape, mais ça ne m’empêche pas de chercher plus loin. De voir jusqu’où les gens sont prêts à aller. Mais cela ne fait que réveiller une douleur insoutenable sous les coups d’une vengeance. Comment fait-elle pour tenir ? Je sens que je pourrais m’effondrer, mais une voix m’appelle. Elle m’appelle pour me supplier de mettre un terme à tout cela. Je dois m’accrocher à cette voix. Elle a besoin de moi. Alors que nous résistons à laisser sortir le moindre cri, désormais une nouvelle lame en moi se fait lente, tranchant chaque filament de ma peau dans une nouvelle douleur qui m’assomme, et pourtant nous résistons. Et puis j’entends des cris derrière moi. Une nouvelle voix qui supplie que le tout s’arrête. Mais cette voix est différente de celle dont je me souviens. Dans mes souvenirs, elle était plus grave. Plus âgée. Nous nous connaissions à peine avant de se retrouver face à face dans cette cellule, et pourtant du jour au lendemain, il s’était retrouvé à supplier ces gamines pour ma vie. Non. Ce n’est pas le même souvenir. L’un est le mien, et pas l’autre. Mais les deux m’insupportent…

L’aura de Gabriel l’avait à nouveau tiré vers la réalité, et quelque part, il lui semblait ne l’avoir jamais quitté. Elle faisait pour lui envoyer des signes que non, ce n’étaient pas ses souvenirs. Ils étaient proches sur certains points, mais ils n’étaient pas les siens. Elle tentait de lui relever les incohérences, lui rappeler que cette odeur, il ne l’avait connue que la veille lorsque Lily lui avait transmis le souvenir de leur rencontre. Que cette poussière ne fût pas celle de la prison qu’il avait connue. Que cette voix qui hurlait de stopper les tortures n’étaient pas celle du démon. Et puis une nouvelle douleur le rappela au plus loin de ce souvenir qu’il ne voulait pas vivre. Des douleurs qu’il ne lui pensait pas possible.

La p*te… Comment était-il possible d’apprécier autant de torturer les autres ? Je ne peux pas m’empêcher de la provoquer, comme si c’était le moyen de me prouver que je suis en vie. Que mon égo est la dernière chose qu’ils ne peuvent pas m’enlever. J’ai voulu mourir plus d’une fois là-bas. Et pourtant, je tiens. Je tenais. Pour mon maître. Non. Je n’ai pas de maître. Pour ma mère. Pour les autres qui devaient subir leurs coups. Et puis je sens l’odeur de l’argent. Une odeur qui m’a toujours pris au plus profond de mes tripes. Que ce soit aujourd’hui. Ou avec elles. Ou avec lui. Putain, ça fait un mal de chien…

Gabriel savait qu’il ne s’était passé que quelques secondes, peut-être une minute pour les autres dans son appartement, alors que lui venait de vivre des heures, voir des jours. D’ailleurs, avant de plonger dans ces heures d’enfer, il avait entendu au loin des pas se précipiter. Il s’en souvenait désormais, alors qu’il entendait au loin la voix de James appeler – voir hurler – les noms des différentes personnes dans la pièce dans l’espoir que l’un puisse lui répondre. Le sang-pur aurait voulu laisser échapper un cri pour résister à la douleur provoquée par la lame dans son bras, mais il ne parvint pas à émettre le moindre son, comme si cela avait lui avait été interdit. Seul un grognement s’étouffa contre l’épaule de Lily, alors que sa main gauche qui s’était saisie de la chemise contre le flanc de Lily s’était resserrée prête à percer le tissu, alors que sur sa droite, un bruit de craquement le ramena à la réalité : le marbre du plan de travail venait de se fendre sous la pression de ses doigts. Non, ce n'est pas ça qui le ramenait hors de ces souvenirs. Son esprit mit une seconde pour comprendre, mais Lily était de nouveau là. Son visage, qui s’était plaqué contre l’épaule de la jeune femme, se releva pour plonger son regard dans le sien. Il ne lui fallut pas une seconde de plus pour que le vampire saisisse sa chance. Son aura enveloppa Lily dans une chaleur, une douceur, et une sécurité qu'il fallait qu'elle trouve et saisisse. Dans des paroles douces, il n’appelait plus Lily, mais son aura directement. Il l’apaisait, la ramenait à la réalité, l’éloignait de la perte de contrôle que la folie avait ancré en elle, avant de finalement l’emmener avec son corps dans un coma profond. Il venait de temporairement briser le lien entre son don et son âme, pour que l'un ne fasse plus souffrir l’autre. C’était horrible à faire, il le détestait et se détesterait jusqu’à son réveil, mais c’était nécessaire. Le don de Lily tentait inlassablement de reprendre le dessus, mais Gabriel put garder le contrôle, et désormais son aura n’était plus sienne, mais était celle de Lily, ne s'animant que pour elle, pour la maintenir dans cet état. Il retint dans ses bras son corps qui sombra contre lui, avant de lui-même tomber à genoux, gardant toujours Lily au plus proche de lui.

« Putain Gabriel parle-moi !! »

Il sembla au jeune brun que ce fut la première fois depuis des jours qu’il entendait la voix de James, presque dans un soulagement. Et pourtant, il hurlait depuis de nombreuses secondes, et devant l’inaction du sang-pur sembla vouloir se diriger vers lui, jusqu’à ce qu’enfin le démon perçut un retour à la réalité chez le sans pur. Ce dernier, sans se retourner – il n’en avait pas la force – répondit d’une voix rauque qui parvenait à peine à s’échapper de ses cordes vocales.

"Ramène-la à son avion. Et préviens Ilene."

Le sang-pur pu sentir le doute s’installer chez James. Il ne voulait pas lui obéir. Il ne voulait pas accepter cette réponse. Surtout que devant lui le sang-pur ne bougeait pas. D’ailleurs, depuis qu’il avait plongé Lily dans ce coma, il ne parvenait plus à ouvrir les yeux de lui-même. Son aura n’était plus là pour le maintenir à la réalité, alors il replongea dans ces souvenirs de torture, ce qu’il espérait être une dernière fois. Et puis une nouvelle voix d’un autre démon se fit entendre derrière lui. Il eu à peine le temps de s’exclamer d’un “Lady Rakel !” en direction d’Ellen, qu’un nouveau souvenir revint à la surface.

« Seigneur Rakel ? »

Le sang-pur ne se tourna pas vers l’homme qui l’accompagnait sur les lieux de ce crime que personne n’avait vu venir. Enfin si, beaucoup en avaient eu vent, mais tous avaient choisi de l’ignorer. Cela faisait des années que Gabriel envoyait des résistants Français, Allemands et Polonais en mission pour comprendre l’ampleur de la situation de ces “prisons”, mais rares étaient ceux qui avaient pu leur faire parvenir des informations. En ce qui concernait ce lieu en particulier, seul un homme était parvenu à braver la peur, les armées allemandes, et la mort, pour remonter des informations inestimables. À cette époque, tous pensaient qu’il s’agissait d’une prison de grande envergure. Aucun ne s’attendait à l’horreur des informations qu’il allait transmettre. Gabriel se souviendrait toujours de cet homme. Ils s’étaient rencontrés dans des terres reculées de Pologne, où leur rencontre avait été arrangée. Si sa mission avait été approuvée de créer des cellules rebelles dans cette prison, il était nécessaire que celles-ci soient parfaitement montées pour éviter de risquer l’ensemble des cellules. Créer des groupes de cinq. S’assurer que personne ne connaisse l’identité des autres membres de ces cellules. Maintenir le secret le plus total. Cette stratégie, Gabriel l’avait parfaitement réfléchie, étudiée, et instruite, sans savoir qu’un jour celle-ci lui serait nécessaire. Les dialogues entre les deux hommes auraient pu compliquer, l’un ne parlant pas Polonais, l’autre ne parlant pas Anglais. Mais un sang-pur de confiance ayant toujours vécu dans les contrées de l’Est de l’Europe s’était ordonné interprète.

Devant lui, des cadavres, et des milliers d’hommes et de femmes qui ne ressemblaient qu’à des cadavres. Ils n’auraient pas le droit de quitter cet enfer avant des mois, attendant que les médecins jugent que leurs états étaient stabilisés. Au plus loin, des ruines. Tout avait été détruit. Non pas par les forces alliées, mais par l’ennemi lui-même qui cherchait à masquer ses traces. Et pourtant, il pouvait sentir à travers l’odeur de la mort elle-même celle de vampires, anges et démons. Ça lui semblait illogique. Pourquoi ? Comment ?

« Seigneur Rakel, il faut que l’on parte. L’armée Russe va nous repérer. »

Gabriel se tourna enfin vers l’homme qui s’impatientait à côté de la voiture qui leur avait permis d’atteindre le camp de concentration désormais libéré. Cela ne faisait que quelques jours que le dirigeant de l’URSS leur avait annoncé la libération de la Pologne, et des camps de concentration présents sur le territoire. C’était également à ce moment qu’il avait mis devant le fait accompli ses homologues britanniques et américains que désormais le pays était sous contrôle soviétique. Il n’avait fallu que quelques heures pour le sang-pur pour parvenir à s’infiltrer dans le pays pour venir jauger les dégâts infligés au pays. Aux habitants. Et aux nombreux déportés. Et de toute évidence, leur origine n’avait pas été uniquement celle connue de tous. Finalement, une seconde voix se fit entendre auprès des hommes, un fort accent russe trahissant ses origines de l’Est.

“C’est bon on a le contrôle de la situation. Retourne à Londres avant que l’Armée Rouge te repère.” L’homme aux cheveux noirs parfaitement plaqués au gel tentait de rester calme, alors que dans sa voix une pointe d’inquiétude le trahissait. “Ne t’inquiète pas Gabriel, tu sais que je me fonds parfaitement dans la masse !”

Malgré l’inquiétude, le sang-pur aux cheveux noirs et yeux bruns laissa échapper un rire amusé. Évidemment qu’il était toujours parvenu à se fondre dans la masse, mais cela n’empêcha pas Gabriel de s’inquiéter. Finalement, au loin, de nouvelles voix se firent entendre et l’humain se refit insistant auprès du jeune brun qui céda finalement. Avant de monter dans la Jeep qu’ils étaient parvenus à réquisitionner dans un des camps américains, Gabriel déclara au second autre sang-pur :

“Conserve soigneusement tous les documents que tu peux trouver. Je veux les noms de tous ceux qui ont agit ici. N’en manque pas un.” Après une brève pause, il reprit : ”Fait attention à toi Mikhail. Et reste loin de l’Allemagne tant que la guerre n’est pas terminée.”

Un nouvel éclat de rire échappa à l’intéressé alors qu’il rappela à l’Écossais qu’il était celui qui avait décidé de traverser et débarquer en zone de conflit, avant de le renvoyer en zone sûre, avant qu’il puisse traverser à nouveau la mer pour retourner dans ses contrées natales afin de suivre et aider à atteindre une armistice entre les ennemis.

Bien qu’il était toujours sur le parquet de son appartement, il semblait à Gabriel d’être revenu des décennies plus tôt. Un bourdonnement se faisait entendre dans ses tympans comme pour lui rappeler le vrombissement des avions qui survolaient la ville ou les sirènes d’alarme leur ordonnant de se mettre à l’abri en préparation d’un nouveau bombardement. Finalement, derrière lui, Gabriel entendit les bruits de pas de James. Il n’était pas seul, et put enfin reconnaître l’odeur de Lloyd, le démon qui accompagnait Ellen partout. Exact, il était dans son appartement. Mais en Irlande. Ils n’étaient pas dans la banlieue de Londres. Ils n’étaient pas dans les années 40. Ellen était toujours endormie, pouvant entendre son souffle simplement être influencé par les gestes du démon qui l’emporta au loin, avant de perdre ce son et sa présence dans les escaliers. Le sang-pur aurait voulu se reposer sur ces victoires, mais il savait qu’un dernier élément était à gérer : Alaïs. Il ne savait pas à quoi s’attendre derrière la porte, et ne pouvait qu’imaginer. Mais surtout, il savait qu’il ne pouvait pas lui venir en aide : son aura ne pouvait pas quitter Lily. Lui ne pouvait physiquement agir. Ce serait la merde. Complète.

Semblant oublier la douleur qui l’avait pris plus tôt, Gabriel ouvrit enfin les yeux et fut éblouit par la lumière du matin, comme s’il s’attendait à trouver un ciel bloqué par les épais nuages de cendre. Il se tourna à peine pour constater la présence des deux gardes précédemment devant sa porte, la folie de sa mère les ayant quitté avec sa perte de conscience, et avaient repris possession de leurs moyens. Cependant le sang-pur ne comprenait pas pourquoi ils étaient accompagné d’un humain qui s’exclama simplement  d’un
“Putain c’est vraiment le bordel ici !” mais n’agissait jamais.

« Va chercher Alaïs et dépose-la dans sa chambre. » Devant l’hésitation du vampire qui était encore débout à côté de la table à manger, Gabriel reprit en criant. « Dans ma chambre, maintenant !! »

Après une dernière seconde d’hésitation, le vampire s’exécuta, et se dirigea sans aucune hésitation vers la chambre du sang-pur. Mais lorsque la porte s'ouvrit, il lui semblait que l'horreur reprit alors les cris et la détresse d'Alaïs assommèrent le sang-pur sans prévenir. Il lui semblait que cette dague s’était à nouveau plantée. Que l’argent rongeait à nouveau ses membres. Que cette odeur de mort reprit sa place dans ses poumons. Mais personne ne sortait de cette chambre. Tout ce que Gabriel pouvait entendre était des cris, des coups, il devait y mettre fin. Et finalement, il put enfin voir la demoiselle en dehors de sa chambre. Elle pleurait son nom. L’appelait de ce lien qui les unissait. Suppliait l’homme qui le portait de les laisser se réunir. Et pourtant, il ne pouvait pas. Comme s’il venait de prendre une dose d’adrénaline, Gabriel trouva la force de porter Lily jusqu’à sa chambre, et lorsqu’il claqua la porte derrière lui, il sembla qu’enfin la douleur disparût, mais il ne s’agissait que de l’influence mutuelle entre Alaïs et Gabriel qui disparut enfin. Il déposa Lily sur le lit, mais le calme ne revenait pas dans l’appartement. Il pouvait continuer à entendre les hurlements de la jeune blonde. Chaque cri provoquait à Gabriel une douleur égale à s’il s’arrachait une partie de lui. Il voulait la rejoindre, la calmer, mais il ne le pouvait pas. Devant lui, les rebonds du don de Lily prenaient le moindre de ses efforts. Il ne pouvait pas mettre de mots sur ce qu’il avait vécu. “Horreur” ou “Dégoût” étaient loin d’être suffisant. Une nouvelle douleur se réveille dans son bras, et il lui semble ne constater que maintenant la marque gravée. Le sang s’était arrêté de couler pour ne laisser qu’une croûte infectée à cause de l’argent, mais c’était suffisant pour que l’esprit de Gabriel ramène cette torture aux autres qu’il avait vécu. Ces chairs arrachées. Ces pointes en argent laissées pendant des heures dans son corps. Ces asphyxies répétitives pour laisser le sang-pur se réanimer. Sans prévenir, il se laissa tomber sur les genoux dans un cri de douleur. Douleur physique. Douleur de l’âme. Cette fois, son aura n’était pas là pour l’aider à atténuer les effets. Il subissait ses souvenirs de plein fouet et il ne pouvait rien y faire. Il ne pouvait qu’attendre que ça passe, avant de s’effondrer au sol, inconscient.


-- -- --


Il se passera des heures avant qu’enfin Gabriel parvienne à se réveiller. Il pouvait le constater à la position du soleil dans sa chambre, les ombres étaient désormais différentes, moins marquées. Alors qu’il tentait de prendre conscience de la situation, un grognement émana de sa gorge, comme si son corps lui rappelait que ses capacités étaient désormais limitées.


"Et bah... On peut dire que quand ta folle de mère fait les choses elle ne les fait pas à moitié..."

C'est dans un sursaut et surtout un grognement de douleur que Gabriel se redressa. Depuis quand il était là ? Et surtout pourquoi il était là ?! Non, plutôt, comment était-il rentré dans sa chambre ?! Comme s'il semblait lire dans ses pensées, l'homme répondit.

"Ne fait pas cette tête-là, je t'ai déjà dit qu'elle m’appartient. Donc là où elle va…”

L’homme laissa sa phrase en suspens dans un sourire machiavélique. Gabriel allait pour se relever avec l’envie d’affronter l’homme, mais s'effondra au sol quelques centimètres plus loin, alors que dans un rire l'homme disparu aussi vite qu'il était arrivé. Putain... Il était mal barré. Et surtout, il comprenait désormais qu'il avait récupéré les effets de la folie que sa mère avait envoyé sur Lily. Et merde... Sans alcool, ni sang, ni force, ça allait être compliqué. Très compliqué… Alors le vampire resta immobile quelques minutes supplémentaires. Il écoutait la respiration profonde de Lily, ne changeant pas de rythme. Celle d’Alaïs, qui démontrait qu’enfin elle avait trouvé le sommeil. Au moins les choses étaient redevenues calmes. À peu près.

De nombreuses heures passent à nouveau, trahissant d’une nouvelle rechute de Gabriel dans un sommeil profond. Désormais, sa chambre avait pris des teintes orangées : la tournait se terminait. Une journée d’enfer. S’il pensait que rien ne pouvait être pire que la veille, aujourd’hui avait battu des sommets. Ce qu’avait vécu était indescriptible. Combiné à ses propres souvenirs de torture, le mélange était explosif. Le sang-pur n’avait qu’une envie : vider l’ensemble des ressources de sang de l’académie. De l’Irlande. Et surtout l’ensemble des ressources d’alcool. Il en avait également besoin pour éteindre cette instabilité en lui. Il lui semblait que s’il ne cherchait pas à se relever, la folie d’Ellen s’éteindrait d’elle-même. Mais celle-ci avait trouvé un point d’ancrage : sa faim animale qui était là, réveillée, prête à attaquer. Il n’était animé que par celle-ci. Il pouvait sentir que ses forces étaient quasi inexistantes, alors la folie réveillait ses instincts animaux. Il voulait tuer. Sentir ses crocs se planter dans la chair, et vider le corps de la moindre goutte de sang jusqu’à entendre le dernier souffle quitter son corps. Non. Stop. Il ne pouvait pas. Surtout, il ne devait pas. Le frigo était sa meilleure chance de s’en sortir, s’il pouvait parvenir à se trainer jusque-là. D’abord, l’arrivée jusqu’à sa porte fut compliquée, presque aventureux. Il avait rencontré le mur et la commode, et il lui fallait désormais avoir assez de force pour se soutenir soi-même afin d’ouvrir la porte et atteindre la cuisine. Heureusement le nombre de pas serait limité. Bordel... Cela faisait une éternité qu’il n’avait plus ressentie une telle faim. Son corps entier appelait au sang, en réclamait pour enfin laisser son esprit retrouver la raison.

Alors qu’il s’étala contre le frigo, ne manquant pas de faire secouer le contenu et faire tomber à l’intérieur quelques bouteilles et récipients, il semblait désormais à Gabriel qu’il ne parviendrait jamais à tenir. Lorsqu’il ouvrit le frigo, son regard voulu se porter sur les bouteilles de sang stockées dans la porte, mais il bloqua une micro seconde sur un biscuit en forme de lama qui semblait avoir été rangé à la hâte. Putain, il s’était passé quoi quand il n’était pas là ? Non, il n’avait pas envie de savoir. Enfin non. Il s’en foutait royalement. L’envie de tuer grandissait en lui et il fallait étouffer ce besoin animal au plus vite. Mais quelque chose se mit dans le chemin de répondre à ce besoin : l’une des deux bouteilles de sang dans le frigo était parfaitement entamée, voir même quasiment terminée. Crap…


"Évidemment, tu as laissé ta gamine affamée, il fallait bien qu'elle se nourrisse. Tu as vraiment cru que tu pouvais t'occuper d'elle ?"

Le rire sur sa droite était gras, insupportable. Comme si lui était capable de faire mieux, après tout ce qu'il avait fait subir à Lily... Mais il avait raison. Gabriel était sans le moindre doute la pire personne pour s'occuper de la demoiselle, preuve en avait été la veille. D'ailleurs, la merde s'arrêtait à un moment ? Ou elle allait continuer de s'accumuler ? Il avait laissé Alaïs avec ce besoin d’assouvir sa soif, alors le résultat n’était pas surprenant. Et surtout, son esprit fit un cheminement qu’il n’avait pas envie à cet instant : il savait que bientôt la demoiselle aurait besoin de se nourrir sur lui, c’était une évidence. Cela faisait des semaines qu’elle n’avait pas exprimé ce besoin, mais au vu des événements de la veille, et ceux du jour, cela ne faisait aucun doute. Mais il n’était clairement pas en état. D’ailleurs, il ne savait même pas comment il se remettrait en état à cet instant précis, alors il laissa s’échapper :

"Putain c'est la merde..."
"Yup"

Les mots avaient échappé à Gabriel sans qu’il s’en rende compte. Il voulait tuer. Il devait assouvir sa soif. Il voulait tuer pour se rassasier, mais il voulait surtout tuer pour effacer les horreurs qu’il avait vécu. Non, ce n’était pas lui qui les avait vécus, mais tout comme. Sans prévenir, la lumière du frigo lui sembla trop éblouissante, comme s’il lui était interdit d’ouvrir les yeux, ressentant à nouveau la douleur des seringues qui transperçait sa rétine, déclenchant un nouveau grognement rauque. En réalité, il ne voulait tuer qu’une seule personne et était habité par ce besoin. Celui qui était responsable de tout ça. Celui qui aurait mieux fait de rester mort, ou juste de ne jamais exister. La rage habitait le sang-pur.

"Je... Je suis désolée Gabriel. Je pensais pas que... Je..."

Gabriel bloqua totalement, il n’avait pas entendu Alaïs derrière lui. Il ne l’avait pas senti. Son aura ne l’avait pas rencontré. En même temps… Son aura était toujours dans sa chambre, elle n’était pas avec lui. Putain. C’était vraiment la merde là. Il voulait dire à Alaïs de partir. Il ne voulait qu’elle le voit comme ça. Il ne voulait pas qu’elle risque d’être attaquée. Alors sans grande logique il fit le choix de l’ignorance, et laissa la demoiselle derrière lui. Alors sans un mot il attrapa la bouteille de sang pleine, laissant l’autre pour la demoiselle. Ses cris vinrent résonner dans son esprit, comme s’il ne prenait compte que maintenant qu’elle avait tout ressenti. Était-ce normal pour une gamine de 16 ans de ressentir les effets de la torture ? Non. De sentir son sang-pur la torturer ? Encore moins. Comme un reflex, Gabriel porta directement le goulot de la bouteille à ses lèvres pour en boire directement le contenu. Ce ne serait pas assez, il le savait, mais il tentait de s’en convaincre. Il voulait qu’Alaïs parte d’elle-même. Qu’elle comprenne qu’elle ne pouvait pas rester là. Surtout que chaque gorgée ne faisait que réveiller cette envie d’attaquer.

"Gabriel est-ce que ça va ?"

Non, Alaïs, ça ne va pas. Retourne dans ta chambre. Les paroles du vampire restèrent bloquées dans sa gorge, aucun son ne parvenait à sortir. La réalité était qu’il était prêt à attaquer Alaïs. Il ne le voulait pas, mais le contenu de la bouteille ne suffirait pas, il ne savait. Alors son corps se figea, luttant contre lui-même. Il ne voulait pas l’attaquer. Il ne pouvait pas l’attaquer. Il savait que cela ruinerait tout.

"Gabriel ?-"
"-Retourne dans ta chambre."

Les mots étaient sortis difficilement de la gorge nouée de Gabriel. Cela faisait des années qu’il n’avait pas ressenti ce besoin de tuer. Il avait réussi à l’étouffer durant cette semaine à la sortie de prison, mais là, elle était juste présente. Tout ça à cause de lui…

"Tu es blessé, laisse-moi t'aider..."
"Retourne dans ta chambre Alaïs !"

Alaïs ne pouvait pas se rapprocher, il en était hors de question. Le risque était trop grand, et le sang-pur trop proche de la limite. Ce fut à ce moment que le regard de Gabriel se posa enfin sur la demoiselle qui semblait se tétaniser. Elle pouvait ressentir qu’il était prêt à l’attaquer, il le savait. Il pouvait le lire sur son visage. Pire, il pouvait lire sur son visage la même angoisse qu’elle avait vécu la nuit de sa transformation. Alors il tenta de balayer cette envie en terminant la bouteille de sang, mais ce n’était pas suffisant. Ce ne serait jamais suffisant. Alors il fallait qu’elle parte. Ne serait-ce que de sa vue.

« Ça ne va pas Alaïs, alors enferme toi dans ta chambre avant d’être blessée. »

Sans comprendre pourquoi ni comment, quelque chose changea dans le comportement d’Alaïs. Comme si sa peur réveillait en elle un besoin de courage supplémentaire.

"Nourris-toi sur moi."

Gabriel bloqua totalement, son regard fixant celui de la demoiselle pour tenter de trouver si la folie de sa mère l’avait atteint elle aussi.

"Pardon ?!"

Gabriel avait tenté de rester calme, mais avait – bien évidemment – totalement échoué. Alaïs était totalement larguée. Non, c'était lui qui était largué, l'homme derrière lui n'arrêtait pas de lui répéter. Son engendrée ne servait qu'à ça, assouvir ses besoins. Répondre au moindre de ses ordres. La tuer si le cœur lui en disait. La colère qui était en lui s’envenimait en rage qu’il ne pouvait pas contrôler. Il avait envie de tout détruire dans l’appartement. Envoyer bouler Alaïs qui cherchait à se montrer forte alors qu’elle n’était qu’une gamine qui ne comprenait rien. Il pensait avoir atteint le paroxysme de sa rage, mais lorsque les mots finaux d’Alaïs se firent entendre il comprit qu’il en était loin. Très loin.

"Tu me dis que ça ne va pas. Alors mords moi et prend le sang qu'il te faut."

Intérieurement, Gabriel explosait. Littéralement. Il voulait la tuer pour sa stupidité. Pour ne pas comprendre qu’il avait déjà du mal à se retenir et qu’elle insistait. Pour ne pas être partie. Pour avoir proposé la pire idée qu’il puisse être. Pour ce “voilà !” d’approbation que l’homme lâcha, supportant les paroles de la jeune blonde. Alors qu’il tentait de retenir sa rage, la voix de Gabriel eu du mal à sortir.

"Casse-toi Alaïs..."
"Mais-"
"Dégage dans ta chambre !! Je ne veux plus jamais entendre ça, c'est clair ?! Casse-toi !!"

Non, le vampire ne parvenait plus à se contenir, hurlant à entendre sa voix résonner contre les murs. Un rire se fit entendre derrière lui. Evidemment que la situation actuelle lui plaisait. Il n’était qu’une ordure.


-- -- --


« Directeur Rakel ? »

La lumière du couloir eu pour seul effet d’éblouir le sang-pur qui, appuyé contre l’encadrement de la porte, luttait pour conserver son self-control. Mais il n’avait pas été difficile de voir l’air partiellement surpris de l’homme qui semblait alerte. Evidemment il avait entendu les cris échangés entre Alaïs et Gabriel, tout comme il avait dû entendre le sang-pur se rapprocher de la porte d’entrée. Enfin… Se trainer avait surement dû être un meilleur terme puisqu’il s’était raccroché à tout ce qu’il pouvait. En attendant il était parvenu à la porte d’entrée, et pouvait voir que l’homme allait poser une question qu’il ne pouvait que soupçonner qu’être débile. Alors après une première tentative de parler, Gabriel s’éclaircit la voix avant de répondre d’un ton qui s’était voulu plus grave que souhaité :

« Ramenez-moi du sang. Maintenant. »

La gorge du sang-pur semblait se resserrer de plus en plus, devenant presque étouffant.

« Vous êtes blessé ? Est-ce que ça va ? »
« Est-ce que je vous ai demandé de poser des questions ?! »

Gabriel n’était pas surpris de la question du démon. Oui, les gardes l’avaient vu plusieurs heures plus tôt, mais ils étaient sous le coup de la folie de sa mère. Donc ni l’un ni l’autre n’avait enregistré les marques de morsures du sang-pur. Après avoir baissé le regard vers son avant-bras, il put constater que la gravure s’était effacée. D’ailleurs, maintenant qu’il y repensait, où était passé le second garde ? Quoi qu’il s’en moquait parfaitement. Et puis après une seconde supplémentaire de réflexion, Gabriel remarqua que le garde n’avait toujours pas décidé de bouger. Alors qu’il s’apprêtait à l’envoyer bouler pour qu’enfin, il réagisse, le démon s’approcha du sang-pur en posant une nouvelle question.

« Est-ce que Mademoiselle Gray va bien ? »

Le démon sembla percevoir l’hésitation dans le regard de Gabriel. Il ne savait pas quoi répondre. Est-ce qu’elle allait bien ? Est-ce qu’elle avait été bien depuis des décennies ? Même lui ne le savait pas. Après ce qui sembla être un coup d’œil vers l’appartement du sang-pur, Gabriel perçu un soupire chez lui alors qu’il relevait sa manche en s’exprimant.

« Nourrissez-vous sur moi. » devant la surprise de Gabriel il poursuivit. « C’est bon, la relève sera là dans quelques minutes, et une seconde équipe patrouille autour du bâtiment, vous êtes tous les trois en sécurité. Par contre Nick va mettre plus de temps pour revenir avec des réserves de sang. Alors nourrissez-vous sur moi, ce n’est pas un problème. »

Gabriel bloqua pendant de longues secondes. Il ne savait pas ce qui le faisait totalement bloquer : était-ce le calme de l’homme en face de lui ? Ou la débilité de sa proposition ? Que s’était-il passé dans ce monde pour que l’entourage du sang-pur soit capable de telles actions ? Ils étaient complètement stupides ?! Oui, ça ne pouvait être que ça. Ils étaient tous devenus débiles. Alors qu’il allait pour claquer la porte de la porte d’entrée, le démon bloqua la porte de son pied avant de reprendre aussi calmement.

« Vous n’allez pas tenir. »

Un grognement résonnait contre son grès dans le torse du sang-pur. Au loin, il n’entendait que des bruits de pas qui s’éloignaient, aucun qui se rapprochaient. Il ne pourrait pas attendre. Ou tout du moins son corps ne le voulait pas. Mais il ne voulait pas blesser Lily, ni Alaïs. Ni personne d’autre. Il n’était pas là pour ça. Et puis tout s’enchaîna en une fraction de seconde. Gabriel attrapa le bras de l’homme, et après lui avoir lâché un « désolé », utilisa cette prise pour rapprocher le corps de sa proie contre lui et le saisir par l’épaule pour le maintenir. Le bras ne ferait pas l’affaire. Alors il planta ses crocs dans la carotide de l’homme et avala autant de sang qu’il le put, tout en gardant l’homme conscient. Il ne se débattait pas, ne disait rien. Ça en était dépitant.


-- -- --


Les pas de Gabriel jusqu’à sa chambre furent hasardeux. Il n’était même plus sûr de ce qu’il s’était passé après avoir vidé l’homme de son sang. Il avait bien tenté de le garder conscient, mais son instinct en avait décidé autrement. Personne ne s’était opposé à lui. Dans ses souvenirs, il n’y avait qu’un silence de mort, simplement animé par les battements de cœur du démon qui ralentissait. Il ne l’avait pas tué, mais il lui faudrait certainement plusieurs jours pour se remettre, et il savait que James lui ferait payer. Cependant, il lui était impossible de se rappeler s’il avait simplement laissé l’homme sur place, ou si d’autres membres de la garde l’avaient transporté jusqu’à l’infirmerie. Il était simplement retourné dans son appartement, alors que le sang qui désormais gorgeait ses veines semblait vouloir pulser dans une migraine. Non, ce n’était pas ça. C’étaient des applaudissements, lourds et lents, détonant de tout le cynisme de l’homme qui était désormais assis sur le plan de travail fêlé.


“Tu aurais au moins pu l’achever, il aurait moins souffert !”

C’est dans un grognement que Gabriel claqua la porte de sa chambre derrière lui, et s’arrêta enfin dans ses pas lourds au pied du lit. Il faisait nuit, quasi-noir. Et si habituellement ses capacités de vampire lui permettaient de s’accommoder de la nuit, ce soir, toutes ses énergies étaient concentrées dans son aura. Il n'utilisa qu'une partie de ses forces retrouvées pour soigner en surface les marques de morsure dans sa nuque. Il ne fallait pas que Lily comprenne ce qu'il s'était passé. Il ne voulait pas qu'elle pense qu'ils ne pouvaient plus se revoir, il ne voulait pas la perdre. Mais il ne faisait désormais aucun doute que la folie de sa mère combinée au don de Lily était… Explosive. Ouais, le mot était parfait. Explosive. Destructive. Pire qu'une bombe nucléaire. Alors que Lily était encore inconsciente, il pouvait ressentir les rebonds de son aura voulant se replonger dans ses souvenirs contre son grès, et les forces de Gabriel devaient subir ces rebonds. Pendant quelques secondes supplémentaires, le sang-pur resta débout à observer la nuit. Il pouvait discerner la silhouette de Lily sur son lit sans pouvoir en voir les détails. Il était sur le point de se coucher contre elle, quand contre sa peau, il ressentit des vibrations. Elles n’étaient pas réelles, et pourtant, il lui semblait qu’elles étaient là. Comme s’il s’agissait du seul moyen pour se maintenir dans la réalité, le sang-pur resserra les poings frénétiquement. Il aurait pu se transpercer la peau, mais s’en sortirait certainement qu’avec des bleus dans les paumes de ses mains. C’était le seul moyen qu’il avait trouvé à cet instant pour ne pas replonger de lui-même dans le souvenir de Lily. Le seul moyen pour que ces vibrations contre sa peau s’arrêtent, ces mêmes vibrations que Lily ressentait lorsque n’importe qui s’approchait. Alors qu’il luttait pour ne pas ressentir à nouveau ces douleurs et retenir les nausées qui commençaient à le reprendre, Gabriel revit un souvenir auquel il ne pensait pas songer à nouveau : il observait la jeune blonde assise par terre, dans sa cellule, au plus proche de la porte. Et puis comme si cela semblait être la seule idée censée qu’il avait eue aujourd’hui, le vampire arrachait le restant d’énergie qu’il possédait pour lui-même, et glissa ses bras sous le dos et les genoux de Lily pour la porter contre lui. Si ses jambes allaient pour fléchir sous son corps pour s'allonger par terre, l'ensemble de son corps en déciderait autrement, puisque ses forces le lâchèrent une nouvelle fois pour s'effondrer une dernière fois au sol, mais cette fois la jeune femme allongée sur lui. La grâce n’y avait pas du tout été, mais le résultat était là. Si le corps de Lily était sur lui, ses membres touchaient le tapis, et il lui semblait que c’était parfait. Alors qu’il tenta d’occulter l’impression d’avoir une poupée de chiffon sur lui, Gabriel entoura ses bras autour des épaules de Lily pour la garder au plus proche de lui, comme s’il espérait que les bercements de sa respiration permettraient de calmer les sursauts de son don.

"N'oublie pas qu'elle m'appartient."

Un rictus échappa à Gabriel, alors qu’il enfonça un peu plus son visage dans la chevelure blonde de Lily, dont le visage reposait sur son épaule. Elle était désormais l’unique source de leur odeur commune qu’il aimait tant. Il se moquait au plus au point des paroles de cet homme qu’il méprisait plus que tout. Il devait mourir. Peu importe les promesses. Peu importe ce que les autres en penseraient. Il devait mourir. Et puis malgré l’épuisement, Gabriel ne relâcha jamais son emprise autour des épaules de Lily. Il ne la relâcherait jamais, pas même après avoir sombré une nouvelle fois dans un sommeil lourd où il lui semblait que rien ne le réveillerait. Mais avant de sombrer, il ne put s'empêcher de lâcher dans un murmure :

"Va crever William."
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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptySam 26 Sep - 17:16


Le noir complet, le vide, le silence, l’absence d’une partie de moi qui revient petit à petit et me fait remonter à la surface. En premier Ie bruit : il n’y a plus les pleurs, plus de cris, plus de gémissements de douleurs. Ils sont tous remplacés petit à petit par le silence, une respiration calme et au fond les vagues qui viennent s’écraser contre la terre. Et en deuxième l’odeur : celle de la poussière qui s’éloigne et disparait tout comme puanteur de la putréfaction qui s'atténue comme un lointain souvenir. Cependant, respirer est un véritable calvaire, chaque passage d’air dans ma trachée est une torture que j’avais oublié mais que mon corps a décidé de rappeler à moi. Alors contre toute attente vient l’odeur de cette femme, un instant plus récent plus subtile et puissant qui me fait frémir. Il n'y a alors qu'une seule pensée logique à mon esprit « cette folle va me tuer » et comme à chaque menace de mort que je ressens il y a ce murmure qui prend procession de mon cerveau « Tu as interdiction de mourir ». Alors mon corps prend le dessus Car l'ordre agit et je n'ai pas le temps d'analyser la scène que je sens le lien de William s'activer sur moi. Elle veut me tuer je dois survivre.

J’arrive m’extraire de l’emprise des chaînes qui m’entourent les épaules et me retrouve quelques mètres plus loin à bout de souffle accroupie, ma main gauche sur mon poignet droit effleurant le bracelet au métal noir prête à attaquer. J'utilise rarement cette arme, mais face à elle ai-je vraiment le choix? Il me fout quelques secondes de plus pour que mes yeux y voient plus net. Je réalise alors que je suis dans la chambre de Gabriel, qu’il est au sol et n’a pas eu le temps de réagir. Mes tremblements se calment quand je comprends que ce n'était pas des chaînes mais bien ses bras qui m'enlaçaient dans une tendresse que je n'ai pas sue reconnaître avec l'odeur d'Ellen. Pourtant dans un regard rapide autour de la pièce je ne la vois nulle part. Mais qu'est-ce que c'est que se bordeI ? Inspirant une nouvelle fois, l'air qui passe me fait mal au× poumons et une toux grasse me prend jusqu’à ce que quelques gouttes de sang se dégagent mais mon sang a une odeur différente, il à notre odeur. J'ai besoins l'air frais lors je me relève et je vais vers la fenêtre pour l'ouvrir et pour prendre respirer l'air pure et chasser cette odeur de putréfaction qui me reste dans les narines.


« Qu’est-ce que tu as fait blondy ? » Sa voix hurle à travers la pièce et je ressens sa main qui se serre autour de ma nuque « Qu’est-ce que tu as fait sale pute ! » Un rire qui est le mien vient dans la pièce alors que je ne parle toujours pas. Non stop ! Je sais ce qui se passe et ce n’est pas le moment de perdre le contrôle. Je reprends mon souffle et me passe la main dans les cheveux, essayant de me calmer et stopper ce qui va arriver. Je ferme les yeux et me revoilà là-bas. Accroché aux chaînes, faibles quelque jour après avoir sauvé cette femme. Devant moi la hyène qui me sert la gorge et son regard totalement fou. « Cette femme devait mourir, elle devait crever comme un porc et quelques heures après s’être occuper de ta pièce elle revient vivante forte et arrive à foutre le camps comme par magie ? Te fou pas de ma gueule qu’est-ce que tu lui as fait ? » Elle sert de plus en plus fort ma gorge et je sens les marques de chacun de ces doigts se faire sur mes muscles et je vois alors dans son autre main une lame en argent. « Tu vas crever blondy ! Comme tu aurais dû mourir avant de devenir un monstre, tu ne sers à rien. » Elle lève alors la main prête à plonger sa lame dans mon cœur quand une main vient stopper la sienne lui cassant le poignet. Cette odeur je la reconnais je relève la tête et vois mon maître en face de moi. « Interdiction de tuer mon engendrée ».

La mer revient à moi, mon souffle se coupe et je plonge la tête en avant stoppant ma capacité et tentant de la contenir avec cette folie qui vient en arrière-plan. Je ne me retourne pas tout de suite pour observer la chambre de peur de voir la réaction de Gabriel. Je sais que mon trop plein a fait que les voix de mon souvenir sont revenues au présent, en relevant les mains, je soulève la manche de la chemise et observe mes poignets les brulures qu’ont parfaitement laissé les traces des chaines sur ma chair. Putain de merde ! Inspirant une fois de plus je prends mon courage à deux mains et continue de relever le tissus jusqu’à pouvoir lire sur mon avant-bras gauche la marque qu’on m’a graver pendant trois longues années « AUSV45-W1 ».

Un léger rire cristallin vient dans la pièce alors que j’ai toujours la bouche fermée, pas encore, pas ça. Je sais ce qu’il va être dit, c’est la création du début de notre faille
« Je ne comprends pas …. Tu te l’es fait tatouer ? » je sers des dents pendant que la voix d’un homme résonne dans ma tête mais aussi dans la pièce répond « Bien entendu Lily, tu ne comprends pas ? », la réponse ne se fait pas attendre, ma voix est plus cassante, plus directe comme à chaque fois que nous parlons de notre passé commun. « Non, il n’y a pas à être fière de ça ! » Un silence, puis un battement d’aile, je ressens presque le vent qu’il créer sur ma joue. « Je ne suis pas fier de ce que l’on à vécut, mais fier de t’avoir rencontré et qu’on est survécut ensemble. Fier de nous et ça, ça fait partie de notre histoire, c’est nous non ? » « Peut-être toi, mais moi ce n’est pas ce qui me définie ! »

Je me mords la lèvre, suffisamment pour me ramener totalement au présent
« il est temps d'arrêter de jouer » je retiens un rire et finit par me retourner pour observer la pièce, mais je ne vois rien, tout est trouble et les images du passé se mélange devant mes yeux sans que je puisse contrôler que se soit. Il y a des morts, du sang, des larmes, des cris mais aussi derrière tout ça quelques sourire, jusqu’à ce qu’une douleur me rappel à l’ordre. Je baisse à nouveau la manche pour qu’elle recouvre mes cicatrices et commence à faire un check-up mentale de mes blessures. Aux vues de comment tire mes chevilles je sais qu’elles sont dans le même état que mes poignets, elles sont marquées par les attaches des chaînes, mon ventre est lacéré aussi, comme à chaque fois que je revis ces souvenirs. Je retiens un rire amer de s’échapper de mes lèvres et passe à nouveau ma main dans mes cheveux, comme un tic pour essayer de calmer les restants de folie qui tente de monter en moi. La folie, ce n’est pas la première fois que je l’observe dans les yeux de quelqu’un. La dernière fois que je l’ai vue elle, elle était totalement folle, ma pire folie, mon pire cauchemar, celle qui aurait pu éteindre tout espoir en moi.

« Qu’as-tu fait ma colombe ? Regarde-moi Irma, pas blondy, dit moi, parle-moi. » Il y a ce silence pesant, cette hésitation. Je ferme les yeux, je suis de nouveau dans cette cellule blanche, capitonner et la hyène est devant moi, regardant l’illusion, l’image du général en bonne santé, conscient comme avant que je le morde dans ma prison des horreurs. Je la voit qui l'observe les larmes aux yeux n'arrivant pas à réaliser la scène qui se passe devant elle. Hésitante, elle relève sa main et touche sa joue. « J’ai réussi mon cœur, tu sais je voulais nous venger ! Alors j’ai réussi à corrompre l’un de mes gardiens ! Il m’a obéit et il a mis sa tête à prix ! » Une hésitation, elle ne me voit plus mais ne fixe que lui « La tête à qui ma colombe ? » la voix de l’homme résonne dans le vide. « Celle de la juive ! Celle que blondy a sauvé ! Elle doit mourir elle et tous ces porcs qu’elle ose nommer enfant ! Toute sa famille sera détruite il n’en restera rien ! » mon cœur se glace, l’espoir m’échappe tout comme l’illusion que j’ai crée disparait, elle hurle de désespoir et dans une fureur sans nom je la plaque contre les murs blancs de sa cellule, ses os de la nuque commencent à craquer et dans un grognement à glacer le sang de n’importe quel être ces mots m’échappent. « Et tu vas payer dans tes pires souvenirs ce que tu as oser faire »Il y a d’abord ses rires et puis ils se transforme petit à petit en cri de terreur.

« Assez ! » C’est dans un murmure que pour la première fois ma voix traverse vraiment mes lèvres.  Je me parle à moi-même, à ma capacité. Comme pour essayer de faire comprendre que je sais que je suis en débordement. Je rouvre les yeux et vois Gabriel, je comprends alors que si le sang pur devant moi n’a pas eu les images, il a eu le son de chacun de mes souvenirs. Ok c’est la merde totale. Je me glisser au sol et réfléchit au derniers événements en essayant de trier les souvenirs du passé proches et des passés avant l’académie. J’entends alors les cris d’un enfant, les pleures d’un nouveau-née «  Allez prenez le dans vos bras madame Gray », non ce n’est pas ça, ça c’était avant la prison, avant notre rencontre à Gabriel et moi.

Je suis dans une petite pièce, sombre, recouverte de poussière, face à moi une fenêtre avec des barreaux où je vois la neige qui tombe petit à petit. Assise à même le sol, jambe repliée contre moi, une lame de glace à la main j’ai derrière un couchage sur lequel se trouve un homme brun couché. Il a fait beaucoup de cauchemars mais petit à petit il s’est habitué à ma présence et les cauchemars ont diminués. Je fixe la porte sur le côté, attendant patiemment de tuer tout ennemis osant traverser la porte, c’est alors que Gabriel bouge derrière moi, je tourne à peine les yeux vers lui et observent les plaies qui se sont refermé mais qui reste présente. Il ouvre alors les lèvres et me parle pour la première fois en gaélique « Merci. » Je le regarde en arquant un sourcil mes yeux deviennent bleu et dans un sourire un peu sadique je lui réponds un « pas de quoi. »je parle une langue proche de la sienne mais pas totalement. Cela laisse un blanc entre nous deux et finalement il finit par répondre  « Une irlandaise en plus ! » Mon rire s’échappe de mes lèvres, mon premier rire cristallin avec lui. Et pour finir je lui répond en toute sincérité. « Merci pour l’information ! »

J’ai envie de cogner du poing contre le sol afin de reprendre le dessus sur la réalité. Ma capacité m’a déjà fait défaut un bon nombre de fois, mais à ce point ? Qu’est ce qui merde ? Pourquoi elle part aussi loin, sans contrôle ? Encore le souvenir de ma prison est clairement un coup de la capacité d’Ellen. Et je sais que à chaque fois que je revis ces moments les blessures qu’on m’a infligées reviennent. Je n’arrive pas à contrôler cette partie, c’est pour cela que j’ai créé cette boite mentale pour pouvoir guérir. Petit à petit avec l’aide d’Alyssa, j’ai réussi à enfermer ces souvenirs dans une petite boite en bois dans un coin de mon cerveau, ma boite de Pandore. Un travail de dur haleine, nécessaire pour que mes plaies se referment et qu’Alyssa puisse me soigner. Je ferme les yeux et mentalement m’encourage à refermer cette boite, pour que les souvenirs de la prison et de Noah disparaissent. Petit à petit je sens ma peau sur mes chevilles, mes poignets qui commencent à se rappeler que non ces blessure ne sont pas de l’instant présent mais d’un passé fini. Quant à mon avant-bras, je sais que ma marque restera. Quand elle revient je sais que je me la trimballe pendant une bonne semaine. C’est un traumatisme, c’est mon histoire qui reste graver dans ma peau, dans mes os.

Une vibration se fait ressentir dans mes mains qui touchent le sol, je relève la tête au moment où le bruit d’une personne se relevant avec difficulté me fait ouvrir les yeux et je le vois le brun qui se lève avec pénibilité pour s’effondrer assis sur le lit.


« Gabriel. »


Comme si le voir là est un rappel à la réalité. Je me relève rapidement chassant un vertige et me précipite vers lui. Comme si pour la première fois mon cerveau arrive à connecter le fait que je suis avec lui dans la pièce. J’entends alors un craquement violent, comme une pierre qui se brise je me retourne et observe la pièce en alerte, l’odeur du sang de Gabriel me monte aux narines, et la voix de James arrive dans la pièce,
« Putain Gabriel parle-moi !! », je regarde autour de moi et ne voit pas le démon blond autour de moi. Je comprends alors que c’est les derniers moments que j’ai enregistré avant de sombrer dans l’oubli. Je suis à mi-chemin entre Gabriel et la fenêtre arrêter dans mon élan et analyse que la seule masse de pierre pouvant faire ce bruit sourd chez Gabriel est le plan de travail dans sa cuisine. Je réfléchis à l’odeur de sang et prend conscience de où c’est stopper mon souvenir avant de sombrer dans le noir total. Immobile au milieu de la pièce, je comprends que ma capacité c’est retournée contre le sang-pur. Je marche alors doucement vers lui et l’observe un long moment, il est exténué et surtout en moins de trente seconde je comprends que l’odeur d’Ellen que j’ai senti à mon réveil est sur lui, je touche à peine le col de chemise du brun et voit la disparition totale de mes deux marques. Il n’y a plus notre odeur. Pire encore au moment où ma main repousse doucement sa chemise je me rend compte seulement maintenant que le col de sa chemise est recouverte de sang, son sang.

«…»  


Mes yeux gris s’assombrissent par la peur, je sais maintenant que Ellen à vue mes marques sur son fils. C’était une erreur, une putain d’erreur. Je sais pertinemment que si Gabriel à mon odeur sur lui sa mère deviendrait totalement folle. Je ne suis qu’un déchet à ses yeux, quelque chose qui à une influence néfaste sur Gabriel. Je sens les larmes montées à mes yeux mais les retiens tant bien que mal. Je comprends qu’en moins de vingt-quatre heures j’ai blessé deux fois Gabriel, par ma folie de le mordre engendrant la vengeance d’Ellen. Mais aussi par ma capacité, je suis certaine de l’avoir blessé comme j’ai blessé Alyssa par le passé.  Je remonte ma main du cou du Gabriel pour venir caresser sa joue du sang-pur. Je m’en veux d’avoir blessé Gabriel, je m’en veux de l’avoir mordu, je m’en veux de rester à ses côtés. J’ai devrais partir mais je m’en sens incapable. Je ne peux pas m’éloigner de lui. Je viens coller mon front contre celui de Gabriel et essaye de créer un moment de tendresse et de calme entre nous deux.


« C’’est que qu’importe la situation, qu’importe qui ose me retenir je te promets que je trouverai toujours un moyen de revenir vers toi, revenir pour toi, toi et seulement toi Gabriel »


Ok ça merde vraiment aujourd’hui. Je soupire et recule alors que Gabriel me retient par la main. Nous n’avions pas échangé de mot depuis mon réveil, tous les deux nous étions épuisés et le pauvre entend des voix de partout dans sa chambre. Je l’observe même s’il a surement compris il à besoins d’une explication de ma part. Je m’assoie à côté de lui.


« Bienvenu dans la partie que je ne contrôle pas. »
Je pose ma tête sur son épaule et tient sa main en caressant le dessus avec mon pouce. « J’appelle ça un trop-plein …. Le fait de mémoriser tout en continue même en dormant disons que parfois ça merde car mon cerveau n’arrive pas à décompresser comme vous. » Je relève sa chemise est voit sa peau sans aucun défaut, entre ça et la morsure d’Ellen qui à supprimé notre odeur sur lui je me doute que Gabriel  bu pas mal de sang pour se soigner.

« L’eau est l’unique moyen pour que ma capacité ne prenne pas le dessus. Ça fait sauter la soupape. »


J’ai un moment de silence et je réfléchis un instant en fermant les yeux. Mon dernier souvenir c’est la voix de James criant le nom de Gabriel. Nous étions dans la cuisine je me rappelle maintenant de nos regards qui se croisent avant de sombrer dans l’inconnue, dans le néant. Alors quelque chose me travail, un rappel, comme si ce n’était pas la première fois que cela m’arrive. Alors ma capacité me rappel un moment où j’avais sombré pareil, la seule fois où j’ai eu un instant où elle à cessé de fonctionnée.


« Rooooh toi, tu vas me faire le plaisir de dégager d'ici tout de suite ! Sinon je te jure que c'est par la fenêtre que je te fais voler ! Et je te jure que je me ferais un plaisir de t'envoyer balader d'un coup de pied là où je pense. »

« please… Que vous êtes efficace M. l’ange. »
Puis le trou noir, le silence jusqu’à ce réveil dans ce même appartement « Mes tours ne passe-passe ne seront pas efficaces bien longtemps. Alors tu ferais bien d’aller consulter la personne qui a mit tout cela en place. »

Je relève la tête de l’épaule de Gabriel et l’observe un moment. Je comprends alors pour la première fois que finalement même si je ne me suis jamais posé la question, il reste un sang-pur et donc une forte probabilité que lui aussi est une capacité que je n’ai jamais soupçonné.

« Qu’est-ce que … »
« Tout va bien. »


Je n’ai pas le temps de terminer ma question que Gabriel me coupe. Mais a la vu de ma tête et de ses vieilles paroles le sang-pur comprends qu’il en faudra plus pour que je puisse comprendre l’arrêt totale de ma capacité. Il me rassure comme il peu et me parle d’aura et d’une possibilité de stopper ma capacité avant que tout cela aille trop loin. Il essaye de me rassurer, peut-être as-t-il peur que je l’interprète mal, que je le prenne comme une attaque de sa part. Alors avant qu’il aille plus loin je rapproche mes lèvres des siennes et l’embrasse faisant taire le sang pur. Ce n’est pas pour qu’il se taise, mais pour qu’il comprenne que je ne fuirai pas et que je n’ai pas peur, que je sais que jamais il me ferait du mal.


«Est-ce que tu te rends compte à quel point tu me rends fou ? Je pourrais détruire le monde lors de nos disputes. Je pourrais détruire le monde pour te protéger. Oui, je suis surement le plus débile lorsqu’il s’agit d’agir logiquement pour te garder auprès de moi. Je ne m’excuserais jamais pour cela »


Je sépare nos lèvres dans un souffle, je caresse sa joue et même si c’est un souvenir je réponds à nouveau à cette phrase.
« Je sais, je sais que jamais te me fera de mal Gabriel et que tu feras tout pour que j’aille bien. Nous nous protégeons l’un l’autre depuis notre rencontre. » j’embrasse sa joue et me laisse tomber en arrière sur le lit où je suis vite rejoint par le sang-pur. Nous sommes épuisés, je n’ai aucune idée de qu’elle jour nous sommes et ces paroles dites dans le bureau m’ont l’impression d’avoir été dite il y a dix ans. Je me glisse contre Gabriel et vient poser ma tête sur son épaule, ma main sur son torse, je relève alors à nouveau les yeux et voit tout ce sang qui est sur sa chemise. Ellen n’y est pas allée de main morte, Ellen …  J’aurais préféré qu’elle s’acharne sur moi plutôt que sur lui.  

« Il est temps d'arrêter de jouer Ciara. »


La colère monte au quart de tours, je déteste ce prénom, je haï cette personne, mes yeux se noircissent sans que je puisse contrôler quoi que ce soit. Et alors sans contrôle, sans pouvoir stopper la machine, Gabriel et moi nous nous retrouvons allongés dans l’herbe. A côté de nous un arbre et je me vois dans les branches observant au loin et en face de nous une maison de terre au toit de paille, observant d’un regard extérieur ce vieux souvenir.


Je suis en haut de cette arbre, observant au loin un village avec ses feux de joies, des gens qui chantent et dansent autour des flammes. Ils ont des boissons à la main et les paroles sont en français, il y a de la joie du bonheur et pourtant, oui pourtant je me sens morose et triste sur cette branche de l’arbre. Dans la maison même si j’essaye d’y faire abstraction, leurs bruits remontent à mes oreilles. Je le haï de me forcer à rester ici alors qu’en temps normal il me permet de me tenir à distance de ces moments. Puis le silence, jusqu’à ce que je sente le massacre, une odeur de sang qui ne peut signifier qu’une chose, la mort proche de la personne. Je me laisse tomber silencieusement sur l’herbe et me met sur mes gardes observant la porte d’entrée de la maison. Les muscles de mon dos se contractent, sous la peur, c’est de ma faute. Si je ne lui avais pas parlé, il n’aurait jamais porter les yeux sur elle. Je ne bouge pas et j’attends, pourtant au fond de moi je suis comme une lionne qui tourne en rond dans une cage doré. Enfin la porte s’ouvre, William sort de là, torse nue, le pantalon défait, sa peau recouverte de sang et dans ses bras le corps d’une femme nue la gorge déchiquetée.

Elle a la peau d’une couleur un peu foncée, les cheveux brun, long avec des petites boucles. Fine mais pas au point de voir ses os, avec des formes qui fait que tous les hommes peuvent se retourner sur son passage quand elle marche. Des lèvres légèrement rosées et un cœur qui ne bat presque plus. William vient déposer le corps à mes pieds et je ne bouge pas je reste immobile alors que je voudrais tout faire pour la sauver. Mon maître sent l’alcool, la vieille goutte que les français adorent distiller avec un arrière-goût de pomme, il s’approche de mon visage et vient me faire une bise sur ma joue. Un frisson de peur me traverse mais je ne bouge pas.

« Je l’ai fait pour toi Ciara. »
Il recule titube et observe le corps de la femme[/i] « Je ne t’ai pas trompée, mais tu n’es plus là et … » Il me regarde comme si j’étais la coupable. « Ciara …. Lily » puis nous entendons une voix, celle d’un enfant, non ! William se retourne vers la maison et nous voyons un enfant avec les mêmes bouclettes du corps de la femme à côté de moi. « Occupe-toi d’eux je reviens plus tard.»

Il s’allume une cigarette et s’éloigne un peu plus loin en marchant de biais. Je reste figée sur place observant la scène, le petit appelant sa mère qu’il ne voit pas à mes pieds avec ses yeux d’humain. Je regarde quelques seconde le corps de la femme à mes pieds le sang coulant, il faut agir vite. Je me mets accroupi et plante mes crocs dans mes veines de poignet et ouvre la bouche de la femme. Je verse mon sang dans sa bouche, la ferme et pince son nez pour la forcer à respirer.

« Allez Inès, soigne-toi s’il te plait je vais cacher ton fils. »
Je la laisse au sol, entendant son cœur qui reprend doucement un rythme je marche vers l’enfant. A ma vue il ouvre grand les yeux et je vois la confiance en eux.

« Vous êtes la dame qui à aider ma maman au marchée ce matin ».
J’acquiesce d’un hochement de tête. « Il y a eu encore un monsieur qui est venu, mais cette fois elle n’est pas venu me chercher. »

Il y a l’innocence d’un enfant, qui a peur et qui comprend que quelque chose cloche. Je m’approche de lui tout doucement et j’utilise alors ma capacité d’hypnose et de charme, ce n’est qu’un enfant je n’ai pas besoins de forcer.

« Tu n’es pas fatigué ? »
Il hoche de la tête et baille.« Et si tu allais te coucher, ta maman sera là au réveil ! »alors comme si de rien n’étais, il se retourne et rentre dans la maison.

Je me précipite vers le corps de la jeune femme et lui soulève la tête, son souffle est calme et même si elle son cou entièrement déchiqueté je vois sa peau qui se cicatrise petit à petit. Je frotte ma lame contre ses cicatrices pour la recouvrir de son sang et me relève pour m’assoir contre l’arbre et commence à creuser la terre de mes mains au même rythme que ses battements. Quand je relève la tête, je vois les chaussures noires de William devant moi. Il fume une nouvelle cigarette, m’observe et je continue de creuser pour cacher les pulsations d’Inès.

«Bon travail.»
et contre toute attente il va s’assoir à côté du corps de la femme non. Je me stoppe dans mon travail et l’observe. « Mais pas encore assez douée Ciara ! Pas encore. » Il claque ses doigts et je vois un démon sortir avec l’enfant qu’il traine au sol. « Un siècle que je te forme et tu fais encore dans l’humanitaire ? C’est ce qui aura ta mort ma chérie » le démon dépose l’enfant à ses pieds et le français lui ordonne de ne pas bouger ce que l’enfant fait en pleurant tandis que je vois mon maître décapité le démon sous nos yeux. Je commence à me relever « NE BOUGE PAS » mes muscles se bloquent en plein mouvement et je l’observe qui se baisse sur le corps de la femme. « Grâce à ton amie, tu vivras, mais ma tendre catin tu vas la maudire, car tu vas devenir ce que l’on nomme une engendrée, et en cadeau pour ta nouvelle vie »il ouvre ses veines et force la femme à boire son sang.

« Non, non William, arrête ! »
ma voix de brise, hurle presque à m’en casser la voix. Je vois les blessures de la femme se guérir plus rapidement et je sens les larmes qui coulent sans pouvoir s’arrêter, j’ai mal au cœur et au loin j’entends toujours les chants joyeux des hommes et des femmes. Je veux le stopper mais avec l’ordre la seule chose que je peux faire c’est tomber au sol « Elle n’y est pour rien William, je t’en supplie. »

Et sous mes yeux il mord le bras de la femme et lui tords le cou dans un craquement horrible. Et dans un sourire sadique il approche ses lèvres de ses oreilles et me fixe. [/i]« Bienvenue dans mon monde petite pute, tu seras ma catin attitrée et en cadeau je te libère d’un fardeau. » et son autre main plonge dans la poitrine de l’enfant et arrache un petit cœur de ce torse. « Joyeux centenaire Lily »

Je me rassois sur le lit dans un sursaut, haletante je sens les larmes sur mes joues avec l’envie de me mettre en boule. Mais la colère me prend, je la déteste. Je haï cette blonde que le village idolâtre alors qu’elle les a abandonnées et qu’elle s’est fiancée à mon maître. Je la haï car j’ai été créer pour la remplacer et pour devenir une arme. Je sens alors la main de Gabriel sur mon épaule et j’essuie rapidement les fantômes de mes larme sur mes joues.

« Je la déteste tellement tu sais. Je voudrais tellement ne plus entendre son prénom et faire en sorte que les gens arrêtent de me comparer à elle. Mais j’ai l’impression que ma vie a été créé pour elle. » Je respire et fini par me relever. « J’ai besoins d’une douche, je ne vais pas tenir. Ma capacité va prendre de plus en plus le dessus sinon. »

Avoir emmener Gabriel dans mon souvenir sans l’avoir mordu et sans l’avoir décidé est une facteur marquant du non contrôle de la capacité et d’un point de rupture très proche. Je me relève et passe ma main dans mes cheveux comme pour essayer de me redonner un contrôle. Me retournant vers Gabriel je le vois se lever avec difficulté.
« C’était vraiment une journée de merde hein ? » j’ai un petit sourire et essaye de passer à autre chose. Je sens que Gabriel à mes côtés la main sur la poignée de porte je me stop un moment, comme une hésitation. Je sais qu’ici ma capacité est canaliser dans la pièce mais une fois sortie il n’y aura plus de barrière et je sais qu’elle peut atteindre beaucoup de monde. Je ne peux pas laisser les gens savoir ce que je cache depuis si longtemps, je ne peux pas les blesser si un mauvais souvenir remonte à la surface. Caressant mon bracelet, j’arrache une plume et sent le pouvoir de la sorcière s’échapper et m’envelopper comme un cocon, une douceur mais aussi un bouclier invisible protégeant tout le monde de ma particularité. C’est le seul moyen qu’elle a eu au début pour pouvoir m’approcher sans ressortir pleine de cicatrice, de mes cicatrices. Ça ne durera pas plus de cinq minutes, voir moins au vue du déraille totale de ma mémoire. Soupirant, je sens les attaques des souvenirs venir ricocher contre la protection de la sorcière ne s’échappant plus hors de moi, un petit sourire aux lèvres je me retourne vers le sang-pur derrière moi « Pour le pire et pour le meilleur.» De mon autre main, je lui prends la sienne et la porte à mes lèvres pour pouvoir l’embrasser dans un petit sourire et fini par ouvrir la porte.

Je me retrouve face à la cuisine, je regarde rapidement le plan de travail et voit le marbre fissuré, le craquement me revient en souvenir et je comprends que malgré mon black-out total, la vie à continuer pendant mon absence. J’entends un petit bruit, tournant la tête je vois alors la présence timide de cette petite tête blonde derrière la porte de sa chambre, lâchant la main de Gabriel, je lui tends les bras et attend qu’Alaïs vienne à moi. Il lui faut peu de temps pour venir et je l’enlace dans mes bras, posant ma tête sur la sienne et fermant les yeux.


« Désolée, pardon de t’avoir fait vivre tout ça ! Tu as été forte Alaïs, bien plus que personne d’autre. »
Je lui embrasse le sommet du crâne et lui apporte le maximum de réconfort et de tendresse que peu lui offrir mon cœur à cet instant précis. Je n’ai aucune idée du temps où je reste ainsi à la serrer dans mes bras, mais je sens la barrière d’Alyssa faiblir. « Vous m’excuserez tous les deux, mais même si je ne suis pas la plus sale j’ai besoins d’une douche ! » Un bain aurait mieux fait l’affaire, mais je fais avec ce que j’ai et je n’ai pas envie que Josh me voie dans un tel état. Lâchant la jeune fille je me dirige vers la salle de bain et ferme la porte derrière moi. Trouvant de la sauge dans la pièce je la brûle au moment même où le bouclier d’Alyssa s’envole et me coupe de tout être vivant.
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Gabriel Rakel

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMer 4 Nov - 22:31

Il se passera des heures avant qu’enfin l’esprit de Gabriel est à nouveau attiré vers la réalité. Ou tout du moins ce qu’il pensait être la réalité. Cette odeur de mort et de terreur reprenait place dans son environnement. Cette sensation que ces murs sont de trop. Cette envie que tout s’arrête enfin. Et puis finalement une pointe d’espoir revenir, comme s’il était enfin autorisé de penser qu’il y avait autre chose après l’enfer. Mais la respiration de Gabriel se faisait plus pesante, moins facile, comme si désormais un poids le prenait. Un poids physique. Un poids sur son âme. Comme si son esprit le forçait à comprendre que dans cet espoir il devait y trouver ses propres réponses. Comme si dans cet espoir il devait y trouver des réponses sur bien plus. S’il lui semblait plus tôt être attiré par une réalité qui n’était pas la sienne, son esprit voulu le rappeler vers une autre réalité. On le rappelait vers la surface. Une surface qui n’était pas la sienne. Comme un nouveau rêve qui réveillerait plus de confusion que de réponses. Oui, il en était convaincu. Ce ne pouvait être que l’attirance vers un rêve. Un rêve et rien de plus…

« Ne me dit pas qu’il a peur du grand méchant loup ?! »

Un rire résonne dans un écho le long du couloir vide longeant la chambre de l’enfant, alors qu’à côté de son lit le garçon entendait un soupir précédant un « désespérant » dans un gaélique parfait. Le jeune brun ne verrait pas d’où provenait cette remarque, mais n’avait aucun doute de qui avait prononcé ces mots. Caché sous les draps épais de ce lit dans lequel il n’avait jamais à dormir, il préférait rester à l’abris, ignorant les appels et tentatives pour le rassurer de cette mauvaise blague. Même la voix douce de sa mère interpelant les deux hommes ne l’attirait pas à l’extérieur de son lit.

“Les premières aurores boréales sont visibles, vous ne voulez pas manquer cela ?”

Son gaélique était plus maladroit, et le jeune sang-pur semblait nostalgique de cet accent anglais si aristocrate qui s'était effacé après des siècles vécus dans les terres calédoniennes, bien loin de ses terres natales au plus proches de la royauté anglaise. Même si la jeunesse de cette pratique était encore maladroite, elle trahissait tous les efforts et l’attention qu’elle mettait à prononcer ces mots qui ne lui étaient pas encore naturels.

“Ça suffit maintenant, sort de là.”

Dans un rire doux qu’il n’avait pas entendu depuis longtemps, les bruits de pas s’éloignaient, alors que le jeune garçon pu entendre sa mère annoncer à leurs invités que les deux écossais les rejoindraient bientôt. Alors en réponse aux paroles de son père, le garçon ne put que secouer la tête, parfaitement décidé à ne jamais quitter cette protection que ses draps lui offrait. Après tout, il n’avait connu pendant 20 ans que les dédales de couloirs de leur manoir familiale, et ne gardait qu’un souvenir amer de son unique sortie. Une aventure qu’il regrettait et s’était juré de ne jamais recommencer. Alors se trouver ici, dans ce manoir à des heures de marche de leur ‘chez-eux’ n’était pas naturel. Ce qui sembla exaspérer l’homme qui se laissa tomber dans un nouveau soupir. Etait-il exaspéré de la réaction de son fils ? Ou des conséquences de son propre choix de contraindre la liberté de son fils ? Finalement, dans une voix presque éprouvée, il questionna. Ou tout du moins ordonna.

« Ta tante attendait avec impatience de voir le aurores boréales, tu gâche le plaisir de tout le monde. Alors sort de là, ou dis-moi quel est le problème. »

Après une hésitation de plusieurs secondes, la voix du garçon se fit enfin entendre,  doucement, étouffée à travers les draps.

« Le loup... »

Un simple murmure d’interrogation échappa au sang-pur, alors qu’un sourire amusé se dessina sur ses lèvres.

« Il y a un loup qui nous chassait dans les Glen Coe. Je l’ai vu nous chasser. »

Un léger rire échappa au sang-pur alors qu’un « Ah... » de confirmation lui échappa. Les paroles de son ami n’étaient pour une fois pas totalement idiotes.

« Tu lis trop de contes avec ta mère. Les loups ne sont pas toujours une représentation du mal. Parfois ils représentent plutôt la protection, la famille- »
« Pas quand ils font plus de 12 pieds de haut... »

La remarque du garçon bloqua l’homme dans sa réflexion, alors qu’il s’apprêtait à continuer son discours. Tout ce qu’il put lâcher fut un « certes » en confirmation aux propos de son fils. Puis après quelques secondes de réflexion, il reprit.

« Est-ce que tu sais ce que sont les yeux vairons ? »

En simple réponse, le garçon hocha la tête sous les draps, forçant l’homme à interpréter la signification du geste.

« Et si je te disais que j’ai déjà rencontré un grand loup aux yeux vairons ? »

Après de nouvelles secondes d’hésitation, le garçon commença à relever le drap de son visage pour observer son père qui affichait un sourire presque satisfait d’avoir piquer la curiosité pourtant excessive de son fils. Il ne sortirait pas de ses draps. Pas tout de suite. Il observerait le regard bleu glace de son père alors qu’il raconterait l’histoire de ce grand loup aux yeux vairons. Il ne se souviendrait de rien. Pas même du nom qu’il portait…


Il ne fallut pas longtemps à Gabriel pour reprendre conscience, tiré de ce sommeil de plomb. Il lui semblait désormais que le dernier souvenir vécu n’était qu’une illusion lointaine, qui aurait put faire sombrer le sang-pur dans une nouvelle absence. Cela aurait été le cas si dans ses bras le corps de Lily s’agitait. Instinctivement, il puisa en lui pour rechercher son aura pour aider la jeune femme, mais cela lui serait désormais impossible. Il pouvait sentir son aura s’éteindre, comme il avait pu le ressentir  à son arrivée en prison, mais cette fois elle était encore là. Loin, mais elle n’avait pas disparu. Il n’avait  donc plus la moindre emprise sur Lily qu’il laissa s’extraire de son étreinte sans aucune résistance. Le peu de force du sang-pur ferait qu’il ne chercherait même pas à se relever. Elle était toujours dans la pièce, à cet instant ce fut assez pour le rassurer. Cela ne signifiait pas que la situation était gagnée, mais qu’elle pourrait être contrôlable. Un minimum en tout cas. C’est tout du moins ce que Gabriel espéra, jusqu’à ce qu’il entendit une toux grasse faire écho dans la chambre, et sentir l’odeur du sang. Ce fut assez pour que - par reflex - le vampire se redresse dans un sursaut, prêt à porter assistance à la Lily. Mais la nausée qui l’attrapa au même moment fut de trop. Il pouvait sentir les larges perles de sueur se former à la base de sa nuque. Putain… C’était vraiment la me-

“Qu’est-ce que tu as fait blondy ?”

Un nouveau sursaut reprit Gabriel, alors qu’il se tourna vers la gauche pour observer l’origine de cette voix qui résonnait dans la chambre. D’autres paroles se fit entendre. Un monologue bien trop long pour lui, alors que désormais le sang-pur s’était hissé contre la commode pour en sortir le coupe-papier : son arme de fortune. Non. Des formes se dessinaient face à lui. Des auras plus que des formes humanoïdes. Putain… La folie de sa mère était à son maximum. Ce fut d’ailleurs cette réflexion qui le fit lâcher le coupe-papier au sol, à côté de la commode. Il ne savait pas qui était dans la chambre. Frénétiquement, luttant contre des nausées provoqué par chaque mouvement de son regard, le sang-pur tentait d’analyser ce qu’il se passait autour.

“Interdiction de tuer mon engendrée”

Son regard se porta enfin sur Lily, parce que à ses côtés se trouvait William, le coupe-papier à la main, jouant avec dans une désinvolture qui l’horripilait. Son sourire sadique ne trahissait qu’une envie que Gabriel interpréta : interdiction de tuer son engendrée : elle est sa propriété. Et puis, après de longues secondes à fixer ce sourire qu’il souhaitait voir disparaitre, le regard de Gabriel fut attiré sur Lily lorsqu’il entendit sa voix.

“Je ne comprends pas …. Tu te l’es fait tatouer ?”

… L’esprit du sang-pur bloqua, il ne parvenait même pas à analyser ce qu’il se passait devant lui. Le visage de Lily ne s’était pas animé, la voix ne provenait pas d’elle.

“Je t’avais dis qu’elle n’apporterait que ton malheur…”

Une douleur prit Gabriel, alors qu’il n’eut que pour reflex de porter sa main à son torse. Non, la main de Lily ne l’avait pas transpercé comme dans l’une de ses nombreuses hallucinations du passé.

“Bien entendu Lily, tu ne comprends pas ?”

Une nouvelle fois, l’esprit de Gabriel bloqua. Il n’y avait aucune logique, si ce n’était que la folie de sa mère s’était enfin installée de manière permanente dans l’esprit de Gabriel. Il avait besoin d’alcool. Vraiment. Il avait besoin d’éteindre tout ce qu’il se passait. Mais surtout d’éteindre cette résonance en lui en entendant les paroles de cet homme qu’il ne connaissait pas. Elle était plus vivante que les paroles qu’il avait pu entendre dans les souvenirs de Lily. Il semblait presque à Gabriel qu’elle était à nouveau ‘normale’, comme il l’avait toujours entendu. Ça n’avait aucune logique. Que ce soit d’entendre cette voix. Ces résonances. Il n’y avait aucune putain de logique. Jusqu’à ce que son aura lui poussa dans un dernier élan d’énergie un nom. Celui de Lily. Il avait pu entendre cette voix dans ses souvenirs. Et à nouveau la voix de cette femme abominable. La logique s’inscrivait désormais alors que la pièce se remplissait de cris de terreur qui aurait pu le pousser de l’autre côté de la nausée.

« Assez ! »

Gabriel leva à nouveau le regard vers Lily, comme s’il ne se rendait compte que maintenant que son regard s’était posé sur sa main gauche qui s’était à nouveau saisit du manche du coupe-papier. Cette voix avait un écho perceptible. Faisait parti de la réalité. Et puis à nouveau, son esprit fut replongé dans ces sensations qu’il reconnaissait : cette odeur, ces bruits, cette atmosphère. Non. Il lutterait pour éviter ce retour-

“Merci.”

Il fallut plusieurs secondes à Gabriel pour reconnaitre sa propre voix. Elle semblait lui venir d’autre tombe. Elle était éteinte. Roque. Plate. Presque morte. Non. Il en était hors de question. Pas maintenant. Pas encore. Gabriel ne supporterait pas de se replonger une nouvelle fois dans ses souvenirs. Dans ces tortures presque quotidiennes. Dans cet enfer qu’avaient été ces années d’enfermement. Il pouvait d’ailleurs ressentir les tensions que son corps avait subit la veille se réveiller. Sa gorge se serrer au souvenir de ce cri de douleur qu’il n’avait pas pu retenir. Mais les voix ne s’arrêtaient tout de même pas. “Pas de quoi.” Son corps ne parvenait pas à laisser échapper ce grognement qui grondait en lui. Comme si tout était bloqué. Aussi bloqué qu’était ce rictus qu’il ne reconnaissait pas avant d’entendre a nouveau sa voix éteinte. “Une irlandaise en plus !” Et puis un nouveau rire sembla éclairer cette pièce. Un rire cristallin qu’il entendant rarement. “Merci pour l’information !” Désormais une seule envie animait Gabriel : il avait besoin d’alcool. Besoin d’éteindre son esprit. Ses pensées. Ses souvenirs. Ceux de Lily aussi. Ça devenait trop. Il savait aussi que ranimer ses propres souvenirs portait un risque beaucoup trop élevé. Celui de réveiller un lien qu’il espérait endormi au maximum à cet instant précis. D’ailleurs il pouvait commencer à entendre ce rire perçant pointer au loin, comme une pensée mêlée à une impression de déjà-vu. Il savait exactement ce qu’il pourrait se passer derrière. Pas maintenant. Pas ce weekend. Alors ce rire s’éteignait, comme si cette supplication silencieuse était assez satisfaisante. Ou peut-être avaient-elles perçues cette nouvelle voix qui s’était réveillée dans son esprit ?

“Elle ne peut pas savoir ce qu’il se passe.”
“De ce que j’ai pu voir elle est loin d’être idiote.”
“Même. Elle ne peut pas savoir. Que ce soit pour toi ou pour moi.”
“… Fine. Tu te démerde avec elle le jour où elle le découvre.”

Le sang-pur se releva difficilement du sol avec la détermination de trouver dans la cuisine une bouteille de whisky, mais il fut rapidement rattrapé par la nausée qui le prit immédiatement, le faisant chuter sur le lit. Il porta sa main au visage comme pour tenter d’effacer les marques de ces autres voix qui s’animaient. Il ne voulait pas les entendre.

“Elle est au courant.”
“Va-t’en. Occupe-la, je m’occupe d’elles.”

« Putain Gabriel parle-moi !! »

What the… L’esprit de Gabriel était nulle-part. Il était impossible de dire qu’il était ailleurs, il était juste nulle-part. Ni dans ses souvenirs. Ni dans la réalité qui n’en était pas une. Il avait juste perdu tout repère.

“Mais-”
“-Je t’avais prévenu. Tu te démerde avec elle. Maintenant dégage.”

Gabriel perçu une hésitation dans le regard du démon auquel il ne répondit que d'un grognement menaçant, avant de finalement partir sur la droite du vampire, évitant soigneusement le mauvaise présage qui tenta d’interpeler le démon qui s’éclipsa. C'était trop tard pour elle, et le bon timing pour lui. Elle n'aura pas le temps d’apercevoir la ‘fuite’ du démon de glace, puisqu’aussi rapidement le sang-pur arriva à sa hauteur, détournant son attention. Il pouvait ressentir qu'il reprenait un peu ses forces. Qu'il retrouvait certaines de ces capacités qui l'habitait avant cet enfer. Il savait aussi ce que lui réserverait les prochaines heures. Un traitement particulier digne d'un sang-pur. Alors c'est dans un sourire faux que le sang-pur déclara a la jeune blonde :

“Amélia, cela faisait longtemps.”

Non, pas vraiment. Cela ne ferait jamais assez longtemps, mais il lui fallait détourner l'attention de la blonde alors que la porte du bâtiment grinça, prête à laisser sortir dans la cour certains compagnons d'infortune.

“C’est l’heure de ton rappel.”

C’est dans un rire cynique que le sang-pur acquiesça. Pourquoi avoir besoin d'horloge lorsque la peur de ces gardiennes étaient réglée comme des pendules ? Ce n'était pas surprenant qu'il pouvait ressentir le mirage de sa force. L'ombre de son aura. Le tour faisait partie de leur petit jeu auquel il n'avait fallu qu'une partie à Gabriel pour en comprendre l'enjeux. Il avait pensé une seule et unique fois qu'avec ce mirage il pouvait éliminer ces gardiennes. Une erreur qu'il n'avait pas commis une seconde fois. Etait-ce la seule raison qui l'empêcher de se défendre ? Non. Il savait qu’il achetait du temps pour les autres. Il aurait pu les tuer, elle et sa camarade, mais elles étaient désormais un facteur connu. Leurs habitudes, leurs capacités, leurs modes de pensée. Les tuer auraient signifié repartir à zéro. Découvrir des mesures renforcées. Et potentiellement se sacrifier.

Lorsque les doigts de Lily touchèrent le col de sa chemise, la respiration de Gabriel se bloqua alors qu’il dû retenir un sursaut sous la surprise de revenir à l’instant présent. Et en même temps, la situation était beaucoup trop similaire. Le regard fixa le sol de sa chambre, son corps ne fit le moindre mouvement. Il ne dit rien, attendant que la tornade passe. Il était autant figé que lorsque sa mère eu le même geste. Il ne la regardait pas. Il savait ce qu’il allait se passer, et qu’il ne pouvait pas lutter contre ça, alors autant faciliter les choses pour moins souffrir. Il l’avait vécu plusieurs heures plus tôt, alors autant appliquer cette même théorie. Lorsque la main de Lily se glissa contre sa joue dans une caresse, le sang-pur dû retenir un nouveau sursaut alors que ses yeux se fermèrent. Sursaut qui fut rapidement oublié lorsqu’il sentit le front de Lily contre le sien. Le sang-pur lâcha un soupir de soulagement, comme s’il acceptait enfin de respirer après de longues secondes d’apnée, alors qu’il ne lui semblait se rendre compte que maintenant qu’il y avait eu une faille dans sa recherche de tout dissimuler : le col de sa chemise était imbibé de sang. Crap.

“C’est que qu’importe la situation, qu’importe qui ose me retenir je te promets que je trouverai toujours un moyen de revenir vers toi, revenir pour toi, toi et seulement toi Gabriel.”

La voix de Lily résonna dans l’esprit du sang-pur, mais ne retrouvait pas son écho physique, comprenant qu’il s’agissait de ce souvenir de cette scène qui aurait pu virer au drame comme la moindre rencontre entre les deux vampires. Il ne voulait toujours pas qu’elle revienne. Il voulait simplement qu’elle reste. Qu’elle ne parte pas. Qu’elle reste avec lui. Qu’elle ne parte jamais… A cette même pensée, Lily s’éloigna de lui, alors qu’il n’eut pas la force de relever la main vers la sienne pour la retenir. Avant même qu’il puisse faire quoi que ce soit, elle était déjà assise sur le lit à coté lui.

« Bienvenu dans la partie que je ne contrôle pas. J’appelle ça un trop-plein …. Le fait de mémoriser tout en continue même en dormant disons que parfois ça merde car mon cerveau n’arrive pas à décompresser comme vous. »

Le sang-pur ne remarqua pas le geste de Lily contre son bras, profitant simplement qu’elle soit contre lui et le retienne par la main pour fermer les yeux quelques secondes. Ce qui fut rapidement une mauvaise idée, démultipliant la sensation de nausée. Alors difficilement il ouvrit les yeux pour poser son regard sur leurs doigts entremêlés.

« L’eau est l’unique moyen pour que ma capacité ne prenne pas le dessus. Ça fait sauter la soupape. »

Il comprenait. Parce qu’il partageait cette sensation ; après tout, les deux vampires s’étaient retrouvés dans la piscine de l’Académie quelques mois plus tôt. Mais aussi parce qu’il avait pu sentir cette sensation que la pluie avait apporté à Lily dans cette foret.

« Rooooh toi, tu vas me faire le plaisir de dégager d'ici tout de suite ! »

… Crap. Pas celui-là, pitié. « En y réfléchissant, peut-être que "Lily" était un rôle trop bien conçu pour pouvoir réellement exister… » Voila les mots qui concluaient ce souvenir. Ces mots qui faisaient de lui surement le pire des connards.

« Qu’est-ce que … »
« Tout va bien. »

Les paroles de Gabriel avaient été fermes, mais avait gardé un ton rassurant, doux. Pourtant en regardant l’air sur le visage de Lily, il se rendit compte que non, tout n’allait pas bien. Gabriel pouvait passer des décennies, voir même des siècles sans que personne ne découvre son don. Il était parfaitement caché. Parfaitement dissimulable, même pour ceux qui le subissait. Mais là, la situation était différente. L’envergure était plus grande. Mais pour autant que le phénomène était compliqué à expliqué, ses paroles étaient naturelles et fluide. Les auras n’étaient pas une chose obscure pour Gabriel, mais il savait que ce n’était pas pour autant facile à percevoir pour d’autres. Mais ça n’était pas pour autant qu’il était facile à percevoir pour d’autres. Mais il n’eut aucunement la possibilité de terminer ses explications, que Lily l’interrompit pour l’embrasser.

« Est-ce que tu te rends compte à quel point tu me rends fou ? »

Son esprit ne pu qu’à son désespoir prier pour ne pas se replonger dans un nouveau souvenir. Il ne supportait pas nombreuses conneries qu’il était capable de sortir. Ses paroles avaient toujours été mesurées, réfléchies. Parfaitement alignée à une stratégie prenant en compte plusieurs coups d’avance. Et pourtant, lorsqu’il s’agissait de Lily, il devenait le plus idiot des tacticiens. Celui qui décidait de se laisser enfermer dans une cellule pour prouver son allégeance et sa bonne foi.

« Je sais, je sais que jamais te me fera de mal Gabriel et que tu feras tout pour que j’aille bien. Nous nous protégeons l’un l’autre depuis notre rencontre. »

Un soupir de soulagement échappa au sang-pur avant de répondre au nouveau baiser de Lily, avant que les deux vampires se retrouvent allongés. Il aurait pu s’endormir là. Clairement. Son corps l’attirait pour un nouveau sommeil. Jusqu’à ce qu’une nouvelle voix refit surface.

« Il est temps d'arrêter de jouer Ciara. »

Gabriel n’eut pas le temps d’analyser s’il s’agissait d’une de ses hallucinations ou le souvenir de Lily, quand il sentit une brise contre lui et l’herbe sous lui. Et puis il pu voir cet homme qu’il haïssait. Qu’ils haïssaient.

« Je l’ai fait pour toi Ciara. »



« Joyeux centenaire Lily »

Sans prévenir, il était de retour dans sa chambre, et à ses cotés Lily se redressa, et Gabriel put sentir l’atmosphère se remplir d’une nouvelle odeur salée, et son origine n’était aucunement un mystère pour le sang-pur, alors que sa main se glissa contre le dos de la jeune femme, sentant sous sa paume les sursauts que sa respiration haletante provoquait. Alors sa main remonta pour se caler contre son épaule en même temps que Gabriel se redressa pour revenir au plus proche de la jeune femme. Il ne prononçait pas le moindre mot, il en était incapable. Son regard avait viré au noir sous la colère contre William. Quelle promesse de merde avait-il fait. Le sang-pur en était venu à se demander si le Conseil avait été au courant des agissements de William, avant de se rappeler que s’il avait pu passer pour mort pendant des décennies, il ne faisait aucun doute qu’il avait pu faire passer ses agissements préférés à la barbe du Conseil. Et puis… Soyons honnête, il aurait été parfaitement inutile. Après tout, le mouvement de Nathanaël avait réussi à se créer. Evidemment qu’il n’aurait jamais condamner le moindre de ses crimes.

« Je la déteste tellement tu sais. Je voudrais tellement ne plus entendre son prénom et faire en sorte que les gens arrêtent de me comparer à elle. Mais j’ai l’impression que ma vie a été créé pour elle. »

Les paroles de Lily firent l’effet d’une masse sur Gabriel. Il n’eut même pas le temps de réagir lorsque la jeune femme se releva. Il n’avait que cette impression étrange. Le regard de son père. Celui de sa mère. L’impression d’être chassé. Il était triste, sans comprendre quoi. Il entendait la voix de son père l’appeler sans comprendre pourquoi. Et puis les paroles de Lily firent écho avec cette image de la jeune blonde dans le salon à discuter avec d’autres adultes. Il la détestait à ce moment-là. La jalousait. L’enviait. Puis l’image de William revint à lui. Ce regard terrible qui l’avait forcé à le scruter avant d’oublier ces souvenirs. Et puis enfin, il lui semblait être autorisé à penser par lui-même à nouveau. Sentir cette sensation d’emprisonnement de cette image que tous espèrent que Lily deviendra. Et ce souvenir de se demander si Lily sera toujours elle-même le jour où elle redeviendra Ciara ? Aura-t-elle le choix de rester celle qu’il a toujours connu et qu’il veut garder auprès de lui ? Le sang-pur n’eu aucune chance de poursuivre son fil de pensée plus loin, puisque la voix de Lily l’attira à nouveau vers la réalité.

« C’était vraiment une journée de merde hein ? »

Gabriel hésita une seconde, ne se rendant compte que maintenant qu’il s’était relevé instinctivement lorsque Lily s’était levée. Son corps entier le tirait, et était partagé entre l’envie de retourner se coucher et manger tout ce qu’il pouvait trouver. Il était affamé, et sentait que son corps avait besoin de refaire un plein d’énergie nécessaire pour surmonter ce que le reste de la journée lui réserverait. Parce que oui, il en était désormais certain que le reste de cette journée, le reste de ce weekend même, serait surement rempli d’autres événements qui chercherait à le pousser à tout abandonner. Son corps puisant dans les dernières réserves d’énergie serait loin de l’aider à surmonter tout cela.

« En même temps si tu arrêtais de faire ton difficile… »

L’air d’Ellen dans l’embrasure du dressing était sérieux, sévère, mais disparu derrière la porte que Lily ouvrit après avoir déclaré :

« Pour le pire et pour le meilleur. »
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Alaïs S. DeLacour

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Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen Vide
MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyJeu 5 Nov - 16:14

Le sel marin parvient jusqu’à mes narines, alors que devant moi une mer calme berce doucement les quelques mouettes qui se reposent sur elle. Le soleil chauffe ma peau blanche, alors que je suis allongée sur un des bains de soleil placé sur cette plage de sable fin, le visage à l’abris sous un large chapeau. Sur ma gauche, j’aperçois mon père, au loin, dans un des salons de notre maison sur la côte méditerranéenne. Je n’entends pas ses paroles malgré les portes-fenêtres ouvertes en grand, mais perçois parfaitement sa colère contre son interlocuteur au téléphone. Je ne m’y intéresse pas : je ne me suis jamais intéressée au travail de mon père. Je n’y ai jamais trouvé le moindre intérêt. Alors que je vais pour replacer ma tête contre le coussin pour profiter du reste de mon repos, une ombre vient se faire sur ma droite, me forçant à rouvrir un œil à travers mes lunettes de soleil. Le propriétaire de cette ombre dépose sur la desserte un verre, et me déclare dans un sourire enthousiaste : « Un coca, sans bulle. Et beaucoup de glaçons ! » Je m’arrête quelques secondes sur son regard marron, presque noir. Je le reconnais. Sa chevelure noire aussi. Il était l’image parfaite que toute personne normale se faisait d’un démon. Il aurait même pu être le diable en personne. Mais ses sourires lui donnaient un côté angélique qui en attirait beaucoup. Mais lorsqu’il prononce mon nom, son regard se change, pour revenir au bleu de glace qui peut me fixer pendant de longues minutes, se demandant certainement ce qu’il allait faire de moi. Et son sourire se fait plus machiavélique. Oui, il était un démon déguisé. Désormais il me semble que tout le monde l’adore, l’idolâtre. Et que je suis la seule à connaitre son vrai visage. Ses yeux noirs. Ses cheveux bruns. Ses crocs qui n’hésitent pas une seule seconde à m’attaquer.

C’est dans un sursaut que je me réveille, alors que j’entends à nouveau mon nom être prononcé. En boule dans mon placard, le visage reposant sur mes bras, mon rêve tentant de balayer mes derniers souvenirs de la nuit précédente. Le regard noir de Gabriel. Sa gorge massacrée. Ses hurlements. Et puis le bruit d’un corps qui est trainé au loin. Je pouvais encore entendre sa respiration, mais elle était lente. Beaucoup trop lente pour transparaitre le moindre état normal. Mais il n’y avait eu aucune peur. Aucun cri. Seul le bruit de la peau qui été transpercée. D’ailleurs, rien que d’y repenser, un frisson d’angoisse me traverse. Je n’ai jamais connu Gabriel ainsi. Je ne me rappelle même pas ma transformation, seulement de cet homme qui voulait m’enseigner par mimétisme à être un vampire. Une voix étouffée se fait à nouveau entendre, appelant mon nom. Elle semble désormais inquiète. Je le ressens autant dans sa voix que de ce que cette personne émane. Cela me force à me tirer totalement de mon sommeil, et désormais j’entends aussi des bruits de pas dans ma chambre qui se rapprochent de moi, avant que la porte s’ouvre laissant entrer les rayons du soleil du matin dans le dressing. Pourtant je ne les perçois pas. Toujours blottie dans le pull de Gabriel, la capuche remontée sur ma tête alors que mes bras bloquent ma vue. Je n’ai aucun réflexe de survie, étant totalement à la merci de la personne qui venait d’ouvrir cette porte. Je ressens aussi que mes paupières sont lourdes et qu’elles ont du mal à s’ouvrir. Un peu comme dans un de ces rêves où j’ai besoin de me réveiller mais que ça en est impossible. Alors que je tente de me redresser, mon bras recouvre mes yeux en les frottant pour effacer toute trace de sommeil, et cela semble être assez pour également réveiller mon esprit et enfin comprendre les paroles qui me sont prononcées.

« Il est l’heure de petit déjeuner. Et il va être temps de réapprendre à dormir dans un lit jeune demoiselle. »

II Je ne prête pas attention à la dernière remarque de Wilhelm. Ni à la première non plus en réalité. La dernière fois que j'ai dormi dans un lit c'était pour me réveiller et découvrir Gabriel dans un état à en glacer le sang. Les placards sont devenus une nouvelle source de gestion de mes peurs. Je sais, il n'y a aucune rationalité à mon raisonnement autre que pouvoir entièrement gérer l'environnement direct dans lequel je me trouve. La logique voudrait que je me sente emprisonnée, à la merci de n'importe qui sachant où je suis. Mais que ce soit aujourd'hui ou des mois plus tôt, ce besoin de me cloisonner dans un espace restreint m'aide. Il m'a aidé à fuir Gabriel pendant des semaines, et il m’aide désormais à fuir ce que je ne comprends pas. Finalement, je sens les mains de Wilhelm se poser sur mes bras, démêlant ma posture, et me forçant à relever la tête vers elle. Je ressens son impatience. Je sais qu’elle fait tout pour le masquer, mais je la ressens tout de même. Avec une pointe d’exaspération. En même temps je la comprends, je ne sais pas si j’aurais la patience à sa place. Surtout que je n’arrive qu’à prononcer qu’un seul mot, le prénom de mon sang-pur, ce qui provoque un soupir chez Wilhelm qui se relève pour regarder dans mes vêtements suspendus dans le dressing, en tirant quelques-uns de là pour les replier sur son bras.

« Il est encore dans sa chambre avec Lily, il n’est pas ressorti depuis cette nuit. » Je ressens son hésitation, accompagnée d’une pointe de tristesse. Elle n’avait pas été la cette nuit, donc je ne pouvais que me douter qu’elle avait été informée de la situation par les gardes. Puis elle revient attraper ma main pour la tirer vers elle, m’incitant à me relever. « Prenez une douche le temps que je prépare le petit déjeuner, ça effacera une partie des tourments. »

Wilhelm ne me laisse désormais pas le choix, et au bout de quelques minutes je me retrouve au milieu du salon, entraînée vers la salle de bain. La pièce n’a quasiment pas changé depuis cette nuit, si ce n’est qu’elle est désormais baignée par les rayons de soleil du matin. Je remarque aussi un sac de courses sur le plan de travail, ne pouvant qu’imaginer que Wilhelm avait prévu de remplir les placards avec de nouvelles provisions. Certains choisissaient de tout nettoyer pour se changer les esprits, j’avais désormais compris que Wilhelm cherchait à nous faire manger autant qu’il puisse être possible. Et je ne pouvais qu’imaginer la frustration d’avoir en face d’elle Gabriel qui était le premier à arrêter de manger à la moindre contrariété. En attendant de me confronter à nouveau à la réalité, je profitais du jet de douche bouillant qui tombe sur moi. Je n’avais aucune idée de la durée de ma douche, mais ce fut assez pour enfin détendre les muscles de mon dos qui avaient souffert après deux nuits à dormir dans des positions peu confortables. Au fond de moi j’avais l’espoir que le bruit de l’eau dans la salle de bain et des ustensiles dans la cuisine seraient assez pour que Gabriel et Lily sortent de cette chambre, mais je ne put que constater que ce ne serait pas le cas quand je sors de la salle de bain habillée d’un jean gris et d’un t-shirt noir, séchant mes cheveux dont les boucles s’étaient resserrées avec la douche. Et devant moi, un petit déjeuner complet m’attendait, m’invitant à m’assoir à table pour le dévorer. La discussion avec Wilhelm est calme, pas des plus passionnantes, car nous gardons toutes les deux dans un coin de notre esprit que tout peut se passer derrière cette porte. Et puis, comme si elle avait gardé cette arme redoutable dans son sac pour le moment le plus opportun, Wilhelm sort du sac de courses plusieurs bouteilles de whisky qu’elle range dans le placard habituel en déclarant :

« Du whisky et du jazz, c’est souvent ce qui lui permet de tenir de telles épreuves. »

Un ange passe, ne sachant pas comment je devais réagir, ou tout du moins si j’avais le droit de rire alors que c’est clairement la seule réaction que mon esprit veut déclencher. En soit, ce n’était pas drôle, car je savais que la phrase de Wilhelm était pour me préparer à ce qui arriverait plus tard, mais c’était également tellement absurde qu’il était certain que je ne pouvais pas retenir un pouffement de s’échapper de mes lèvres, ce qui déclencha un sourire chez Wilhelm. Ce fut d’ailleurs assez pour détendre l’atmosphère, et réengager la conversation ou j’échange enfin de vraies réponses avec elle. Wilhelm restera une bonne heure avec moi à l’appartement, avant de finalement me laisser a nouveau a la solitude de cet espace trop calme pour présager quoi que ce soit de bon. Je retourne alors dans ma chambre, et décide d’y passer les prochaines longues heures qui s’écouleraient lentement. Les tours de garde s’enchaineront, le message de passation restant toujours le même : « rien à signaler ». Et pendant ce temps-là, je serais parvenue aux dernières pages de ce livre commencé deux jours plus tôt, alors que les rayons de l’après-midi baignaient désormais ma chambre. Jusqu’à ce qu’enfin j’entende un bruit dans l’appartement : la poignée de porte de la chambre de Gabriel, et enfin cette porte s’ouvrir.

Il me faut quelques secondes pour me remettre de cette vague qui envahie l’appartement, ne pouvant que provoquer plus de questions quant a ce qu’il s’est passé de l’autre coté de la porte. Je me rends rapidement compte que cette vague est un amas de colère, tristesse, instabilité, et fut assez pour me faire trébucher lorsque je décide de me lever pour me placer derrière cette porte que je n’ose pas franchir. Je ne fais qu’observer par l’entrebâillement pour constater que Lily est la première à sortir, suivie par Gabriel. Je ne bouge pas, préférant attendre de voir les réactions des deux vampires. Mais la seule invitation que je reçois vient de Lily, me faisant hésiter une nouvelle fois. Alors c’est d’un pas lent que je les rejoins, m’arrêtant à une distance qui me semble sécurisée, mais visiblement ce ne fut pas assez car avant que je puisse réussir à me sauver de la moindre emprise je me retrouve dans les bras de Lily, ce qui a pour premier effet de m’effrayer. Je sais : c’est idiot. Et j’en venais même à apprécier les gestes de Wilhelm ce matin, et les comprendre. Si la veille elle n’avait eu aucune hésitation à me prendre dans ses bras, ce matin elle maintenait ses distances, comme si elle avait pu désormais percevoir l’angoisse qui m’habitait de me retrouver à distance d’attaque d’autres.


« Désolée, pardon de t’avoir fait vivre tout ça ! Tu as été forte Alaïs, bien plus que personne d’autre. »

Je comprends l’intention du geste, et entend la chaleur dans sa voix, mais il ne m’est pas difficile de me rendre compte que je ne ressens rien émaner d’elle, et me demander si Lily se rend compte que je me rigidifie dans ses bras. Était-ce parce qu’on me prenait rarement, voir jamais, dans une étreinte ? Ou cette absence d’émotion que je ne peux que constater alors que rien n’émane d’elle. Ou cette impression en moi de savoir qu’elle comme Gabriel a la puissance de me tuer ? Et finalement, je revois Gabriel me prendre dans ses bras la nuit de ma transformation, et deux nuits plus tôt alors que je l’avais provoqué. Mais également la chaleur des bras de Wilhelm la veille. Et cette femme brune que mon être reconnait comme étant ma mère. J’ai l’impression de n’avoir pas cherché à me souvenir de son visage depuis une éternité. Alors lorsque Lily me lâche et annonce son besoin d’une douche pour disparaitre dans la salle de bain, j’ai l’impression que cette tension en moi ne disparait pas. Alors instinctivement je retourne vers ma chambre, jusqu’à ce que je sois stoppée dans mon élan en entendant le bruit de chaise derrière moi. Je ne peux que constater que Gabriel s’est assis à table, faisant face à la porte de la salle de bain, dans un silence de mort. Brisant presque ce silence, un autre grondement se fait entendre. Celui de mon estomac. Alors j’attrape dans les placards le pot de nutella, la brioche et des couverts et vient m’installer à la gauche de Gabriel.

Je ne brise pas ce silence, ne sachant même pas ce que je pourrais lui dire. Est-ce que nous devons parler de ce qu’il s’est passé ? Est-ce qu’il voudra en parler ? Ai-je envie d’en parler ? De toute façon, je le vois totalement absent. Son regard est perdu vers la porte de la salle de bain, et même le bruit du changement de garde derrière la porte d’entrée ne permettra même pas d’attirer son regard ailleurs. J’en viens même à la conclusion qu’il a dû s’endormir les yeux ouverts, mais lorsque je vois une ombre de noir passer dans son regard, je comprends que non. Il n’est juste pas avec moi. Finalement, une idée me vient en tête. Après une dernière bouchée de brioche, je me relève et me dirige vers la cuisine. En quelques minutes, la table est dressée et Gabriel ne réagira à aucun de mes passages auprès de lui. A chacun de mes passages, je ne peux pas m’empêcher de fixer sa chemise. Elle est imprégnée de son sang, et à chaque fois je m’attends à rencontrer sur sa nuque les marques qui le défiguraient totalement cette nuit. Mais non, il semble que sa peau soit parfaitement lisse. Alors que je dépose la bouteille de sang sur la table, je me rappelle les paroles de Wilhelm, et revient quelques secondes plus tard en déposant la bouteille de whisky sur cette même table. Puis je me dirige vers le salon, et regarde dans le carton qui était constamment ouvert. Cela ne faisait que quelques jours que j’habitais ici, mais je l’avais déjà vu se diriger plusieurs fois vers ce carton. D’ailleurs il ne me faudra pas longtemps avant de trouver ce que je cherchais : je tire de la un vieux vinyle de Django Reinhardt. Je n’y connais pas grand-chose en Jazz, mais mes restants de culture française me permettaient de savoir qu’il était l’un des meilleurs, et cela ne m’étonna pas de trouver plusieurs vinyles de lui facilement accessible. Le tourne-disque face à moi ne m’inquiéta pas : mon père avait pour habitude d’en utiliser. Il ne fallut donc que quelques secondes pour que l’appartement baigne dans des mélodies chaudes de guitare, contrebasse, batterie et violon. Lorsque je me retourne pour retourner à table, je croise enfin le regard de Gabriel. Il me semble toujours absent, et pour la première fois je me décide à aller chercher en lui ce qu’il se passe. Il m’avait demandé de ne jamais le faire, mais je ne pense pas qu’il pensait un jour se retrouver dans un tel état. Je ressens rapidement de la tristesse, une rage, une instabilité qui a du mal à s’endormir, et un sentiment d’impuissance. Non. Hors de question. Et il semble que le toaster soit du même avis : il m’aura presque fait sursauter quand les morceaux de pain que j’avais mis à griller sautèrent. Si j’avais bien compris d’où provenait le son, Gabriel non puisque son regard se porta immédiatement sur la porte de la salle de bain. Je m’assois alors sur sa gauche, tirant ma chaise un peu plus proche de lui, et commence à m’affairer à côté de lui. Et lorsque j’ai terminé, je dépose ma main sur son poignet ce qui provoque un sursaut chez lui, plantant son regard dans le mien alors que sa main droite serre la mienne. J’ai l’impression qu’il ne prend conscience de mon existence que maintenant. Il ne cherche même pas à cacher la surprise qu’il émane. Il faudra attendre le moment ou la tartine que je venais de préparer touche son assiette dans un bruit aigu pour qu’il détourne enfin le regard de moi pour constater ce qu’il venait de se passer.


« Je sais que normalement Wilhelm plaisante sur le fait que tu devrais boire moins, mais elle a fait le stock... »

Je laisse planer un silence de quelques secondes, jaugeant ce qu’il se passe chez lui. Cette instabilité ne s’arrête pas, et j’ai même l’impression qu’elle le tiraille. Voir même qu’elle le déconcentre dans cette concentration qu’il n’a pas cette après-midi. Comme si je ne remarquais que maintenant que ma main était toujours retenue avec force, je tente de dégager ma main de la sienne, tentant de glisser les doigts de ma main droite entre nos mains. Mais non, rien ne bouge.

« Les tartines te feront du bien. J’ai encore mis du pain à griller si tu en veux plus. » Le silence se maintient pendant quelques secondes supplémentaires, mais je décide de le briser à nouveau sur un ton léger, concluant même ma phrase dans un petit rire pour alléger la situation. « Mais je vais avoir besoin de ma main pour continuer. »

Même si ma voix est légère, Gabriel face à moi ne bouge pas, son regard reste toujours planté dans le mien, et j’en viens presque à me demander s’il voyait un fantôme en moi ? Est-ce pour cela qu’il ne lâche pas ma main ? Ah, si. Il se laisse retomber contre le dossier de sa chaise, me permettant enfin de pouvoir attraper le morceau de pain suivant, et m’attelant à la tâche d’étaler la noisette de beurre alors que le pain était encore chaud.

« Tu n'es pas inutile tu sais. » Je n’ai pas besoin de lever le regard de la tartine que je préparais pour sentir l'hésitation en lui. « Il faut que tu te sortes ça de ton esprit. Tu n'es pas inutile. »

La seule réponse que j’ai à ma phrase est le bruit d’un tintement de verre, et rapidement l’odeur du whisky se fait sentir, et lorsque je relève le regard vers Gabriel en déposant la seconde tartine dans son assiette, je le vois boire ce verre d’un trait, ne laissant aucun doute au sort qu’il ferait à cette bouteille. J’étais encore partagée sur l’aspect positif de savoir que plusieurs bouteilles attendaient à l’endroit où j’avais sortie celle-ci, mais je n’en ferais pas part. Surtout que rapidement ce verre se remplit à nouveau, pour être immédiatement bu après. Mais en même temps, il me semble le ressentir que quelque chose en lui s’apaise. Est-ce pour cela que j’entends enfin le son de sa voix ?

« Ne me redit jamais ce que tu m’as dit hier. C’est compris ? »

Sa voix est grave, plus grave que d’habitude. Plus sévère aussi, j’en ai presque envie de partir. J’ai l’impression de revenir à la nuit précédente, ou je me faisais gronder de ma gaminerie. D’ailleurs je me referme instantanément. Mes nerfs se tendent, et j’ai désormais qu’une envie : retourner dans mon dressing. Evidemment que je serais prête à lui proposer mon sang à nouveau. C’est ancré en moi comme si j’avais été créée pour ça. Pour le satisfaire, l’aider, obéir à ses ordres. Il ne me l’a jamais dit, mais c’est ancré en moi. C’est tout. Alors si en plus il est blessé, évidemment que je lui proposerais.

« Alaïs. »

Son ton est encore plus sévère, je sais que l’impatience de Gabriel est connue de tous et qu’il ne supporte pas se répéter. C’est ce qu’on m’a répété pendant des mois. Je me recroqueville sur ma chaise, comme si je cherchais à me faire toute petite. Mais je sens ses doigts contre mon menton et ne peux pas l’empêcher de relever mon visage, me forçant à le regarder. Quelque chose me perturbe : je m’attendais à regard aussi sévère que sa voix, mais non.

« Alaïs tu me le promet. »

Je hoche difficilement la tête pour acquiescer, et dans un « bien » que Gabriel déclare pour conclure les évènements, il me libère de son emprise pour refaire face à la table, me laissant hébétée sur ma chaise. Je laisse les dernières tartines non-beurrées sur le coté de mon assiette, attendant de voir quel serait le sort qu’il réserverait à celles que j’ai préparé. Mais contre toute attente, je me rends compte du coin de l’œil que ce qu’il soulève n’est pas une des tartines, ni son verre, mais autre chose que j’ai placé dans son assiette alors qu’il était absent. Mon regard se repose à nouveau sur lui, et l’interrogation sur son visage pourrait me faire rire. Je vois qu’il ne s’attendait pas à ce macaron en forme de lama dans son assiette.

« Tu as vu, on dirait Kuzco ! » Je le vois hésiter, je ne suis pas sûre de ce qu’il devrait me répondre et j’ai l’impression que lui aussi. Alors je décide de compléter. « C’est au caramel… »

Je le vois bloquer quelques secondes supplémentaires, avant qu’il dépose le biscuit dans mon assiette. Mon visage se dessine dans une moue déçue, jusqu’à ce qu’il prononce.

« Ne te vexe pas. Je n’aime juste pas le sucré. »

Je n’ai pas le temps de lui répondre qu’il y a plusieurs parfums qu’il disparait devant mes yeux pour se rendre dans sa chambre. Il se passe plusieurs minutes avant que je le voie revenir en jean, un t-shirt dans les mains. Je sais que ça devrait m’étonner de le voir ainsi, mais non. Ce qui m’étonne le plus, c’est surtout de voir le sang séché contre sa nuque et son épaule. Alors les marques d’hier me reviennent à nouveau à l’esprit, et d’instinct je pose mes doigts sur les miennes de marques, comme pour me rassurer qu’elles ne soient que ces deux petites marques que je peux facilement dissimuler contre le col de mes vêtements. Je comprends sa démarche lorsqu’il se saisit d’un torchon qu’il imbibe d’eau pour se laver à l’évier de la cuisine, puis le torchon fini dans la corbeille à côté du lave-linge avant qu’il se remette à table pour manger les toasts qui devaient désormais avoir refroidit. Je peux ressentir qu’il se force, mais que cela aide tout de même.

Le silence entre nous retombe, et seul le bruit des couverts se fait entendre à un rythme totalement différent de celui que la musique joue. Lorsque le vinyle arrive à la fin de la première face, je me prépare à aller le retourner mais Gabriel me devance, et rapidement la musique se fait à nouveau entendre dans le salon. Je me demande si Lily dans la salle de bain peut l’entendre aussi. Et si oui est-ce qu’elle l’apaisera aussi ? Je ressens déjà chez Gabriel les effets de la solution miracle présentée par Wilhelm. Le calme commence à se ressentir, et lorsque nous finissons notre repas, nous débarrassons la table comme si nous étions seuls dans l’appartement. Enfin non, c’est faux. Gabriel dresse volontairement sur un coin du plan de travail un set de vaisselle, avant de revenir de sa chambre avec de nouveaux vêtements pliés qu’il laisse sur le dossier de la chaise au plus proche de la porte de la salle de bain. De nouvelles minutes s’écoulent, et la seconde face du vinyle se termine. Il est rapidement remplacé par un nouveau trouvé dans le même carton ou j’ai trouvé le premier.


« Ton aquarelle, tu l’as rangée ? »

Je suis surprise d’entendre cette proposition de Gabriel, alors que je le vois préparer deux verres d’eau qu’il dépose sur la table basse avec du papier essuie-tout, et rapidement je reviens avec tout le matériel qu’il m’avait offert. Lorsque la porte de la salle de bain s’ouvre enfin, je suis assise par terre entre le canapé et la table basse, m’appliquant avec mes pinceaux. Gabriel est assis sur le canapé derrière moi, j’entends les pages qui se tournent à un rythme lent mais régulier. Si nous nous retournons tous les deux, je sais que Lily ne peut pas me voir, et je ne la vois pas non plus.

« Si tu veux des vêtements propres tu peux te servir. Il y a aussi de quoi manger. Ou boire, le whisky aide à gérer la folie de ma mère. Ou il y a toujours la bouteille de blanc au frigo. » Gabriel marque un instant de silence avant de reprendre, en relevant le livre pour désigner la couverture à Lily, comme une invitation pour qu’elle nous rejoigne. « Sinon si les contes de Poe t’intéressent… »
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Lily Gray

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyVen 13 Nov - 12:46

A peine passée le seuil de la salle de bain je ferme la porte et me retrouve dos collé contre le bois. Passant ma main dans mes cheveux j'essaie de contrôler ma capacité qui essaie de me prendre d'assaut mais elle rebondit contre le bouclier d'Alyssa, blindage que je sens déjà vaciller face aux assauts répétées des souvenirs et qui se fragilise à chacune d'eux. Les tremblements que j’ai cachés jusqu’à présent me prennent au dépourvue, je sens les différents souvenirs qui viennent qui veulent se monter, s'échapper, se libérer, soulager ce trop plein de folie qu'Ellen a tenté de créer en moi. Tous ont ce même rapport avec mon enfer personnel, je ne peux pas me laisser submerger ici, il faut que je referme la boîte à souvenir tout de suite avant de finir effondrer sur le carrelage de la salle de bain et entouré probablement de mon sang. Mais la salle de bain n'a pas le même système de protection que la chambre de Gabriel cependant, je connais suffisamment bien le vampire et son besoin d’intimité pour ne pas se laisser une porte de sortie. J'inspire l’air activant mes sens afin de trouver une odeur spécifique, maintenant que je l'ai vue faire dans son bureau je sais quel moyen il peut mettre en place et je doute qu'il n'utiliserait pas différentes magies. Une arôme douce-amère avec un arrière goût de muscat me vient sur ma droite, j'ouvre  le placard et souris en trouvant le bouquet de sauge et sa coupelle en métal avec de quoi l'allumer. Frottant l'allumette qui s'embrasse rapidement je rapproche la flamme des feuilles séchées, j'attend que la chaleur monte suffisamment le long de la sauge et éteint la flamme, je souffle doucement  sur le bouquet, voit la fumée douce de l'encens qui s'envole et sens la protection se mettre en place autour de la salle de bain au moment même où la magie de ma sorcière vole en éclat. Il ne me fallait pas une seconde de moins je n’osse imaginer ma capacité enveloppant Alaïs et  Gabriel de nouveau dans mes souvenirs,  cela signerait un désastre par avance. Le combos de ne trois capacité réalisant un mélange explosif Un souvenir me frappe et je m’accroche aux rebords de l'évier inspirant un coup j’entends le craquement dans mon bras et sent une douleur vive tout le long de mon os de mon bras droit, la fissure fait le long de mon humérus et je sais que le gauche ne va pas tarder. Rapidement je retire la chemise de Gabriel avant qu’elle ne se retrouve tâchée par mon sang et que je ne puisse plus la retirer, déjà avec un bras endommagé l'affaire est des plus comiques.  Retirant le textile je peux constater le bleu énorme qui se forme sur la peau de mes bras,  voyant cela je ne tarde pas avant de filer sous l’eau. Je tourne le robinet et met au plus froid, il ne m'est pas nécessaire d'avoir de l'eau chaude, c'est un luxe que j'ai connu très tard et dont je peux parfaitement me passer, pas besoins de vider le ballon d'eau chaude vue le temps que je vais passer sous l'eau. Ce dont j'ai vraiment besoin s'est de cette bulle que l'eau créera autour de moi , de cette sensation de silence, de réconfort, de forteresse, d'être seule loin de tout afin de pouvoir évacuer en toute tranquillité ce qui me pèse sur la conscience. Les premières gouttes glacées viennent toucher mon visage et m’envelopper mais pas assez rapidement, un nouvel écho du passé vient me frapper et je me retrouve avec des marques bleues qui forme des mains sur mes bras ainsi qu’une nouvelle plaie qui s’ouvre le long de mon ventre et le sang qui commence à couler tout doucement. Même si la folie d’Ellen n’est plus présente, elle a ouvert en grand un passage pour que ma démence prenne possession de moi. Je ne connais qu’un seul moyen de refermer tout ça, de forcer la cicatrisation, un échappatoire qu'on m'a offert au moment où je m'y attendais le moins. Je  m’assois dans le bac de douche refermant mes jambes contre mon torse que j’entoure de mes bras, mes mains s’agrippant à mes avant-bras et je cache mon visage contre mes genoux laissant mes cheveux me recouvrir mettant en place cette bulle dont je nécessite tant. Je laisse ma capacité me submerger totalement mais j'y garde un certain contrôle, je la dirige tout doucement jusqu'à un moment bien précis, un instant que je me force à revivre. Ce moment que je laisse venir de manière que le temps des souvenirs soit au même rythme que le temps du présent, un instant qui ne doit pas se vivre en accéléré afin de pouvoir profiter de l'ensemble de ses vertus et auquel je succombe. 

Nous sommes au milieu de la nuit, la lune continue sa course dans le ciel et elle en a déjà entamée une bonne partie. À bout de souffle, les mains posées contre la roche, les pieds calés entre deux pierres je m’arrête un instant pour observer la nuit et le plaisir du silence qu’elle a à m’offrir. La lune n’a pas l’orientation dont j’ai l’habitude le croissant n’est pas formé de la même manière, comme si à là place d'aller dans une diagonale allant de gauche à droite notre lune avait préféré de se cacher de son sommet vers le bas, les étoiles qui m’entourent ne sont clairement pas celles que j’observe en Europe, à travers mes yeux gris je découvre de nouvelles constellations, de nouveaux soleils. Fermant les paupières j’essaie de reprendre mon souffle qui est saccadé sous l’effort mais malgré ce temps de pause je n’arrive pas reprendre un cycle d’inspiration et d’expiration normale, l’essoufflement prend le dessus. L’air qui traverse mes poumons est déjà chaud et humide alors qu’il n’est que quatre heures du matin cela rend l’exercice du jour (enfin de la nuit) plus compliqué, mais de toute façon en ce moment tout est plus laborieux. Tous les mouvements que mon corps meurtri exécute font que la douleur qui le parcourt est une véritable torture. Cependant, après ces trois années d’enfer je constate que la souffrance est supportable. Mais les séquelles elles restent sur mon corps qui le ralentit de manière considérable par rapport à avant, j’ai la vitesse et la force d’un humain lambda, pitoyable ! Prenant une autre inspiration et constatant la dégradation de mon état je me souviens qu’Alyssa n’était pas forcément pour ce voyage. L’idée de m’éloigner d’Irlande alors que je n’ai pas toutes mes forces la fortement inquiétée mais l’homme qui se tient derrière moi à eu le dernier mot. Je ne sais pas comme il a réussi à la convaincre, ils sont sortis de ma chambre pour en discuter, loin de mes oreilles indiscrètes. Me voilà ici, loin de ma chambre de fortune, loin de l'agitation du village, loin des inquiétudes et des regards curieux et indiscrets. J'entends la respiration de cet homme derrière moi, calme comme si lui réalisait cette ascension sans aucun effort. Me concentrant sur les sons alentours, gardant les yeux fermés j'écoute ses battements de cœur et me concentre dessus pour essayer de reprendre un certain contrôle, il ne me presse pas, ne m’encourage pas, il me laisse faire et pendant cet arrêt je perçois les bruits de sa tête qui tourne probablement pour observer les alentours alors instinctivement je rouvre les yeux et observe tout autour de moi.

Nous sommes aux deux-tiers du chemin mais déjà d’ici la vue sur l’île est imprenable, les nuages nous entourent permettant de nous rafraîchir un peu de la chaleur déjà ambiante, malgré leur présence je peux distinguer les ombres des rizières, des petites maisons, des toutes petites routes, du vide sous nos pieds. A vrai dire je ne sais même pas pourquoi je suis là, le démon blond m’a dit qu’on devait atteindre le haut et comme toujours j’exécute sans trop réfléchir. Exécuter un ordre, je suis née pour ça, recevoir un ordre est comme quelque chose que mon corps attend en continue, ca permet de ne pas réfléchir et c'est pour ça j'ai été créer, obéir. Pourtant cette fois je ne l’ai pas totalement prît comme un ordre, mais comme une demande, un objectif, une requête ce qui est assez surprenant. Mais la curiosité me pousse à me monter vers ce sommet que je dois atteindre, mais pourquoi ? Quel est le but à tout ça ? Quelle est ma leçon ? Perdu dans mes pensées, mon souffle décide enfin de se calmer, j’inspire une nouvelle fois avant de me relancer de notre marche nocturne. Mais plus nous montons en altitude plus je qualifierais cette marche d’escalade, il faut tenir bon, il faut que j’arrive à mon nouvel objectif, comme si depuis une éternité j’ai enfin obtenu aussi infime qu’il soit le choix et même si ce choix fait naître un effort qui fait un mal de chien il me permet de omettre pendant quelques heures ce que j’ai vécu. Les pierres noires sous mes mains me servent d’accroche pour me propulser en avant et monter des paliers naturels trop grand pour une simple enjambé, mes pieds se bloquent dans des accroches parfois improbable mais ça me permet de pousser mon corps vers le haut afin de continuer, tirant sur chacun de mes muscles dans mes bras et mes jambes. Mes os craquent sous l’effort et mes tendons se voient sous ma chair contractés et tirés au maximum de leurs efforts quant à mes muscles ils essaient peu à peu de reprendre consistance mais je ne lâcherai rien. Je continue notre avancée, je le dois, même si pour cela je suis toujours plus essoufflé à chaque effort, frustrée dans mon avancée car je sais qu’avant toutes ces expériences je serais là-haut depuis des heures. C'est la première fois que je ressens autres choses que du vide depuis que j’ai quitté la Pologne, comme une rage qui monte et grandit en moi, alors malgré ma difficulté à respirer je saisis une nouvelle roche devant moi et tire dessus pour me monter jusqu’à ce qu’elle cède sous ma main.  C’est dans ces moments que ce qui se passe semble ralentir le temps, que cette action qui ne prend qu’une infime seconde semble une éternité, ce moment précis vous vous sentez partir en arrière, où vous avez un haut le cœur par le vide qui se créer et que vous ne sentez plus rien, pas même la terre sous vos pieds pour vous permettre d’avoir un repère. J’ai ce réflexe de lever mes bras pour me couvrir le visage laissant la pierre tomber sur mes avant-bras frêles avant de les entendre tomber dans le vide, maintenant c’est mon tour de chuter.

Fermant les yeux j’attends que ces nouvelles douleurs viennent me frapper l’ensemble du dos et le haut du crâne mais rien ne se passe et sans rien y comprendre je ressens un soutien froid dans l’ensemble de mon dos. Au départ j’ai l’impression que c’est lui qui m’a touché, non je ne peux pas le supporter, un hurlement est sur le point de sortir mais aucun son ne s 'échappe, alors de peur j’essaie de me retourner et constate en ouvrant les yeux qu’une plate-forme de glace c’est créée tout autour de moi. Elle prend appuie cinq centimètres en dessous de mes pieds Et s'accroche au sol remontant cinq bon centime au-dessus de ma tête. Clignant des yeux, je comprends que je me suis retrouvée allongée sur une couche de givre, les sens totalement en alerte, le sang glacé je l’observe à travers cette barrière de froid. Ses cheveux blond collés sur son visage par la chaleur, ses lèvres crispées sous l’effort et surtout ce qui me captive, ses yeux avec deux halos glacé brillants. Ces yeux remplient par la peur. Le démon blond m’observe, sa main touchant ma barrière de l’autre côté me faisant comprendre le point d'arrivée de ma protection de fortune. Il n’ose faire aucun mouvement, il n’ose pas parler et m’observe comme un animal sauvage  tout comme je l’épie à travers notre séparation temporaire. Il y a cette frayeur dans son regard qui me captive et que j’analyse  sans oser faire de mouvement, il ne veut pas bouger évitant de provoquer une autre frayeur chez moi, cette peur d’avoir utilisé sa capacité alors qu’il ne la contrôle pas, mais entre ses angoisses et les mienne il a préféré mettre les siennes de côté et m'a retenue du mieux qu’il a pu. C’est la première fois de toute ma vie  que je vois quelqu’un faire quelque chose d’aussi insensé pour moi je ne le comprends pas. William m'aurait laissée m'écraser au sol, et si dans ma chute mon corps se laissait emporter et dégringolait la pente il n'aurait rien fait si ce n'est que regarder, attendre que je remonte et me crier dessus face à mon incapacité. L'homme qui se tient face à moi à un comportement totalement opposé à mon maître, je ne comprends pas, comment ? Pourquoi ? Pourtant, cela rallume quelque chose en moi et réchauffe quelque chose que je croyais oublié au fin fond de mon être. L'espoir.  Je prends un appuie sur la glace et me relève toute seule, j’essaie de prendre le temps de le remercier du mieux que je peux. Mais aucun son, aucun mot ne s’extrait de ma bouche, pas que je ne veux pas, disons simplement que parler est pour le moment presque impossible pour moi. Alyssa explique cela par le fait que j’ai subi un trop grand choc psychologique qui a séparé pour une période indéterminée mon esprit de mon corps brisant mes cordes vocales. Voyant qu’aucun son ne sort, je fini par faire un mouvement de tête et il sourit à ma réponse silencieuse. 

Il nous faut encore deux bonnes heures pour atteindre le sommet, plus nous montons plus l’odeur de soufre devient forte. Je ne ressens pas encore sa chaleur, mais j’entends dans certain endroit le bruit de ce liquide visqueux aux températures élevés, je discerne aussi au loin le bruit des vagues qui viennent se fracasser contre une terre très loin cela est comme un murmure qui vous donne encore un peu de force pour avancer et aller à sa rencontre. C'est dans un ultime effort que je donne mes dernières impulsions pour atteindre ce sommet. Une fois là-haut je me relève tant bien que mal, mais je fini par me replier sur moi-même, totalement à bout de souffle, ma respiration est éreinté et siffle, mes paumes de main posées sur mes genoux je tente de reprendre un minimum de consistance et l’air qui entre à chaque inspiration fait mal par où elle passe et pourtant il y a comme un soulagement, une fierté. C’est alors que tout doucement la lumière apparaît et je relève la tête, l’homme blond se tient devant moi, il regarde le soleil se lever tout doucement sur l’île. Je me place à côté de lui pour venir admirer le chef-d'œuvre qui se peint sous nos yeux. Je le vois  le réveil doux du soleil qui vient caresser les vagues. Ces vagues qui viennent embrasser le sable noir des différentes plages. Ce soleil qui vient montrer les différentes couleurs de bicoques qui repose sur le sable attendant de débuter leur journée de pêche. Je vois ces rayons qui viennent frôler la terre et qui l’éveille tout doucement. Je perçois ces terres de culture sur différents étages et la chaleur de notre étoile qui réanime ce vert intense des rizières. Sa clarté qui vient aussi révéler ces forêts de caféier et de giroflier, je peux même presque sentir leurs odeurs de là où nous sommes. Je croise du regard ces maisons en bois et les bidons qui réceptionnent l’eau de pluie servant leurs habitants pour leur vie quotidienne. Je discerne le bruit de ces humains se réveillant qui s'apprêtent à commencer leur journée de dur labeur. Je ressens le bercement des nuages contre ma joue, mon visage, mes mains et l'ensemble de ma peau non recouverte apportant un certain réconfort après tous ces efforts. Là en-haut du plus grand des deux volcans de cette petite île perdu en Indonésie, nous voyons tout mais personne ne nous voit. Nous sommes presque seul sur cette terre, même si le soleil commence à activer la vie il y reste ce silence de plénitude et il y a un sentiment qui essaye de m’atteindre mais tout se bloque.

Il y a toujours cette barrière autour de moi, toujours ces murs qui sont trop proches et qui veulent m’étouffer, il y a toujours cette odeur de putréfaction, il y a toujours ces cris, ces pleures, cette peur qui rentre dans votre peau et qui ne me quittera peut-être bien plus jamais. Le démon me laisse de l’espace, se recule. Comment fait-il pour percevoir tout ça en moi ? Comment fait-il pour lire aussi facilement en moi alors que nous nous connaissons depuis quelques mois à peine.


« Tu sais, souvent les gens parlent mais en général quand tu rentres dans la pièce ils se taisent tous. Il faut le reconnaître, que même pour des vampires ou des démons ils ne sont pas discrets et pas forcément très …. Réfléchit. »
Il a un petit rire auquel je ne réponds rien, je sais de quoi il parle. Depuis que je suis arrivée au village, dans ma chambre je les entends qui parle de moi, de ce que l'on m'a fait subir en Pologne, de mon état qui ne fait aucune progressions, de ma fugue et du soir ou le démon m'a ramener alors que tout le village me cherchait. De ce que je comprenais ils étaient en colère contre ce que j’ai subi mais ils ne venaient pas me parler ils n’osaient pas, ils avaient pitié et je n’en voulais et n’en veux pas. « La pitié, c’est quelque chose que je déteste dans le regard des gens, tout comme le manque de franchise même si c'est pour te protéger.» Je relève la tête surprise par ses paroles. Comment peux-tu savoir ? Que je les détestes un peu pour ça ? Et je repense à notre première rencontre, à ses confidences sur mon lit le temps que je guérisse. Oui lui aussi il a eu de la pitié au début mais sa famille adoptive lui à plutôt montré du réconfort que de la pitié et offert une nouvelle puissance pour remonter la pente. Mais moi il n’y a rien à réconforter, je ne suis pas faite pour ça. « Je vais te le dire en face Lily, ce que tu as subit ce n’est pas normal. Jamais William aurait du te laisse là-bas, jamais il aurais du avoir cette idée, jamais il aurait dû te condamner à trois longues années d’enfer, de torture , physique et moral. Si tes tortionnaires ont leurs tords, ce conn*rd en tient une plus grande partie.»

Je tourne la tête, j’aimerai me cacher sous mes cheveux mais ils n’ont toujours pas repoussé, je fixe mon bras et y vois une tonne de cicatrice et ma peau recouverte par les différentes ecchymoses. Le contour de mes poignets est noir, on y voit presque mes os, parfois il y a encore du liquide blanc du à  l'infection qui coule de cette plaie, malgré tous les soins d'Alyssa c'est comme si on vient inlassablement mettre de l'argent sur mes blessures alors que je n'ai plus été en contact avec depuis plusieurs mois. Sur mon bras gauche j’observe mon code qui s’infecte encore par dégoût mes yeux se ferment.


« Mais il n’y a pas que ça qui est injuste. »
je ne détourne pas ma tête de l’océan, je ne rouvre pas les paupières, je ne veux pas qu’il puisse lire à quel point je suis perdue même si il a tout vue lors de notre rencontre et à mon unique phrase « Ta création, ton … éducation, ta vie jusqu’à présent est totalement injuste et immorale. » Ma vie ? qu’est-ce qu’une vie ? Pourquoi suis-je née ? Qui suis-je ? Que suis-je ?  « Tu as le droit d’être en colère tu sais, de crier ton sentiment d’injustice, tu as le droit d’hurler au monde que tu veux vivre, que tu as le droit d’être libre. Que ta vie ne dépende pas d’un être immonde, sans morale qui manipule, trompe, tue et t’utilise pour arriver à une fin totalement hors de tes codes. Tu as le droit de hurler au monde que ce n’est pas seulement trois ans d’enfer qu’on t’a fait subir mais bien toute ton existence. » Il y a un silence moi et quelque chose se brise, comme si une barrière qui se fissure laissant entrer quelques faibles rayons du soleil venant caresser mes joues et les réchauffer timidement. « Mais tu as aussi le droit de prendre ta vie en main, de devenir libre, de parcourir le monde car tu en as envie. Tu as le droit de vivre Lily. Et si tu ne sais pas quoi faire, où comment le faire, alors demande-moi, demande-nous. Nous t’aiderons. On sera sans aucun doute maladroit, on fera des erreurs, et toi aussi tu en feras, mais tu apprendras contrairement à ce que William t’a enseigné que les erreurs font partie de la vie, elles ne sont pas fatales et souvent même aident. Jusqu’à aujourd’hui tu es seule, sans but, sans rien, mais un jour ça viendra. Et cette fois tu ne seras pas seule crois moi. »

Alors la barrière au fond de moi s’effondre, les murs reculent doucement mais de manière définitive, les poids disparaissent pour la toute première fois. Mais il y a toujours cette douleur que je garde en moi, enfouie depuis si longtemps qui essaye de remonter à la surface et de faire une percée comme si cette fois, pour la toute première fois j’avais le droit de ne plus obéir. Comme si pour la première fois j’avais le droit d’avoir mal, d’avoir envie de quelque chose de nouveau, de voler, de courir, de sentir le vent contre ma peau. De briser le plus grand tabou de toute mon existence, d’avoir le droit de vivre, d’être libre, d’être moi. Mais il y a ces chaînes qui restent encore là aux travers de ma voix et rien ne se passe.


 « Tu sais, même si William t’a donné l’ordre de ne pas hurler sous la douleur, un ordre de sang pur ça se contourne …. Tu as le droit d’être malheureuse Lily, tu as le droit de pleurer et dire que tu as mal, tu as le droit de faire parler ta douleur morale, ça il ne te l’a jamais interdit. Car il n’a jamais compris que c’est peut-être bien ça qui tue le plus. »


Et cette unique chaîne qui retenait tout se brise, explose et enclenche tout un processus inconscient qui se met en place. Pour la première fois sans une honte, sans me cachée je sens les larmes qui commencent à couler le long de mes joues et qui s’effondres contre la terre noir. Pour la première fois depuis que j’ai été séparé de mon ange ma voix revient à moi dans un cri détruisant les derniers fers que mon maître a sur moi. Ma voix crie au monde ce que l’on m’a fait, hurle à la mer cette douleur qui s’est créé en moi, rugit sans s’arrêter au ciel ce besoins de vivre et d’être libre. Tout remonte en moi, tous ces souvenirs, tous ces moments passés en Pologne sous les tortures. Mon compagnon de cellule perdu alors que je suppliais mon maître de le sauver. Ces injustices qui refont surface et chaque souvenir qui reviennent à moi incrustant à nouveau les marques et les plaies que l’on m’a fait subir. Ces métaux, ces acides, ces flammes, ce froid qui ont brisés chaque partie de mon corps. Ces mains, ces peaux qui ont touchés sans aucun ménagement l’ensemble de mon être. Toutes les fois où William m’a mise au sol, toutes les fois où il s’est vengé, toutes les fois où il m’a fait mal pour devenir une arme, toutes les fois où il m’a empêché de vivre, d’être libre, d’être moi. Tous ces souvenirs je les concentre dans un coin bien précis de mon esprit, je les regroupe, les revis et les ranges tous ensembles . Et tout doucement, un velours d’un doux bleu mais d’une tonalité unique vient envelopper un à un ces souvenirs, ils les cachent, les enfermes. Un bois d’acajou vient entourer ce tissu jusqu’à ce que l’ensemble vienne former une boîte. Un coffret simple mais beau sur lequel vient se graver une fleur plutôt arrondie avec des piques sur le dessus entouré de feuilles et d’une tige. Pour finir vient alors ces deux lettres venues de nulle part qui se grave en or dans un coin discret que ma boite de Pandore. 

Alors une main se tend à côté de moi. Cette fois tu ne seras pas seule crois moi. » je saisis cette main car je sais que de toutes les personnes que je rencontrerai dans ma vie si il y bien un homme qui ne fera jamais mal, qui ne lèvera jamais la main sur moi c'est bien lui. Sans même attendre alors que je continue de pleurer, de crier quitte à briser à nouveau mes cordes vocales ’en briser à nouveau je senti mes jambes se dérober sous moi mais je ne viens pas rencontrer le sol. Je sens sa force, ses bras qui viennent m’enlacer dans un sentiment nouveau. Il n’y a rien de malsain, juste une tendresse du réconfort et pour la première fois je ne le rejette pas. Comme si tout ceci ne suffira pas à expulser toute cette douleur, comme pour pouvoir fermer à clé Pandore, mes griffes se plantent dans les bras du démon, je m’accroche à lui comme je m’accroche à la vie. Je sens ses larmes, qui tombent contre le sommet de mon crâne, je sens son sang qui coule le long de mes mains, mes bras et née en moi un soulagement, une nouvelle étincelle qui traverse mon corps. Sans comprendre pourquoi mais chaque larme du démon qui tombent sur moi instaure une première pièce de puzzle en moi. Un tableau, long à construire mais je le sais qui sera magnifique et de par ce premier morceau une seule pensée me traverse sans arrêt l’esprit. « Alors depuis tout ce temps, tu étais là ? » et la boite se scelle.



L’eau et le froid me ramène peu à peu à la réalité. Je sens du liquide un peu plus chaud qui coule de mes paumes où mes ongles se sont enfoncés à en déchirer ma peau et s’y ancrer.  Je sens cette petite chaleur couler le long de mes bras, mon ventre, mon dos et mes jambes. Je sens tout le long de mon corps ma peau qui me tire par chaque cicatrice qui sont remontées à la surface, je sens la peau de mes bras recouvertes d’entailles et de taillades qui sont renfermées mais enflées par la douleur oubliée. Une odeur se répand, m’enveloppe entièrement et je ne mets pas longtemps à réaliser qu’il s’agit de notre odeur qui me recouvre tout comme le sang qui a coulé à travers toutes ces marques du passé. Cependant, je garde ma concentration sur mon issus de secours et garde les yeux fermés tout en continuant de visualiser cette boite. Sans savoir pourquoi je sens une nouvelle force en moi, comme si notre odeur, non comme si le sang de Gabriel qui traverse mes veines permet de réactiver quelque chose qui sommeille en moi depuis mon premier jour. Une énergie qui vient entourer ce même écrin qui contient ma confusion mentale et qui vient l’englober, se glisse entre chaque paroi du bois pour solidifier chaque petite partie fragile du coffret et vient protéger l’ensemble du coffret lui donnant une nouvelle force. Une nouvelle puissance lui permettant enfin de résister à d’éventuelles futures attaques plus fortes. 

Je rouvre les yeux à bout de souffle sous la surprise et redresse la tête en prenant une inspiration malgré l’eau qui coule sur moi. J’essaie de me relever, comme si cela m’aiderait à comprendre ce qui vient de se passer mais mes mains dérapent sur le bac de douche.  Regardant autour de moi, j’observe une quantité de sang non négligeable malgré l’eau qui à emmener une grande partie dans les canalisations. Je décide de réfléchir plus tard à cette nouvelle énergie bien que je la sente parcourir mes doigts mais déjà je elle s’échappe et semble se rendormir. Peut-être qu’un jour elle reviendra. Oubliant totalement cette nouveauté je.me concentre pour me faire un shake-up totalement de mon état. Je décide de procéder par étape, étant dans une douche l’espace reste limité, je me colle contre la faïence dans le coin restant sous le mitigeur. Doucement, j’étend ma jambe gauche et constate les dégâts, elle est entièrement recouverte de ligne, de points de sutures, rouge, légèrement gonflés mais à un stade assez avancé de guérison, d’ici une heure où deux elles seront partie pour la plupart. En passant outre les plaies refermées ma peau couleur porcelaine disparaît sous un ensembles de bleu tirant sur le noir  Au niveau des chevilles, la marque de mes chaînes semblent profondément ancré dans la chair qui devient noirâtre. Je peux constater le même état sur mon autre jambe, mes bras et avant-bras et vient à la conclusion que les cicatrices lambda seront parties d’ici quelques heures mais les marques des chaînes aux poignets et chevilles c’est une autre histoire, je dirais une nuit. 

Mon regard se perd un long moment sur mon avant-bras gauche fixant cette marque de bétail que l’on m’a gravé dans la peau tous les jours presque toutes les six heures. « AUSV45-W1 » Mes yeux se noircissent sans que je puisse contrôler et dans ma tête revient l’explication que l’on m’a donné, Auschwitz Vampire 45 – Weiblich 1. Je me passe la main droite sur mes yeux et retient un rire jaune qui monte le long de ma gorge tandis que l’eau glacé continue de venir à la rencontre de mon corps. Jusqu’à rentrer au village finalement j’ai toujours été considéré comme un objet où quelque chose d’inférieur. Une arme pour William, une femelle et un sujet d’expérience pour mes geôliers. Je sais que l’ensemble de prédécesseur n’était que des hommes alors on se contentait de leur graver AUSV et le numéro du vampire. Un numéro, pas un nom, ni un prénom. Le même schéma que ce soit pour les démons et les deux seuls anges qu’ils ont réussi à attraper ainsi que le nombre incroyable d'humain qu'ils ont massacrés 

Le seul démon qui a eu un marquage différent fut l’enfant de Chace, « AUST80-E1 » Auschwitz Teufel 85 – Eis 1. De la glace, jusqu’ici ils n’avaient eu que du feu, mais Axel avait voulu tout faire pour venir ici et libéré les hommes et les femmes des tortures des nazis et malheureusement pour lui, il fut capturé par les soldats et est devenu le nouveau petit miracle du laboratoire morbide de notre camps. C’était un homme bon, courageux et généreux, il avait voulu tout faire pour s’en sortir, il avait donné sa vie et son âme pour essayer de nous libérer mais en vain, les tortures mental, physique ont eu raison de lui et la dépression, la peur, la folie ont pris place peu à peu. Sur la fin même nos scientifiques ont fini par le plonger dans un mini com afin de pouvoir mieux le contenir. Nous avons essayé de créer un lien avec lui, nous avons essayé de l’intégrer à notre liaison pour qu’il puisse tenir le coup jusqu’à ce que cet enfer s’arrête, mais ni mon compagnon de cellule ni moi avons réussi à réactiver la magie qui est née entre nous. Un jour Axel a eu un éclair de lucidité malgré les produits qu’on lui injectait et l’instabilité mentale, il nous a supplié de le tuer et fait apparaître dans nos mains une lame de glace. C’est l’un de mes plus grands regrets de ne pas avoir trouvé une solution pour qu’il s’en sorte, mais je pouvais lui donner cette chance de pouvoir partir en paix, alors c’est de mes mains que j’ai j’ai poignardée le cœur d’Axel. 

Je décide enfin de me relever difficilement, ma peau me tire dans chaque recoin mais j’y arrive, toujours sous l’eau glacée je prends le temps de me laver et d’insister sur chaque plaie afin qu’elles ne s’infectent pas. Cela fait mal mais vu tout ce que j’ai subi mais ce n’est rien et supportable, le froid aide aussi à la cicatrisation ainsi qu'au bon nettoyage, mais surtout il aide à ce que le rouge diminue et les gonflements aussi. A la fin de ma douche ils ne restent plus que de mes cicatrice des lignes fines et blanches, je sais que l’on pourra en sentir certaines à travers les tissus mais elles partiront ce n’est qu’une question de temps. Il me reste aussi mes echymoses qui tirent de plus en plus vers un jaune maronatre. Je passe un temps non défini sur mes poignets et chevilles afin que rien ne reste, il me faudra une nuit de sommeil pour que mon corps décide d’oublier les marques du passée, mais ces dernières vont s’effacer plus vite qu’à une crise normale.  Stoppant l’eau, mes yeux fixent à nouveau mon avant-bras gauche, j’attends qu’un souvenir me frappe mais rien ne vient, dans un sourire je constate que finalement ma capacité est rentrée petit à petit en ordre. Je ne dis pas que les cauchemars ne seront pas aux rendez-vous mais ça c’est un autre problème bien plus gérable. J'attrape une serviette propre à la sortie de douche et commence à m'essuyer rapidement les cheveux afin que çà ne goutte pas partout et fini par retirer toute l'humidité de ma peau. Pour la première fois que je suis dans ma bulle je prête attention  à ce qu’il y a en dehors de la salle de bain: j’entends de la musique, du jazz pour être plus précise, un sourire aux lèvres c’est comme si je m’y attendais. J’entends le bruit d'un pinceau qui vient frotter une feuille mais aussi des pages qui se tournent doucement à un rythme régulier comme si on lisait un livre. Bien!  Là situation est calme de l’autre côté, en même temps je pense que Gabriel n’a pas spécialement la force de faire grand-chose de même pour Alaïs et cela permet de diminuer les tensions entre les deux par rapport à jeudi soir. 

Me rapprochant de  l'évier je viens récupérer la chemise mais à l'instant précis où ma main rencontre le tissu tout se bloque, un vide  se fait en moi et mes yeux fixent le textile sans rien pouvoir faire. C’est la deuxième fois que mon esprit bloque sur le bleu mais cette fois je comprends pourquoi, un écho du velours de ma boite de Pandore vient résonner en moi. Comment est-ce possible ? Cette boite, ce bleu … je les ai inventés de toutes pièces il y a presque quatre-vingts longues années, alors pourquoi je ne fais le rapprochement que maintenant ? Lorsque j’ai choisi cette chemise la première fois était-ce vraiment un hasard ? Mon subconscient a-t-il voulu m’envoyer un message ? Mais lequel ? Je serre le tissu et reste planté là à réfléchir, essayer de revoir avant la Pologne où j’ai pu voir ce bleu, pourquoi celui-là ? Pourquoi m’apporte-t-il un réconfort ? Pourquoi est-il le seul à pouvoir renfermer mes souvenirs ? La boîte revient à moi et doucement ces deux lettres à laquelle je n’avais jamais porté attention viennent me frapper. Des initiales. Improbable ! Ma respiration coupée, des tremblements d’incompréhension me parcourt l'échine face à une évidence que je ne suis pas prête d'accepter. J’ai beau retourné le problème dans tous les sens, y réfléchir de différentes manières rien de tout ce qui me vient à l’esprit est logique. Comment quelque chose qui a été créée par mon inconscient peut-il avoir autant de rapprochement avec une rencontre qui aura lieu plus de soixante ans après. Et si ? Oui et si cela avait un lien avec avant ? Avant quoi ? Alors que mon cerveau tente de faire plusieurs rapprochement une petite voix douce et réconfortante vient m’enlacer, l’énergie qui avait disparu reprend place et essaie de me rassurer, de me consoler et le murmure vient enfin à moi « Il est trop tôt, pas maintenant. »

Un souffle vient balayer toutes mes questions et les emportent dans les oublies. Cependant, je ne me sens pas d’humeur à reporter la chemise et reporter la robe rouge aura un effet dévastateur sur Gabriel. Dans un soupire j’enfile quand même le tissu bleu, moi ce n’est que pour le moment mais pour Gabriel la robe à un trop grand impact sur lui, je réfléchis même à la donner où faire autre chose avec j’y réfléchirais plus tard. La sauge finie de brûler, il ne me fallait pas moins j’ai eu suffisamment de temps afin de me ressaisir et canaliser l’ensemble de mes souvenirs et de mes émotions. Je prends le temps de réfléchir aux auras, sur la manière dont Gabriel peut voir, percevoir les choses d’une manière totalement différente de nous, peut-être prendrais-je un jour le temps d’approfondir tout ça mais la fatigue prend le dessus. La salle de bain rangée, toutes traces de sang effacées, la peau toujours glacée par l’eau froide qui m'a recouverte durant un temps indéterminée je me retrouve la main sur la poignée de porte et j’observe rapidement le résultat dans le miroir avant de sortir. Mon visage n’est pas marqué, mes bras sont cachés par le tissu mais le bas, non à l'intérieur de mes mains quatre croissants prenant la forme parfaite de mes ongles que je me suis plantée dans la peau. Je n’ai pas spécialement envie d’inquiéter Alaïs avec toutes ces cicatrices et ces bleus, elle a déjà eu trop à gérer au cours de ces dernières vingt-quatre heure. Je me concentre un moment et force ma capacité à faire disparaître l'ensemble des contusions sur mes jambes et mes mains afin qu’elles paraissent normales et retrouvent leur couleur porcelaine. Maintenir cette image en place va demander une certaine puissance qui ne tiendra pas toute la journée. Je réfléchis à la possibilité de passer quelques heures en compagnie avec eux deux et de rentrer par la suite chez Josh afin de me changer et me reposer. Vérifiant rapidement le reflet de mes jambes dans le miroir je me décide à ouvrir la porte. 

L’ambiance est douce et calme dans l’appartement, la musique emplit tout doucement la pièce de vie, devant moi sur le plan de travail je vois une assiette dressée avec ses couverts et différents aliments dedans, dont une ou deux têtes de lama macaron. Tournant la tête je vois sur la chaise la plus proche de moi une pile de vêtement pliés me faisant arquer un sourcil, je tourne la tête vers les deux êtres uniquement lorsque la voix de Gabriel se lève en direction du canapé en s'adressant à moi.


« Si tu veux des vêtements propres tu peux te servir. Il y a aussi de quoi manger. Ou boire, le whisky aide à gérer la folie de ma mère. Ou il y a toujours la bouteille de blanc au frigo. »
Le jeune brun s’arrête un instant avant de reprendre en me montrant un livre qu’il tient dans la main. « Sinon si les contes de Poe t’intéressent… »

Je croise les yeux bleus du brun et lui accorde un petit sourire. Beaucoup de choix dans peu de parole, c'est d'une efficacité redoutable. Alors je m'occupe de ce qui me semble pour moi être une priorité en m' avançant jusqu’à la pile de vêtements devant moi. C'est incroyable de constater que même épuiser le sang pur pense à beaucoup de trop choses et ne sait pas mettre son cerveau sur pause, je le sais bien entendu après toutes ces années en prison je devrais avoir l'habitude mais il est rare de rencontrer des personnes aussi efficaces que moi -sans me vanter !-. Je retiens un petit rire à cette pensée et mon amusement habituel remonte en moi me faisant oublier les dernières heures vécues. Attrapant les vêtements j'étudie rapidement ce que le sang pur me propose et y trouve un de ses  pantalons de pyjama, un t-shirt et un sweat à capuche. A ce dernier je ne peux m’empêcher d’avoir un petit sourire, tient-il vraiment à ses vêtements ? La vue du pantalon procure aussi un sentiment de soulagement et je sais que grâce à lui et à l'intention de Gabriel finalement je vais pouvoir rester un peu plus longtemps. L’idée de rester et de pouvoir essayer d'oublier ensemble tous les trois ces dernières vingt-quatre heures me fait un bien fou moralement, je ne me sens pas spécialement prête à faire semblant avec Josh que tout va bien. Le sourire aux lèvres je me retourne vers la salle de bain afin de pouvoir me changer, mais avant de fermer la porte je ne peux m'empêcher de m’arrêter sur le pas de la porte et regarde Gabriel avec une malice qui passe sur mon visage.


« Franchement je ne savais pas que le shoping peut être aussi facile ! Va vraiment falloir que je t’engage ! Merci. »


Je file à la salle de bain et me défait de la chemise pour pouvoir m’habiller avec les nouveaux vêtements prêter et sûrement un sweat bientôt volé. Chaque couche qui me recouvre m’entourent peu à peu de l’odeur de Gabriel, à vrai dire en y réfléchissant je ne sens presque plus notre odeur. Mon passage dans mes souvenirs sous la douche m’a presque vidée entièrement retirant peu à peu notre odeur. Je ne pouvais pas faire autrement et je sais parfaitement que je ne compte pas mordre où boire du sang de Gabriel à nouveau. Qu’importe il m’était nécessaire de passer par là, pas de regret, le trop-plein est partit il n'y a plus de non contrôle de ma capacité…. Pour le moment. Quand j’enfile le pantalon je constate qu’il recouvre entièrement mes jambes, mes pieds et même une partie du carrelage à mes pieds, il est beaucoup trop grand, que ce soit en longueur où  bien au niveau de mes hanches où je tire sur la ficelle au maximum pour qu’il ne descende pas et que je finisse en boxer au milieu de la pièce. Me tournant dans le miroir face à moi, je retrouve une blonde qui se fait totalement enfouir sous une couche de tissus improbable, je suis bien loin de l’image de tueuse. Je retiens un fou rire face à cette image totalement invraisemblable de ma personne. La chemise où juste le t-shirt peut donner un certain charme, là je n’arrive pas franchement à trouver un mot face à cette image si ce n’est que je ressemble à un chaton mignon perdu dans un tas de linge ! Qu’importe les vêtements font largement leur boulot pour cacher l’ensemble des dégâts sur ma peau. Passant ma main sur mon ventre, mes jambes, je sens l’ensemble des différentes lignes tracées sur mon épiderme, c’est une autre histoire mais Alaïs n’ira pas jusqu’à me toucher je pense que le problème est réglé pour le moment. J’hésite un instant à remonter les manches du sweat de Gabriel avant de me dire que finalement si on ne perçoit pas mes mains cela me convient et ce n'est pas plus mal, je prends le temps cependant de faire deux ou trois ourlets avec le pantalon afin de ne pas m’écraser au sol. J’attache rapidement mes cheveux encore humides en queue de cheval et entoure une partie de mon cou gauche avec la capuche du vêtement chaud pour finalement ressortir de la pièce. 

Une fois de retour dans la cuisine je me retrouve de nouveau face à l’assiette et son contenu, clairement à cette vue de nourriture mon ventre n'a qu'une seule réaction, un retournement d'estomac radical qui me donne envie de tout sauf de manger. La faim ne fait pas partie de ce que je vais ressentir pendant un moment, même si je n’ai rien manger depuis hier matin je sais que je ne ressentirai pas le besoin de manger avant un moment, ni celle de boire du sang alors que mon corps en a besoins mais je ne suis pas prête pas tout de suite. Je prends le temps de ranger rapidement la nourriture et l’assiette du  plan de travail pour finalement me sortir un verre et me prendre de l'eau au robinet. Je m'adosse un moment contre le plan de travail buvant mon verre d'eau et observe la course du soleil par les fenêtres. L'appartement de Gabriel est vraiment agréable pour ça ! Toutes ces ouvertures qui laissent entrer le soleil et la vue sur l'académie qui est imprenable ! Terminant mon verre je me dirige vers le réfrigérateur pour mettre un fond de vin blanc dans mon verre et prend la direction des deux vampires dans le salon. Au passage je remet en place la chaise où se trouvaient les vêtements que Gabriel me prête afin que personne ne se prenne les pieds dedans, un accident d'inattention est si vite arrivé et prend la direction du salon afin de rejoindre les deux êtres.

Je retrouve la jeune fille avec son aquarelle qui peint sur la table basse, assise au sol, les couleurs se répandent sur le papier dans un joli feu d’artifice, même si je n’arrive toujours pas à comprendre en quoi ça consiste. Gabriel est assis sur le canapé un livre à la main, son verre de whisky pas loin ce qui me fait sourire gentiment. C’est lui qui a récupéré l’entièreté de la folie de sa mère, sans lui je serais vraiment en moins bon état et certainement pas capable de marcher. Je pose mon verre sur la table basse un peu plus loin du matériel de Alaïs et regarde à l’opposé du sang pur, je retrouve mon portable que j'ai abandonné hier matin et la diode du haut brille de toutes les couleurs me signalant l’ensemble des nombreux messages/mail/appel non visualisé. Mes mains l’attrapent rapidement à travers le tissu du sweat, je commence à m'asseoir là où il était lorsque Gabriel lève le bras comme pour me donner la possibilité de venir me glisser contre lui. « Tu sais aussi qu’à partir du moment où je vais passer cette porte… Tout ce qu’il se passe ici ne peut pas me suivre… Ne m’en veut pas de redevenir le Gabriel froid habituel…» Un sourire naît sur mes lèvres tandis que je me glisse contre le bras de Gabriel et vient poser ma tête contre son épaule alors qu’il reprend sa lecture tranquillement, je replie une jambe contre moi que j'entoure de mes bras et garde un pied au sol afin de sentir les vibrations dans l'appartement. Pour une froideur habituelle c’est vraiment pas trop mal du tout, moi qui comptais respecter la distance dont il a besoin en dehors de notre bulle privée. Cependant si il me laisse une ouverture je ne me ferais pas prier pour venir contre lui, pas aujourd’hui en tout cas et me glisser dans sa mini étreinte se fait naturellement.

J’observe la scène paisible, ce n’est pas quelque chose dont j’ai l’habitude en dehors de Josh. Depuis notre entrée à l’académie Josh essaie peu à peu de m’intégrer dans la vie de tous les jours, il tente de me faire vivre des moments habituels que tout le monde vit et apprécie de vivre. Alyssa et Mike ont essayé au part avant mais ce fut un véritable échec. Josh lui y est arrivé petit à petit, en brisant peu à peu c'est habitudes de solitaire et de tueuse qui sont ancré en moi, cela m’a permis de me rapprocher de mes élèves et d’améliorer mes relations avec eux, tout comme de les aider à progresser dans leurs vies à eux. Alors vivre ce moment présent avec Gabriel et Alaïs est à la fois perturbant certes mais totalement agréable, comme l'accomplissement d'une nouvelle étape de vie, comme une nouvelle pièce qui s'assemble à un puzzle. Je ferme un moment les yeux écoutant la musique et me concentrant sur la respiration du jeune brun, une nouvelle vibration se fait ressentir contre ma main, je relève la tête de l’épaule de Gabriel, ouvre les yeux et monte le portable aux niveaux de mes yeux. Sans même le déverrouiller, je vois sur mon écran d'accueil qu'il y a déjà une bonne centaine de mails en attente de l’académie, une vingtaine d’appels en absence et un nombre de sms incalculable. Dans les appels en absence il y a Alex, Gracia, Mike, des professeurs, ainsi que William encore et toujours mais ça c'est habituel surtout il garde un yeux sur ma puce, je n'ai pas encore prît l'habitude de trafiquer ma position. Il me voit depuis des heures chez Gabriel ça doit le rendre totalement dingue. Mon dernier message provient de l'unique personne qui sait se que je viens d'utiliser un bouclier magique :Alyssa. Je déverrouille uniquement pour le sms de la sorcière, il n’est jamais bon de faire attendre une magicienne au sang aussi chaud qu’elle. 

Le message est limpide et court
« ?» comme toujours ma sorcière bien aimée n’est pas du genre à passer par quatre chemins, l’ensemble des messages que nous échangeons sont simple court et en espagnol alors rapidement je réponds « esta bien » la réponse ne se fait pas attendre je peux constater ainsi qu'elle est belle et bien accrochée à son téléphone et attend mes réponses au plus vite« ¿cuánto tiempo ?» Je m’arrête un moment et je sens mon amusement qui monte tout doucement rien qu’à ma réponse qui pourrait paniquer un peu la sorcière où du moins l'agacer. « 5 minutos » mon sourire malicieux vient sur mes lèvres rien qu’en rédigeant la réponse. Réponse à peine envoyée que mon portable vibre déjà pour y lire un « …. » je retiens un petit rire et tandis que cela vibre à nouveau dans ma main et le message apparait sous mes yeux « te cabreas » je souris de plus belle et finit par lui répondre un « bonne journée, bosse bien» et verrouille mon portable pour le lancer sur l’autre bout du canapé et me couper totalement du reste du monde. 

Je laisse retomber  à nouveau ma tête contre l’épaule de Gabriel penchant le visage pour pouvoir observer le livre que le sang pur tient dans sa main. C’est clairement un vieux livre, avec sa couverture cartonnée, usé, ce qui me montre qu’il a été lut et relu un nombre incalculable de fois. Les pages sont à certains endroits un peu cornés, abîmées à force d’avoir été tournées, à certain endroit on perçoit même des traces infimes de doigts là où Gabriel tourne les pages. Cela donne un certain charme au livre et démontre l’importance des contes aux yeux de l’homme contre qui je suis. Je connais les contes d’Egard Allan Poe, en même temps à partir du moment où je lis un livre tous les mots sont gravé dans ma mémoire, parfois quand je m’ennuie je peux même lire un livre sans même l’avoir dans les mains mais juste en me remémorant les pages. Mais j’admets que je ne suis pas spécialement d’humeur à le lire, même si ses contes avec un aspect policier sont intéressants le côté morbide n’est pas ce qui m’attire le plus à l’instant présent. « The black cat » à un côté dérangeant pour moi qui a tendance à faire écho à des images sanglante de mon maître et je n’ai pas spécialement envie de ça. Je sais que contrairement au conte William ne se fera pas découvert par un cadavre derrière un mur, car avec William il n’y a plus de macchabée après son passage. Tout comme je sais que même si mes geôliers m'ont enterrée vivante je ne reviendrais pas les hanter pour leur faire payer leurs crimes depuis le temps ils ont été tués où pendant pour la plupart du moins. Observant Alaïs jen’ai pas spécialement envie de peindre, enfin ça je n’ai jamais envie pour la bonne et simple raison que autant je sais quoi faire d’une lame où même d’un morceau de verre mais que je suis incapable de tenir correctement un pinceau ! Je pose donc un peu plus ma tête contre l’épaule de Gabriel, me perdant dans son odeur ferme les yeux et sent sa tête qui se pose contre la mienne tandis que les pages continuent de tourner à un rythme régulier. 

Je me concentre sur autre chose, le jazz qui à emplit la pièce. La musique a toujours eu un effet bénéfique sur moi, elle me laisse une empreinte de bonheur, de tranquillité et d'insouciance. Comme si pendant ce temps un répit est accordé et tout s’arrête. Je n’ai pas de préférence en musique, je trouve qu’en règle général elles ont toutes un charme même si je reconnais ne pas être sensible à tous les différents univers. Mais pendant un court instant j’oublie les soucis, les responsabilités, les poids lourds qui traînent sur mes épaules même si je sais qu’elles sont bien plus légères que celles de Gabriel. Je profite juste du moment, entre la musique, les pages qui tournent à un rythme que je note avoir un certain ralentissement, le pinceau d’Alaïs qui vient frotter sur la feuille et surtout l’odeur du sang-pur auquel s’ajoute l’odeur amère du Whisky. La musique s’arrête j’ouvre un œil mais je dois déjà la jeune engendrée se précipiter sur le tourne disque et y mettre un nouveau vinyle de Jazz, je lui fais un petit sourire et finalement tout en écoutant la musique je referme les yeux. Je ne me suis pas endormi, j’ai juste profité de cet instant de calme après tout ce qui s’est passé, ma peau glacée est reprend une température à peu près normale pour une vampire. J'entends les tours de gardes derrière la porte d’entrée et comprends aux échanges qu’il y a un soulagement de la relève lorsqu’ils entendent la musique dans l’appartement, on signale même que l’on a entendu Gabriel et Alaïs échanger un peu et que ma voix c’est fait une où deux apparitions que l'ensemble est plutôt calme. A cet instant, même si je sais que supporter Gracia dans l’appartement sera souvent un calvaire je suis soulagée de ne pas avoir de garde en continue derrière la porte. Je me connais et je sais pertinemment que j'aurais craqué au bout de même pas deux mois avant de tous les assommer et je ne suis pas certaine que Gabriel apprécie ce résultat même si lui annoncer provoquerait un certain amusement de ma part. Rien que d’imaginer la scène éclaire de l’amusement dans mon esprit. 

Je ne sais pas combien de temps il se passe avant que la respiration du brun devienne plus lourde et que sa tête se laisse aller un peu plus contre la mienne. Les pages ont cessé de tournées et je sens son corps qui se cale un peu plus contre moi, je ne peux pas relever la tête là sienne bloquant la mienne dans son sommeil. Je souris jusqu’à ce que je sente des petits tremblements contre moi et une respiration qui même si elle reste profonde, commence à s’accélérer.  Devant moi je perçois les muscles d'Alaïs se contracter, il ne me faut pas longtemps pour comprendre que la folie d’Ellen aura tout sauf un effet bénéfique sur le sommeil de Gabriel. Doucement je sors ma main de la manche du sweat et fait une caresse de tendresse contre sa joue pour finir sa course dans ses cheveux, étant en contact direct avec lui ma capacité agit tout naturellement et tout doucement elle éteint les frayeurs de Gabriel et vient réveiller des moments heureux et paisibles. Je ne les vois pas, je ne veux pas y avoir accès, je force juste ma capacité à apaiser l’homme qui dort contre moi afin qu’il puisse se reposer correctement. Gabriel étant totalement inconscient et exténué, cela ne me demande pas un grand effort, après tout j’ai déjà forcé plus d’un village entier de Nathanaël à vivre leurs plus beaux souvenirs afin de pouvoir les massacrer en toute tranquillité. J’ouvre les yeux et croise le regard un peu perdu d’Alaïs face à la situation. “Gabriel ça a l’air de te réussir de dormir avec quelqu’un ! Tu as pas fait de cauchemars de la nuit !”  Hum, je comprends que finalement depuis qu’elle est ici, si Gabriel ne ferme pas sa porte la pauvre subit les terreurs nocturnes du propriétaire des lieux et sentir un changement aussi radical dans les humeurs de son sang pur sans aucune raison peut être perturbant pour elle. Alors je lui sourit et doucement je place mon index sur mes lèvres et lui fait un "chuuut" avec un clin d'oeil comme pour lui faire  comprendre que tout ira bien.

Je reste encore un moment ainsi attendant que le sang-pur parte sans un sommeil profond, une fois certaine qu'il dorme profondément je réussi me décaler de Gabriel suffisamment pour pouvoir l’allonger sur le canapé de manière plus confortable afin que lorsqu’il se réveil il ne se retrouve pas avec un cou totalement bloquée suite à une position inconfortable. Je pose un oreiller sous sa tête et dépose le verre de Whisky vide sur la table basse. Je demande à Alaïs où trouver un plaide pour le recouvrir le temps qu’il dorme et vais en direction de l’endroit indiqué par la jeune blonde pour recouvrir le jeune brun qui dort paisiblement. Le vynile arrive à sa fin et cette fois s'est mon tour de regarder dans le carton jusqu'à trouver un autre artiste de Jazz. Je regarde l’heure et constate qu’il est plus de midi, observant Alaïs je sais que Gabriel lui demande de boire de manière régulière pour contrôler au mieux ses pulsions. Je me relève et récupère mon verre de vin j’y bois une petite gorgée avant de le reposer sur la table basse, je me dirige vers la cuisine et sort un grand verre que je remplis de sang et revient vers le salon. Au passage je récupère mon portable qui est proche de la tête de Gabriel afin qu'il ne soit pas réveiller par les vibrations des futurs messages à venir et dépose sur la table basse à côté d’Alaïs le verre de sang fraîchement remplit.


« Tient, je sais ce que ça fait au début, c’est dur de contrôler sa soif. Tu es encore trop jeune pour louper un repas. »
je lui fais un sourire d'encouragement, m'assoit en tailleur en face d'elle de l'autre côté de la table et regarde les différentes œuvres d’Alaïs sans oser toucher à la vue de sa réaction la dernière fois. C’est contre toute attente que cette dernière me tend un pinceau et une feuille en glissant le verre d’eau entre nous deux.

« J’ai énormément de capacité... »
je souris et dans un petit rire je termine ma phrase « mais l’art de peindre n’est clairement pas un domaine dans lequel je me débrouille ! »

Elle m’observe et dans un autre sourire me répond
« Je ne sais pas peindre je me contente de mettre les couleurs et puis c’est tout »

Je ris face à la confidence de la jeune femme et la regarde avant de lui répondre
« Certes mais même ça je ne sais pas faire. Non franchement un pinceau je ne sais même pas le tenir correctement.» je lui prend le pinceau qu'elle me tend et pendant quelques secondes je fais semblant de ne pas réussir à tenir. Par la suite je fini par discuter tranquillement avec Alaïs de tout et de rien tout en répondant aux nombreux mails de l’académie sur mon portable tout en vérifiant les rapports des différentes night classes. Une fois ça terminée je regarde l’heure il est presque l’heure de diner et Gabriel dort toujours profondément, je peux commander aux cuisines mais en regardant Alaïs je me dis que la jeune demoiselle doit en avoir assez de peindre et veux peut-être changer d’activer mais n’ose pas de peur de réveiller Gabriel. Je songe rapidement son esprit perdu dans ma capacité et constate que pour le moment il est toujours dans une phase profonde de son sommeil, il y a peu de chance que nous le réveillons pour le moment.
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Lily Gray

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyVen 13 Nov - 12:54

Je me lève et commence à m’étirer pour me diriger vers le réfrigérateur afin de voir ce qu’il y avait dedans.  Différentes viandes parmi lesquelles se trouvent des escalopes de poulet ainsi qu’un assortiment de légumes, en continuant ma recherche dans les différents placards je trouve un ensemble de condiments, des sauces et autres aliments secs. Je retourne vers le plan de travail face au salon et regarde Alaïs dans un sourire je la regarde « Grand dieu est Wilhelm un véritable miracle ! Il y a tout ce qu’il faut pour manger ce soir » la jeune fille rigole à ma remarque et fini par me répondre « Elle a rencontrée George. » Je m’arrête un moment et fini par répondre d’une voix étonnée « Non vraiment ? » elle rit face à ma réaction « Oui, elle s’est même présentée à lui », je beug totalement en imaginant la scène et je ris de bon cœur en imaginant la femme écossaise face à l’ours en peluche de deux mètres cinquante ce qui active plus qu’un fou rire « J’aurais vraiment voulu voir ça ! ».

Alaïs finit par se lever du sol et vient s’asseoir en face de moi sur une chaise haute. Nous commençons à reprendre la discussion sur les paroles que George que nous avions eu hier matin, complétant les paroles que je note sur un papier à côté de moi nous faisant pouffer parfois toutes les deux, Alaïs me demande à rajouter une phrase que je ne comprends pas « Oh boys … » mais elle le fait avec une tonalité qui me rappel quelqu’un, sauf que je ne me souviens pas avoir entendu une personne prononcer ça, qu’importe cela viendra plus tard.
 

« Cuisinez toutes les deux ça te dit ? »
Je vois l’hésitation de la jeune fille et me souviens de l’odeur de brûlé la première fois que je l’ai rencontrée. Je sais qu’elle a presque mit le feu dans la cuisine de Gabriel et ne veut peut-être pas retenter l’expérience. « Je vais te montrer, on le fait ensemble. » Je lui tends la main pour qu’elle fasse le tour du plan de travail et vienne me rejoindre dans la cuisine. Je retrousse les manches du sweat jusqu’en haut de mes mains mais pas trop afin qu’on ne voie pas les marques de mes poignets. « Seulement le plat je pense qu’avec les macarons il reste suffisamment en dessert. »

Je sors une planche à découper et commence à couper le poulet et laisse la suite à Alaïs tout à lui montrant et expliquant chaque étape de la recette que nous faisons toutes les deux. C’est un moment simple et rempli de rire, c’est un de ces moments que j’adore partager avec Caleb, être avec lui dans la cuisine et prendre le temps de lui expliquer les étapes, de rire de tout et de rien tout en lui faisant apprendre l’art culinaire pendant qu'il me parle de ses journées où de ses différentes réflexions qui lui traversent l'esprit. Avec Alaïs cela se fait tout aussi naturellement que Caleb, lui montrer les gestes, les temps de cuisson, lui faire goûter la sauce mais en mettre sur son nez pour la faire rire et sourire à son rire et son insouciance. Je lui montre comment faire une tête d’ourson pour son assiette et apprécie ce sourire qu’elle fait en le voyant et commence à dresser deux autres assiettes pour Gabriel et moi, je n’ai pas faim mais même si je mange peu je serais à table avec eux. Je demande à Alaïs de finir de dresser la table le temps que j’aille chercher le verre de Gabriel, je retourne en cuisine pour remplir à nouveau le verre de Gabriel et retourne vers le canapé, je m’accroupie face à la tête de Gabriel, je caresse doucement son visage de mon autre main et dans un murmure malicieux je viens le réveiller Gabriel. 


« a ’seasamh cadal brèagha na h-Alba »
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Gabriel Rakel

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyMar 17 Nov - 22:06

Assis à la table de la salle à manger, Gabriel écouta le silence. Ce n’était pas étonnant pour le sang-pur pour qui le silence avait toujours été un plaisir non dissimulé. Cela lui permettait de laisser son esprit vagabonder dans ses nombreuses réflexions. Egoïstement, il ne s’était jamais demandé si Alaïs trouverait cela étouffant, et n’avait pas l’intention de se poser la question. Oui, c’était égoïste. Mais la demoiselle saurait s’adapter aux habitudes de son sang-pur. Ce dernier aurait du mal à quitter les siennes. « Moi j’ai le droit à des portes closes et des silences ! » Oui, elle saurait s’y habituer. Elle n’aurait pas le choix. Mais aujourd’hui, le silence avait un quelque chose… D’insupportable. Il se passa plusieurs minutes avant qu’enfin le bruit de l’eau se fasse entendre dans les canalisations de l’appartement, et ce fut comme si cela était enfin une permission pour son cerveau de partir ailleurs.

« Joyeux centenaire Lily. »

Le sentiment de peur revint prendre le dos de Gabriel en ressentant à nouveau cette impression de culpabilité, cette bise qui le dégoute, ces larmes qui coulent. Et cette haine envers ce prénom. Ciara. Il restait beaucoup trop de choses que Gabriel ne comprenait pas, autant sur le passé et la transformation de Lily, que sur le niveau de pourriture de William. S’il avait promis à Lily de ne plus faire de recherches sur le premier sujet, le second resterait encore faisable. Oui, en réalité il avait déjà commencé, certains de ses hommes arpentaient déjà l’Europe pour en savoir plus sur William le Sanglant. Mais il était difficile de tracer les faits d’un homme déclaré mort pendant des années, surtout lorsque cet homme est capable d’effacer la mémoire de quiconque croisant son chemin. Et surtout la discrétion était de mise. Alors l’investigation était lente. Mais il devait y avoir un moyen pour que William paye. C’était obligé. « Laisse-moi juste l’honneur de le tuer comme il se doit. » Cette promesse… Cette promesse était une putain de torture. Gabriel ne supportait pas de savoir cet être immonde libre de penser qu’il gagnait sur toute la ligne. Il s’était promis qu’il ne tuerait pas William… Qu’il ne tuerait pas William… Si Gabriel s’était promis de laisse Lily mettre fin à ses jours, la promesse s’arrêtait là. Cela semblait désormais être une évidence. Il n’avait jamais recours à de telles solutions, mais cela semblait être un juste prix pour tout ce qu’il avait fait subir à Lily, et lui faisait encore subir aujourd’hui. Un professeur de Français pour la Day Class, ce ne serait pas difficile de trouver un remplaçant. L’académie recevait des candidatures tous les jours pour les différentes matières, et le Français n’était pas une exception. Alors si William venait à disparaitre, ce ne serait pas gênant. D’ailleurs il était à peu près certain que les habitants du village Whelan serait ravi d’apprendre cette disparition. Gabriel pourrait sans difficulté apporter régulièrement les preuves que l’ancêtre était encore en vie si certains dissidents cherchaient à questionner sa parole. D’ailleurs, sa promesse ne faisait en aucun cas état de rendre William disponible à sa mort en entier. Si des morceaux venaient à disparaitre dans le processus ce ne serait pas gênant. Oui, ce serait parfait. Gabriel organiserait tout ça dès le lendemain. Après tout, il n’était pas aussi cruel au point de ne pas laisser à William un dernier jour de liberté. Kidnapper le Français, l’enfermer dans les caves perdues de l’Académie, et l’avoir à disposition pour chaque colère et besoin de comprimer une envie de meurtre à la découverte de plus d’informations sur ses agissements. Adapter chaque torture à ce qu’il a pu faire subir à Lily. Laisser en permanence son aura sur lui pour que cette torture soit cent fois pire que ce qu’il devrait ressentir. Mille fois pire même. Car après tout, les tortures physiques peuvent être gêrable par certains, mais les tortures de l’âme le sont rarement.

« Tu vois, on n’est pas si différent l’un de l’autre… »

Le regard du vampire vira au noir alors que la voix du Français résonna dans son esprit, faisant bloquer son esprit sur cette phrase. Il était loin de ressembler à William. William était une immondice à lui seul. Un déchet dont il fallait se débarrasser. Gabriel tentait de protéger les siens. Protéger ceux qui en avaient besoin. Il ne pensait pas qu’à sa simple satisfaction. Ils étaient différents. Jamais il ne serait comme William.

« Il comprendra bientôt, ne t’inquiète pas. »

Gabriel n’avait jamais torturé. Que ce soit pour ces missions du Conseil comme cette guerre qui l’opposait désormais à Nathanael dont la voix venait de résonner également. S’il avait besoin, il pouvait manipuler les auras pour forcer la vérité d’être prononcée, ou faire appel à des sorciers pour empêcher le mensonge, mais jamais il n’avait torturé, et jamais il n’avait autorisé son armée de torturer. Putain… Gabriel avait vraiment des principes de merde. Et des principes qui devenaient désormais un risque pour d’autres.

Soudain, un bruit se fit entendre dans l’appartement. Le sang-pur se rendit compte qu’il s’était perdu dans ses pensées, et son attention se reporta sur la porte de la salle de bain : non, elle ne s’était pas ouverte. Même s’il s’agissait de la seule information que Gabriel avait, il ne chercha même pas à trouver d’où provenait le son. Son esprit fut à nouveau attiré par le bruit de l’eau dans les canalisations. Jusqu’à ce que dans un sursaut il fut à nouveau tiré vers la réalité. La main qui attrapa son poignet fut rapidement saisie pour lutter contre elle, alors que le regard du sang-pur se planta dans celui de son engendrée. Elle cherchait à mourir ? C’était donc ça ? Alors que sa main se resserrait autour de la sienne, un bruit aigu dans son assiette lui fit remarquer que non, il n’avait pas interprété la situation correctement, puisque la demoiselle venait de déposer une tartine beurrée dans son assiette.


« Je sais que normalement Wilhelm plaisante sur le fait que tu devrais boire moins, mais elle a fait le stock. »

Un silence d’une micro seconde plana au-dessus des deux vampires alors qu’aucun mouvement fut tenté, avant d’être brisé dans un éclat de rire condescendant.

« Tu savais que ton ennemi était un alcoolique notoire ? Ha ! Cette guerre devrait être facile à gagner ! »

Gabriel n’avait pas besoin d’observer autour de lui, il savait que désormais ces voix n’auraient plus de visages. Elles ne seraient qu’un écho dans son esprit. Le regard du sang-pur restait désormais planté dans celui de la demoiselle. Il pouvait les voir ses pupilles dilatées, prêtes à capter le moindre mouvement autour de lui comme un mécanisme de défense. La nuit de sa transformation elles avaient été moins réactives. La peur avait bien été présente, mais rien n’avait pu y faire pour elle, Gabriel avait ramené son cadavre auprès de son armée.

« Les tartines te feront du bien. J’ai encore mis du pain à griller si tu en veux plus. Mais je vais avoir besoin de ma main pour continuer. »

Après de nouvelles secondes d’hésitation, il sembla à Gabriel ne remarquer que maintenant la musique qui emplissait la pièce. I’ll see in my dreams – le titre de ce morceau qui était joué. Il les connaissait tous, connaissait leurs variations, et pouvait les identifier en quelques notes. Comment ses vinyles s’étaient retrouvés à être joués dans l’appartement ? Le regard inquiet d’Alaïs ne fit aucun doute. Le repas. La musique. Et en repensant à son coup d’œil précédent à la table, il avait pu y repérer une bouteille de whisky, la fameuse mentionnée par la demoiselle. Elle avait dû être briefée par Wilhelm, lors de l’un de ses passages. Le sang-pur avait déjà dit qu’Alaïs ne devait pas s’inquiéter pour lui. Elle avait déjà trop à se soucier. Et surtout ce n’était pas son rôle. Dans une expiration légère, Gabriel lâcha enfin la main de la jeune blonde. Putain, ce weekend était un calvaire. Il avait déjà envie de retourner se coucher, juste pour être certain que plus rien d’autre ne pourrait arriver. Il en avait marre. Il ne pouvait pas aller aider Lily. Il était bloqué là, à ne rien faire si ce n’est attendre.

"Tu n'es pas inutile tu sais" Gabriel bloqua aux paroles d’Alaïs. Soit elle avait utilisé son don, soit elle s’était fait envahir comme cela arrivait régulièrement. Clairement, Gabriel n’était pas la personne la plus adaptée pour l’accueillir. Si la plupart du temps il pouvait parfaitement se contenir – bien que ces derniers jours soient une exception grandissante – son esprit partait généralement au quart de tour. "Il faut que tu te sortes ça de ton esprit. Tu n'es pas inutile."

Un soupir échappa au sang-pur qui n’avait pas envie de se lancer dans un débat avec Alaïs. Elle ne savait pas, et ne pouvait pas savoir. Alors ça ne servait à rien de lui répondre. Parfois, le silence permet aux interlocuteurs de penser qu’ils ont gagné un débat. C’était un procédé déloyal, mais qui lui conviendrait pour aujourd’hui. Finalement, Gabriel fut enfin capable de reprendre des mouvements, et alors qu’un nouveau rire condescendant qui n’était clairement pas d’accord avec les paroles de la demoiselle résonnait dans son esprit, il n’avait qu’une seule envie : l’éteindre. Alors Gabriel se versa un premier vers de whisky pour le boire immédiatement, puis un second qui connut le même sort. Au moins le rire s’éteint enfin et l’inquiétude de devoir y prêter attention aussi. Habituellement l’alcool mettait plus de temps à agir, mais la fatigue et le manque flagrant d’alimentation solide de ces derniers jours permettait à son corps de subir les effets plus rapidement. Au moins, il avait désormais l’impression d’être a nouveau seul dans son esprit. Et cela lui permettrait d’aborder une autre discussion ou il n’avait pas besoin des remarques narquoises de William.

« Ne me redit jamais ce que tu m’as dit hier. C’est clair ? »

La voix de Gabriel était grave. Que ce soit à cause des cris de la veille, la fatigue, ou du fait de la sévérité qui transparaissait, c’était impossible de savoir. En attendant, le silence n’était pas une réponse qu’il souhaitait. Et lorsque son visage se tourna vers la demoiselle à ses côtés, il pouvait ressentir qu’elle luttait avec elle-même. Il n’y avait aucune hésitation envisageable. Gabriel refuserait catégoriquement cet aspect de leur lien de sang-pur et engendré.

« Alaïs. »

Le ton de Gabriel était encore plus dur. Il n’était pas comme William qui profitait de ses engendrés dans tous les sens du terme. Il n’était pas comme Nathanael non plus qui transformait les humains pour constituer son armée et augmenter l’influence des vampires sur le monde. Non, il était une autre forme de sang-pur insupportable : il avait transformé Alaïs pour évacuer une rage incontrôlable et se venger sur son ennemi. Si sa transformation avait été une erreur, il ferait en sorte de rattraper cette erreur sur sa vie de vampire. Elle n’était pas à son service, et ne serait jamais à son service. Alors il fallait qu’il ait sa parole. Et vu la posture de la demoiselle, il ne l’aurait pas de sitôt. Gabriel glissa ses doigts sous le menton d’Alaïs pour forcer son visage à se relever vers lui, forçant leurs regards à se soutenir.

« Alaïs tu me le promet. »

Il ne la laisserait pas partir sans une once de confirmation. Alors lorsqu’enfin elle hocha la tête pour accepter cette promesse, Gabriel retira ses doigts du menton d’Alaïs, laissant planer le regard sur elle quelques secondes supplémentaires, déclarant un “Bien” sévère pour conclure cette discussion. Il n’aimait pas avoir à faire telle force d’autorité sur la demoiselle, surtout qu’il lui semblait désormais qu'il s’agissait de la fois de trop. Il n’avait pas décidé de l’accueillir chez lui pour devoir faire face à ce genre de situation tendues tous les jours. Pendant ces cinq années son appartement était pour Gabriel l’endroit où il pouvait abandonner tout statut d’autorité, contrôle, et autres éléments de son quotidien. Ces trois derniers jours avaient été la preuve magistrale que cela serait désormais terminé. Au pire, il finira par claquer la porte de sa chambre pour récupérer un peu de paix. Lorsque Gabriel décrocha le regard de la demoiselle qui se replaça dans sa chaise, son regard se porta dans son assiette où elle avait déposé les tartines préparées. Mais, étonnamment, les pains grillés ne furent pas les seules nourritures présentes dans cette assiette. Le vampire bloqua plusieurs secondes devant le biscuit en forme de tête de lama qu’il attrapa dans ses doigts. Et pourtant, il y reconnu ici la touche Lily. Surement le moyen qu’elle avait trouvé ce matin pour détendre l’atmosphère et tenter de reconnecter avec la jeune blonde.

“ Tu as vu, on dirait Kuzco !”

… Bordel. Ce Kuzco le suivrait jusqu’au bout. Mais il ne parvenait pas à oublier l’image de la jeune blonde, dans ce zoo, surexcitée a la vue des lamas. Quelles étaient les chances pour que 10 ans plus tard leurs chemins se croisent à nouveau ? Est-ce que Nathanael avait mis en place son plan d’action pour Alaïs aussi tôt ? Non, personne ne pouvait être aussi cruel au point de manipuler une gamine. Quoi que… Comme pour tenter de défendre la demoiselle contre cette remarque, l’image d’un chat passa une micro seconde, pour ramener Gabriel a la conclusion que si, il était possible d’être aussi cruel.

« C’est au caramel… »

La voix d’Alaïs ramena Gabriel une nouvelle fois a la réalité. Son regard quitta le biscuit pour se reposer sur la demoiselle pour voir son sourire innocent. C’était cruel, mais elle ne pouvait pas se rappeler de celle qu’elle a été. Celle qu’elle a été poussée à être. Gabriel ne supporterait pas qu’elle perde cette innocence. Mais en y réfléchissant, a cet instant Alaïs était loin d’être innocente, loin d’être totalement ignorante de ce qu’il se passait. Comme si cela ne le percutait que maintenant, Gabriel avait fait abstraction d’un détail de taille. Ce détail qui faisait qu’elle avait ce tel comportement. Alors avant de pouvoir le résoudre, le sang-pur déposa le biscuit dans l’assiette d’Alaïs pour le lui rendre. Et avant même qu’elle puisse répondre quoi que ce soit, il déclara pour éteindre la moue dans laquelle son visage se tira :

« Ne te vexe pas. Je n’aime juste pas le sucré. »

Sans prévenir, Gabriel se leva dans un sursaut pour retourner dans sa chambre. Debout dans le dressing, Gabriel hésita plusieurs secondes. Les tuyaux passaient en dessous de son dressing, et il pouvait encore entendre l’eau. Mais la frustration de ne rien entendre à travers les murs était beaucoup trop grande, provoquant presque une angoisse difficile de contenir. Comme pour calmer cette angoisse qui commençait à naitre, le bruit de l’eau dans les canalisations changea légèrement, permettant à Gabriel de comprendre qu’il y avait eu un changement dans le flot d’eau. Son esprit voulu l’analyser comme un mouvement dans la douche, ce qui était un signe que Lily était toujours consciente dans la salle de bain. Il prit une longue inspiration, et décida d’enfin se débarrasser de ses vêtements pour se changer. Après avoir changé de bas pour un jean qui avait commencé à se déformer mais était parfaitement confortable pour rester à l’appartement, Gabriel se tourna vers la commode pour y attraper un t-shirt, mais son reflet dans le miroir le détourna de son action. Il constata enfin l’étendu du sang qui avait séché contre son épaule et sa nuque. Voila le détail qui faisait qu’il avait compris qu’Alaïs avait parfaitement conscience de l’étendue de ce qu’il s’était passé récemment. Ou tout du moins une certaine étendue. Jamais elle ne saurait ce qu’il s’était passé dans la chambre. Les marques n’étaient plus là, fort heureusement. Mais tout de même Gabriel repensa à cette réflexion des plus idiotes qu’il avait eu la veille : il ne fallait pas que Lily sache ce qu’il lui était arrivé. Un rictus intérieur prit le sang-pur en se rendant compte à quel point son cerveau avait mal fonctionné ces deux derniers jours. Alors sans plus de réflexion il attrapa un t-shirt qu’il garda à la main pour revenir en cuisine. Sous l’évier il attrapa un torchon – à défaut d’avoir une serviette dans ce même tiroir – qu’il imbiba d’eau pour essuyer le sang séché. Ce n’était pas des plus agréables vu qu’il avait séché depuis plus de 24 heures, mais avec un peu d’efforts il y était arrivé. La peau avait un peu rougi au contact du tissu rugueux, mais cela partirait vite. Le t-shirt enfilé, le torchon débarrassé, Gabriel vint s’assoir à table avec Alaïs pour manger les tartines qu’elle avait préparé. L’appétit n’était pas là, son esprit étant ailleurs, mais la faim elle était bel et bien là. Alors il n’hésita pas à manger, sachant également que la demoiselle avait besoin de ce moment de calme. Alors le repas se passa dans cette ambiance apaisée.

Une fois leur repas terminé, Gabriel dressa un set de vaisselle sur le plan de travail pour Lily, y plaçant le reste des toasts, et deux macarons trouvés dans le frigo à la demande d’Alaïs. A coté de lui, la demoiselle faisait les allers-retours pour débarrasser la table, dans un silence presque religieux. Il pouvait le voir que son esprit était ailleurs, autant que celui de Gabriel pouvait être ailleurs. Et puis il repensa à un élément de ces derniers jours. Alaïs et son aquarelle. Ce n’était pas pour rien qu’il lui avait apporté ce set : il avait vu dans les souvenirs de la demoiselle les tranches de vie où elle partageait ces moments  de candeur et de bonheur avec sa mère. Il lui avait été impossible de laisser le moindre souvenir de sa mère, car tous étaient intimement liés avec le massacre qu’elle avait provoqué. Alors qu’il prépara deux verres d’eau pour la demoiselle, il déclara :


« Ton aquarelle, tu l’as rangée ? »

A cette simple question, un vent de candeur prit l’appartement alors que c’est dans une joie non dissimulée qu’Alaïs revint avec son matériel et s’installa au pied du canapé, à coté de Gabriel qui la rejoint avec un des livres saisit dans un des cartons.

Il était impossible pour Gabriel de savoir combien de temps il s’était écoulé avant qu’enfin du bruit se fit enfin entendre vers la salle de bain. Son rythme de lecture était bien plus lent qu’a l’habitude, ayant parfois besoin de revenir quelques lignes plus haut pour se souvenir de ce qu’il venait de lire. Si son corps était sur le canapé, son esprit attendait devant la porte de la salle de bain, alors que son ouïe avait abandonné l’écoute des musiques qui emplissaient la pièce et qu’Alaïs entretenait en changeant les vinyles pour laisser la place d’écouter l’eau qui s’écoulait par les canalisations. Pourquoi l’eau me fait-elle toujours cet effet de soulagement ? Le vampire ne comprenait toujours pas la logique derrière cet effet. Mais désormais avait ce mélange en lui, entre ce que lui avait ressenti à ce moment, et ce que Lily avait ressenti et pensé. Après-coup, cela devrait le perturber un peu plus. Mais, comme une punition pour les lui avoir bloqués, il vivait avec les souvenirs d’Alaïs qui de temps a autres tentaient de revenir à la surface. Il serait exagéré de dire qu’il avait désormais l’habitude de ces doubles impressions, mais ces impressions après coup n’étaient plus inconnues pour lui. Et puis, sans prévenir, alors qu’inconsciemment sa main droite tourna la page, l’odeur de chlore revint à lui, et ce souvenir de cet isolement dans la piscine de l’académie. Ces longues minutes passées sous l’eau. Ce baiser surréaliste avant cette énième dispute. S’il s’était passé beaucoup trop de choses en si peu de jours, peut-être était-ce simplement du au fait que Lily et Gabriel étaient enfin réunis. Un rééquilibrage du karma en bon et due forme en somme. En attendant, désormais la sauge avait terminé de bruler et l’attention du sang-pur était sur l’écoute de la respiration de Lily. Elle était calme, pour son plus grand soulagement. Evidemment qu’il se doutait que tout le long où la sauge brulait les choses ne devaient pas être plaisantes dans cette pièce, et Gabriel aurait aimé être là pour l’aider. Mais il savait qu’il ne pouvait rien faire. Après des siècles à vivre avec une capacité, chacun apprend à la gérer comme il peut. Et ce ne serait pas Gabriel qui irait a l’encontre de ça. Alors il se contenta de se retourner vers la salle de bain lorsque la porte s’ouvrit, pour rencontrer le regard de Lily à qui il adressa un sourire doux.


« Si tu veux des vêtements propres tu peux te servir. Il y a aussi de quoi manger. Ou boire, le whisky aide à gérer la folie de ma mère. Ou il y a toujours la bouteille de blanc au frigo. Sinon si les contes de Poe t’intéressent… »

Après avoir montré le livre usé à Lily pour le désigner, il le déposa à côté de lui alors que Lily s’approcha de la pile de vêtements pour s’en saisir et l’analyser, puis repartir vers la salle de bain après avoir lancé dans une malice :

« Franchement je ne savais pas que le shopping peut être aussi facile ! Va vraiment falloir que je t’engage ! Merci. »

Gabriel laissa échapper un rire avant de se réinstaller dans le canapé. Avant de reprendre sa lecture, il but la dernière gorgée de son verre avant de le remplir a nouveau pour le placer à côté de lui sur le canapé. Il ne savait peut-être pas ce qu’il s’était passé dans la salle de bain, mais la disparition totale de leur odeur dans l’appartement brisa un peu plus ce bonheur qu’ils avaient vécu. Ils n’auraient pas le droit à ce bonheur. Instinctivement, Gabriel jeta un coup d’oeil à son bras. La marque avait toujours disparu. Il ne savait peut-être pas ce qu’il s’était passé dans la salle de bain, mais il avait un très grand doute. Et savait que lorsqu’elle sortirait enfin de là, l’ensemble de ses gestes envers elle seraient doux, et qu’il ferait tout pour éviter d’éveiller les réminiscences de ces tortures dont il avait été le témoin.

Plusieurs minutes se passèrent à nouveau avant que Lily rejoigne à nouveau la pièce à vivre. Si cette fois Gabriel ne la suivait pas du regard, son attention resta totalement focalisée sur elle. La vaisselle rangée, le verre d’eau bu pour laisser l’odeur du vin blanc se faire sentir dans la pièce. Il ne pouvait pas juger quoi que ce soit pour la nourriture ou l’alcool, il n’était pas mieux. Alaïs avait eu l’espoir d’attirer l’appétit de Lily avec les macarons, mais ce serait partie remise. En attendant les pas de Lily passèrent derrière le canapé, et comme si ces gestes étaient habituels, Gabriel retourna le livre pour le caler ouvert contre sa jambe alors que sa main désormais libre se plaça sur le verre pour être certain qu’il ne se renverse pas bien qu’il n’ait aucun doute sur la délicatesse de Lily. Et sans même lui laisser la chance de s’installer à l’autre bout du canapé, le bras de Gabriel se leva pour se poser contre le dossier, invitant Lily à le rejoindre. Et lorsqu’elle vint se caler contre lui, il lui était enfin possible de reprendre sa lecture. S’il avait partiellement oublié les pages précédentes, le sang-pur savait tout de même se resituer dans l’histoire qu’il lisait, pour avoir lu ce livre de nombreuses fois avec sa mère. S’il avait choisi instinctivement ce livre, il était certain que son inconscient ne l’avait pas choisi au hasard. Ce livre fut le premier que Gabriel avait amené sa mère après son retour au manoir, de nombreux mois après le meurtre de Wallace. Le jour où il avait accepté qu’il était désormais de son devoir de prendre soin d’Ellen. Le karma avait enfin accepté d’offrir un moment de répit aux êtres dans cet appartement. Le calme s’installait enfin. Les pages du livre se consommaient désormais à un rythme normal, le verre de whisky se vidait à un rythme régulier, les coups de pinceaux d’Alaïs transpiraient l’inspiration de la demoiselle, tandis que contre lui la respiration calme de Lily semblait ajouter au calme. Elle n’était pas assez profonde pour qu’elle dorme, mais il pouvait ressentir l’apaisement.


« Comme c’est mignon. On pourrait presque croire que c’est réel. »

Gabriel ne leva pas le regard vers la source de cette voix, se contentant de boire la dernière gorgée de son verre, la voix s’éteignant alors dans un rire insupportable. Mais ce ne serait pas assez pour réveiller une nouvelle colère. Il savait que ce n’était que le fruit de la folie d’Ellen. Il valait donc mieux l’ignorer. Alors de nouvelles pages furent consommées. Le vinyle changé une ou deux fois par Alaïs, et contre lui la respiration de Lily qui gardait ce même rythme. Ce rythme qui, associé à l’alcool et la musique, commença à bercer Gabriel. La pensée de devoir avertir James qu’il annulerait l’entrainement de lundi traversa son esprit alors qu’il se laissa emporté par l’épuisement de ces derniers jours.

Un rire vint résonner contre les couloirs de l’académie, un rire cristallin que Gabriel pouvait reconnaitre entre mille. Naturellement, un sourire se dessina au coin de ses lèvres, alors que le sang-pur entama de se diriger vers l’origine de ces rires. Ses pas résonnaient contre les pierres du couloir désert, alors que le rire s’éloignait un peu plus. Bien qu’il accélère le rythme, il semblait désormais impossible de rattraper ces rires qui semblaient s’éteindre. Et avant même qu’il puisse le remarquer, désormais ses pas étaient légèrement étouffés par une poussière qu’il connaissait un peu trop bien. Les pierres des murs de son académie s’étaient transformées en un béton froid, poussiéreux, et recouverts à certains endroits de marques de griffures, sang ou autres preuves des acharnements qui pouvaient avoir lieu ici. Si le couloir avait rétréci autour de lui, il ne retrouvait pas ces cris qu’il pouvait parfois entendre au loin.

En passant à côté d’une porte sur sa gauche, le sang-pur se figea. Il reconnaissait cette porte. Il reconnaissait cette impression. Il reconnaissait cette pièce. Comme s’il savait ce qui allait se passer dans les secondes qui suivrait. Il entrerait dans la pièce, puis serait pris par surprise dans cette douleur violente avant de s’éteindre. Ces rêves ou cauchemars qui se mêlent à des sensations de déjà-vu était insupportables. Mais là, il était convaincu que les événements se dérouleraient ainsi, et avant même d’avoir besoin de passer cette porte, il pouvait sentir une violente douleur dans sa poitrine au souvenir de ce qu’il se passerait dans cette pièce. Sa respiration se fit plus erratique, moins facile, et désormais il pouvait même entendre son propre souffle dans ses oreilles. Il le savait qu’ici ce serait la fin. Qu’il n’en sortirait pas vivant…

Dans un sursaut, Gabriel sentit une main se poser sur son bras. Son corps se tourna doucement. Aussi doucement que dans ce rêve qui désormais lui semblait désormais avoir été prémonitoire. Il ne voulait pas croiser son regard bleu d’eau qu’il saurait être le dernier qu’il verrait. Mais ce fut un nouvel éclat cristallin qui résonna dans l’esprit du sang-pur, alors que son souffle se libera de son entrave lorsqu’il aperçut ses boucles dorées voler.

“Thig còmhla rium!”

Les boucles blondes s’envolèrent à travers une porte dérobée dont Gabriel n’avait pas le moindre souvenir. Les rayons du soleil perçaient à travers l’ouverture, et au loin une odeur légère de malt se dégageait. Il ne lui semblait pas nécessaire de questionner l’invitation de la jeune femme, et avait suivi ses pas à travers la porte. Il ne lui avait pas été possible de comprendre le paysage qui l’entourait immédiatement. Comme s’il avait retrouvé le soleil après des années d’enfermement dans l’ombre, Gabriel s’était retrouvé éblouit par les rayons qu’il n’attendait pas. Une brise légère le força à rouvrir tant bien que mal les yeux. Devant lui, la verdure, le sommet partiellement enneigé de Canisp plus loin dont il savait que sa distillerie préférée était au pied, et revenant dans un rire des eaux habituellement fraiches de Fionn Loch, Lily et une jeune tête blonde qui vint s’allonger dans un nouvel éclat de rire sur le plaid sur lequel le sang-pur était désormais allongé. Ce rire, il lui semblait le chérir depuis des années, et ne jamais vouloir l’abandonner.

“A ’seasamh cadal brèagha na h-Alba.”

Le rire d’enfant s’éloigna, alors que cette voix qu’il aimait entendre l’attira à lui. Il n’avait pas eu l’impression de dormir, et pourtant quelque chose le tira ailleurs.

Le sang-pur ouvrit les yeux, et fut surprit de ne pas se sentir obligé de lutter contre les rayons de soleil. Il lui était impossible de comprendre ce rêve, et alors même qu’il tentait de l’analyser dans un froncement de sourcil qui sembla déclencher un nouveau rire chez Lily, le souvenir de ce rêve s’évapora. Il lui était désormais impossible de même se rappeler l’odeur du malt qui s’était dessiné. Il fallut encore plusieurs secondes à Gabriel pour se rendre compte qu’il s’était endormi durant plusieurs heures. Alors qu’il se redressa, passant sa main sur son visage, il n’eut que pour reflex de laisser échapper un “désolé” adressé à Lily, avant de se rendre compte du bruit derrière lui. Lorsqu’il se tourna pour observer la pièce, il vu Alaïs en train de dresser la table, qui déclara un enthousiaste “On a préparé le repas avec Lily ! On t’a fait une surprise !” Le vampire mit plusieurs secondes avant d’intégrer la phrase de la demoiselle, puis répondit poliment, comme un reflex “Vous n’auriez pas dû. Mais j’apprécie.”

Alors qu’enfin il se releva du canapé, la fin du vinyle se fit entendre. Gabriel put sentir Alaïs amorcer de se diriger vers la platine, mais il avait déjà rejoint l’appareil pour ranger le vinyle dans le carton. Un coup d’oeil dans la pièce, et il constata que son téléphone avait été déposé sur le plan de travail. Il n’avait strictement aucune idée de comment il en était arrivé là. Avait-il chuté à un moment, l’avait-il déposé là - impossible de savoir. Il le saisit alors, et le brancha directement à la platine qui disposait aussi d’un système de branchement numérique. Il ne lui fallut que quelques secondes pour sélectionner une playlist d’ambiance, et désormais il ne serait plus nécessaire de s’occuper de changer les vinyles. Durant ces instants, ce fut également pour Gabriel l’occasion de terminer d’émerger de ce rêve dans lequel il avait été plongé. Comme si quelque chose en lui n’était pas en accord avec ce rêve, alors qu’il lui était désormais impossible de s’en souvenir. Alors qu’il était sur le point de reposer le téléphone, l’écran se ralluma pour afficher une notification : le démon qui avait accompagné Ellen qui l’informait que l’état de sa mère était toujours stabilisé. Il n’avait même pas cherché à avoir la moindre nouvelle, la moindre information sur l’état d’Ellen, créant un sentiment de culpabilité. Mais il était rassuré de voir cette information, tout comme il savait que cela signifiait qu’elle devait surement être sédatée.

Après une longue inspiration pour tenter d’évacuer le flot de pensées qui se préparait à débarquer, Gabriel se dirigea vers la table de la salle à manger, où Alaïs lui présenta une des assiettes sous les yeux comme une enfant fière de son œuvre.


“Regarde ! C’est des têtes de Georges !!”

… What the… Devant ces têtes de nounours présentées dans les assiettes, Gabriel ne put retenir un “Oh boy…” qu’il murmura alors qu’Alaïs terminait de dresser la table dans une exclamation pour Lily qui lui répondit dans un rire. Des macarons lamas et du riz nounours. Putain… Son quotidien partait définitivement en vrille, c’était officiel.

“Au fait, tu avais l’intention de me parler d’elle aussi ? Une gamine, blonde… Tu te fous de moi ?!”

Le regard du sang-pur se releva vers la chaise en face de lui où il pensait y trouver sa mère. Mais non, rien. Le siège était vide, comme il l’avait été plusieurs heures plus tôt. Cela était bon signe, et signifiait que les effets de la folie de sa mère continuait de s’éteindre doucement. Quelques verres de whisky supplémentaires pour atténuer encore quelques heures les effets et une nuit de sommeil, et les symptômes de sa folie devraient s’éteindre totalement. Au moins, il n’avait pas bu son sang. Les effets seraient alors à plus court termes. Alors que les deux blondes s’installaient à table en continuant d’échanger, Gabriel se dirigea instinctivement vers l’un des placards de la cuisine pour se saisir d’une nouvelle bouteille de whisky et d’un verre afin de pouvoir boire immédiatement de longues gorgées afin d’éteindre les paroles d’Ellen qui commençaient à résonner dans l’appartement alors que son ton s’était élevé pour se transformer en cri. Elle ne pouvait pas apprendre pour Alaïs. Jamais. Même s’il savait que les paroles qui étaient hurlées dans son esprit n’était que le fruit de ses hallucinations, il savait qu’il pouvait y avoir une part de vérité.

“Gabriel ?”

Le sang-pur eu un sursaut en sentant la main de Lily contre son épaule, pour se rendre compte qu’il était resté à cette place de longues minutes. Ou tout du moins assez de temps pour consommer la moitié de la bouteille qu’il venait d’ouvrir. Derrière lui, les cris s’étaient arrêtés, pour son plus grand soulagement. Alors il se tourna dans un sourire pour Lily qui se voulait rassurant, pour lui adresser un “Allons à table” alors que les deux se dirigèrent vers la table. Le diner sembla presque normal. Des paroles échangées, quelques rires, un repas consommé et une bouteille de whisky aussi.


**


Pendant que Lily et Gabriel terminaient la vaisselle et de remettre à sa place tout ce qui avait besoin de l’être, Alaïs avait déjà pris la direction du canapé pour disparaitre sous le plaid précédemment utilisé par le sang-pur. C’est dans un rire presqu’attendrit que Gabriel déclara depuis la cuisine :


“Va te coucher dans ton lit, tu seras mieux que sur le canapé.”

A travers le plaid le sang-pur pu entendre une sourde lamentation de la demoiselle qui eut du mal à se tirer du sommeil dans lequel elle était en train de plonger immédiatement. Mais elle parvint tant bien que mal à s’extraire du confort du canapé pour trainer les pieds jusqu’à sa chambre sans un mot pour les deux vampires, tel un zombie qui retournait dans sa caverne. Il semblait même qu’elle avait l’espoir que si elle y mettait le moins de bonne volonté possible, Gabriel finirait par la porter jusqu’à son lit. Mais non, il se contenta de remettre en un tas relativement rangé la pile de papiers et matériels d’aquarelle dans un coin de la table basse tout en l’observant disparaitre par la porte de sa chambre. Un nouveau rire échappa à Gabriel alors qu’il rejoignait Lily dans la cuisine. Un nouveau calme s’était instauré dans l’appartement. Seule la musique ambiante qui ne s’était jamais arrêté était encore là. Alors Gabriel retourna auprès de Lily, entoura un bras dans son dos, et de sa main gauche attrapa la main droite de la jeune femme qu’il plaça contre son torse. Son visage se plaça contre son épaule, avant de déposer un baiser doux contre la joue de Lily, tandis que sa main gauche lâcha la sienne pour se glisser contre sa nuque, son pouce caressant sa joue. Il ne fallut que quelques secondes pour que cette bise se transforme en un baiser qu’il attendait. Comme si, enfin, ils pouvaient se retrouver. Ils étaient Gabriel et Lily. Ils étaient eux. Et à cet instant, ils n’avaient que besoin d’eux. De leurs caresses. De leurs baisers. De leurs souffles qui se mélangeaient. C’était tout ce dont ils avaient besoin. De savoir qu’ils étaient là l’un pour l’autre. L’un contre l’autre. Alors quand les baisers vinrent à s’éteindre et que les fronts des deux vampires vinrent se rejoindre durant des secondes supplémentaires qu’on leur accordait, le silence resta de maitre entre eux, avant que dans un rire Lily murmura :

“Je te l’ai déjà dit, je n’abuse pas des hommes qui ont une haleine de Whisky !”

Un ange passa alors que le sourire s’élargit sur les lèvres de Gabriel, alors qu’il murmura un sadique mais amusé « OK » au creux de l’oreille de la jeune femme avant de s’éloigner pour aller éteindre la musique puis disparaitre dans sa chambre dans un rire. Il ne traversa la porte qu’une seconde fois, enfilant le t-shirt de son pyjama, gardant sur ses lèvres ce sourire de sale gosse amusé. Alors qu’il patienta quelques secondes supplémentaires sur le seuil de la porte, les deux vampires ne s’étaient pas quittés du regard, comme une joute, attendant que le premier craque. Mais ce fut deux éclats de rires francs qui se déclenchèrent en même temps alors que Gabriel et Lily revenaient naturellement l’un vers l’autre pour une nouvelle étreinte. Et sans prévenir, un nouvel éclat de rire étouffé se fit entendre, plus loin dans l’appartement. Alaïs, dans son sommeil. Les deux vampires restèrent quelques secondes à observer la porte de la chambre légèrement entrouverte, dans un bug partagé, avant que leurs rires éclatent une nouvelle fois, pour venir s’éteindre dans de nouveaux baisers qui les entraina jusqu’à la chambre, puis jusqu’au sommeil.

Si les cauchemars étaient monnaie courante pour Gabriel, il n’était pas non plus rare qu’il ait des nuits sans le moindre rêve, le moindre cauchemar, la moindre agitation. Simplement une nuit où rien ne se passait si ce n’était de sombrer dans un sommeil tellement profond qu’il n’avait plus conscience des changements de garde, ni des vagues se brisant contre les falaises au loin. Elles étaient le plus souvent la conséquence d’un excès d’alcool qui le permettait d’être emporté rapidement dans les bras de Morphée. Ils n’étaient peut-être pas les meilleurs, mais au mois ils apportaient un bon signe : la folie d’Ellen s’était assez atténuée par l’alcool pour s’éteindre totalement pendant le sommeil du sang-pur. Les bras qui s’étaient entourés autour des épaules de Lily comme la veille se relâchèrent à peine le sang-pur sombré dans son sommeil, mais ne quittaient jamais le contact, comme s’ils recherchaient à avoir en permanence cette preuve que Lily était encore là. Ils ne bénéficiaient peut-être pas de ce contact de peau qu’ils aimaient avoir, mais sentir sous ses mains la respiration régulière de la jeune femme le berça. C’est peut-être pour ça qu’au petit matin, avant même que les premiers rayons de soleil percent, lorsque Gabriel émergea de ce sommeil de plomb un moment de panique l’habitait. Il n’y avait plus ce contact, ni ce poids sur lui. C’est dans un sursaut que Gabriel se redressa sur son lit, à ne pas comprendre ce qu’il s’était passé. Il observa sa chambre, mais non. Aucune trace de Lily. Seul une légère lumière ambiante émana par la porte entrouverte. Après quelques secondes supplémentaires à analyser la situation, il put sentir l’odeur de la jeune femme dans la pièce à vivre, et entendre des bruits de papier et d’écriture. Elle n’était pas partie. C’est avec un soulagement non dissimulé que Gabriel eu cette dernière pensée. "Je te promets que je trouverai toujours un moyen de revenir vers toi, revenir pour toi.” Il savait qu’il devrait être rassuré par cette phrase, et pourtant il avait presque l’impression qu’elle le hantait. Il ne voulait pas qu’elle parte. Il n’arrivait pas accepter l’idée que Lily puisse partir. C’était naturel. Normal. Il ne pourrait pas la retenir à ses cotés constamment. Et pourtant il ne pouvait qu’avoir une mauvaise impression, que si Lily devait partir, il la perdrait à tout jamais. Qu’elle disparaisse dans un de ces souvenirs qu’elle pouvait créer. Qu’elle efface toute trace de son passage. Non. Elle reviendrait. Elle reviendrait pour lui. Elle reviendrait à lui.

Dans un élan trouvé, Gabriel se débarrassa de la couverture qui désormais recouvrait ses jambes pour se lever et sortir de sa chambre. Les premiers pas furent hasardeux. Le niveau d’alcoolémie redescendait précautionneusement. Assez pour pouvoir maintenir un équilibre satisfaisant. Lorsqu’il passa le seuil de la porte, il put constater que Lily était assise au pied du canapé, des feuilles griffonnées placées devant elle. Seule une des lumières d’ambiance éclairait la table basse. Un sourire doux se dessina alors sur les lèvres du sang-pur. Avant de se diriger vers le salon, il fit escale par la cuisine pour attraper deux verres et une carafe d’eau qu’il déposa sur la table basse en prenant soin de ne pas les poser sur les documents. Il servit les deux verres et en attrapa un pour lui avant de s’assoir sur le canapé, à côté d’elle.


"A bheil thu ceart gu leòr?"

La voix du vampire était douce, alors que sa main droite se glissa de la même douceur contre le dos de la jeune femme. Avant de replier les jambes sur le canapé pour s’enfoncer au fond de l’assise, il déposa un baiser dans les cheveux de Lily, ne quittant jamais le contact de cette main dans son dos.
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Lily Gray

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyJeu 26 Nov - 20:27

“A ’seasamh cadal brèagha na h-Alba.”
Les yeux bleu du sang-pur s’ouvrent doucement, il fronce des sourcils comme si il est encore plongé entre le souvenir qu’il c’est crée et la réalité, je ris face à cette tête et lui tend le verre remplit de whiky, l’odeur de malt à l’air de le faire suffisamment réagir pour boire le verre d’une traite mais pas assez pour le faire atterrir à la réalité. Il réalise cette action de manière instinctive sans même réfléchir ou même réaliser qu’il vient de boire une nouvelle dose d’alcool. Je récupère le verre alors qu’il s’assoit sur le canapé et se passe la main sur le visage[i]« Désolé »[i]. J’arque un sourcil à mon tour et retient un nouveau rire pour ne pas le vexer, quoi qu’il n’est pas l’air de réagir à beaucoup de chose, ai-je mal dosé ma capacité ? Non entre sa capacité qu’il a placé sur moi tout le temps de ma crise, la fatigue extrême que cela provoque et la folie de Ellen qui doit encore circuler dans ses veines n’importe qu’elle dose de ma capacité fait qu’il aurait un peu de mal à émerger. Le jeune brun tourne la tête de l’autre côté de la pièce et votre notre petite tornade blonde qui continue de faire sa tâche.
«On a préparé le repas avec Lily ! On t’a fait une surprise ! »

….

Ouais une surprise , rien que pour ça je tiens à voir sa tête, lui qui est dans la simplicité ne s’attend sûrement pas à avoir une tête de George dans son assiette. Je me relève une main appuyé sur mes genoux et me dirige vers la cuisine pour rejoindre la demoiselle.
« Vous n’auriez pas dû. Mais j’apprécie» Arrivé au niveau de l’engendrée, je lui fais un petit sourire et un clin d’œil amusé. Nous avons sûrement conscience que Gabriel n’a pas spécialement faim et désirait sûrement s’effondrer dans son lit avec dix bouteilles de whisky mais ce n’est pas pour autant qu’il faut sombrer dans le néant sans avoir passé un moment plus chaleureux avant afin de pouvoir chasser l’ensemble des dernières mauvaises ondes présentent dans l’appartement. Je le reconnais Alaïs aide beaucoup grâce à son tempérament joviale à réaliser cette dernière étape. Gabriel décide finalement de brancher son téléphone pour laisser une musique ambiante envahir à nouveau la pièce à vivre. Pour ma part je me dirige vers levier et remplit la carafe d’eau pour le repas, même si je doute que le jeune brun ne va pas boire une seule goutte d’eau. Je sais que je toucherai à peine à mon assiette mais s’hydrater reste une des premières étapes pour avoir un meilleur rétablissement possible.
Regarde ! C’est des têtes de Georges !!

Je me retourne et observe la scène, Alaïs montrant son œuvre d’art devant une tête de Gabriel totalement dépité « Oh boy … » Me rapprochant je rie et regarde Alaïs « ça vient donc de là ? Très belle imitation tout à l’heure Alaïs ! Il ne me l’avait jamais fait » Je rie encore un fois et pose la carafe sur la table c’est alors que je vois le regard de Gabriel perdu dans un vide fixant quelque chose là où rien n’a bouger et rien n’est présent. Ce regard, après quelques secondes de réflexions, je le retrouve dans mes souvenirs, au bar, il y a quelques semaines alors que je retirais des morceaux de verre de sa main. C’était donc ça, la folie de Ellen ? Elle se répercute dans les yeux mais chez Gabriel autrement aussi car il se dirige vers la cuisine et sort une nouvelle bouteille de Whisky qu’il boit dans un verre. Alaïs me lance un regard inquiet malgré elle, comme si elle ne sait pas quoi faire, je m’approche d’elle et lui fait un baiser rapide sur le sommet de son crâne pour la rassuré et de ma démarche légère je m’approche de Gabriel pour venir poser ma main sur son épaule. « Gabriel ? » ma voix est calme et tente de le rappeler à nous dans le présent et non ce qu’Ellen à tenté de faire pénétré dans son esprit, même si il c’est déjà enfilé la moitié de la bouteille, qu’elle rapidité si j’ai la même descente dans quelques heures je me retrouve totalement morte sur le sol. Il sursaute dans un premier temps à mon contact avant de tourner les yeux vers moi, petit à petit le voile présent dans sa rétine s’efface pour venir à nous doucement. Il me fait un sourire rassurant, mais étrangement un frisson me travers. « Allons à table »Je sais ce que l’alcool peut créer chez les sangs-pur, en général chez mon maître ce n’est pas franchement les meilleurs moment de ma vie, de même pour Gabriel. Certe pas au point de William bien heureusement mais je sais que cela peut faire ressortir une part d’agressivité en lui comme j’ai pu constater au bar. Je recule cependant et lui fait un de mes plus beaux sourires avant de retourner à table, où nous partageons le diner, quelques paroles et rires et si moi je touche à peine à mon assiette, je savoure aussi cet instant de simplicité.
**
Pendant qu’avec Gabriel nous commençons à nettoyer l’ensemble de la vaisselle, la jeune blonde s’éclipse discrètement de la pièce pour venir s’effondrer sur le canapé me laissant échappe un petit rire alors que je continue ma tâche. Gabriel lui indique la nouvelle direction à suivre et je retiens un autre rire face à ce moment comique pendant que je termine la vaisselle, la jeune fille se levant avec difficulté et arrivant à atteindre péniblement sa chambre tandis que le sang pur range le matériel de l’aquarelle et revient dans ma direction. Je sens sa main dans mon dos et retiens un sursaut, même si je sais qu’il s’agit de Gabriel, les murmures du passées ont fait surfaces de manières bien trop violente. Cependant, tout est différent par rapport à ces moments. Il y a de la tendresse, de la douceur, chaque mouvement est lent, léger, délicat, ils m’enveloppent. Sa main vient poser la mienne contre son torse et je m’accroche de manière instinctif à son t-shirt comme pour l’empêcher de partir une nouvelle fois, il à en cet instant la création de notre monde qui se fait tout autour de nous, indifférent de ces dernières quarante-huit heures et apportant apaisement dans nos baisers et nos caresses. C’est dans un silence sans-gêne que finalement je viens de réaliser que même si il ne sent, ni ne voit pas mon corps, je ne tiens pas à ce que le sang-pur puisse se donner une image exacte des cicatrices du passés.« Je ne suis pas fier de ce que l’on à vécut, mais fier de t’avoir rencontré et qu’on est survécut ensemble. Fier de nous et ça, ça fait partie de notre histoire, c’est nous non ? » « Peut-être toi, mais moi ce n’est pas ce qui me définie ! » Ces paroles, elles sont tatouées dans mon esprit car elle reflètent toujours ma manière de pensée, mon passé n’est pas ce qui me définie entièrement. Néanmoins si Gabriel le voit cela va peut-être graver un peu plus les paroles de l’ange et je ne veux pas que le sang-pur me définisse par ce que j’ai vécu. Autant j’accepte totalement que Gabriel puisse me définir pour ce qu’on à vécut ensemble et pour une partie de ce que William à fait, autant jamais je n’accepterai qu’il puisse me définir par ces trois longues années. Mon front collé contre le sien, dans un sourire, le bout de mes doigts viennent caresser sa joue droite jouant avec sa barbe naissante.

«Je te l’ai déjà dit, je n’abuse pas des hommes qui ont une haleine de Whisky ! » Un silence s’installe doucement face à ma réplique et finalement ce sourire de sale gosse vient se dessiner sur les lèvres du sang pur ce qui me fait sourire à mon tour. Il vient alors murmure à mon oreille « OK » … on avait pas dit qu’on arrêtait avec ça ? Bon joker, quand on joue se sera une arme redoutable ! Je sourie de plus belle tandis que j’observe Gabriel me refaire sa scène de diva que j’ai déjà pu observer lors de notre première soirée isolé de tous. Ce n’est qu’à son apogée que nous explosons de rire tous les deux et que nous nous retrouvons dans les bras l’un de l’autre, je suis sur le point de l’embrasser quand un éclat de rire se fait entendre dans l’appartement. Je m’arrêt totalement dans mon action, surprise par ces rires et tourne le regard vers la chambre d’Alaïs ….Oooookkkk. Je rigole de plus belle avec Gabriel et c’est dans un mélange de baisers et d’étreintes que nous finissons allongé sur le lit.

[front=Calibri Light]Je suis de nouveau là-bas, dans une salle totalement différente, dans ce froid, cette puanteur continue, devant moi une boite en bois, comme un cercueil et de chaque côté une sorte de mécanisme relié à une manivelle. Je fais un pas en arrière, mes chaînes contre le sol résonne, non je ne veux pas. Déjà les murs de la pièce se resserrent autour de moi je ne peux pas aller là-dedans. Je reçois un coup dans l’arrière de mes jambes avec un courant qui passe à travers le corps. Je sers des dents, autant subir l’électricité qui me traverse le corps sera supportable mais ça si j’étudie bien le système je ne peux pas. « Rentrez sujet 45 ». Je ne bouge pas, je sens des tremblements qui commencent à me gagner l’ensemble du corps sans rien pouvoir contrôler. Je ne veux pas, je ne PEUX pas ! Mais on ne me laisse pas le choix, je discerne une pique dans ma nuque avec un liquide qui pénètre dans mon organisme. L’anesthésiant en forte dose commence à circuler dans mes veines, je n’ai même pas eu le temps de réagir pour éviter la seringue qu’on m’injecte une deuxième dose afin que je reste docile. Ils me font rentrer dans le coffre en me guidant comme une marionnette et pourtant j’ai envie d’hurler mais je ne peux pas, j’ai trop peur ma voix se bloque et sédatif n’aide pas en ma situation. Alors la planche de bois se renferme sur moi et le noir total envie mon petit environnement. Mon souffle s’accélère, se coupe, les panneaux de bois se rapproches et je sais cette fois que ce n’est pas mon imagination, bientôt elles viennent me toucher de chaque côté, je veux me débattre mais mon corps est trop drogué pour faire quoi que se soit tandis que le bois vient à la rencontre de mon dos, de mon ventre, de mon côté gauche et mon côté droit je sens la pression qui augmente, augmente encore et encore, toujours plus jusqu’à entendre les premiers craquement de mes os qui commencent à se briser en mille petit morceaux et les murs de bois qui se renferment toujours plus sur moi et m’étouffent.[/front]

Je retiens un cris et me décale de Gabriel de l’autre côté du lit. Ne pas crier, il ne faut pas, je ne peux pas. J’ai conscience que c’est un souvenir et je n’ai pas envie que les gardes débarquent dans l’appartement à cause de quelque chose de terminé. Je mords ma main mais pas à sang pour étouffer mon cri et ne pas réveiller Gabriel. A bout de souffle, ma main dans ma bouche je ferme les yeux et prend une inspiration, les vibrations, je ne les sens pas ! Je le sais pourtant que quand je reviens de mon passée cela m’est encore plus nécessaire que d’habitude. Chaque inspiration fait vibrer mon corps et je sens l’ensembles de mes os qui ont subies les micro fractures du souvenir. Je suis sadomaso où quoi ? Après quelques minutes à me calmer, je me rends compte que si je reste ici je vais réveiller Gabriel et je n’ai pas envie qu’il voit mon état, il à déjà suffisamment subit de ma part. Je me lève et recouvre le sang-pur du draps, je recouvre ma tête de la capuche et prend la direction de la pièce à vivre en fermant presque la porte de la chambre de Gabriel laissant deux centimètres de jours.
Me retrouvant dans la cuisine et écoute un moment le silence. J’entends la respiration calme d’Alaïs et celle lourde de Gabriel, je sens celle un peu plus tendu des gardes qui s’inquiètent d’entendre du mouvement dans l’appartement. J’essaie de ne pas y faire attention et décide de relever rapidement les manches du sweat qui me recouvre encore les bras et les mains. Les marques sont encore bien présentent que se soient mes cicatrices, mes marques des fer et bien entendu mon immatriculation. Soupirant, me passant la main sur le visage je sais que je ne peux pas rester dans cet état, nous sommes en guerre et si je ne dors pas pour aider à la guérison des plaies du passé il faut au moins boire du sang pour les effacer et les guérir. Me dirigeant vers le frigo je sors une des bouteilles de sang et me sert un premier verre. Chaque gorgées me dégoutent, mon estomac se retourne mais je prends le temps de boire tout le verre. Appuyer contre le plan de travail, pour m’aider à la tâche je récupère mon téléphone et commence à répondre aux mails et messages afin de m’occuper l’esprit. Le premier verre terminé difficilement je me sert un deuxième tout en continuant mes différentes tâches. Caleb est au taquet, il m’envoi une tonne de messages et répond au quart de tours alors que normalement nous nous appelons dans quelques heures, mais il ne dit jamais non. Au bout d’un moment je lui rappel que même nous sommes bien avancé dans la nuit du samedi et qu’il est temps pour lui d’aller se coucher si il veut être en forme pour notre appel demain. Je ne me fais pas trop prier et reçoit un « bonne nuit » . Je perçois l’heure sur mon téléphone : 3h30. Bien mon deuxième verre terminée, je sens mes os qui se sont solidifier, ma peau qui ne tire put et en passant ma main sur mon ventre je ne sens plus aucun gonflement. Je relève le pantalon, plus de marque autour des chevilles, idem autour des poignets. Il ne reste que mon « tatouage » sur mon avant-bras gauche, mais je le sais qu’il ne partira pas avant quatre à cinq jours facile, alors je range le verre et décide de quitter la cuisine.

Silencieusement je marche en direction du canapé, observant la pièce je vois les cartons de Gabriel contenant ses livres. Je ne tiens pas à fouiller dans ses affaires, si je fouille dans des affaires qui ne sont pas les miennes, cela se fini rarement bien pour leur propriétaire et très bien pour moi. Sur la table je vois des feuilles blanches et un crayon, réfléchissant rapidement je met au point mon planning de ces derniers jours. Sachant que je viens de passer trois jours à rendre des gens dépressif tout en étant adorable avec eux -Chose possible avec deux petits diablotins pour complice !- je me rends compte du retard monstre que j’ai pris dans mes cours. Allumant une petite lampe à côté de moi, je m’assoie alors au sol, une jambe repliée contre mon torse l’autre entourant l’autre au sol, dos contre l’assise du canapé je commence à rédiger mes cours et futur contrôle de mathématique. Dans un premier temps j’imagine les formules, les démarches dans mon esprit afin de pouvoir faire les ratures mentalement et finalement je rédige au propre ce que j’ai mit en place. Je déteste les ratures, les fautes, les choses non centrée, j’ai toujours besoin d’un brouillon mental avant de pouvoir me lancer, de trouver les divers chemins possible pour résoudre les problèmes donnés. Sur une autre feuille je commence à réfléchir à l’examen de fin d’année que je vais donner à mes classes et sur une dernière les conseils de fin d’année qu’il va falloir commencer à mettre en place la fin d’année approchant à grand pas. Je ne vois pas le temps défiler, concentrée sur mes tâches, je ne pense plus au passé, aux blessures et aux divers tracas. Mon cerveau profite du silence de la nuit pour mettre la vitesse maximal afin de rattraper mon retard de ces trois derniers jours, il ne voit pas la lune qui continue sa course et la termine, il n’analyse pas les premiers rayons du soleil qui se lèvent et viennent réchauffer ma main qui écrit sans s’arrêter contre la feuille.

Jusqu’à ce que je ressente les vibrations du parquet contre mon pied gauche et le flan de ma jambe droit, des pas léger mais une démarche déterminée me faisant comprendre que le jeune brun est réveillé. Je ne relève pas la tête et l’entends qui rentre dans la pièce et remplit de nouveau la carafe d’eau dans la cuisine et quelques instant après deux verres viennent à côté de moi et Gabriel les remplit avant d’en prendre un et de s’assoir sur le canapé.
«A bheil thu ceart gu leòr?» sa main se glisse dans mon dos et ses jambes se replient contre lui. Je sourit et un petit soupire me traverse quand je sens sa main contre mon dos, je termine ma dernière ligne et pose mon stylo sur la table avant de venir coller ma tête contre les jambes de Gabriel, fermant les yeux. Ce n’est pas que j’ai pas envie de répondre, pas tout de suite. Le silence c’est quelque chose que je sais apprécier. Puis finalement dans un sourire je fini par répondre.

« Tu as conscience que …. C’est beaucoup de mot pour demander si ça va ? » je retiens un petit rire et d’une voix légère je reprend « Non mais sans mentir, j’ai beau y réfléchir, je crois que c’est la langue où il faut le plus de mot ! » Et sans même réfléchir je commence à dire « ça va ? » dans les différentes langues qui me viennent à l’esprit : anglais, français, espagnol, italien, portugais, arabe, indonésien, japonais, chinois, norvégien, polonais, grec, latin et je me stop en riant. « Bon ok, l’allemand et les russes sont presque aussi long mais quand même ! Vous aimez vous prendre la tête vous les écossais non ? » je tourne un peu la tête et regarde Gabriel avec un petit sourire de malice et fini par avoir un petit rire cristallin. Je me lève et m’étire, étant assise dans cette position depuis plusieurs heures mes muscles et mes os ont besoins de se détendre. Je bois une gorgée du verre d’eau et le repose sur la table. Je viens m’allonger sur le canapé, la tête posée sur la hanche de Gabriel, lui permettant de garder les jambes replié mais profitant de sa présence. Je ferme les yeux et respire doucement profitant du silence avant de répondre « ça va ne t’inquiète pas. » Pas besoin de dire que je n’ai pas beaucoup dormit, où que j’ai fais des cauchemars, même si il s’en doute en parler ne fera pas avancer ce qui est terminé depuis presque quatre-vingts ans mais il lui faut une réponse. Oui ça va, enfin disons que ça ira il faut du temps c’est tout, parfois le temps est le meilleur moyen de guérir les maux c’est quelque chose que je sais plus que quiconque. Je tend la main et sent sa main dans la mienne je souris et l’approche de mes lèvres et y dépose un baiser. Je sens son autre main qui vient dans mes cheveux et je souris de plus belle en gardant son autre main contre mes lèvres. La pièce se remplit à nouveau de son odeur ce qui apporte quelque chose de rassurant même si il y a toujours ce petit arrière-goût de malte, mais en même temps côtoyer Gabriel sans une odeur de Whisky ce n’est pas totalement le sang-pur si ? Je souris de nouveau à cette réflexion contre sa main et rouvre les yeux qui deviennent bleu petit à petit à sa vue.

Sans lâcher sa main, je tends l’autre main et vient caresser sa joue, l’avantage d’être totalement vider, fatigué et sans avoir spécialement manger c’est que le cerveau est en arrêt total et ne réfléchit pas un instant. Je sais que si j’avais un minimum d’énergie je me serais posé beaucoup de question pour rien, là c’est juste instinctif je sais juste que je veux avoir un contact avec sa peau, sentir sa barbe naissante et ne penser à rien. J’entends la garde qui prend la relève, je relève le haut du buste, repli mes jambes contre moi et tourne la tête dans la direction de la porte d’entrée, même si je suis totalement hors service je reste quand même sur le qui vive, c’est une fonction primaire ancrée dans mes veines ! Bordel, heureusement que j’ai fais sauter ça, déjà quand ils attendaient devant chez Josh j’ai failli en tuer un où deux juste pour le plaisir d’arrêter leur bruits. Bon ok, ceux que j’ai eue étaient doué mais ce n’était pas l’élite réservé à Gabriel ,mais avec l’agitation d’hier soir je sent qu’ils sont toujours perturbé même si le calme est redescendu dans l’appartement. Je soupire et laisse mes muscles se détendirent, je sens la main de Gabriel toucher mon épaule comme pour essayer de me ramener à lui et je me tourne vers les yeux bleu de l’homme. Ceci est une réaction totalement logique après un ça va ! Après quelques secondes de silence finalement je décide de tout oublier pour me concentrer sur une seule personne, lui. J’appuie sur ses jambes avec ma main pour qu’il puisse les déplier et me permettre de placer mes jambes de chaque côté du sang pur, prenant son visage entre mes mains je viens trouver ses lèvres pour nos premiers baisers de la journée. Mettant cours à notre échange dans un souffle je ferme les yeux et vient placer mon front contre le sien, dans un murmure je dis l’unique chose censé pour moi à cet instant
« Tha feum agam ort ». Cette phrase provoque comme un beug chez le sang-pur qui sourit et vient attirer à nos mes lèvres. Cet instant créer la mise en place de notre bulle dans laquelle nous plongeons tout les deux. Elle se remplit de baisers, de caresses de tendresse tout naturellement. Je sens les mains de Gabriel se mettre sous mes jambes, me soulevant et Gabriel nous fait quitter le canapé dans ses bras, un petit rire s’échappe de mes lèvres alors qu’il prend la direction de la chambre. Au moment où la porte de sa chambre se ferme, une harmonie se créer, il n’y a plus besoin de mots, les regards suffisent et les gestes complètent le moment jusqu’à ce que nous nous abandonnons totalement l’un à l’autre.
**
Je sens Gabriel sur moi, sa tête contre ma nuque, ses bras qui m’entourent, sa respiration plus calme. Je tourne la tête et la plonge dans ses cheveux pour respirer son odeur dans un sourire, mon bras gauche est dans son dos, montant et descendant le long de sa colonne tandis que mon autre est dans ses cheveux. C’est comme si tout c’est remit dans l’ordre naturellement. Petit à petit il y a quelque rire, quand il relève la tête et que je constate le désordre totale que j’ai mis dans ses cheveux je ne peux m’empêcher de rire de plus belle et essaye tant bien que mal avec mes mains de remettre en place de bordel arranger de Gabriel dans sa chevelure. Il y a quelques paroles échangées, un peu plus de rire et de légèreté, des baisers et des caresses douces de notre part à tous les deux. Nous entendons du mouvement dans l’autre pièce et comprenons que la jeune blonde c’est réveillée. Après quelques minutes de répits nous décidons de nous lever, nous rhabillons vite fait et décidons au vue de l’heure de préparer un brunch, lui s’occupe du salé et moi du sucrée. Avant un dernier baiser échangé nous ouvrons la porte et voyons Alaïs dans la pièce, un moment de doute plane dans ses yeux avons de constater -sûrement grâce à son don- que nos humeurs sont plus légères effaçant le doute dans son regard. Nous lui expliquons le planning du fin de matinée et l’idée de gaufre à l’air de la mettre de meilleur humeur.

Le temps de cuisiner, les discussions s’installent doucement, principalement entre Alaïs et moi, comment on dit déjà ? « Gabriel peu bavard ? »Si ils savaient, si mais dans les pires moments. Je souris de plus belle face à cette pensée et continue de cuire les gaufres. Nous nous installons à table et profitons du repas. A la fin, la jeune femme échappe encore à la corvée vaisselle et se dirige vers la table basse. Je lui demande de laisser mes pages de côtés tandis que Gabriel vient à mes côtés ranger, je sens dans son regard cet exaspération de sale gosse à me voir tout ranger et nettoyer, je ne peux m’empêcher de lui répondre en tirant la langue dans un sourire et continue le nettoyage. Au bout d’un instant le sang-pur va chercher son ordinateur et je lui parle de l’organisation des différents conseils qu’il faut mettre en place. Nous nous installons à table, les chaises côte à côte et commençons à programmer les divers conseils et leurs organisation. Car entre les conseils de la night classe et les conseils de la day classe cette fin il n’y a pas les mêmes conséquences et demande des agencements différents. Par moment Gabriel travail sur certain points qui ne me concerne pas directement, alors je plonge ma tête dans mes bras et m’accorde cinq minutes de repos. J’évite de tomber dans le monde de Morphée, Alaïs étant présente dans la pièce je ne tiens pas à lui infliger mes cauchemars/souvenir. Un moment Gabriel vient me toucher l’épaule et me propose de rejoindre Alaïs dans le salon, nous nous retrouvons donc comme la journée d’hier, moi contre son flan, ma tête sur son épaule, fermant les yeux et me reposant. La journée se déroule tranquillement jusqu’à ce que mon téléphone sonne avec sur l’écran le prénom de mon correspondant « Caleb ». Je regarde l’heure et récupère mon téléphone je dis à Gabriel que j’emprunte sa chambre pour prendre mon coup de fil et d’une bise sur sa joue et file dans sa chambre en fermant la porte.
Je décroche et coupe la caméra du téléphone. Je n’ai pas envie qu’il sache où je suis, je sais qu’il va se déconcentrer sur le décors derrière moi plutôt que me raconter sa semaine, Caleb reste un jeune adulte, un géni qui est très facile de déconcentré. Au moment même où j’entends sa voix guillerette je ne peux m’empêcher de sourire alors qu’il commence à m’expliquer l’ensemble des idées qui lui traversent les esprits et je comprends très vite que actuellement son esprit est obnubiler par une montre connecté qui saurait évaluer les besoins des vampires et démons. Comme toujours Caleb ne me raconte pas sa semaine, mais ses idées. Comme beaucoup de surdoué s’intégrer parmi les autres et se sociabiliser est une tâche complexe auquel il n’échappe pas. Toujours dans son monde, concentré sur ses projets, une partie d’échec en cours et aussi la modulation en directe du moteur de tel véhicule tout en intégrant différent gadget son cerveau est concentré sur tout sauf les sentiments des autres. Même si depuis que je l’ai adopté il y a eu du progrès, ils sont clairement concentré sur deux ou trois personnes uniquement faisant que l’intégration parmi des personnes de son âge est compliqué pour Caleb. Je le laisse me parler de ses projets, je ne tiens pas à le braquer, je répond à ses différentes questions et de temps en temps j’ai un :
« Mais tu veux vraiment pas mettre le visio ? » et je répond à nouveau « je ne suis pas en tenue Caleb, la prochaine fois petit loup» il y a de la déception mais comme je le relance rapidement sur une autre question il repart au quart de tour.

C’est alors que j’entends en fond de conversion la voix d’un démon de glace que je connais bien
« Caleb, tu es avec Lily ? » je sens l’hésitation dans le silence du jeune homme avant de répondre d’un « oui » montant dans les aigus signe de stress. Fermant les yeux je retiens un souffle, ok ça pue ! ça passe pas large du tout ! « tu lui as dit ce qui c’est passé jeudi ? » …. Qu’est ce qui c’est passé jeudi ? Je retiens un souffle d’agacement et commence à faire les milles pas dans la pièce. « Non … » je prend une longue inspiration et demande « Que c’est-il passé ce jeudi ? » mon ton est un peu froid, je ne tiens pas à montrer ma colère tout de suite à Caleb mais avec la fatigue j’ai un mal fou à me retenir. Un silence de plomb tombe et je sens l’hésitation dans la respiration de mon correspondant au bout du téléphone. Un peu plus loin j’entends Chace qui répond dans un chuchotement au regard perdu de Caleb avec un « Arrache le pansement maintenant ! De toute façon elle sera au courant bientôt ! » OK,

OK – OK -OK -OK ! Non, non pas OK du tout ! Ca va pas le faire, mon regard se noircit tout seul et je retiens un grognement quand après un long silence la réponse du jeune homme vient enfin
« Je me suis fait renvoyé jeudi pour insubordination répétitive et comportement plus ou moins violent avec mes camarades. » « Ok je m’habille ! » Ma réponse ne se fait pas attendre, j’active le haut-parleur et jet sur le lit tandis que Caleb essaie de se justifier « Je me suis défendu, ils ont été de vrai conn.. » « Caleb ! » la voix de Chace le stop avant l’injure autant cela ne me dérange pas autant Chace à beaucoup de mal avec ça, j’ai déjà retirer le pantalon, le sweat et le t-shirt que j’ai posé sur le lit que Caleb continue « Non mais même les professeurs, ils comprennent rien ! Ils ont tords et n’acceptent pas de reconnaitre leurs tords ! Leurs propos ne sont pas exactes ». Le robe enfiler, je pose mon portable sur le bureau et active la visio, mon téléphone projette au dessus lui un écran me montrant le salon où les deux hommes vivent. J’y découvre un environnement lumineux, un salon avec un puit de lumière au plafond, un adulte dans la trentaine d’année quelque cheveux gris dans ses cheveux châtain claire, une carrure assez grande et large et surtout un regard de glace qui sait captiver les gens. A ses côtés un jeune homme châtain, plutôt frêle encore en pleine croissant portant un t-shirt sur lequel il est écrit « Geeks never grow up , they level up » en temps normal cela m’aurait fait sourire pas là.

« Oh … tu es où ? »
qu’est ce que j’ai dit précédemment ? Un surdoué se déconcentre très facilement, même si je sais que là c’est plus un échappatoire.« Un renvoie ? Encore ? Sérieusement » Quand je relève la tête, face à mon regard noir je vois un geste de recule du jeune homme. Je ne tiens pas à lui faire peur mais je reconnais que je sort un peu de mes gonds « On est à la deuxième écoles en trois mois, tu m’avais promis Caleb ! » malgré mon regard je le vois reprendre de l’aplomb et s’avancer vers le téléphone « Ils sont stupides ! Tous autant qu’ils sont ! » Chace donne une légère tape derrière la tête du jeune homme qui laisse échapper « Regarde toutes mes idées, regardes toutes mes créations ! Lily ma place n’est pas là-bas ! Je pourrai tellement vous servir à plus, tellement être plus utile en étant avec vous en Irlande … » « Assez ! » ma voix est sans appel, je croise les bras sur le torse et m’avance à mon tour « La question n’est pas de savoir si ils ont raison où tord Caleb, si nous insistons pour te mettre dans ces écoles c’est pour que tu te sociabilise au lieu de te renfermer. Regarde qu’a tu fais ce week-end ? » en réponse j’ai un silence « Je ne dis pas que tes travaux ne sont pas important, je ne dis pas que tu as pas le droit de jouer à l’ordinateur, de fabriquer des trucs mais il faut aussi que tu sortes que tu as des interactions sociable car non Chace et moi ne seront pas toujours là ! » « Mais … » « Non Caleb la discussion est terminée va dans ta chambre et réfléchit à ce que tu as dis ! Comment tu as blessé tes anciens camarades et l’ancien personnel de ton école, car même si ils ont eu leur tords ne me dis pas que tu n’as pas les tiens ! Je suis déçue par ton comportement tout comme ton idée de te mêler à une guerre où tu n’as rien à faire, tu es peut-être un surdouée mais tu n’es toujours pas un adulte ! »

A la fin de mes propos il ne cherche pas à discuter et s’en va en direction de sa chambre fermant la porte doucement. Après quelques minutes de silence j’entends un
« Bien tu es où ? » je croise le regard de Chace et décroise les bras en m’avançant de nouveau « Tu t’y met toi aussi ? » un sourire née sur mon visage, mes yeux virent le gris. « Hé bien ça ne ressemble ni au bar, ni à un endroit de l’appartement de Josh, ni chez Gracia ou Alex. Ça ne peut pas être ton appartement, il n’est pas encore terminé et étrangement cet endroit me dit quelque chose ». J’approche de mon portable et commence à fouille dans mes dossiers sans regarder la caméra, j’envoie un message un ami qui gère un très bon établissement scolaire proche de leur logement. La réponse ne se fait pas attendre « Possibilité de faire sa rentrée dans deux semaines. » c’est plus que je ne peux espéré en pièce jointe le dossier d’inscription à remplir que je transfère à Chace « L’école d’une de mes connaissances accepte Caleb. Elle à une mentalité dirigée principalement vers l’informatique cela devrait le placer dans un environnement plus favorable. Je lui en parlerai au cour de la semaine ». Un silence me fait lever la tête et observer Chace qui semble hésiter. « Accouche frozen ! J’ai pas passé le meilleur des week-end mère patience n’est pas avec moi aujourd’hui. » Je le vois qui sourit mais qui comprend que je suis aussi sincère.

« Il devrait rejoindre une de nos deux académies, tu sais que si il était à tes côtés plus souvent il s’ouvrirait sûrement plus » …. Je le regarde et croise les bras à nouveau en me mordant les lèvres. « Le dossier et prêt et je suis certain que si je parle de son cas à Gabriel il accepterai surtout avec ton appuie derrière sachant que Caleb à un profil qui correspond totalement au profil de nos académies » « et cela sera une trace encore plus rapide pour Nathanaël ! Je ne veux pas qu’on puisse faire le lien entre Caleb et moi.» un silence place et nous nous observant, mon ton est sans appel, je sais que Caleb à la l’oreille collé contre la porte à écouté notre conversation peut-être que le message passera mieux ainsi. « Ecoute, il y a peu j’ai du emmener le corps d’un jeune démon du nom de Dylan à ceux qu’il considérait comme ses parents ! Même si elle se fait dans l’ombre la guerre est là! Il y a un peu plus d’une semaine Gabriel c’est fait attaqué par trois vampires qui ont exterminé ses deux gardes du corps ! Vingt-quatre heures après le sang-pur nous à envoyé deux sorciers et trois vampires je crois pour nous tuer. Ce n’est pas un jeux ! Ce ne sont pas que des mots et une lettre ! C’est un fait et c’est réel. Alors non je n’emmènerai pas Caleb dans notre académie, ni dans la tienne car si il est une de mes plus belles forces il est mon plus beau point faible. Attends ne crois pas un moment que je regrette l’adoption, jamais ! Je cite les faits ! Je le veux en sécurité et dans une stabilité que toi seul peu lui apporter pour le moment pas moi mais bien toi! » un silence plane entre nous deux et je le vois tourner rapidement la tête en direction de la chambre de Caleb, je sais qu’il pleure, peut-être comprendra-t-il ? Peut-être verra-t-il que je fais tout ça pas l’embêter mais le protéger. « J’aime Caleb et personne pas même Nathanaël ne pourra me l’enlever ! J’en fais le serment ! Même si pour cela il faut faire des sacrifices je les acceptent et les assumes ! »

Nous nous fixons un moment et je déclare que la discussion est close, que je reste disponible si besoins et appellerai Caleb courant de la semaine à venir. Il n’y a rien à redire, je veux qu’il est le temps de poser les mots sur ce qu’il traverse et nous discuterons de l’école à venir. Intégrer une académie en fin d’année n’est pas forcément la meilleure des choses, mais à chaque actions sa conséquence, c’est comme ça qu’on apprend. Une fois la discussion coupée je me laisse tomber dans un soupire sur le lit, tel une pierre qui sombre dans l’eau. Un râle de frustration traverse les draps du lit que je sers contre moi. Sérieusement, ça avait décidé d’exploser dans tous les sens ce week-end ! Qu’importe demain sera un jour meilleur. Je prends encore dix bonnes minutes pour me calmer, me changer, ranger ma robe et remettre les vêtements voler à Gabriel. Je ne tiens pas à ce que Alaïs soit perturbée par ma saute d’humeur où que Gabriel perçoit quoi que se soit à travers mon aura. Alors je m’assois un instant en tailleur au sol de la chambre, ferme les yeux et me souviens des fois où je me suis assise en tailleur sous les cascades à profiter de l’eau qui vient me fouetter le dos, l’énervement et surtout l’inquiétude quitte peu à peu chaque millimètre de ma peau et a la place vient le calme, le bien-être viennent se glisser dans chaque veine qui parcours mon corps. J’ouvre les yeux et constate que ma respiration lente, comme lorsque je suis rentrée dans la pièce, il n’y a plus de contrariété plus aucune trace pour le moment de ce qui vient de se passer. Alors me relevant j’ouvre la porte et rejoint à nouveau les deux êtres dans la pièce dans un sourire.

La fin d’après-midi se déroule calmement, entre Gabriel qui lit un livre, moi relisant rapidement mes feuilles, où lisant parfois le paragraphe que le sang-pur lit, échangeant avec Alaïs avec parfois quelques rires. Jusqu’à ce que je reçois un sms de Josh. C’est vrai je lui avais promit le dimanche soir après mes « gardes ». Mentir c’est mal ! Mais ça arrange souvent. Je déverrouille le téléphone et ouvre le fil de notre discussion « Pizza commandées elles arrivent d’ici trente minutes dépêches toi avant que cela soit froid ! » Je souris et signale aux deux personnes qu’il est temps pour moi de partir qu’on m’attend ailleurs. Je prends la direction de la chambre de Gabriel pour me changer rapidement et enfile la robe, j’observe un moment le sweat que j’ai plié et poser sur le lit du sang pur, une hésitation avec l’envie de l’emporter avec moi puis me revient la tête de Josh quand je suis descendu de la moto et à la vue du sweat. Hum je n’ai pas envie d’un nouveau conflit pour ce soir j’en ai eu assez, dans un soupire je me prépare à sortir quand je vois le jeune brun sur le seuil de la porte qui m’observe. Dans un sourire je m’approche et d’une voix malicieuse je me confie.


« J’ai hésité à te voler un nouveau sweat, mais si je continue sur cette voie bientôt tu finira … rùisgte mar bhoiteag »
je me stop et le regarde de haut en bas avec un sourire aux lèvres « Pas que ça me déplairait mais quand même il faut un minimum de fringue pour te présenter à l’académie ! » un rire cristallin s’échappe alors que je m’approche et dépose une baiser sur la commissure de ses lèvres puis une bise sur sa joue. « Prends soins de toi et à bientôt. » Je lui fais un sourire et passe le seuil de la porte, je viens embrasser Alaïs pour lui dire au revoir et lui dire que si elle s’ennuis je suis toujours disponible sur mon portable. Après un dernier signe de la main j’ouvre enfin la porte d’entrée et sort de l’appartement fermant la porte derrière moi terminant ainsi le week-end chez Gabriel.
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Alaïs S. DeLacour

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Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen Vide
MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyLun 14 Déc - 18:13

“Chuuut"

Alors que jusqu’à présent je tournais dos aux deux vampires, j’étais désormais retournée, un air d’incompréhension sur mon visage. Mon corps est encore tendu, alors que derrière moi Gabriel, lui, se détend après ce début de cauchemar qui est venu nous hanter. Cette sensation était similaire a celle que nous avions vécu les premières nuits après mon arrivée, et par ma courte expérience je pouvais confirmer avec certitude qu’elle ne serait jamais partie aussi facilement. Ce n’était pas logique, et alors que mon cerveau cherche à expliquer le phénomène il ne trouve qu’une seule explication : Lily l’a manipulé et ça ne me plait pas. Il y a aucune logique derrière ces événements, mais après-tout il n’y avait aucune logique que je sois engendrée et que j’ai une capacité. Je ne réponds pas au sourire et clin d’œil de Lily, mais je peux lire dans son intention qu’elle n’attend pas de réponse et ça me va. Je reporte donc mon regard sur ma feuille, et surtout faire dos à Lily. Alors que mes cheveux retombent de part et d’autre de mon visage, l’air fermé qui l’envahie n’est visible de personne. Mes coups de pinceaux se font plus lents. Moins réfléchis. En réalité mon attention n’est plus portée sur eux, mais je suis totalement focalisée sur Gabriel. Mon être écoute chaque changement de ses émotions qui restent dans un calme plat, une certaine plénitude même. Je sais que cela devrait me rassurer, mais je n’arrive pas à comprendre ce qu’il s’est passé, si ce n’est que je comprends que Lily y est pour quelque chose. Je ne le mentionnerais pas, mais continuerais à observer ce que d’autres ne peuvent ni voir ni ressentir, continuant de sonder Gabriel quitte à m’en épuiser. Je n’ai pas pour habitude de garder mes sens dans un tel éveil aussi longtemps, mais j’ai besoin de savoir qu’elle ne l’a pas plongé dans quelque chose de néfaste.

« Tient, je sais ce que ça fait au début, c’est dur de contrôler sa soif. Tu es encore trop jeune pour louper un repas. »

Mon regard, surpris de n’avoir pas entendu Lily arriver, se relève vers elle qui dépose à côté de mes feuilles un verre de sang avant de venir s’installer en face de moi. Je continue de l’observer alors que son regard se perd sur mes feuilles, et comprends qu’elle n’avait eu aucune conscience de ce qu’il s’était passé dans l’appartement avant qu’elle ne sorte de la salle de bain. Ma faim ne s’était pas encore réveillée, car mon dernier verre de sang était avec Gabriel, mais elle ne le savait pas. Il s’était passé quoi dans la salle de bain ?! Je l’observe s’installer face a moi, et décide quelque chose qui surprendrait surement plus d’un vu la situation dans mon esprit. Dans un silence presque religieux je lui temps le pinceau que j’avais dans la main, ne la lâchant pas du regard.

“J’ai énormément de capacité... Mais l’art de peindre n’est clairement pas un domaine dans lequel je me débrouille !”

Je continue de la fixer, le pinceau tendu vers elle. Je garde quelque part l’espoir de parvenir à détourner son attention avec l’aquarelle, pour qu’elle ne puisse pas voir que j’étends les limites de mon don. Gabriel ne m’en voudra pas, puisque je décide simplement de surveiller ce qu’il se passe pour pouvoir le protéger. Finalement, dans un sourire, je lui réponds en hochant les épaules.

“Je me contente de mettre les couleurs, c’est tout.”

Après un rire Lily se décide à prendre le pinceau que je lui tendais éternellement, et je ne manque du regard aucun geste qu’elle fait, avant de perdre attention dans ce qu’elle fait ou me dit, je sais simplement que désormais je la sonde elle, tout en parvenant – sans trop comprendre comment – à ne pas quitter Gabriel. Il me faut ce lien entre eux deux pour savoir si quelque chose se passe. Mais non, je ne ressens rien. Je ne ressens plus cette influence que j’ai ressentie quand Gabriel s’est calmé. Au moins l’influence de Lily n’étais pas quelque chose de constant. Peut-être juste un guide ? Après quelques minutes supplémentaires que je dissimule dans un dialogue léger ou nous parlons de tout et de rien, je ne peux que ressentir les différents états qu’une personne pouvait ressentir. Quelque fois de l’amusement a mes paroles. D’autres fois du sérieux face à son téléphone. Quoi qu’il en soit, face à cette constatation, je quittais désormais cette surveillance de Lily pour soulager une partie de ma concentration. Quelques temps supplémentaires se passent alors que Lily et moi sommes assises à la table du salon, les discussions s’étant éteintes au fur et à mesure des minutes qui passaient, et parce que nous avions fini de passer par les sujets faciles. Je n’avais toujours pas touché le verre à côté de moi, mais désormais l’épuisement de maintenir en continu ma capacité sur Gabriel commençait à se faire ressentir sur mes forces disponibles. Je ressens que rien ne change chez lui, d’ailleurs il semble même glisser dans un sommeil encore plus lourd, mais je ne parviens plus à décrocher. Comme s’il m’était désormais impossible physiquement et psychologiquement d’éteindre ma capacité. Je bois alors une longue gorgée de sang, et ressent automatiquement une partie de mon énergie revenir, apaisant un début de tension qui commençait à se dessiner à la base de ma nuque. J’ai l’impression que cela faisait longtemps que je n’avais pas ressenti une telle satisfaction grâce au sang. Ou tout du moins un certain soulagement.

“Grand dieu est Wilhelm un véritable miracle ! Il y a tout ce qu’il faut pour manger ce soir.”

Un rire m’échappe à la remarque de Lily alors que ma tension redescend alors que je prends une deuxième gorgée de sang. Je me rends compte que si elle a trouvé la réserve d’ingrédients pour le repas, elle ne sait pas que Wilhelm a également prévu tout ce qu’il faut pour noyer dans l’alcool Gabriel. Alors dans un second rire, je lui explique plutôt qu’elle a rencontré Georges, et que l’Ecossaise s’était même présentée à elle. Finalement, après une dernière gorgée de sang, je ressens que mes tensions disparaissent, et cela me permet de maintenir ma capacité sur Gabriel dans un coin de mon cerveau. Je peux peut-être paraitre dans les nuages, mais je serais au mieux de mon attention envers Lily. Assise sur l’un des tabourets, désormais nous parlons des phrases à faire enregistrer pour Georges, réveillant quelques rires supplémentaires.

“Cuisinez toutes les deux ça te dit ?”

J’observe Lily de l’autre côté du plan de travail, et hésite une seconde. Derrière moi, Gabriel dort toujours. Il est toujours apaisé, même si je ne comprends pas comment. Je n’ai pas l’impression que cela va changer avant son réveil. Je sais que je ne vais pas pouvoir être attentive aux deux situations, je dois en sacrifier une, et décide à ma plus grande surprise de sacrifier ma surveillance sur Gabriel.

“Je vais te montrer, on le fait ensemble.”

J’hésite une dernière seconde, ma capacité s’éteignant enfin, dans un soulagement que mon corps aurait voulu exprimer, mais retint. Devant l’insistance de Lily qui tend une main vers moi, je la rejoins et me plante au milieu de la cuisine, attendant les instructions à suivre.

“Seulement le plat je pense qu’avec les macarons il reste suffisamment en dessert.”

Je fronce les sourcils, car je n’avais même pas pensé à l’éventualité d’un dessert. Nos repas avec Gabriel étaient tous composés d’un plat unique, chose à laquelle je m’étais adaptée depuis des années. N’ayant plus vécu en France depuis mes 10 ans, mon père et moi nous étions accoutumés des différentes habitudes des pays nous accueillant. Alors arrivée en Irlande à l’Académie, j’avais gardé cette habitude que Gabriel semblait partager. Mais l’éventualité de profiter de nouveaux macarons ce soir ne me déplait pas, et je me dis même que ce regain de sucre me permettrait de tenir la soirée alors que je ressentais la fatigue poindre de mes efforts prolongés pour maintenir ma capacité éveillée en permanence. Si au début de la préparation je reste dans la retenue, concentrée sur la préparation du plant, je me laisse rapidement emportée par l’ambiance légère, et rit même de bon cœur de certaines blagues et devant ma nullité en cuisine. Je n’étais pas prête à réaliser un nouveau repas de sitôt, mais au moins mes efforts étaient acceptables. Par moment, mon regard se porte sur Lily pour qui toute cette situation semble normale, me faisant me demander si elle avait l’habitude de partager de tels moments. Cela me réveille presque une pointe de jalousie idiote, mais je l’efface rapidement alors que je m’applique à former des têtes d’ourson - ou tout du moins m’appliquant pour qu’au moins une des assiettes soit parfaite pour Gabriel. Je sais que ce spectacle va le désespérer, alors autant faire les choses bien pour qu’au moins ce ne soit pas ridicule. Le reste de la soirée se passe sans encombre. Je ressens encore l’instabilité de Gabriel. L’inquiétude de Lily. Mais lorsque le repas se termine je décide que ça en est trop pour moi. À avoir maintenu aussi longtemps mon don éveillé, je ne parviens même plus à l’arrêter, et je le sens désormais drainer mes dernières forces. C’est alors rapidement que je m’éteins.


***


Le lendemain ressemblerait presque à tout autre jour, si cela devait un jour devenir mon quotidien : à mon réveil, la porte de la chambre de Gabriel est fermée, et j’ai à nouveau l’impression d’être seule dans cet appartement qui deviendrait presque trop grand pour moi. Mais avant que mon esprit parte dans cette spirale incontrôlable, la porte s’ouvre devant moi et la légèreté dans les émotions de Gabriel et Lily se faisant ressentir me rassure enfin. Il semblait presque que tout le négatif de la veille avait enfin disparu, pour faire place à un dimanche calme. Alors que Gabriel et Lily travaillaient, je décidais d’utiliser ce temps pour rattraper mes leçons ignorées ces derniers jours. On ne m’en avait pas imposé depuis mon retrait de la Day Class, mais depuis que je possédais un ordinateur je parvenais enfin à trouver les leçons associées au syllabus que j’avais commencé cette année scolaire. Je sais que d’autres auraient certainement profité de ne plus avoir classe pour totalement arrêter de travailler, mais ce n’était clairement pas mon caractère. J’aimais étudier. Alors le dimanche se déroulera dans le calme et quelques discussions, jusqu’au départ de Lily nous laissant dans cet apaisement qui avait animé ce dimanche, et ce retour au calme total. Gabriel et moi vaquerons à nos occupations quelques heures supplémentaires, avant de partager les restes du déjeuner.

Nous ne serons interrompus que le soir, alors que mon film approchait de la fin, par le téléphone de Gabriel qui résonne dans l’appartement. La sonnerie m’a presque surprise, moi qui n’ai jamais l’habitude de l’entendre. Je ne saurais pas dire si Gabriel était également surpris, mais je ressens une certaine anxiété avant de décrocher. L’échange fut rapide, et lorsqu’il raccroche les mots de Gabriel se font appel.


« Passe le reste de la soirée dans ta chambre s’il-te-plait. »

Mon esprit essaye de se rappeler de ces quelques jours que nous avons vécu ensemble pour chercher cette confirmation qu’il aurait préféré ne jamais avoir : la seule fois que Gabriel m’avait envoyé dans ma chambre c’était après avoir utilisé mon don sur Lily. Sous le coup de la surprise, je ne cherche même pas à remettre en question sa requête, et disparais simplement par la porte de ma chambre que je ne ferme pas complètement, comme à mon habitude. Depuis l’appel, une tension s’était installée dans l’appartement. Derrière la porte, j’entends Gabriel faire les cent pas, jusqu’à ce que j’entende frapper à la porte d’entrée. J’avais reconnu les pas arriver : il s’agissait de Wilhelm. Rapidement la voix des deux adultes disparait dans de nouveaux pas, et que la porte de la chambre de Gabriel se ferme à nouveau. Debout dans la chambre, j'observe Georges qui est allongé par terre, occupant l'intégralité de l'espace libre avec ses longues pattes. Je me demande ce que je vais devoir en faire. Je sais que - clairement - on n’a pas la place pour ça. Et encore, si je m'attelais à ranger les cartons dans la bibliothèque à l'étage je suis persuadée que Georges y trouverait parfaitement sa place. Mais je sens que Gabriel n'apprécierait pas que je déplace ses affaires, encore moins pour trouver de la place pour Georges. Et puis... Je ne me vois pas tirer l'immense Georges dans l'escalier en colimaçon. Je ne m'en étais pas rendu compte, mais cela faisait plusieurs minutes que j'étais debout, face à Georges, la tête penchée sur le côté à l'observer et m'imaginer ces scènes improbables. Après un petit rire a l'image de Gabriel et moi trainant Georges à l'étage, je finis par m'installer contre la tête du nounours, le dos calé contre son bras, et rallume mon ordinateur ou je reprends les leçons que j'étudiais plus tôt.

Mes professeurs ne le savaient déjà pas alors que je faisais encore partie de la Day Class, mais j’avais déjà largement terminé le programme de cette année depuis de nombreux mois, et m’étais attelée au programme de l’année prochaine sans grande difficulté. Je n’avais cependant jamais cherché à le faire savoir de mes professeurs, parvenant à obtenir des notes certes élevées, mais de manière tout à fait raisonnable. Oui, j’avais toujours été très douée pour me fondre dans la masse. Alors j’avais appris à élaborer mes erreurs pour qu’elles soient crédibles. Evidemment les QCM étaient bien plus faciles pour moi a ‘maquiller’, mes techniques s’étaient rapidement développées : alors que mes camarades décidaient de répondre à toutes les questions faciles le plus rapidement possible pour gagner du temps sur les questions difficiles, je choisissais de d’abord lire l’ensemble du QCM pour évaluer les réponses ou je pouvais marquer mes erreurs sans être repérée. Et surtout me rappeler de mes réponses aux précédents tests pour être certaine de garder une cohérence dans mes rendus. Comme si j’avais un mot coincé sur le bout de la langue, j’ai l’impression de savoir que mon père est celui qui m’avait enseigné ces techniques. Je ne suis pas beaucoup allé à l’école, j’ai même été scolarisée à distance la majeure partie de mon éducation. Mais oui, j’ai l’impression que ces dernières années il vérifiait l’ensemble de mes devoirs, et que depuis mes résultats parfaits n’étaient plus bienvenus.

Je n’ai pas le temps de m’attarder sur cette réflexion, puisque le bruit de la porte de la chambre de Gabriel se fait entendre. J’entends d’abord le bruit métallique de la poignée, avant d’enfin entendre la porte s’ouvrir pour laisser les deux adultes en sortir. Je pose mon ordinateur au sol à côté de moi alors que je me rassois pour tenter observer à travers la porte Wilhelm et Gabriel qui se dirigent vers la porte d’entrée. Si je ne peux pas les voir à travers la porte ou le mur, désormais mes sens de vampires me permettaient parfaitement d’imaginer ce qu’il se passait. J’entends enfin Gabriel saluer Wilhelm et refermer la porte d’entrée derrière elle, mais pas de pas. Le silence retombe dans l'appartement, et j'ai l'impression que l'ambiance aussi. Finalement les pas de Gabriel se font entendre à nouveau, avant que ma porte s’ouvre pour laisser entrer le sang-pur. Je le vois prendre une inspiration pour dire quelque chose, mais les mots ne sortent pas. Je ne m'attendais pas à ce qu'il se passerait après : Gabriel entre dans ma chambre, et m'observe longuement, et je ressens une hésitation émaner de lui. Non. Il ne m'observe pas, mais observe Georges contre qui je suis assise. Dans un de ses soupirs que je lui connais désormais, il se laisse tomber par terre, dos contre l'immense peluche, et ferme les yeux. Enfin je crois, puisque son bras vient reposer contre ses yeux alors qu'il est allongé sur Georges. Je continue de l'observer en silence. Je l'ai déjà observé plus d'une fois alors que nous n’étions que tous les deux dans cette chambre qui m'enfermait. C'était étrange, mais j'étais toujours attirée à regarder ses traits, que ce soient ses yeux bleus ou comment ses lèvres ne formaient jamais un sourire. Mais surtout il me semblait être toujours attiré par ce qu'il émanait, un peu comme lors de ma rencontre avec Lily.


« Tu as vraiment l’intention de rester comme ça pour la visite de ton sang pur ? »

Assise part terre au milieu de la chambre, je fixe l’homme qui venait de déposer une assiette d’un repas qui ne m’inspirait guère sur la table. Je sens que mon regard sur lui est noir, et en même temps il est tout le temps ainsi depuis plusieurs jours. J’ai de plus en plus rarement de la visite, si ce n’est qu’on vient me livrer mes trois repas par jour avec toujours une réflexion pour les accompagner. Mon esprit a envie de crier que moi au moins je ne porte pas de t-shirt dégueulasse, mais mes lèvres restent scellées alors que j’aurais eu envie d’envoyer bouler cet homme. Il m’insupporte, comme tous ici m’insupportent. Je ne suis qu’une bête de foire. Ce n’est pas qu’une impression, je peux le sentir avoir cette sensation de moi. Devant mon silence, il referme la porte dans un rictus fier.

J’observe autour de moi, avant de m’observer moi. Mes vêtements sont toujours les mêmes, des t-shirts et pantalons trop grands pour moi, certainement empruntés à quelqu’un que je ne connais pas. Peut-être qu’il s’agit d’un des gardes ? Je ne reconnais pas leur odeur, et même je trouve qu’ils n’en ont pas. Ce sont certainement des vêtements achetés pour l’occasion. D’ailleurs, en observant le pull et le pantalon bien trop grands pour moi, je me dis qu’ils devraient surement être trop petits pour les gardes. La personne qui les a achetés les a surement pris en n’ayant aucune idée de la taille de vêtement que je fais. Alors que je me relève, j’observe le plateau repas sur la table. Non, ils ne m’attirent vraiment pas. La nourriture normale a du mal à m’attirer, mais alors là c’est pire. Alors j’attrape la serviette qui pend au porte-manteau, et frappe à la porte avant de déclarer :


« Je veux prendre une douche. »

J’entends et ressens l’exaspération de l’homme derrière la porte, et quand je vois enfin son visage je peux constater visuellement cette exaspération. Je n’ai pas loin à aller : la salle de bain que je suis autorisée à utiliser se situe devant la porte de ma chambre. Il s’écarte alors de l’encadrement, et m’observe traverser le couloir sans jamais lever son regard de moi. Je ne le vois pas, ne prenant même pas la peine de le regarder, mais je le ressens. Il ne me lâchera pas jusqu’à ce que je disparaisse derrière la porte que je referme derrière moi. La pièce est neutre, sans la moindre fioriture, mais avec une impression de datée. Cette même impression que ma chambre dégage. Elle possède tout ce qu’il faut cependant, et même plus. Une vasque, une baignoire et une douche, et les tiroirs contiennent des produits de soin. La fenêtre donne sur une autre façade de la maison, et comme à mon habitude je ne peux pas m’empêcher de passer plusieurs minutes à observer l’extérieur. Si ma chambre donne sur les jardins et la verdure de l’Irlande, cette fenêtre donne sur l’avant de la maison, et j’observe quelques allées et venues de ceux qui travaillent ici. Je vois un groupe de trois discuter, quelques éclats de rire se font même entendre. A leurs manteaux épais et souffles glacés, j’en conclue que cette journée de mars est encore fraiche. Après plusieurs minutes, je me décide à enfin me diriger vers la douche. Un bain aurait surement été plus confortable, mais je l’évite autant que je peux, n’ayant qu’un aperçu en coin du regard pour l’objet. Pourtant il devrait me réconforter, mais les fois ou j’étais dedans j’étais recouverte de sang, de chair, et d’autres choses que je refuse d’assimiler. Je ne saurais même pas m’en souvenir d’ailleurs puisque j’étais rarement pleinement consciente. Tout ce dont je me souviens c’est le silence, le bruit de l’eau, et les respirations calmes de mon sang-pur alors qu’il prenait soin de me rendre à nouveau présentable.

Mais aujourd’hui, c’était à moi de me rendre présentable. Autant que je le puisse. Il vient moins souvent qu’avant. Certains disent qu’il s’est déjà lassé de moi. D’autres qu’il a plus important à faire que de s’occuper de moi. Mais pourtant il revient quand même, et quand il est là, il refuse que l’on soit dérangés. Nos temps ensemble sont souvent silencieux. Nous passons la plupart de notre temps à s’observer, comme tous deux nous ne comprenions pas ce que l’autre était. Comme si l’autre était une créature inexplicable. En même temps… Nous n’avions jamais passé du temps ensemble avant cette fameuse nuit. Si j’avais pu l’apercevoir au loin dans les couloirs de l’académie, je devais surement être pour lui une tête perdue au milieu des nombreuses autres à l’académie. Alors nous restions ainsi durant de longues minutes, parfois heures. Ou seuls quelques mots venaient briser ce silence. Il en était souvent à l’origine, bien qu’il ne semblait pas être bien à l’aise de faire ça.

Je n’étais pas encore sûre de pourquoi Gabriel et Lily avaient pour moi une beauté et une attraction que je ne comprenais pas. Comme si je savais que j'avais besoin d'être auprès d'eux indéfiniment. Mais j'avais l'impression qu'aujourd'hui était différent. Son souffle est calme, pas reposé mais calme. Et surtout je ressens en Gabriel comme un vide qui me brise le cœur. Je ne connaissais rien des relations qu’il entretenait avec les autres, mais jusqu'à ce que je rencontre Lily j'étais persuadée qu'il était un être parfaitement solitaire. Aujourd'hui, je me rends compte que c'était loin d'être le cas. Ce vide, étonnamment renferme énormément, et surtout beaucoup d'inquiétudes. Alors que je pose ma tête sur celle de Georges pour continuer à observer Gabriel, je finis par poser cette question que - je crois - personne dans cette pièce ne voulait se poser.

« Est-ce qu’elle ira bien ? »

Ma voix était presque inaudible. Je n'avais pas envie que les gardes entendent ma question. Et je sais aussi qu'il y a de fortes chances que Gabriel décide de ne pas poursuivre cette conversation et m'envoie pètre en partant dans sa chambre. Lorsque son bras quitte son visage pour me dévoiler un air d'incompréhension, je reprends.

« Lily. Est-ce qu’elle ira bien ? »

Ma voix était toujours aussi peu inaudible. Et le silence en réponse me força à enfoncer mon menton dans la peluche pour tenter de me cacher, laissant retomber quelques-unes de mes boucles dorées devant mon visage.

« Ça ira. Elle est forte. »
« Et ta maman ? »

Je ne m’étais pas rendu compte que j’avais répondu machinalement, comme si ma première question j’aurais voulu la poser directement à propos des deux femmes. Je n’ai le droit qu’à un silence comme réponse. Je ne sais pas s’il ne veut pas accepter une réponse qu’il n’apprécierait pas, ou s’il ne sait juste pas quoi répondre. Je ressens de la tristesse naitre au fond de lui. J’avais envie d’éteindre ce sentiment, mais rien de positif ne me venait. Alors, aussi bêtement que cela puisse être, ma prochaine question fut celle que je m’étais posée plus tôt dans le weekend.

"Est-ce que tu me déteste ?"
"Non Alaïs, je ne te déteste pas." Etonnamment la réponse de Gabriel avait été instantanée, mais désormais silence habitait la pièce, me faisant appréhender la suite. "Mais il faut que tu comprennes que tu ne peux pas te laisser guider par tes émotions, ou encore moins torturer les autres avec les leurs."

Le mot ‘torturer’ me fait l’effet d’une masse. Je ne m’attendais pas à ce qu’il utilise un tel mot. Il ne m’était pas venu à l’esprit tellement l’irrationalité m’avait frappé. Et pourtant, il n’a pas tort. Il a même raison. Je voulais que Lily souffre alors qu’elle n’avait rien demandé. Je voulais que Gabriel souffre de plus s’inquiéter pour elle que pour moi. Mais de mettre les mots sur ce qu’il s’était passé, de réellement le nommer, cela prenait une dimension nouvelle. Une dimension qui me provoque une honte qui m’oblige à enfoncer le menton dans le visage de Georges pour tenter de me cacher le plus possible, à un point que mon “Désolée" est étouffé par la peluche alors que mon regard se pose sur mes doigts qui jouent avec le nez en résine de Georges. Gabriel ne prend pas la peine de tourner la tête vers moi, mais j’aperçois un sourire se dessiner sur ses lèvres. Il ne répondra rien à ma demande de pardon, mais je constate aussi que ses muscles se détendent. Et puis finalement, dans un demi souffle alors que son attention commence à s’échapper, il finira simplement par répondre « On travaillera sur ton don. » avant que je ressente que désormais il s’était endormi sur Georges. Je ne mettrais pas longtemps avant de le suivre dans les bras de Morphée.
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Gabriel Rakel

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MessageSujet: Re: Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen   Laisse donc les torchons et les serviettes dans le même tiroir... | Gabriel - Lily -Alaïs - Ellen EmptyLun 25 Jan - 18:02

Les mots de Gabriel avaient traversé le silence quelques secondes plus tôt, alors que l’atmosphère était calme dans l’appartement. Il savait qu’il y avait bien une question où l’on n’attend jamais une réelle réponse, et c’est celle qu’il avait posé avant que Lily dépose sa tête contre ses jambes alors que la main de Gabriel continuait à offrir cette caresse douce dans le dos de la jeune femme. A ses yeux cette question était un moyen de jauger une situation, car souvent l’aura d’une personne vient à changer à la seconde où la question est prononcée. Mais là, le calme se maintenait. Il savait que ça ne voulait pas forcément dire que tout était parfait - après tout il est rare de ne pas parvenir à dormir et aller parfaitement bien. Mais le calme était revenu, et c’est ce qui lui importait.

« Tu as conscience que …. C’est beaucoup de mot pour demander si ça va ? »

Alors que Lily se lançait dans son explication que le gaélique était une langue complexe en démontrant les bénéfices d’autres langues, un rire doux échappa au vampire alors qu’une pensée traversa son esprit : que Lily était revenue. Elle l’avait déjà été, mais il lui semblait le constater enfin. Peut-être était-ce parce qu’il ne sentait plus la moindre trace de la folie de sa mère en lui. Ou peut-être était-ce le calme de la fin de la nuit qui apportait cette atmosphère apaisante.

« Ça va, ne t’inquiète pas. »

Un sourire doux s’afficha sur le visage du sang-pour alors qu’il observa la jeune femme s’étirer, prendre une gorgée du verre d’eau qu’il lui avait apporté, et le déposer à côté du verre qu’il reposa également. Puis il l’observa s’allonger à ses côtés sa tête reposant sur lui. Instinctivement, leurs mains s’emmêlent, l’autre se perd dans sa chevelure blonde, et une nouvelle fois le calme plane dans la pièce. Comme si les mots n’étaient pas nécessaires. Comme s’ils n’avaient jamais été nécessaires. Et puis, sans prévenir, quelque chose sembla perturber la sérénité installée : le changement de garde dans le couloir. Gabriel s’y était habitué bien que cette dernière semaine ils n’étaient plus aussi présents, mais ne pouvait que comprendre qu’ils aient renforcé leur présence. D’ailleurs, le sang-pur se fit une note mentale de rassurer James sur le sujet : que le problème était résolu et qu’il pouvait à nouveau assouplir les tours de garde. Ayant conscience que cette présence perturbait plus qu’elle n’aurait dû, la main de Gabriel glissa à nouveau contre l’épaule de Lily pour la ramener à lui. Il ne voulait pas la perdre. Alors lorsqu’enfin leurs regards se croisèrent à nouveau, un sourire doux se dessina sur ses lèvres. Un sourire qu’il n’accordait à Lily. Un de ceux qui lui venait naturellement pour la garder à lui et l’apaiser. Voyant que cela avait fonctionné, son sourire ne quitta pas ses lèvres, pas même quand enfin il avait dans ses bras la jeune femme pour ces baisers.

« Tha feum agam ort. »

Gabriel bloqua aux paroles de Lily. Il avait eu les mêmes mots à son propos comme une dernière supplication pour Ellen. Il n’avait jamais eu besoin de personne. Et il se doutait que Lily aussi. Et pourtant les deux êtres en étaient arrivés à cette situation. Il savait qu’il aurait pu se perdre pendant des heures dans cette réflexion. Mais son cerveau en décida autrement, puisque dans un sourire il attira à nouveau Lily à lui, figeant cet aveu dans un nouveau baiser, avant de le sceller dans ces caresses, baisers, puis fusion qui leur était propre.

***

Le lendemain fut ce qui aurait pu être une journée des plus normales, si elle n’avait pas été quelque chose de normal dans le quotidien de Gabriel. Se réveiller contre Lily. Leurs rires matinaux. Puis les échanges avec Alaïs. Le calme à trois. S’il était totalement présent dans ses discussions avec Lily concernant l’Académie, il lui semblait également qu’une partie de lui observait tout cela de l’extérieur, comme s’il était nécessaire pour lui de constater que oui : la normalité pouvait exister ici. Et il ne s’agissait pas uniquement de longues heures de lectures en ou de travail en solitaire dans le silence complet ou avec de la musique. D’ailleurs une partie de cette vision extérieure était certaine que tout ceci n’avait absolument rien d’extraordinaire. Fallait-il simplement avoir conscience de ce qu’il avait l’habitude de vivre. Mais les heures passèrent, jusqu’à ce que le soleil commence à se faire plus bas dans le ciel baignant le salon des premières lumières orangées. Oui, ça avait peut-être été totalement égoïste, mais Gabriel s’était gardé les meilleurs emplacements - de son point de vue - pour y meubler son appartement et son bureau. Mais il ne pouvait qu’apprécier ce petit bonheur à côté de tout ce qu’il devait supporter. Il savait cependant que si d’ordinaire ces derniers rayons de soleil étaient une chose qu’il appréciait, aujourd’hui ils marquaient surtout la fin du weekend. Il y avait presque un sentiment de soulagement à la fin de ce weekend presque de l’enfer, mais après cette journée qui avait commencé avant le lever du soleil il n’avait pas envie que cela se termine.

Cependant, Gabriel ne put empêcher Lily de remettre cette robe qui avait tout déclenché quelques jours plus tôt. « Je déteste cette robe. Et pourtant je l’adore. » Oui, cette robe représentait à elle-même le conflit intérieur de Gabriel, de devoir accepter que ce passage de sa vie qu’il ne supporte pas revivre est également celui qui lui avait apporté un sens à sa vie. « Qu’importe la situation, qu’importe qui ose me retenir je te promets que je trouverai toujours un moyen de revenir vers toi, revenir pour toi, toi et seulement toi Gabriel. » Le sang-pur était désormais à cette intersection, où il n’avait pas le choix de partir dans une direction et Lily dans l’autre, mais une partie de lui savait que ces routes se retrouveraient. Et une autre semblait résonner avec ce sentiment avec lequel il vivait depuis plus de deux siècles. La peur de perdre quelqu’un. Il n’avait jamais su qui ni pourquoi il vivait avec ce sentiment, il balayant donc cette pensée alors que le sourire de Lily qui s’approcha de lui n’affichait rien de rassurant, il ne pouvait qu’afficher lui-même un sourire en attente de ce qu’elle allait déclarer.


« J’ai hésité à te voler un nouveau sweat, mais si je continue sur cette voie bientôt tu finiras … rùisgte mar bhoiteag. Pas que ça me déplairait mais quand même il faut un minimum de fringue pour te présenter à l’académie ! »

Le sang-pour éclata dans un rire accompagnant le rire cristallin de Lily, avant qu’elle dépose une dernière bise et qu’elle disparaisse par la porte d’entrée après avoir déclaré « Prends soins de toi et à bientôt » et c’était ainsi que se finissait ce weekend des montagnes russes. Puis le silence retomba dans l’appartement. Gabriel et Alaïs vaquèrent à leurs occupations. Le diner fut calme, aussi calme qu’il était à l’habitude, La seule différence avec leurs repas habituels fut que cette fois Gabriel ne disparut pas dans sa chambre, mais s’installa sur le fauteuil dans le salon, un livre et son téléphone à la main laissant à Alaïs le choix du film. Il ne l’avait pas suivi, ne relevant la tête que de temps en temps lorsqu’Alaïs réagissait aux événements. Il était surtout partiellement concentré sur son livre, mais son esprit principalement sur son téléphone vérifiant les messages qu’il avait reçu ces derniers jours. Bien évidemment ils concernaient tous Ellen. Quand ils avaient décollé d’Irlande, atterrit en Ecosse. Qu’ils étaient arrivés au manoir. Puis le dernier avait simplement été que sa mère avait été stabilisée. Il savait que ces paroles voulaient tout et rien dire. Il avait hésité plusieurs fois à envoyer un message à Wilhelm pour en savoir plus, avant de finalement en ressentir la force au bout de plus d’une heure. Et la réponse ne se fit pas attendre, puisque dans la foulée son téléphone sonna dans ses mains. Gabriel hésita à décrocher, il n’avait pas envie de savoir. Et pourtant il le fallait. Il n’avait jamais fui devant la réalité, il ne pouvait pas commencer maintenant. La conversation téléphonique avec Wilhelm fut rapide, elle lui avait simplement demandé s’il était disponible pour qu’elle vienne, et ils avaient convenu qu’elle arriverait dans les prochaines minutes. Si Wilhelm ne vivait pas sur le campus, elle ne vivait pas loin de l’Académie pour autant. Gabriel savait qu’au moment où il raccrocha, il n’avait qu’à compter le temps de trajet pour se rendre ici. Vu la vitesse à laquelle elle l’avait rappelé il était certain qu’elle attendait un signe de sa part, et devait se tenir prête. Puis Gabriel reposa son téléphone contre son livre, et son regard se posa sur Alaïs. Il pouvait voir qu’elle tentait de rester concentrée sur son film, mais qu’elle n’y était pas. Et puis surtout, il n’avait pas envie qu’elle le voie sur les prochaines minutes. Oui, il aurait pu s’enfermer dans sa chambre, mais l’espace d’un instant il ne pouvait que ressentir qu’il était prisonnier chez lui, sans moyen de laisser libérer cette anxiété qui venait de grimper à des sommets. Et enfin, une dernière réflexion se fit dans son esprit : il ne voulait pas qu’il y ait le moindre obstacle à la discussion qu’il aurait avec Wilhelm. Alors qu’il aurait voulu être moins abrupt que ses paroles se feront, il déclara :

« Passe le reste de la soirée dans ta chambre s’il-te-plait. »

Pour la tentative d’adoucir les choses, on repassera. Mais Gabriel fut rassuré de voir qu’Alaïs ne tenta pas de questionner sa demande, bien que ressemblant plus à un ordre. Il y avait eu une hésitation, ce qui lui sembla presque normal, mais elle ne l’avait pas remis en question ce qui le soulagea. Alors lorsque Alaïs disparut dans sa chambre, le vampire hésita un instant, comme si désormais il ne savait plus ce qu’il devait faire. Mais il décrocha rapidement de cette hésitation pour habiller ces prochaines minutes comme il le put : il retourna dans sa chambre pour déposer son livre, retourna dans le salon pour s’assurer que la télé avait été éteinte (évidemment qu’elle l’avait été), et continua ainsi les cent pas dans l’appartement. Quelques minutes plus tard il entendit les pas de Wilhelm dans le couloir. Il les reconnaîtrait entre mille. Elle faisait partie de ces personnes qui, quand elle approchait de son appartement, ne déclenchait pas de gêne chez le sang-pur. Sauf aujourd’hui. Il n’avait pas envie de la voir. Et pourtant il le devait. Il n’avait pas envie qu’ils aient cette discussion qu’il appréhendait. Mais ils le devaient. Mais c’est tout de même avec un sourire poli qu’il lui ouvrit la porte pour l’accueillir, et c’est d’un air entendu qu’ils se rendirent dans la chambre de Gabriel. Lorsque la porte fut fermée, ils étaient désormais seuls, sans oreille pour entendre leur conversation. Ce n’était pas pour autant que celle-ci débuta. Une tension palpable s’installa entre les deux êtres alors que Gabriel continua à faire les cent pas, avant de finalement déclarer, comme si depuis les événements cette pensée le pesait.

“On a atteint le point de rupture, n’est-ce pas ?”

Gabriel n’avait jamais vu Wilhelm aussi peu à l’aise en présence du sang-pur. Même lorsqu’elle n’était qu’une enfant, une connexion s’était faite dès leur première rencontre. C’était difficile à comprendre, et en réalité il n’espérait pas que qui que ce soit puisse le comprendre. Leur relation avait évolué au fur et à mesure des années, au fur et à mesure que Wilhelm grandissait. Mais devant lui il n’avait plus cette enfant, bien au contraire. Elle était devenue cette femme de caractère mais qui pour autant savait être cette oreille attentive et ce réconfort qu’il pouvait parfois avoir besoin. Un soupire échappa à Wilhelm, comme pour tenter d’évacuer les dernières tensions en elle, puis s’assit sur le bord du lit. Gabriel pouvait voir la fatigue chez elle. Elle ne s’était peut-être pas rendue en Ecosse, mais il était désormais clair pour lui que ce n’était pas pour autant qu’elle avait beaucoup dormi ces derniers jours.

“On a toujours sut que la condition d’Ellen était difficile, et qu’elle s’aggravait au fil des années...”

Gabriel n’était pas surpris d’entendre Wilhelm appeler sa mère par son prénom, ce n’était pas la première fois. Et puis surtout, que ce soit elle ou ses ancêtres, elles avaient toutes ce lien avec sa mère. Ce lien qui permettait de l’aider à maintenir cet équilibre fragile entre son don qu’elle maîtrisait difficilement et son être.

“Je ne vais pas vous mentir, oui ces dernières années ont été plus... Compliquées.”

Gabriel bascula légèrement en arrière pour s’appuyer contre le bureau. Les mains reposant sur le bois de part et d’autre de ses hanches, il ferma les yeux et laissa pencher sa tête en avant pour tenter d’assimiler le tout, ressentant que les paroles de Wilhelm étaient loin d’être terminées.

« Des disputes on en a déjà vu passer. Je peux me douter que ces derniers temps elles devaient être plus animées. » Gabriel releva le regard vers Wilhelm, avant de le baisser à nouveau vers le sol à ses paroles suivantes. « Mais là... Je suppose qu’il n’y a pas eu qu’une dispute ? »

Gabriel repensa aux événements, à comment les dons de Lily et Ellen s’étaient emmêlés pour devenir ce bordel explosif. Mais il repensa aussi à l’une de ces promesses qu’il avait fait à Lily et à lui-même. Il ne parlerait à personne de la véritable nature de Lily. Il ne parlerait à personne de son don. Il ne pouvait pas donner d’explication à Wilhelm, mais il savait qu’elle n’était pas aveugle des événements. Il lui mentirait. Il était alors sur le point d’expliquer comment il avait manipulé l’aura de sa mère, pris de colère de cette annonce de fiançailles qu’il allait devoir régler le lendemain, avant qu’il ne soit pris de court par Wilhelm qui déclara :

“Il serait plus judicieux qu’Alaïs et Ellen ne viennent pas à se rencontrer à nouveau avant quelques temps. Un bon moment même.” Gabriel releva un regard surpris vers Wilhelm qui s’était relevée en défroissant les plis de son pantalon. Évidemment qu’elle ne penserait pas que le don de Lily était celui qui s’était mélangé à celui d’Ellen, puisqu’elle n’avait même pas conscience que Lily puisse avoir un don. Et visiblement que ce soit lui qui ait déclenché cela ne fut pas non plus quelque chose de plausible. “Vous savez que je vous suivrais partout, Gabriel. Mais mon allégeance première va à votre mère, donc ne voyez aucun ressentiment dans mes prochaines paroles.” Gabriel n’avait pas l’habitude de voir Wilhelm aussi stricte, ou tout du moins pas envers lui. Ce n’était pas la première fois qu’il la voyait ainsi, mais il restait à chaque fois surpris du charisme de cette femme à chaque fois qu’elle faisait preuve de cette autorité naturelle. “Oui, vos décisions de ces dernières années, de ces dernières semaines, sont sûrement à l’origine de la détérioration accélérée de son état mental. Mais nous savons toutes qu’à un moment cela doit arriver. Vous êtes éternel. Elle l’est aussi. Je comprends que vous ayez enfin choisi de vivre votre vie, essayez peut-être d’équilibrer ça avec des visites plus régulières au manoir.”

Wilhelm observa Gabriel pour voir l’impact de ses paroles. Il ne savait pas quoi répondre, parce qu’il ne savait pas quoi penser de ses paroles. Oui, il avait passé des siècles à faire en sorte que l’environnement de sa mère soit le meilleur pour éviter de déclencher sa folie. Même lors de son premier départ du manoir il avait décidé de revenir pour s’occuper d’elle et des affaires de sa famille. Ces dernières années par contre... Depuis la prison tout s’était accéléré. Il ne vivait plus au manoir. Et la moindre décision qu’il prenait était à l’encontre des croyances et ambitions de sa mère. Wilhelm ne laissa pas le temps à l’esprit de Gabriel de sombrer plus longtemps dans la spirale dans laquelle il venait de s’engager. Elle afficha un sourire compréhensif à Gabriel qui s’était décomposé sur place.

“Ne remettez pas en question vos choix. Vous avez vécu quasiment 300 ans dans l’ombre de votre mère, c’est normal de vouloir enfin prendre son indépendance. »  Wilhelm marqua une pause dans ses paroles.  « Mais oui, il va falloir accepter les conséquences de vos choix. »

Devant le silence de Gabriel dont le regard s’était perdu dans le vide, Wilhelm déclara simplement pour conclure cette conversation :

« N’hésitez pas à appeler Ilene si vous voulez des informations de première main. Mais essayez de ne pas trop appeler non plus, elle est plutôt débordée. Plus les potions sont complexes, plus elles sont longues à préparer. »

Wilhelm sembla perturbée par quelque chose, elle aurait voulu dire qu’elle souhaiterait aussi qu’elle puisse rentrer auprès de sa fille, mais elle n’en dit rien, rappelée par le serment que sa famille avait fait aux Rakel. Elle se dirigea simplement vers la porte de la chambre et voyant que Gabriel ne bougeait toujours pas, elle lui dit :

« Ça se passera bien Gabriel. »

Elle décrocha un sourire qui se voulait rassurant, avant que tous deux retournent vers la porte d’entrée en échangeant de dernières paroles avant de se saluer. Et alors que le sang-pur ferma la porte d’entrée derrière Wilhelm, le calme revint à l’appartement. Il ne l’avait jamais réellement quitté, mais Gabriel semblait ne prendre conscience que maintenant du contraste entre l’appartement calme, et son esprit qui était désormais un bordel sans nom. Il n’avait pas quitté l’endroit ou il était. Il n’avait même pas bougé, la main toujours posée sur la poignée de la porte d’entrée. « Ça se passera bien. » Elle ne lui avait pas dit que les choses iraient mieux, et il savait que ça aurait été un mensonge. Non, elle lui avait dit que les choses iraient bien. A cet instant il était difficile pour Gabriel de comprendre comment cela serait possible. Il savait que ses prochaines visites au manoir seraient compliquées. Mais aussi que de ne pas y aller serait tout autant compliqué. Était-ce réellement normal que Gabriel choisisse la voie de l’égoïsme et laisser Ellen sombrer ? Peut-être devait-il décider de passer le flambeau sur ce combat qu’il avait choisi de mener ? C’était tout aussi égoïstement qu’il ne déléguait quasiment rien. Il pouvait se cacher autant qu’il le voulait derrière l’argument qu’il était le seul à avoir toutes les cartes en main, cela ne fonctionnait que le temps de la prison. Désormais il ne s’agissait pour lui que de protéger sa situation. Et cela avait parfaitement fonctionné, puisque Nathanael l’attaquait lui directement.

L’esprit de Gabriel sombra dans une de ses spirales qu’il connaissait si bien, oubliant tout raisonnement logique. S’il pouvait être un adepte de la stratégie, de réfléchir une situation pour parvenir à en tirer le meilleur pour arriver la ou il le voulait, l’esprit du sang-pur pouvait tout autant partir dans l’extrême de l’irrationalité quand il s’agissait de réfléchir à ses émotions, a sa place dans ce monde, a son égoïsme quotidien. Comme s’il était pris d’une décharge, Gabriel revint à la surface. Il pouvait entendre la respiration calme d’Alaïs dans l’appartement : il avait oublié qu’elle était là. Il ne pouvait pas partir dans ces spirales qui l’emmenait loin, assez loin pour chercher à vider les stocks de liqueur de l’ile et remettre en question sa place dans ce monde. Alors dans un pas qu’il pensait décidé il se dirigea vers le salon avec la ferme intention de partir s’enfermer dans sa chambre pour ne pas faire subir à Alaïs ce bordel dans son esprit. Il était épuisé physiquement et mentalement, alors avec de la chance il s’endormirait rapidement. Mais sans comprendre comment, c’est devant la porte de la chambre d’Alaïs qu’il se trouva, poussant la porte pour l’ouvrir complètement. Immédiatement, il bloqua devant l’ours – Georges, pardon. Putain… Il l’avait presque oublié celui-là… Assise contre la peluche, Gabriel pouvait voir qu’Alaïs attendait qu’il dise quelque chose. Elle devait surement se dire que comme a son habitude il allait lui annoncer de se débrouiller pour le reste de la nuit et qu’ils ne se verraient pas avant le lendemain soir. Il était surtout sur le point de lui dire que des demain Georges disparaitrait définitivement, mais quelque chose l’en empêcha. Une image qui ne quittait pas son esprit. Celle de la relation qu’il ne supportait pas entre William et Lily. Il n’avait pas transformé Alaïs pour qu’elle devienne son petit chien prête à obéir au moindre de ses ordres. Il ne voulait pas la priver de ces plaisirs comme William privait Lily des siens. Pire, il la poussait dans des tortures insupportables. Il ne ferait jamais cela à Alaïs, il le savait. Il le voulait. Surtout que sa vie d’humaine avait été assez de torture pour éviter d’en rajouter après sa ‘mort’. Gabriel resta plusieurs secondes ainsi à observer Alaïs, tous deux dans un silence, à ne pas savoir comment le briser. Et finalement, sans prévenir, il s’approcha de la demoiselle et de son ours géant, et se laissa tomber au sol, les épaules et la tête contre le ventre proéminent de la peluche. OK, il était confortable. Mais non. Il ne resterait pas ici. Il occupait la moitié de la pièce à lui seul. Il parviendrait à amener Alaïs vers le bon raisonnement. En attendant, le silence dans la pièce se maintint alors que Gabriel laissait son épuisement le rattraper. Allongé contre l’ours, le creux du coude contre ses yeux, il tenta d’effacer définitivement ces pensées qui l’avaient animé quelques secondes plus tôt.


« Est-ce qu’elle ira bien ? »

Gabriel releva son bras pour observer Alaïs sur sa droite. Alors que son esprit avait commencé à sombrer sous l’épuisement, il avait l’impression de n’avoir pas compris les mots prononcés. Et voyant qu’Alaïs reprenait sa question, il savait que son incompréhension était flagrante.

« Lily. Est-ce qu’elle ira bien ? »

La voix d’Alaïs n’était presque qu’un murmure dans la pièce, forçant Gabriel à être tiré vers la réalité. Est-ce que Lily irait bien. Il ne s’était pas encore posé la question, son esprit tentant de progresser dans ses réflexions au rythme qu’il pouvait. Est-ce qu’elle irait bien… En prenant plusieurs secondes pour y réfléchir, le doute qui l’habitait faisait place a une certitude. Elle irait bien. Elle avait vécu bien plus que d’autres avaient vécu, et elle n’avait pas perdu espoir. Alors Gabriel en était sûr, elle irait bien.

« Ça ira. Elle est forte. »
« Et ta maman ? »

Cette fois, la réaction d’incompréhension fut remplacée par la surprise. Il ne s’attendait pas à ce qu’Alaïs pose une telle question, et pour autant il savait qu’elle avait ressenti sa folie. Ce que ça pouvait causer. Que ce soit chez elle ou chez lui. Le doute habita Gabriel un instant, avant qu’une nouvelle fois la certitude le rattrape. Après la conversation avec Wilhelm il n’avait plus le moindre doute. Et pour autant il n’arrivait pas à formuler la phrase, comme si cela signifierait admettre la réalité. Si vous deviez perdre une personne que vous avez connu et aimé pendant presque 300 ans, auriez-vous l’impression de perdre une part de vous-même ? Gabriel n’avait pas envie de répondre à cette question. Ni à celle d’Alaïs.

"Est-ce que tu me déteste ?"
"Non Alaïs, je ne te déteste pas."

Le sang-pur marqua une pause pour se remettre de la surprise d’avoir répondu sans la moindre hésitation. Est-ce que leur lien l’empêchait de la détester ? Il ne le pensait pas. Enfin… La réalité était qu’il n’en savait rien. Mais il avait l’impression que non, il ne pouvait pas la détester. Ou tout du moins qu’a cet instant il ne la détestait pas. Mais il n’était pas étonnant qu’elle se pose la question aux vues des réactions de Gabriel durant le weekend. S’il pouvait être mesuré pour beaucoup de choses, Gabriel était loin d’être mesuré dans ses colères. Oui il devait surement être bipolaire. Sans le moindre doute même. S’il venait à être examiné par un psychiatre il se ferait surement enfermer sans la moindre hésitation. Mais il pouvait avoir ces réactions avec n’importe qui.

"Mais il faut que tu comprennes que tu ne peux pas te laisser guider par tes émotions, ou encore moins torturer les autres avec les leurs."
“Désolée…"

Sur sa droite la voix d’Alaïs était étouffée par l’énorme nounours. Il pouvait ressentir la culpabilité émaner d’elle, et pour autant un sourire se dessina sur les lèvres de Gabriel. Non, il n’appréciait pas qu’elle éprouve de la culpabilité. Et pourtant quelque part cela le rassura. Elle n’avait pas ressenti la moindre émotion quand elle l’avait torturé pour Nathanael. S’il est possible de redonner la possibilité de ressentir le bonheur, la tristesse ou la colère, il savait qu’il ne pourrait pas lui redonner cette émotion car elle se basait entièrement sur le jugement de la demoiselle. Alors si après si peu de temps elle pouvait déjà commencer à apprécier le jugement du bon et du mal, Gabriel savait qu’elle était sur la bonne voie. Et cela représentait la lumière d’espoir dont il avait besoin ce soir, voir même un soulagement qui entraina rapidement le sang-pur sur le chemin du sommeil. Il ne s’était même pas rendu compte qu’il lui avait finalement répondu à demi endormi :

« On travaillera sur ton don. »

Puis il sombra instantanément dans les bras de Morphée, rattrapé par l'épuisement de ces derniers jours. Alors que son esprit s'éteignait, une dernière pensée ne put s'empêcher de faire son apparition : il espérait que s'il venait à se tourner dans son sommeil, Georges ne viendrait pas à parler d'une de ces voix préprogrammées.

Alors que les couloirs de l'Académie étaient calmes, Gabriel se dirigeait vers son bureau comme tous les matins. Depuis le début des entrainements avec James, le sang-pur avait pris l’habitude de se rendre à son bureau après le commencement du premier cours de la Day Class. Voir les premiers rayons de soleil de la journée percer les fenêtres vieillies de l’académie lui manquait, mais ce rythme récemment trouvé semblait convenir. En passant dans les couloirs, il pouvait entendre au loin les professeurs dicter leurs leçons, les bruits de pages tournées et le bruit de quelques murmures parfois. Si jusqu’à présent il préférait arriver avant que les cours commencent, il découvrait un plaisir nouveau à ressentir la vie à l’académie. Evidemment, une chose ne changeait pas : professeurs et élèves le croisaient rarement. Gabriel faisait toujours en sorte d’être le plus discret afin d’interférer le moins possible dans le quotidien de l’endroit. Alors lorsqu’il parvint enfin à cet escalier dérobé qui l’amènerait jusqu’à l’étage de son bureau, il savait désormais qu’il n’y aurait plus de risque de croiser élèves ou professeurs. Au dernier étage de l’académie, il était certain de ne pas déranger ni être dérangé par des élèves distraits dans des couloirs. Et puis au moins la présence des gardes était plus discrète ici. Cependant, lorsqu'il arriva dans le couloir desservant son bureau, une impression étrange pris le sang-pur. Comme si quelque chose était anormal, sans savoir quoi. L'écho de ses pas contre la pierre se réverbérait contre ses tympans, créant un bruit constant dans son esprit. Puis une odeur qu'il n'avait pas senti depuis bien longtemps envahi l'espace. Un sang-pur était là. Un sang-pur bien plus puissant que lui. Un sang-pur qu'il n'était pas prêt à affronter. Il pouvait voir au loin que devant la porte de son bureau les gardes n'étaient plus là. Après tout il savait que Lui n’avait pas besoin de gardes. Sous ses pas, Gabriel constata que la pierre avait laissé place à ce parquet qu'il connaissait bien. Et les murs étaient désormais remplacés par ces murs au papier-peint fleuri tout aussi familier. En s'approchant de cette porte, il se rappela cette planche de parquet qui grinçait à chaque pas posé dessus, alors précautionneusement Gabriel l'évita avant de se trouver devant la porte, face à un dilemme. Devait-il toquer ? Il pouvait sentir que l'homme à l'intérieur était furieux, et à travers l’imposante double-porte entrouverte il apercevait l'homme qui faisait les milles pas, fulminant, avant qu’il remarque Gabriel derrière la porte. Dans un nouvel élan de colère, la porte fut ouverte, le jeune brun amené de force dans le bureau et la porte claquée derrière lui. Il était de retour dans son bureau, mais n'avait pas le droit de s'y assoir. Après tout ce n'était pas son bureau, mais celui de l'homme face à lui désormais assis dans son fauteuil, véritable leader de leur monde libre. Pas Gabriel qui avait passé son enfance enfermé.

« Une seule tâche, Gabriel. Je ne t’avais laissé la responsabilité que d’une seule tâche, et même ça tu ne parviens pas à le faire. »

Si l'homme n'avait pas crié, sa colère était tout de même évidente. Son regard de glace était perçant, ne quittant jamais le jeune sang-pur. Les traits de son visage étaient tirés, démontrant qu’il se retenait d'exploser dans une rage que Gabriel comprenait, lui-même retenait ces élans plus d'une fois.

« Préférer détruire notre monde dans une guerre plutôt que de prendre soin de ta propre mère ! »

Gabriel ne comprenait pas les paroles qui suivaient alors qu’il pouvait observer l’homme s’animer dans une colère noire. Désormais il hurlait, et bien qu’il ne comprenait pas les mots prononcés Gabriel en saisissait le sens. Il n’était qu’un bon a rien qui aurait dû rester enfermé dans le manoir. Qu’il avait toujours eu honte de lui et que c’était pour cela qu’il préférait cacher son existence. Qu’il ne serait jamais capable de rien. Gabriel ne le contredisait pas. Après tout Wallace avait raison : Gabriel n'avait pas réussi à protéger Ellen, celle que cet homme avait toujours aimé. Pire que tout, Gabriel avait poussé Ellen plus loin dans sa folie. Elle était celle qui importait. Mais non, il avait choisi de suivre ses envies personnelles. Pour autant que le jeune sang-pur était d’accord avec les paroles de son père, les entendre était compliqué. Alors instinctivement il tenta de puiser dans ce qu’il connaissait. Mais malgré ses efforts pour tenter de s'entourer de son aura pour se protéger, il n'avait plus aucun contrôle sur elle. Wallace, cependant, oui. Gabriel pouvait le sentir : il parvenait parfaitement à prendre contrôle du don de son fils, et le jeune brun pouvait sentir désormais son aura être manipulée. Elle n’avait cependant pas l’effet que lui aurait voulu, et désormais un sentiment de tristesse profonde s’éveilla. Il ne voulait pas la perdre. Il ne savait pas qui, et ne saurait jamais, mais il ne voulait pas la perdre.

Gabriel se réveilla dans un sursaut, effrayé a l’idée de revoir ces yeux bleu glace. De ressentir à nouveau cette colère. De ressentir a nouveau l’éveil de cette tristesse. Assis par terre, il tentait de reprendre une respiration plus calme, et de chasser de son esprit la sensation de sentir sa propre aura être manipulée. Il savait que les autres ne pouvaient ressentir cela car peu sont ceux qui ont conscience des auras, et encore plus rares sont ceux qui savent les manipuler. Rares, parce qu’il savait être le seul. Alors lorsqu’il avait senti l’homme retourner sa propre aura contre lui, il avait eu l’impression que son être se déchirait. Gabriel rêvait rarement de son père. Voir jamais, en réalité. Laissant tomber son visage dans ses mains qui reposaient sur ses genoux, le sang-pur tentait de retourner dans ses souvenirs pour effacer cette image dure qui s’imposait encore en lui. Mais aucun souvenir ne revenait. Il n’y avait qu’une vague de tristesse, jusqu’à ce que la voix de Wallace se fit entendre au loin, narrant l’histoire d’un grand loup. Son esprit ne parvenait toujours pas à comprendre s’il s’agissait d’un véritable souvenir, ou de son imagination. Ces derniers jours, réalité et hallucinations avaient trop coexistées pour permettre au vampire ne mettre le doigt sur la source de cette image qu’il avait eu.

Finalement, la respiration du sang-pur s’était calmée alors qu’il était parvenu à se concentrer sur la voix de Wallace et de ce conte. Il n’aurait jamais cru qu’il lui était possible d’associer son père avec un retour au calme, mais pourquoi pas. Alors que le bruit de sa propre respiration prenait désormais moins de place contre ses tympans, il semblait à Gabriel ne prendre conscience que maintenant des bruits de tissus qu’il pouvait entendre derrière lui. Il réalisa enfin qu’il n’était pas dans sa chambre, comme si avant la question ne s’était pas posée. En tournant le regard, il put voir Alaïs toujours endormie sur la peluche. Gabriel était rassuré de voir qu’elle ne s’était pas réveillée, ce qui était surprenant puisqu’elle était parfaitement capable de réagir lorsqu’il était à l’autre bout de l’appartement. Ce qui était moins surprenant, c’était qu’elle remuait dans son sommeil, ne semblait pas être à l’aise. Son souffle s’était animé, et il pouvait voir dans la pénombre de la nuit ses muscles se tendre. Instinctivement, Gabriel voulu étendre son aura sur elle pour l’apaiser, mais rien ne se passa. Il lui était toujours impossible de parvenir à atteindre sa propre aura. Alors l’image de Wallace revint au-devant de l’esprit du sang-pur. Non. Ça n’avait été qu’un rêve, rien d’autre. Il savait qu’en regagnant de la force et du sommeil son aura lui serait accessible à nouveau.

En attendant de pouvoir calmer Alaïs de cette manière qu’il connaissait, le sang-pur se releva tant bien que mal, puis déposa la demoiselle dans son lit en espérant que le confort de sa couette lamas lui soit bénéfique. Puis en s’assurant de ne pas se prendre les pieds dans les pattes de Georges, Gabriel quitta la pièce pour laisser Alaïs finir sa nuit. Lui se dirigea vers sa chambre dont il ferma la porte afin de reprendre un peu de travail. Son esprit n’y était pas du tout, mais il parvint tout de même à traiter quelques emails qui ne demandaient pas une concentration forte. Son esprit passait par intermittence de son rêve, aux hallucinations du weekend, pour revenir aux souvenirs réveillés, qu’ils aient été les siens ou ceux de Lily. Gabriel ne pouvait pas changer le passé, il le savait. Mais il pouvait faire en sorte que le futur soit meilleur. « Joyeux centenaire Lily. » A la voix de William qui résonnait à nouveau dans son esprit, le sang-pur pouvait sentir que son regard avait à nouveau viré au noir. Il trouverait un moyen pour pourrir la vie de William comme William pourrissait la vie de tous ceux autour de lui. Les idées ne lui manquaient pas, c’était certain. Après tout, ses quelques années en prison avaient apporté des ressources d’idées en termes de torture. Mais il lui semblait que rien n’était suffisant. En attendant, la souffrance de William fut assez pour emporter Gabriel dans un nouveau sommeil, puisque c’est dans son fauteuil, effondré sur des dossiers et livres éparpillés sur son bureau, qu’il plongea à nouveau dans un sommeil profond, dont il ne se souviendrait d’aucun rêve ou cauchemar.
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